mardi 26 octobre 2021

La police des fleurs, des arbres et des forêts


4 de couv' :
Sous la chaleur étouffante de l'été 1961, un officier de police de la grande ville est dépêché à P., village perdu dans lequel on vient de faire une macabre découverte : Joël, seize ans, a été retrouvé découpé en morceaux dans une des cuves de l'usine de confiture.
L'inspecteur citadin est accueilli par le garde champêtre, qui tien plus du gendarme de Guignol que de l'adjoint efficace, et découvre une commune dont les habitants semblent étonnamment peu affectés par le drame. Pour compliquer l'affaire, un orage empêche toute liaison téléphonique, l'autopsie a été pratiquée par le vétérinaire improvisé médecin légiste, et la victime est déjà enterrée.
Avec cette enquête littéraire jubilatoire, insolite et surprenante, Romain Puértolas s'affranchit de tous les codes.


Jubilatoire.

Ce roman, reprenant tous les codes du roman policier, est une sorte de pastiche de ce genre. Ceux qui vont le lire en croyant lire un vrai polar (ce qu'il est aussi par ailleurs), risquent d'être déçus. Ceux qui, comme moi, le lisent comme un genre de polar, vont aimer, voire adorer. Il m'a beaucoup fait penser à "Le mystère Sherlock" que j'avais adoré.
D'ailleurs, l'aspect à part du roman est vite posé avec une histoire d'herbe rouge, allusion (confirmée par la suite) au roman de Boris Vian. Rien que là, on se dit qu'il y a décalage.

Et l'aspect polar en lui-même, me direz-vous ? Une réussite. Non seulement l'auteur, comme je le disais plus haut, reprend tous les codes du polar, mais il le fait bien.
L'histoire est bien construite, bien menée, les personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent sont bien décrits et forment un ensemble harmonieux et cohérent.
Les pistes sont bien amenées et je dois bien reconnaître que les indices les plus importants, révélés en toute fin de livre, étaient effectivement flagrants. Je les ai donc (re)découverts dans un grand éclat de rire, d'autant plus grand que l'enquêteur, qui lui aussi était passé à côté, est franchement consterné.

Un livre à relire avec ce nouvel éclairage.

Un ovni dans le monde du polar, mais j'aimerais bien que l'auteur soit du genre récidiviste...
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dimanche 24 octobre 2021

Le cercle du karma


4 de couv' :
Frustrée de n'avoir pu accéder le savoir, réservé dans la tradition bhoutanaise, aux enfants de sexe masculin, la jeune Tsomo, après le décès de sa mère bien-aimée, prend prétexte d'aller célébrer la mémoire de cette dernière dans un temple éloigné pour quitter sa famille. Ainsi débute la longue marche en forme d'odyssée qui va tenir lieu d'existence à Tsomo et la mener de son village près de Thimphu, la capitale du Bhoutan, à Kalimpong en Inde et jusqu'à Bodh Gaya, haut lieu du bouddhisme.
Premier roman en provenance du Bhoutan, un pays longtemps "interdit", ce foisonnant récit initiatique est une invitationà voyager au coeur d'une culture profondément méconnue. Brossant le portrait d'une génération de femmes pionnières prenant en main leur destin, Kunzang Choden offre, sur son pays, des aperçus inédits et particulièrement audacieux, car abordés avec une simplicité et une franchise - voire, parfois, un humour - qui ne cessent de surprendre.


Ce roman, récit de la vie d'une femme de sa naissance à sa mort, est le fabuleux prétexte pour découvrir un pays, une culture, une société et toute une époque. Et une femme courageuse.

Dépaysant, émouvant, enrichissant.

A découvrir !
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vendredi 22 octobre 2021

Et ça continue, encore et encore...

 



(encore une fois, ne me remerciez pas pour le titre et la chanson que vous allez avoir en tête, c'est cadeau)

Oui, d'accord, je suis une récidiviste : non contente d'avoir fait une razzia lors de la foire aux livres (entre autres) des médiathèques de Brest, j'ai remis ça le week-end dernier avec la foire aux livres annuelle de ma librairie.

Sur la photo, ma récolte. 11 livres pour 25,50 euros.

Je viens d'en finir un, et excusez-moi de vous laisser là, mais je repars sur un autre.

(c'est que le début, d'accord, d'accord...)
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dimanche 17 octobre 2021

Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur ?


4 de couv' :
Chez Kim Young-ha, les vampires ne mordent pas, les écrivains ont peur de leur ombre, et c'est par amour qu'un homme devient invisible. Lorsque ses histoires se colorent de fantastique, c'est une étrangeté qui serait comme l'empreinte rémanente d'une vérité philosophique. Parfois, dès le réveil, vous avez le pressentiment que tout ira de travers. Une de ces journées où les gestes les plus simples comme se raser, prendre lebus ou monter dans un ascenseur peuvent avoir des conséquences désastreuses. Où la succession de catastrophes devient un cascade de gags révélateurs de l'absurdité de notre condition.
Entre Kafka et BusterKeaton, des nouvelles scintillantes d'humour noir !

Parmi tous ceux acheté lors de la foire aux livres des médiathèques de Brest, j'ai choisi ce livre presque par hasard.
J'ai failli ne pas le voir, mon oeil a de justesse aperçu le titre dont l'originalité a attiré son attention, puis j'ai lu la quatrième de couverture, ai eu de suite envie de le lire tellement elle m'a amusée, l'ai de suite reposé en voyant qu'il s'agissait de nouvelles... pour le reprendre presque aussitôt, titillée par les thèmes, le titre, la couverture et surtout l'envie de lire un livre humoristique dans cette morosité ambiante alimentée par les grignous de tout poil que nous subissons en ce moment.

