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vendredi 4 avril 2025

Deux ou trois choses dont je suis sûre

4 de couv' :
Autrice de Peau, recueil d'essai devenu culte, Dorothy Allison a grandi dans le sud des États-Unis, dans un contexte de misère sociale et de violences familiales et sexuelles. Dans Deux ou trois choses dont je suis sûre, elle raconte les femmes de sa famille - mères, soeurs, cousines, filles et tantes -, rendant hommage à leur force, leur humour, leur beauté et surtout leur détermination obstinée face au quotidien qui les accable. Illustré de photographies de sa collection personnelle, ce livre montre à quel point les petites histoires d'une génération peuvent acquérir le statut de légende pour les générations suivantes.
Un ouvrage om la vision singulière de Dorothy Allison s'exprime avec beaucoup d'humour et d'émotion.


C'est un peu par hasard que je suis tombée sur ce livre de Dorothy Allison, dont j'avais déjà lu, il y a plusieurs années (bien avant ce blog) "L'histoire de Bone", "Retour à Cayro" et "Peau". Ce fut donc une bonne surprise, et surtout un extrême plaisir de retrouver l'excellentissime écriture de cette autrice.

Je saurai gré à la traductrice d'avoir expliqué ses choix de traduction : un parti pris féministe un peu en décalage avec les règles habituellement établies. Je dois avouer avoir un peu fait la grimace en lisant la note de traduction, mais au final, la lecture en est restée d'autant plus fluide. Et finalement logique, vu l'autrice, et vu le contexte. J'ai eu un petit peu de mal seulement avec "quelque chose" accordé (pardon, accordée) au féminin et non au masculin mais uniquement par manque d'habitude ou pour mieux dire, par habitude tenace du masculin. C'est pourtant tellement plus logique ainsi, "chose" étant un mot féminin...

Apparté : notez que j'avais du mal avec le mot "autrice" au départ, qui n'est pourtant pas pire que "actrice". Maintenant que je sais que ce mot existait avant (qu'on ne laisse plus les femmes écrire...), je trouve logique de l'employer à nouveau. Du coup, "auteure", que j'ai longtemps utilisé faute de mieux, me paraît un non-sens... Fin d'apparté.

Ce n'est qu'en fin de livre, mais cela ne m'a pas surprise, que l'on apprend que le texte original avait été écrit à l'origine pour une représentation théâtrale. Il a ensuite été remanié, mais au cours de la lecture j'avais l'impression qu'il avait été écrit pour être dit, pas seulement lu. J'imagine très bien un monologue sur scène, ponctué ou pour mieux dire illustré avec la projection des photos intégrées dans le livre.

Car l'autrice ne se contente pas de parler de sa vie, de sa famille. Dans ce court ouvrage (114 pages), beaucoup de thèmes sont abordés : la condition sociale des plus pauvres des États-Unis, la condition féminine, ces schémas perpétuellement reproduit par certaines familles, l'homosexualité, le viol, la violence intra-familiale, la pauvreté... Et le courage de fuir sa condition (quel que soit le moyen employé) ou de rester pour l'affronter.
Mais, toujours, la tête haute. Car c'est en effet un bel hommage rendu aux femmes de sa famille.

Très beau texte, et tellement fort, écrit avec intelligence.
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mardi 2 mai 2023

Phèdre


4 de couv' :
Phèdre, ce chef-d'oeuvre incontestable, pense-t-on encore, qu'il n'en fut pas de plus contesté que celui-là ?
"Faire un inceste en plein théâtre !" s'indigne Pradon, rival malheureux de Racine devant la postérité. Phèdre "n'est ni tout à fait coupable ni tout à fait innocente", proteste l'auteur. Car elle est tout entière habitée par cette passion - sourde, aveugle, déraisonnable, exacerbée par sa déraison même - qu'elle entretient pour Hippolyte, passion qui ne peut mourir et ne mourra qu'avec elle.
Fait étrange, c'est cette même année 1677 que Racine, ayant porté à son paroxysme de grandeur et de violence l'amour qu'un être humain peut nourrir pour son semblable, se tourne vers l'amour de Dieu.


Difficile pour moi de laisser ici un commentaire sur Phèdre sans répéter ce que j'ai déjà dit sur Brittanicus.

L'écriture est une pure merveille de la langue française, un vrai bijou de beauté, le scénario admirable d'intelligence.

Concernant l'inceste, pour ceux qui ne connaissent pas la pièce, cela concerne les sentiments d'une belle-mère pour son beau-fils adulte. Amour impossible (en-dehors du fait de leurs liens de parenté) vu que le beau-fils lui n'est pas intéressé (d'abord parce qu'elle s'est arrangée pour le faire exiler quelques années auparavant, ce dont il lui en veut, ensuite parce qu'il en aime une autre).

