vendredi 31 mai 2013

Invasion

Tout commence par un mystérieux disque noir, fait d'une matière inconnue, avec lequel un étudiant californien, Beau, se blesse au doigt en l'examinant. Pris d'une violente fièvre, Beau se rétablit très vite... Mais son comportement n'est plus le même. A la fois euphorique et incohérent, il commence à inquiéter sérieusement Cassy, son amie.
Et l'épidémie se répand. Ceux qu'elle ne tue pas, à leur tour, changent de personnalité et s'agrègent bientôt à une sorte de secte prosélyte, qui se diffuse dans le monde entier, cherchant à éliminer les autres.
D'où provient ce virus redoutable ? Quelle puissance invisible s'exerce à travers lui, sélectionnant les humains et les met à son service ? Sheila, médecin hospitalier, Jonathan, informaticien, et quelques autres vont prendre conscience du danger et mettre en commun leurs forces pour contrer ce virus dont ils ne savent qu'une chose : il n'est pas d'origine terrestre.


Dans la série "Sabine lit les livres qui traînent dans sa pile à lire depuis (au moins) dix ans", voici donc Invasion de Robin Cook.
Je précise que ce roman m'avait été offert à l'époque par ma librairie préférée (oui, il arrive que les librairies aient un stock de livre à offrir à leurs clients, cela est même précisé sur cet exemplaire, et qu'il ne peut donc être vendu. La classe, non ?).

Cela étant, même si la lecture de ce roman a été un bon divertissement, elle ne m'a pas plus emballée que cela. J'ai trouvé l'écriture assez quelconque et une idée m'a taraudée tout le long du livre et ce, dès le départ : j'avais l'impression de "lire" un téléfilm catastrophe. Et donc écrit pour des (télé)spectateurs et non pour des lecteurs. D'ailleurs, il a été adapté en (télé ?)film.

Je dois avouer que je ne raffole pas de ces romans dont on sent que le but sous-jacent de la part de l'auteur est d'être adapté à l'écran, petit ou grand, en faisant d'un roman une histoire à grand spectacle. A moins que le lecteur n'ait pas été oublié, mais ce n'est pas toujours le cas. D'ailleurs, une fois à l'écran, le résultat est souvent meilleur que sur le papier.
Par contre, qu'un roman soit suffisamment bon pour que le cinéma s'y intéresse, me paraît plus honnête vis-à-vis du lecteur puisqu'il aura été d'abord écrit pour lui... Bien que le résultat en film va souvent le décevoir, ce qui est logique : à chacun son imaginaire (et encore suis-je dans l'optique que le scénario n'ait pas fait de coupes sombres dans l'histoire... voire parmi les personnages).

Fin d'aparté.

Toutes ces considération mises à part et pour peu qu'on s'intéresse à la science-fiction et à une énième histoire d'invasion de la planète par des extra-terrestres (ce commentaire uniquement parce que j'ai lu récemment un autre ouvrage de science-fiction traitant du même thème récemment), qui est de facture assez classique mais reste assez prenante et un bon divertissement malgré quelques maladresses.
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jeudi 30 mai 2013

Prix BD 2013 - mon classement

Oyez, oyez braves gens, a-y-est, je me suis décidée.

C'est toujours (un peu) compliqué d'établir un classement pour un prix, même si on sait très bien que c'est au final le but du jeu. Et c'est toujours une surprise pour moi de voir que certains livres que j'ai bien aimé se retrouvent certes pour la plupart dans la première moitié du classement, mais boudiou, plus éloignés du haut de la liste que je ne l'imaginais, voire dans les derniers. Parce que non, des ex-aequo, il ne peut pas y en avoir.

Voici donc mon classement pour le prix BD Cezam 2013, et je rappelle que 12 est le préféré, 1 le moins aimé.

