dimanche 30 juin 2013

Justice dans un paysage de rêves

4 de couv' :
Un capitaine de police blanc ayant été abattu dans une ville de la province sud-africaine au cours des années cinquante, l'inspecteur Cooper arrive de Johannesburg pour mener l'enquête. Il doit se frayer un chemin dans le labyrinthe des clivages raciaux et sociaux qui divisent la communauté. L'éminente et très respectable famille de la victime l'observe d'un oeil soupçonneux, et l'enquête est rapidement récupérée par la Security Branch. Cooper poursuit néanmoins ses recherches et, en découvrant la double vie du capitaine défunt, est entraîné dans une affaire qui révèlera que la couleur de peau compte bien plus que la justice...


Je n'avais jamais entendu parler de cet auteure avant que la suite de ce polar ne soit abordée par ce blog, que je suis régulièrement. Aimant déjà les romans se déroulant en Afique du Sud, grande fan de Deon Meyer (mais est-il encore besoin de le rappeler ?), ce roman avait tous les atouts pour me plaire. Et je ne suis pas déçue.

Ce polar regroupe tout ce que j'aime dans le genre : une écriture simple mais efficace, de bons portraits de chaque personnage, une rigueur historique, une bonne reconstitution sociologique, une belle description des lieux, une bonne intrigue, une fin douce-amère et crédible.

Je vous avouerai cependant que pour bien comprendre et me remémorer le contexte historique de l'histoire, je suis allée zyeuter du côté de wikipédia.
Donc, sur l'Afrique du Sud en général : https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_du_Sud
Sur son histoire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_du_Sud#Histoire
Sur l'Apartheid : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apartheid

Je pense donc emprunter sa suite (ou plutôt l'enquête suivante), dès que possible.
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dimanche 9 juin 2013

L'ultime secret de Frida K.

4 de couv' :
L'ange de la mort plane sur Mexico. La Santa Muerte, patronne des bas-fonds, est partout - même tatouée sur le sein gauche de stripteaseuses assassinées. En plongeant dans les arcanes de ce culte morbide, le policier Machuca ignore encore quel lien unit ces crimes au mystérieux tableau récemment volé : un autoportrait inconnu de Frida Kahlo dédié à son amant Léon Trotski.
Une toile qui pourrait bien avoir tué ce dernier et qui poursuit aujourd'hui son sanglant parcours...


Je dois reconnaître que j'ai acheté ce livre pour deux raisons : sa couverture et Frida Kahlo - on a tou(te)s nos raisons pleinement subjectives de choisir un livre - ce qui ne m'a empêché de me dire aussi " tout est fait pour donner envie de l'acheter". Lectrice influençable, certes, mais en toute conscience.

Autant le dire tout de suite, il est l'idéal pour la plage : c'est ce que j'aurais fait, le lire sur la plage je veux dire, si je n'avais pas eu la flemme de me bouger hier (par contre, l'incomparable bonheur de m'installer confortablement au soleil sur mon balcon ! J'ai bien fait, ce ne sera visiblement pas le cas aujourd'hui).

L'écriture étant assez simple, rien de transcendant. Mais pas désagréable non plus, il est facile et plaisant à lire.

Par contre, je ne le mettrai certainement pas dans la catégorie "thriller" qui est plutôt un genre ou tu restes les doigts agrippés au livre (sauf si tu te ronges les ongles en le lisant), les yeux rivés sur chaque mot de chaque ligne de chaque page de chaque chapitre de ce fichu bouquin dont tu n'arrives pas à t'extirper tellement les tribulations des personnages te sont devenues propres que c'en est presque physique et d'en oublier le monde qui t'entoure (et que quand ton entourage fait le moindre mouvement ou micro-bruit, tu bondis en hurlant, le livre rebondissant au plafond. Rigolez pas : que celui ou celle à qui ça n'est jamais arrivé me balance le premier pavé littéraire).

Et ce n'est donc pas du tout ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Donc, exit le côté thriller.

Côté polar, c'est sympa mais sans plus, voire un peu décousu. J'ai trouvé qui était coupable dès la 117ème page (sur 345), ou du moins je m'en doutais mais je n'en ai eu confirmation qu'à la toute fin, ce qui était une bonne raison de continuer.
J'ai regretté qu'il y ait autant de dialogues (mais vous savez maintenant que c'est un style d'écriture que j'aime le moins en polar), et c'est aussi cela qui rend la lecture de ce polar si fluide mais un peu au détriment du reste : la psychologie des personnages et la complexité de leurs relations ne restent finalement que survolées, comme si l'auteur amorçait un morceau de l'histoire pour finalement ne le reléguer qu'au second plan.
Je regrette aussi que la description de Mexico, de son ambiance, de sa culture, de sa population, soit aussi peu exposée. L'auteur en fait une toile de fond intéressante mais sans s'attarder davantage, dommage.