Et bien que lire du théâtre n'est le plus souvent pas ce que je préfère, sauf ici, il faudrait que j'en lise plus souvent de cet auteur, de Shakespeare, et tiens, pourquoi pas Corneille ?
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samedi 17 février 2018

Britannicus

4 de couv' :
Plutôt que «Britannicus», victime assez falote de Néron et d'Agrippine, Racine aurait dû donner à sa tragédie le nom de l'un ou l'autre des deux monstres qui s'affrontent à travers lui. Leur «ambition», aujourd'hui nous l'appellerions plus volontiers «goût du pouvoir». Un goût de mort et de sang dont les Romains, hélas ! n'ont pas emporté le secret avec eux. Chacun, ici, reconnaîtra les siens... 

Je n'aime pas les dialogues trop fréquents et/ou trop long dans les romans (à quelques exceptions près) et je n'aime pas lire de théâtre, préférant assister à une représentation. La lecture d'une pièce tombe systématiquement à plat pour moi. Un peu comme regarder une statue en photo : sympathique, mais manque de relief.
A l'époque du lycée, et donc du bac de français, j'en avais vite laissé tomber la lecture, peu inspirée par ce style à l'époque,  et d'une manière générale, à cause de la préparation au bac, en saturation de toute lecture et celle des classiques encore plus.

En vacances chez ma mère, j'ai farfouillé dans les livres de ma chambre dont ceux du bac justement, et retrouvé cette pièce. Pourquoi ne pas tenter le coup, me suis-je dit, me lançant dans ce texte avec une pointe de défi "cap ou pas cap d'aller jusqu'au bout ?".

Plus que cap, et sans me forcer.

Une lecture sans contrainte (pas de bac cette fois), juste ce texte et moi, et surtout sa beauté et son intelligence, a été un pur délice de le savourer. Se laisser porter par l'écriture et l'intrigue, un ravissement.
Le sujet, indémodable, est rehaussé ici par une fine psychologie des personnages et une construction de la pièce dont la mise en scène a été brillamment anticipée par l'auteur.

Un classique, dans le sens noble du terme.

Exquis.
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vendredi 17 mars 2017

Nos amis les humains

4 de couv' :
- On est où là ? - Vous voyez bien. Dans une cage de verre. - Qu'est-ce qu'on fout là ? - Ça, si je le savais...
Un homme et une femme se retrouvent prisonniers dans une cage, quelque part dans l'univers. Au-delà de la difficulté de se comprendre et de s'aimer, ils vont devoir résoudre une question cruciale : l'humanité mérite-t-elle d'être sauvée ? Après ses polars scientifiques et ses nouvelles fantastiques, Bernard Werber dévoile un nouvel aspect de son imaginaire dans un face-à-face plein de surprises et de suspense.

Comment dire... Mauvais casting. Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire un Werber et connaissant mal (non, en fait pas du tout) sa bibliographie, j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque.
Sachant que ce jour-là, je m'étais imposée la consigne de ne prendre que des auteurs non lus par ma pomme mais qui me faisaient envie depuis longtemps et pour me motiver davantage, que des volumes pas trop épais. Voilà comment je suis tombée sur ce Werber. Voilà comment je n'ai pas vu que j'étais au rayon théâtre.

Alos je n'ai rien contre le théâtre, tant que je suis en train de regarder une pièce, mais surtout PAS le lire. En résumé, à moins de déclamer au milieu de mon salon, je trouve la lecture d'une pièce abominablement plate.

Bref, grosse déception du coup.

D'autant que j'ai trouvé l'ensemble assez surperficiel et pas si original que cela finalement. Les personnages m'ont horripilée dès le début et dans le genre dialogues dans un lieu inconnu, j'ai largement préféré "Péplum" d'Amélie Nothomb auquel je n'ai pas arrêté de penser durant la lecture de cette pièce alors que le contexte est tout à fait différent. Le comble.

Donc si vous aimez lire des pièces de théâtre et/ou la science-fiction, laissez-vous tenter, sinon...

Cela étant, ça ne m'a pas détournée de l'idée de lire un Werber à nouveau (mais en faisant bien attention au rayon cette fois !).
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dimanche 6 mai 2012

Remerciements

4 de couv' :
Nous sommes au théâtre, lui sur la scène, nous dans la salle. On vient de le primer pour "l'ensemble de son oeuvre". Il remercie son monde. Enfin, il essaye...


Monologue destiné au théâtre, le lauréat tente de faire ses remerciements pour le prix qu'on viens de lui attribuer. Ce qui est habituellement et somme toute une simple formalité se transforme peu à peu en un exercice de style dans une tentative désespérée de faire original. Car voilà le hic : s'inspirant de ce que d'autres ont fait (ou pas), cette originalité est difficile à trouver.
Et au fond, que veut dire "merci" ? A qui l'attribuer, et l'attribuer justement ?

Daniel Pennac s'est bien amusé autour du thème, le voir jouer cela sur scène devait être un délice !
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