12) Daytripper
11) La page blanche
10) Castilla Drive
9) Un printemps à Tchernobyl
8) Le singe de Hartlepool
7) Amour, passion, CX diesel
6) Une métamorphose iranienne
5) La peau de l'ours
4) Birdy's
3) La Douce
2) Sept détectives
1) En silence

Hâte de voir le classement "officiel".
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mercredi 29 mai 2013

Tag 2

Et oui, je me re-suis fait taguée, cette fois par Blondie. Tag dont voici les principes de base :

1) Chaque personne doit écrire 11 petites choses sur elle
2) Répondre aux questions de la personne qui vous a tagué
3) Choisir 11 personnes et mettre un lien de leur blog sur votre post
4) Leur poser à votre tour 11 questions
5) Les en informer sur leur page
6) Ne pas taguer la personne qui vous a tagué

11 petites choses sur moi :
1) J'ai la phobie de conduire.
2) J'ai la trouille des araignées.
3) Je déteste la réglisse.
4) Je suis issue d'une famille de sabotiers.
5) Je suis une gaga des chats et j'ai une chatte qui a maintenant 14 ans déjà (qu'on appelle toujours notre "bébé"), modèle Félix. Elle est en train de ronfler près de moi en ce moment.
6) J'adore la nature. Et on manque de verdure ici à Brest même ! J'ai quand même trouvé moyen de m'installer près du parc de Penfeld, mais un peu plus de verdure en centre ville ou autres quartiers, ça ferait pas de mal.
7) J'ai horreur des ragots.
8) J'aime tout ce qui a un rapport à la culture (par contre, je suis allergique à l'art contemporain que j'ai tendance à appeler "art expérimental").
9) J'adorerais savoir jouer d'un instrument de musique ou dessiner.
10) J'adore prendre des photos... Surtout de la nature (arbres, nuages, insectes, lézards, couchers/levers de soleil, fleur... Et j'en oublie sûrement !).
11) Je suis très sensible à tout ce qui est droit humain, j'ai même fait partie d'Amnesty International pendant un (court) temps. Et je parraine une petite ougandaise.

Onze questions de Blondie :
1) Quel(s) genre(s) de livres préfères-tu ?
J'aime beaucoup les polars, avec une prédilection pour les polars noirs. Mais j'aime beaucoup aussi les livres d'une belle sensibilité et d'une certaine poésie comme les romans d'Anne Percin, Maïssa Bey, Véronique Ovaldé, Stéphanie Janicot.
La littérature afro-américaine fait aussi partie de mes préférées.
Et d'une manière générale, les auteurs ayant une belle qualité d'écriture qui peuvent ainsi m'emporter dans n'importe quelle histoire.

2) Quel est le plus bel endroit que tu aies visité ?
La Bavière. Il s'agissait d'un voyage organisé par mon collège pendant les grandes vacances, la première fois que je partais en vacances et la seule hors de France ! Comme le collège avait loupé les réservations en auberge de jeunesse, nous faisions du camping et montions souvent les tentes en pleine nuit tellement nos journées étaient chargées !
Tout ça pour dire qu'un soir, nous sommes couchés dans un camping. Et que le matin nous nous sommes levés dans un superbe paysage de montagne. Des chocs comme celui-là, j'en veux plus souvent !

3) Que penses-tu des adolescents d'aujourd'hui ?
Difficile d'être objective quand on vit avec un prof ou quand mon travail est régulièrement perturbé par les élèves du collège-lycée d'à côté qui viennent cloper, se nettoyer les amygdales, chahuter, s'entraîner pour la Star Ac' juste en-dessous de mon bureau (une bande de morveux donc).
En résumé : pitié, on n'était pas comme ça au même âge ? (mes parents ont interdiction formelle de répondre à cette question !)

4) Selon toi, quelle est la plus belle qualité qu'un être humain peut avoir ?
Le respect. Ou l'empathie. Les deux allant bien ensemble.

5) Quelle est la première chose à laquelle tu penses quand tu entends le mot "bière" ?
Beurk. J'aime pas la bière. Ou si, mais mélangée à autre chose : la Krieg, la Pécheresse, la Despérado. Et encore, en buvant trèèèèèèèèès lentement.

6) Quel est ton dessert préféré ?
Toute sorte de coupe de glace est la bienvenue !

7) Quel livre ne veux-tu plus jamais relire de ta vie ?
Ça me fais toujours mal au coeur de dire que je n'ai pas aimé un livre. Peut-être "Le blé en herbe", de Colette. C'est une auteure avec laquelle je n'accroche pas. Ou sinon, "Les particules élémentaires" de Houellebecq et que je n'ai pas pu finir.

8) Quelle est ta musique/chanson du moment ?
En ce moment, je me refait une crise d'adolescence - musicale - et reprend tous les artistes que j'aimais bien à l'époque.
Mais j'aime aussi beaucoup "Somebody that I used to know" de Gotye.

9) Ton péché mignon ?
Le bon whisky, surtout de marque Ardbergh (avec modération toussa, toussa, mais vu les tarifs, peux pas faire autrement). Et le chocolat aussi (avec modération aussi).