Cependant, j'ai assez apprécié que le roman alterne les passages actuels (il se déroule en 2006) et les passages se déroulant en 1940, avec Frida Kahlo au centre de l'intrigue. Ce sont ces passages qui m'ont d'autant plus intéressée que, bien que romancés pour les besoins du polar, il n'y a pas trop d'inventions par rapport à ce que je sais d'elle.

Donc j'insiste, un bon moment de lecture, mais pour qui aime les bons polars et connaît un peu la culture latino-américaine, on reste un peu sur sa faim.

Enfin, pour ceux que ça intéresse et voudraient se faire une idée du contexte du roman :
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vendredi 7 juin 2013

Algérie

4 de couv' :
Un ouvrage qui rassemble toutes les mémoires
Anciens combattants d'Afrique du Nord, d'active ou appelés, militants nationalistes du FLN-ALN, harkis, pieds-noirs, opposants à la guerre... Tous ont ouvert leurs archives, à la recherche des traces du passé.
Plus de 300 témoignages et documents inédits sur la guerre d'Algérie
Des récits qui donnent toute la "chair" de cette histoire. Ces témoignages sont complétés par des documents officiels permettant de comprendre les enjeux de ce conflit qui déchirera la France et l'Algérie.
Un regard juste et honnête sur le passé
Cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie, l'heure est maintenant venue de passer de la douleur à l'Histoire, de la blessure à l'apaisement. Ce conflit a concerné d'innombrables familles françaises et algériennes.


Pour ceux qui auraient suivi (et les autres aussi), je rappelle que j'avais évoqué ce livre ici. C'est probablement le beau temps de ces derniers jours qui m'a rappelé nos vacances d'été, nos visites et en particulier cette exposition sur l'Algérie.

De mes cours d'Histoire sur la guerre d'Algérie, je dois bien reconnaître que déjà à l'époque le tout me paraissait horriblement complexe, difficilement ingurgitable et régurgitable (je ne pense pas avoir eu une bonne note sur ce chapitre. J'aimais bien l'Histoire, mais j'étais assez moyenne dans cette matière).

Autant dire qu'au moment d'entamer ce recueil de témoignages, lettres, extraits de discours, de versions officielles, de livres et récits, mes souvenirs de ce chapitre de l'Histoire était assez flous. Je me rappelais la complexité de cette période, de la violence, des passions exacerbées (qui n'a pas dans sa famille des gens qui, ayant connu cette époque - en métropole - ont une vision de cette époque encore influencée par les versions officielles du moment ? Cette même génération influencée par la propagande du "le colonialisme était une bonne chose, on leur a apporté la civilisation " et qui ne veulent pas entendre parler du contraire, outré même qu'on puisse évoquer le sujet sous un autre angle, brisant ainsi toute tentative de débat.

Ce livre, à l'origine un livre-objet dont je n'ai que la partie livre et pas la version "de luxe", en plus de recueillir des témoignages de toutes sortes et de tous bords, est richement documenté de dessins, reproduction de lettres, d'affiches, de tracts, photos et je suis sure que j'en oublie.

J'en retire effectivement de tout cela une grande complexité, mais ce livre a le mérite de m'avoir éclairée sur l'ensemble. Et de me remettre en tête la chronologie des faits, qui a fait quoi et surtout pourquoi.
Autre mérite : il n'est pas partisan. Les faits, assortis de témoignages de protagonistes de l'époque, nous permet de comprendre l'état d'esprit et les prises de position de tous. Comprendre n'est pas forcément accepter, mais si on veut rester objectif sur un tel sujet et le voir dans son ensemble, on est bien obligé de se pencher sur chacun de ses aspect.
Je comprends d'autant mieux à présent, en dehors des drames individuels et collectifs, pourquoi 50 ans après, ce chapitre historique fait encore autant débat.
J'en retire aussi, mais je le savais déjà, que comme toute guerre et toute guerre civile, celle-là a été plus que toute autre un véritable déchirement. Pour tous, sans exception.

Bref, une lecture salutaire, objective et pédagogique, à recommander à quiconque voudrait en savoir plus sur le sujet.

Et je voudrais rappeler ici l'excellent "Bleu, blanc, vert" de Maïssa Bey. Une autre façon d'aborder les choses puisque romancée et dont le point de départ est justement la déclaration d'indépendance de l'Algérie, mais pour ceux qui voudraient poursuivre en core un peu sur le sujet...

Edit :
Vous n'allez pas me croire, mais c'est seulement 10 minutes après avoir clos cet article que je tombe sur une bande annonce de France 2 sur le programme de dimanche soir, consacré à la guerre d'Algérie. Avec en première partie de soirée, un téléfilm, puis un documentaire. Je trouve le choix du jour pas génial (qui aura le courage de regarder le documentaire, à une heure pareille, une veille de reprise du boulot ?). Au moins, cette soirée a le mérite d'exister.
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