samedi 18 février 2017

La terre qui penche

4 de couv' :
Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort ! La vieille âme qu'elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu'elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent.
L'enfance se raconte au présent et la vieillesse s'émerveille, s'étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l'y attend.
Veut-on l'offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais ?
Par la force d'une écriture cruelle, sensuelle et poétique à la fois, Carole Martinez laisse Blanche tisser les orties de son enfance et recoudre son destin. Nous retrouvons son univers si singulier, où la magie et le songe côtoient la violence et la truculence charnelles, toujours à l'orée du rêve mais deux siècles plus tard, dans ce domaine des murmures qui était le cadre de son précédent roman.

Je crois bien que tout est dit dans le quatrième de couverture. Pas sur l'histoire racontée, mais bien sur ce qu'il faut en retirer de ce roman (oui, je suis depuis quelques temps assez critique sur ces fichus quatrièmes de couverture, mais je suis capable aussi de dire quand c'est particulièrement bien fait).

On retrouve le style et la force narrative des romans précédents, qui loin de s'appauvrir et de tourner en rond comme cela peut arriver à certains auteurs à succès, se sont ici encore améliorés. Une grande écrivaine s'il en est, j'ai hâte de la suivre au fil des années qui viennent.

Chaque personnage est bien pensé, l'histoire bien construite et aussi cruelle que l'époque évoquée. Une tension tout au long du roman qui fait qu'on ne peut le lâcher et qu'après la dernière page on se dit "encore !".

Un très beau livre, si vous avez aimé "Le coeur cousu" et "Le domaine des murmures", vous n'en aimerez que davantage celui-ci.
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