10) Quelle(s) série(s) pourrais-tu regarder en boucle ?
The Big Band Theory, je me trouve pas mal de points communs avec Sheldon (et là, je vous fais peur, hein ?), mais aussi Buffy, une Nounou d'enfer et Stargate.

11) En moyenne, combien de livres penses-tu avoir lus ?
C'est une bonne question, merci de l'avoir posée. Non, vraiment, très bonne question (boudiou, comment vais-je m'en sortir de celle-là ? Ah oui, je sais :) en fait, je suis plutôt une littéraire, à la base, les maths et moi ça fait cinq, alors de là à compter ou faire une estimation...
(et si, j'ai répondu à la question)

Onze personnes à taguer :
En fait, je ne sais pas qui taguer donc tout volontaire est le (la) bienvenu(e). Si ça vous tente, dites-le moi, je rajoute un lien vers votre blog ici !

Onze questions auxquelles il faudra répondre :
1) Quel est ton auteur(e) préféré, celui (celle) qui pour toi est largement au-dessus de tout les autres, ton dieu de l'écriture en somme ?
2) Quel est le livre qui a suscité en toi une corde sensible ?
3) Quelle est la chose la plus idiote que tu aies fait dans ta vie ?
4) Quel est l'endroit (réel ou imaginaire) où tu rêverais de vivre ?
5) Où passes-tu tes vacances cet été ? *
6) Quel personnage mythologique aimerais-tu être ou rencontrer ? (toutes mythologies ou légendes confondues)
7) Pour quoi serais-tu prêt(e) à te battre ?
8) Quel était ton jeu/jouet préféré quand tu étais enfant ?
9) Où vis-tu et pourquoi là ?
10) As-tu un animal ?
11) Pourquoi lis-tu (ou pas) ?

* question purement égoïste, mon homme et moi n'avons pas trop d'idées pour cette année... ^^
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mardi 28 mai 2013

Lauréat

Je suis un peu en retard pour vous donner le nom du lauréat du prix des lecteurs du Télégramme 2013.

Vu la couverture médiatique d'un des livres, j'avais tablé sur "Les proies" d'Annick Cojean.
Et bien il faut croire (et c'est tant mieux !) que les participants à ce prix ne sont guère influençables et donc constituent un jury objectif (attention, je ne dis pas que ce livre ne vaut rien, juste que j'étais persuadée que sa seule publicité médiatique risquait de faire pencher la balance en sa faveur), car ce n'est pas lui qui a été plébiscité.

Non, cette année, le lauréat est donc "Le Promeneur de la Presqu'île" de Jean-Luc Nativelle. et dont voici l'interview réalisée durant le déroulement du prix.

Et chose promise, chose due, je vais donc le réserver à la bibliothèque et vous en parlerai dès que fini.
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lundi 20 mai 2013

Confessions d'un fils modèle

4 de couv' :
Dans ce travail de mémoire émouvant, sincère, subtil, Jake Lamar revient sur les années 1980, qui l'ont vu réaliser le rêve de son père : s'extraire de sa condition. Ce faisant, il décrit sans concession l'ambivalence de la bourgeoisie noire américaine, prise entre ses difficultés à s'insérer dans la société blanche et son désir de ne pas être rejetée par les autres Noirs.
Titre original : "Bourgeois blues".


Je ne sais s'il faut réellement considérer ce livre comme un essai puisqu'il est un peu sur la forme d'une réflexion intime, comme si l'auteur lui-même cherchait à faire le point sur sa propre vie.

Pourtant, par le biais d'une réflexion sur sa famille et son évolution sociale génération après génération, c'est le portrait d'une catégorie sociale américaine à un moment donné qu'il nous expose là.
Ou comment une histoire personnelle (nos histoires personnelles) se conjugue(nt) avec l'évolution de la société dans laquelle on évolue.

Une étude sociologique intime, en sorte, en dehors des clichés, avec autant d'objectivité que possible - s'agissant d'un portrait familial - et que j'ai pour ma part trouvée intéressante et ai donc bien aimé.
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dimanche 19 mai 2013

Une métamorphose iranienne

2 de couv' :
Le cauchemar de Mana Neyestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri, et les azéris, peuple d'origine turque au nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains d'entre eux, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont arrêtés et emmenés dans la prison 209, une section non officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale... Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme.
Bouleversant, une métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire en regardant la couverture, rien à voir avec Kafka !

