mardi 2 mai 2023

Phèdre


4 de couv' :
Phèdre, ce chef-d'oeuvre incontestable, pense-t-on encore, qu'il n'en fut pas de plus contesté que celui-là ?
"Faire un inceste en plein théâtre !" s'indigne Pradon, rival malheureux de Racine devant la postérité. Phèdre "n'est ni tout à fait coupable ni tout à fait innocente", proteste l'auteur. Car elle est tout entière habitée par cette passion - sourde, aveugle, déraisonnable, exacerbée par sa déraison même - qu'elle entretient pour Hippolyte, passion qui ne peut mourir et ne mourra qu'avec elle.
Fait étrange, c'est cette même année 1677 que Racine, ayant porté à son paroxysme de grandeur et de violence l'amour qu'un être humain peut nourrir pour son semblable, se tourne vers l'amour de Dieu.


Difficile pour moi de laisser ici un commentaire sur Phèdre sans répéter ce que j'ai déjà dit sur Brittanicus.

L'écriture est une pure merveille de la langue française, un vrai bijou de beauté, le scénario admirable d'intelligence.

Concernant l'inceste, pour ceux qui ne connaissent pas la pièce, cela concerne les sentiments d'une belle-mère pour son beau-fils adulte. Amour impossible (en-dehors du fait de leurs liens de parenté) vu que le beau-fils lui n'est pas intéressé (d'abord parce qu'elle s'est arrangée pour le faire exiler quelques années auparavant, ce dont il lui en veut, ensuite parce qu'il en aime une autre).

Et bien que lire du théâtre n'est le plus souvent pas ce que je préfère, sauf ici, il faudrait que j'en lise plus souvent de cet auteur, de Shakespeare, et tiens, pourquoi pas Corneille ?
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