Et bien pour quelqu'un qui ne raffole pas des nouvelles, j'ai plutôt été agréablement surprise, et je pense renouer avec ce format littéraire.

L'originalité de ces quatre histoires (je confirme pour l'aspect Kafkaïen de certaines d'entre elles), leur humour, la découverte de cet auteur coréen par ailleurs connu pour ses romans, m'a enthousiasmée.

Une pépite, qui m'a confortée dans l'idée de retourner à la foire aux livres de l'année prochaine.
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samedi 16 octobre 2021

Pour le plaisir



(oui, je sais, ne me remerciez pas pour le titre, vous allez avoir cette chanson en tête toute la journée, du pur bonheur. Hem.)

J'ai fait une razzia, le week-end dernier (voir photo).

Comme tous les ans, les médiathèques de Brest destockent une partie de leurs ouvrages, livres, magazines, CD et vidéos inclus, et organisent une foire aux livres ouverte à tous, même les non-abonnés aux médiathèques. Les prix affichés sont de 2 ou 5 euros, mais ceux-ci ne doivent pas être les seuls critères car pour ma part, je suis repartie avec 11 livres pour un prix global de 15 euros seulement (Noël avant l'heure !!!!!).
Sans compter la distribution gratuite de marque-pages (voir éventail sur la photo), j'ai raflé toute la collection. Signopaginophile suis-je. Ne me remerciez pas pour le nouveau mot appris aujourd'hui, c'est cadeau.

En dehors des tarifs, l'intérêt principal a été pour moi de découvrir des livres et des auteurs (et donc à travers ces auteurs, potentiellement encore d'autres livres) dont je n'avais jamais entendu parler, à deux exceptions près. Et pour la plupart, des auteurs étrangers.

Donc avant-hier, j'étais en Corée, maintenant je suis au Bouthan, prochaine escale sur l'inspiration du moment.

Que du bonheur!
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vendredi 15 octobre 2021

Les roses de la nuit


4 de couv':
Le corps d'une jeune toxicomane est découvert sur le tombe du héros national de l'indépendance islandaise qui était originaire des fjords de l'Ouest. C'est dans cette région que partent enquêter le commissaire Erlendur et son adjoint Sigurdur Oli. Sur place, la situation sociale y est alarmante : la vente des droits de pêche a généré chômage et émigration intérieure massive. C'est alors que disparaît le parrain de la drogue local. Une nouvelle piste s'ouvre...

Voici la deuxième enquête d'Erlendur, publiée pour la première fois en France en octobre 2020 dont j'ai loupé la sortie, comme pour la toute première, je suis donc complètement en désordre.

Si ce n'est pas ma préférée, en particulier en comparaison de toutes celles qui ont obtenu un prix, elle reste très correcte et agréable à lire.
J'ai eu un peu de mal à visualiser les scènes de "nuit":  se passant en Islande et étant donc ensoleillées à 3 heures du matin (je n'arriverais jamais à vivre dans un endroit ou les jours et les nuits durent dans les six mois, mais passons).

A part cela,  on voit qu'il s'agit du début d'une série : les jalons de ce qui fera la marque de fabrique de la série sont encore en train d'être posés, aussi bien les personnages que la construction du livre, j'ai donc apprécié de voir comment cela évoluera par la suite.

Globalement, un assez bon moment de lecture.
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dimanche 10 octobre 2021

Le duel


4 de couv' :
Été 1972. Le commissaire Marion Briem n'a que faire de la Guerre froide, des Russes et des  Américains qui s'affrontent à Reykjavik lors d'un championnat d'échec : un adolescent vient d'être assassiné dansun cinéma de quartier. Pourtant, elle comprend que ce meurtre est liéau duel annoncé. Et dans l'ambiance survoltée qui règne en ville, la tâche du futur mentor d'Erlendur n'a rien d'aisée.


L'originalité de ce livre, en dehors du fait qu'il se passe au début des années 1970, est qu'il est centré uniquement sur Marion Briem, effectivement mentor et amie d'Erlendur qui lui n'apparaît que très brièvement ici.

A noter que c'est quand même la troisième enquête de la série où il n'est pas présent, à croire que l'auteur s'est lassé de son personnage et a eu besoin de faire une pause. Ou tout simplement a-t-il voulu développer davantage tout ce qui se rapporte à son entourage.

Bien que j'aie apprécié que le roman se passe à cette période-là et que l'auteur ait bien retranscrit l'ambiance "guerre froide" de l'époque, avec pour fond d'actualité constant le fameux championnat d'échec, j'ai parfois eu un peu de mal à la lecture, l'écriture m'ayant parue moins bonne que d'habitude.
Je ne sais si c'est c'est un problème de traduction (on a tendance à blâmer les traducteurs, ce que je trouve parfois injuste), ou de correction (j'ai repéré une énorme faute de grammaire et de conjugaison dans la première partie du livre, sachant que j'ai une ancienne édition, cela a peut-être été corrigé par la suite). Ou alors, plus présomptueux de ma part, je suis devenue plus exigeante.

En tout cas, une bonne enquête, intéressante, sur fond de guerre froide mais aussi parce qu'on en apprend plus sur la vie de Marion, certains chapitres étant ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Finalement, l'enquête sert surtout de prétexte à l'auteur de revenir à un personnage qu'il semble apprécier tout particulièrement.

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