Mais comme chez Kafka beaucoup d'absurde, un absurde cruellement réel hélas puisque c'est sa propre histoire que raconte l'auteur. Une BD militante, réaliste, mais non dénuée d'humour et de poésie. Humaine, en somme. Comme son auteur.

Et il y a un peu de Quino dans les dessins, l'humour, la poésie et la subtilité.

D'une dictature à l'autre...
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samedi 18 mai 2013

Feu de glace

Lorsqu'elle croise le regard de cet inconnu dans la rue, Alice Loudon est dévorée par une passion sans limite. Du jour au lendemain, elle abandonne son compagnon, Jake, avec lequel elle partageait un bonheur tranquille, et néglige le projet qu'elle dirige pour un laboratoire pharmaceutique. Pourtant Alice ne sait rien d'Adam Tallis lorsqu'elle l'épouse, sinon qu'il est un alpiniste célèbre qui a sauvé plusieurs vies au prix de la sienne. Devant son refus obstiné à parler du passé, Alice décide de mener sa propre enquête. Très vite, un nom l'obsède : celui d'Adèle Blanchard, une jeune femme qui a quitté Adam et dont il nie farouchement l'existence.
Mais on n'ouvre pas la porte du passé sans en subir les conséquences, et l'amour fou conduit parfois aux extrémités les plus violentes.


A un moment donné, Nicci French étaient tellement encensés par la critique que j'avais eu envie de lire un de leurs romans. Du coup, j'en avais acheté deux. Et me suis précipitée dessus dès mon retour de la librairie... Pour ne pas dépasser la dixième page, franchement déçue, trouvant le style plat, ou plutôt l'écriture sans style ce qui n'est guère mieux. Et de mettre les deux volumes de côté, me disant qu'un jour, peut-être...

Et l'autre jour justement, en panne d'inspiration (traduisez : très hésitante) sur mon choix de livre, façon "j'ai envie de lire, mais quoi ?", je me suis donc rabattue sur celui-ci. En me disant que cette fois, même si je n'aimais pas plus que la première fois, j'irais plus loin dans ma lecture, quoiqu'il advienne.

J'ai dû me forcer un peu. La narratrice m'a parue d'emblée assez antipathique, elle parcoure sa vie avec ennui sans en être vraiment consciente, sa vie professionnelle se borne à faire semblant de travailler, du moins quand elle est présente à son travail et pas au restaurant/à la piscine/à faire du shopping/faire croire qu'elle malade.
Plus le fait qu'elle n'st pas très honnête avec son entourage dès le début de sa relation avec Adam, ni même avec lui. Pas très réaliste non plus le côté "je l'aime mais je le trouve très suspect".
Et j'ai eu l'impression de lire la trame classique d'un Mary Higgins Clark : une wonderwoman (en beaucoup plus dilettante cela dit) à qui tout réussit et dont la vie va être bouleversée par un évènement

Lui aussi m'a paru très antipathique : froid, dominateur, arrogant, trop secret pour être honnête.

Quant au fond de l'histoire... Ça vous est déjà arrivées (oui, vous mesdames) un coup de foudre tel qu'au premier regard vous suivez un parfait inconnu croisé dans la rue jusqu'à chez lui (à l'heure du déjeuner) pour tirer un coup puis retourner au boulot comme si de rien n'était, en ne réalisant à ce moment-là que vous ne connaissez même pas son prénom ?
Je ne veux jouer ni les bigotes ni les bégueules, mais franchement, ça n'est guère réaliste.

Soit. Elle lâche tout pour vivre avec lui. C'est arrivé à d'autres.
Leur relation vire au sado-masochisme, admettons. Ça ne lui plaît pas franchement à elle mais elle se soumet quand même.
Nan mais quelle gourdasse.

Voilà pour les 200 premières pages et quelques (sur 468) du livre.

Heureusement, les choses s'accélèrent ensuite. Enfin, pas avant la 300ème page...  Plus de suspens, d'intrigue, les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement et on a vraiment envie de savoir comment elle va s'en sortir.
C'est quand même dommage de commencer à apprécier un roman arrivée seulement à la fin. Il ne manquait pourtant pas grand chose pour que j'apprécie l'histoire, mais certains passages et transitions m'ont donné la désagréable impression, à la lecture, d'être mal amenés, certaines situations pas très réalistes.

