mercredi 28 octobre 2020

La salle de bal


4 de couv' :
Lors de l'hiver 1911, l'asile d'aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l'enfance. Si elle espère d'abord être rapidement libérée, elle finit par s'habituer à la routine de l'institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l'intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un "mélancolique irlandais". Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
A la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.

Disons-le clairement, ceci est une (heureuse) erreur de casting. Je voulais au départ emprunter à la bibliothèque "Le bal des folles" de Victoria mas, qui traite du même sujet, mais se déroule en France. Inutile de dire que celui-là, j'attendrais un peu avant de le lire, histoire que celui que je viens de terminer s'estompe un peu dans mes souvenirs...

Le roman (si on excepte le prologue d'à peine deux pages) commence donc avec Ella, et avec elle on se prend en pleine face la brutalité de son arrivée à l'asile. Elle ne comprend pas pourquoi elle a été amenée là (certes, elle a cassé une fenêtre, mais s'attendait à être incarcérée et devoir rembourser) et nous découvrons ce lieu et ses règles avec elle.

Mais le roman ne s'arrête pas à Ella et sa perception car chaque chapitre est consacré à un personnage en particulier : Ella, John, et Charles Fuller. Petit à petit, on apprend à les connaître, à les comprendre, à les voir évoluer. Evoluent autour évidemment les autres patients, leur famille, le personnel.
Je ne dirai pas plus à ce sujet car ce serait révéler trop de l'histoire et en gâcher complètement le contenu.

Mais à travers ces trois personnages est brossé le portrait d'une époque et d'une société pour finalement se rendre compte que la folie n'est pas toujours du côté que l'on croit et qu'il suffit de bien peu de choses pour être considéré comme normal ou anormal.
La tension en est presque palpable dans certains chapitres et le suspens est tel vers la fin que j'ai triché en sautant quelques pages pour savoir ce qu'il allait arriver à John et Ella, ce que je n'ai jamais fait pour aucun roman auparavant !

L'écriture est impeccable, et apporte le plaisir évident et supplémentaire de lire entre les lignes, car l'autrice ne se contente pas de raconter l'histoire d'Ella et John, elle va bien au-delà de ça, en toute subtilité.

Un vrai beau roman.
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mardi 27 octobre 2020

Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit


4 de couv' :

L'aphorisme, comme le voyage, est une ascèse. On se débarrasse du superflu, on se rapproche du coeur de la nature et de la vérité. Il faut alors se laisser envahir par la beauté, le silence et  aussi la désillusion. Ecrire, c'est nommer les ombres des flammes qui accompagnent le vagabond. Voici l'évangile du voyageur : "Aime le lointain comme toi-même".

Tout comme pour "Aphorismes sous la lune et autres pensées", ce petit livre fut un vrai bonheur de lecture, un petit joyaux littéraire qu'on quitte avec regret pour le reprendre aussitôt afin d'en prolonger le plaisir.

Encore merci, Monsieur Tesson !
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lundi 26 octobre 2020

La muraille de lave


4 de couv' :
Abasourdi, Sigurdur lève les yeux vers l'imposante Banque centrale, surnommée la "muraille de lave" en référence à l'impénétrable muraille de basalte de la mer d'Islande. Ici règnent le crime et la corruption : une employée, adepte du libertinage, aété poignardée. Sigurdur en est persuadé, l'assassin est entre ces murs. Plus que jamais, les conseils d'Erlendur seraient précieux, mais il a disparu...


Tout comme l'opus précédent, l'auteur met ici au premier plan l'un des collègues d'Erlendur Sveinsson, celui-ci étant aux abonnés absents, et il s'agit cette fois de Sigurdur Oli.

Cette histoire m'a moins emballée que les autres, étant dans sa construction et le sujet plus classique que la plupart des polars de cette série.
Elle reste cependant une enquête intéressante, avec comme d'habitude le dénouement dans les toutes dernières pages, mais elle restera pour moi un simple interlude en attendant le retour de notre "héros".