J'ai donc un autre roman à lire des mêmes auteurs, à voir si j'en ai les mêmes impressions sur la narration et le (manque de) réalisme de l'histoire.
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vendredi 17 mai 2013

Ko, ko, Mma !

La vie réserve de telles surprises que l'on pourrait parfois prendre ses songes pour la réalité. C'est ce qui arrive à Mme Ramotswe lorsqu'elle voit apparaître l'éminent Clovis Andersen, rien de moins que l'auteur des Principes de l'investigation privée. Que viendrait faire au Botswana le père de la bible de l'Agence n°1 des Dames Détectives ? Entre les démêlés de la justice de Speedy Motors et le douteux constructeur engagé par Grace Makutsi et Phuti Radiphuti, ce n'est pourtant pas le moment de rêver !

Et voilà, comme tous les ans, j'ai retrouvé mon bon vieux groupe d'amis du Botswana.
Difficile de dire davantage que les autres années, à part que j'aime toujours autant cette douceur de vivre qui transparaît dans ces livres, un peu comme des vacances littéraires via ces petits rectangles de papier.

Soyons objectifs, ce n'est pas pour moi une série de vrais polars : la trame de base reste toujours une enquête proposée à nos deux détectives, mais on en voit finalement plus sur leurs vies privées et la vie au Botswana (et encore, moins que dans les premiers livres, je trouve) que sur l'enquête elle-même au final.
Il y a aussi une certaine redondance : l'adoration de Mma Ramotswe pour son défunt père, les traits de caractère des différents personnages qui en deviennent presque caricaturaux, le fichu "97 sur 100" de Mma Makutsi qu'elle ne cesse de seriner d'un livre à l'autre (mais dont l'origine de cette fierté est cette fois expliquée ici).

Et surtout, dans ce tome : LA rencontre avec le fameux Clovis Andersen. Mais je n'en dirai pas plus.
D'ailleurs, le fait que lui et Mma Ramotswe se rencontrent bouclerait-il la boucle ? Nos personnages semblent, une fois le livre refermé, solidement installés dans un avenir qui leur sourit, ce serait une façon élégante de terminer cette série.
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dimanche 12 mai 2013

22/11/1963

Pas de quatrième de couverture cette fois, si ce n'est l'image sur votre droite ou le résumé du roman qui apparaît en deuxième de couverture et que je n'ai vu qu'au moment de rendre le livre à la bibliothèque. Et que j'ai décidé de ne pas mettre ici, vu qu'il raconte la quasi-intégralité de l'histoire et que je trouve bien plus intéressant de lire ce roman sans le connaître.

Ce qui ne me facilite pas la tâche pour en faire un commentaire intéressant, difficile en effet de me livrer à cet exercice sans mettre en valeur ce qui me paraît le plus important.
Cela étant, en voyant le premier et le quatrième de couverture, vous devinez vite le sujet du roman, qui n'est d'ailleurs un secret pour personne depuis sa sortie.

Cela faisait longtemps que j'avais envie de relire un Stephen King, d'où mon récent emprunt de "Jessie" en attendant que le tout dernier roman de cet auteur, réservé à la bibliothèque, ne soit enfin disponible.
C'est donc un jeudi après-midi (bon, j'y suis allée le matin en fait mais c'était fermé. Avais juste un peu oublié les horaires. Grmblbl. Mais pas déplacée pour rien, vu que je devais en rendre d'autres - vive les boîtes à livres), que je suis rentrée avec le volumineux ouvrage sous le bras.
Une fois rentrée, j'ai constaté qu'il était d'ailleurs plus volumineux que je le pensais : il ne fait pas 500 pages, mais 936. Les pages du livre étant entre le papier normal et le papier bible, et très agréable au toucher. Je salue donc l'effort de l'éditeur, qui a bien voulu imprimer en un seul volume ce qui aurait pu paraître en deux, répondant donc paraît-il à une demande des lecteurs français.
J'insite sur ce point car il est hautement désagréable pour les lecteurs que nous sommes de payer double pour un roman qui, dans son pays d'origine, est sorti en un seul tome (les lecteurs de Robin Hobb me comprendront).

Ici, les premier et quatrième de couverture se font donc écho. Et c'est bien de cela qu'il s'agit : que ce serait-il passé si l'histoire avait été différente ?
Et surtout : si vous aviez la possibilité de modifier non seulement le cours de l'Histoire mais aussi la vie des gens en réparant le mal qui leur a été fait, le feriez-vous ? Et question qui m'a taraudée tout le long du roman : serait-ce même souhaitable ou vaudrait-il mieux laisser les évènements suivre leur cours ?