Petite déception donc.
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dimanche 25 octobre 2020

La rivière noire


4 de couv' :
Le sang a séché sur le parquet, le tapis est maculé. Egorgé, Runolfur porte le t-shirt de la femme qu'il a probablement droguée et violée avant de mourir. Sa dernière victime serait-elle son assassin ? Pas de lutte, pas d'arme. Seul un châle parfumé aux épices gît sur le lit. L'inspectrice Elinborg enquête sur cet employé modèle qui fréquentait salle de sport et bars... pour leur clientèle féminine.


Ce roman, ainsi que le suivant, est un peu atypique dans la série de polars dont le personnage central est Erlendur Sveinsson... puisque ce dernier en est absent. Ce sont donc ses collègues qui prennent la relève, et dans ce roman-ci, sa collègue Elinborg.
C'est donc pour l'auteur de faire une pause dans cette série pour mettre en valeur les collègues d'Erlendur, aussi bien dans leur travail que dans leur vie personnelle, qui n'était jusqu'ici qu'évoquée.

Bien qu'un peu déçue de ne pas retrouver l'un de mes personnes de polar préférés, je dois reconnaître que cet opus dans sa construction et sa narration n'a rien à envier aux précédents, même s'il est pour moi loin d'atteindre la qualité de "La femme en vert" et de "L'homme du lac".
Mais comme toujours avec Arnaldur Indridason, l'enquête nous entraîne vers une direction pour bifurquer vers la toute fin vers un dénouement qui bien que logique, est tout à fait inattendu.

Un bon polar, comme toujours avec cet auteur.
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vendredi 23 octobre 2020

Njinga - Histoire d'une reine guerrière

4 de couv' :
Puissante reine d'Afrique centrale, Njinga ne recula devant aucun moyen pour préserver son territoire des colonisateurs portugais esclavagistes. Au XVIIe siècle, cette figure guerrière transgressive, dont l'intelligence n'eut d'égal e que la ténacité, défia toutes les lois du genre : politiques, religieuses, sociales.
A la tête d'une armée de soldats femmes et hommes, la reine Njinga mena une guerre sans merci contre les envahisseurs qui ravageaient et dépeuplaient l'Afrique centrale, y capturant des esclaves pour les déporter au Brésil dans les plantations de canne à sucre. Njinga décida même de rejoindre la secte terrifiante des Imbangala cannibales afin de contrer un ennemi mieux armé. Elle sut aussi, en fin stratège, jouer les capucins contre les jésuites, véritables artisans de la colonisation et du trafic d'esclaves, pour conduire une campagne diplomatique d'ampleur. Elle finit par obtenir la reconnaissance de son royaume par le pape Alexandre VII et par conserver son indépendance.
Femme libre, reine courageuse et fière qui défendit ardemment son rang et son africanité, Njinga reste vivante dans la mémoire des descendants d'esclaves, en Amérique comme en Afrique centrale. Linda Heywood rend enfin justice à ce personnage hors norme, qui a toute sa place dans l'histoire mondiale.


Ce livre est plutôt une déception pour moi, dont j'ai commencé la lecture il y a un an et mis en pause jusqu'ici. Et là je me dis que je peux laisser tomber, j'ai largement perdu le fil.

Autant, vu la quatrième de couverture, je m'attendais à un portrait flamboyant d'une grande guerrière au sens politique et stratégique affuté, sans compter tout le contexte historique, autant la lecture a été pour moi franchement laborieuse d'énumérations d'alliances, désalliances, réalliances, redésalliances etc.
On peine à s'y retrouver entre les différents personnages historiques, les différents groupes et les liens entre les uns et les autres.

Alors certes, on connaît peu de choses sur Njinga finalement, mais de là à faire de son histoire une énumération presque clinique ou administrative de ses actions...

Une grosse déception.
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