Questions classiques d'un tel sujet, mais revisitées par King, ça prend tout de suite une autre ampleur.

En effet, le narrateur a la possibilité de remonter dans le temps, mais les jalons posés dès le début ne laissent guère de marge de manoeuvre. Crédibilité d'auteur oblige, King impose à son personnage des contraintes qui sont à la fois les fondations et le ciment de ce roman. Et toujours crédibilité d'auteur oblige,  il nous dirige vers les failles de ce système - que tout bon esprit critique se doit de relever - pour les balayer ensuite avec brio. Et nous voici, tout comme l'auteur et son roman, solides sur nos bases. Il ne nous reste plus qu'à suivre le narrateur dans ses pérégrinations temporelles et personnelles.

Mention spéciale donc à cet aspect du roman.

Mais mention spéciale aussi à une certaine reconstitution historique dans les moindres détails de la vie fin des années cinquante-début soixante, et si elle peut vous paraître idéalisée dans le début, je vous rassure, cela ne dure que le temps pour le narrateur de s'adapter à cette nouvelle vie. Par comparaison à aujourd'hui, il en voit tout d'abord surtout les bons côtés.
Bien vite, comme on s'y attend, il se rendra compte que cette vie est idéale surtout pour quiconque est un homme, blanc, avec un bon salaire, et se fondant dans le moule des bien-pensants.

Jusqu'au bout, à la dernière seconde, on se demande s'il va réussir, et comment. Car comme toujours (et c'est bien pour ça aussi qu'on aime cet auteur) King ne ménage ni le suspens, ni nos nerfs.
Je n'en dirait pas plus sur le dénouement, si ce n'est qu'il est en adéquation avec ce que j'espérais  (et vu que vous n'êtes pas dans ma tête, ça ne vous arrange pas et vous trouvez ce commentaire le plus inutile de ce blog, non ?).

Vous voulez savoir ? Vraiment ?

Lisez-le !
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mercredi 1 mai 2013

Les morsures de l'aube

4 de couv' :
Il est resté un bon moment devant le miroir sans tain pour assister à l'agonie de la fête. Le moment noir, détestable, l'heure des trainards impénitents, l'heure perdue où les esprits dégèlent et où la première lueur du jour est la pire des sentences. Ne jamais se lever. Ou ne jamais se coucher. Le doute le plus célèbres du monde Est-il noble de se lever le matin en sachant déjà tous les emmerdements qui vont suivre ? Est-il lâche d'aller se coucher, de dormir jusqu'à en crever, et dire au revoir à tout ce qui nous bouffe l'existence ? C'est là la question.


Décidément, j'aime la collection "Rivages/noir", je ne suis jamais déçue de leurs polars. Là où d'autres maisons d'éditions vont tabler sur des "blockbusters" qui vont leur rapporter un max de fric en peu de temps par de bons polars certes, mais souvent assez convenus (ne soyons pas hypocrites, je les lis aussi la plupart du temps), eux mise sur une qualité qui n'empêche pas une belle réussite.

Bref, un bon, très bon polar dont on n'imagine pas au début vers où il va nous entraîner. L'histoire d'un duo de pique-assiettes mondains, dont le vie se borne à se taper l'incruste dans les soirées du tout Paris, SDF en smoking sans projets d'avenir, encore faudrait-il qu'ils en aient la volonté. Et c'est bien ce style de vie qui va les emmener loin, très loin dans le Paris by night, à la recherche d'un autre pique-assiette qu'un organisateur de soirée leur demande de retrouver pour lui. Avec un chantage à la clé : seul l'un d'entre eux part à sa recherche, l'autre restant "l'invité" de leur nouveau patron, avec interversion tous les deux jours.
Un "road-movie" contraint et forcé en somme, dans un Paris nocturne qui nous dévoile toute un pan de ses dessous et de sa faune festive.

J'ai apprécié cet aspect du roman, mais plus encore les subtiles différences de style dans l'écriture suivant les péripéties provoquées ou subies par le narrateur. Car des rebondissements, il y en a quand même quelques uns, bien dosés, bien amenés et surtout cohérents.

Et comme tout bon polar, on ne comprend toute l'étendue du tableau qu'une fois au bout du roman.

Faudra vraiment que j'en lise un autre du même auteur.
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