vendredi 30 décembre 2011

Question

Vous leur offrez quoi comme livres, à vos enfants ?

Nous n'avons pas d'enfants, mais un neveu, 6 ans, et une nièce, 8 ans. Respectivement 7 et 9 ans en avril. Mon homme devant aller voir sa famille hier (moi pas, j'avais un rendez-vous chez la kiné, indécalable). Nous sommes donc allés acheter des cadeaux mercredi, et mon homme n'ayant pas trop d'idées, je propose des livres. Dans la boutique pour enfants de ma librairie préférée.
Pour le petit, un livre sur les pirates, un autre sur les chevaliers. Pas parce que c'est un garçon, mais parce qu'il aime ça. Pas pour sa soeur, elle n'aime pas ça.

Reste la soeur justement.
Et problème pour tata Sabine : quand j'étais petite, j'aimais autant les trucs dits "pour filles" (soupir) que ce qui était estampillé "pour garçons" (re-soupir). Mes meilleurs souvenirs de lecture sont la comtesse de Ségur avec en tête les histoires d'aventures type "le général Dourakine" ("pour garçon" - re-re-soupir), "Croc-Blanc", "L'appel de la Forêt", et surtout "Michel Strogoff". Et les histoires de pirates (le jour où j'en ai trouvé un dans un carton au fond du grenier, je vous laisse imaginer le bonheur !).

Force est de constater que je ne connais pas les goûts de notre nièce, ni ce qu'elle lit en ce moment. On sait juste qu'elle s'est mise à lire des livres de la Bibliothèque rose, pillant ceux de sa mère et de son oncle, en a reçu d'autres, mais quoi...

Puisqu'il s'agit de cadeaux de Noël, je suis partie sur une idée de beaux livres (mon premier beau livre était "les petites filles modèles", offert par ma marraine). Puisque, paraît-il, elle est en pleine période "princesses", j'avais trouvé deux livres de contes : un avec trois histoires de princesses (et pas des nunuches, hein, des vraies dégourdies qui n'hésitent pas à prendre l'épée elle-même pour se défendre toutes seules, nan mais ho) et un deuxième, qui recueillait plusieurs contes du monde entier.
Mon homme avait une préférence pour le premier, moi pour le deuxième.

Dans le doute, on a quand même demandé à une vendeuse si on état bons sur les âges. Oui, mais pour le deuxième livres de contes, un peu moins : puisqu'elle va sur ses neuf ans, pourquoi ne pas essayer des romans. Je passe sur les détails, mais on se retrouve à finalement laisser tomber le deuxième livre (gros gros soupir de tata Sabine) pour le remplacer par deux petits romans des "Kinra Girls".

Paraît que ça fait fureur en ce moment.

Notez que le principe est sympa : un groupe de filles, issu des quatre coins du monde, que l'on découvre une par une. Chaque livre parle de l'une d'elles et fait découvrir sa culture ou passion, si j'ai bien compris. On reste donc sur mon idée de découverte du monde en quelque sorte.
Sauf qu'une fois rentrée et après recherche sur internet, je découvre que les Kinra grils sont à la base des poupées et que donc ces livres sont des produits dérivés.
Nous avons donc offert à notre nièce des livres "de filles" (énooooooooooorme soupir), qui suit une mode (interminable soupir) et très commercial (sombre désespoir).

Bon. Je me console en me disant que de toute façon un cadeau doit faire plaisir à celui/celle qui le reçoit, mais je l'aimais bien, moi, mon deuxième livre de contes... Snif...

Bon alors, vous leur offrez quoi, à vos enfants, comme livres ?
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dimanche 18 décembre 2011

Réel bonheur

4 de couv' :
"Le bonheur, même quand il vous est donné d'un coup, il faut se retenir d'en jouir trop vite, il faut en faire de petites provisions pour les jours d'après."
A 28 ans, Pierre a tout quitté du jour au lendemain pour aller vivre à la campagne. Tout, c'est-à-dire Paris, ses études, le milieu de la mode... Dans ce coin très vert, un peu paumé, il soigne ses chiens et son jardin, ramasse des vieilleries et les vend, tout en entamant la biographie d'une artiste animalière du XIXe siècle, Rosa Bonheur, la bien nommée.
Avec pudeur, ironie, parfois provocation et pas mal de drôlerie, Anne Percin dévoile les secrets de ce jeune homme à la beauté féroce. Des fantômes, vivants ou morts, le hantent. Ainsi qu'une très grande histoire d'amour dont il a cru se préserver...
Un premier roman débordant de vie et d'intelligence.

Que dire de ce roman qui ne soit déjà dit dans le quatrième de couverture, et sans en rien révéler, si ce n'est que c'est une belle histoire, une belle histoire d'amour. 
De deuil aussi, ou comment (ré)apprendre à aimer quand on a connu un deuil qui vous a marqué à vie. On est nombreux à avoir vécu cela. Je suis heureuse qu'Anne Percin l'ait si bien écrit.

Ce fut en tout cas un vrai bonheur de le lire, je viens de le finir, et c'est une belle façon de démarrer une journée.
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samedi 17 décembre 2011

Prix CEZAM 2012

La sélection du prix Cezam 2012 est enfin dévoilée.

Je ne sais pas encore si j'y participerai, mais je dois dire que la sélection me plaît assez cette année, en particulier "Le héron de Guernica", "Le cabaret des oubliés", "Pour tout l'or du Brésil" et "Une autre époque".

Par contre, "Les trois lumières" me fait penser au film "Le Grand Chemin" car vu ce qui en est dit, je suis à peu près sure que le fond du roman concerne la perte d'un enfant. On verra ce que ça donnera à la lecture. Si je participe au prix !


Je constate en tout cas que le seul livre que j'ai lu du prix Cezam 2011, "L'île des chasseurs d'oiseaux" de Peter May, est aussi le lauréat 2011 !
D'ailleurs, la suite (il s'agit d'une trilogie) est sortie cette année.
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vendredi 16 décembre 2011

Oui, bof, et alors ?

4 de couv' :
A-t-on découvert la tombe de Jésus ? Une enquête criminelle entre suspens policier et mystère archéologique.
Alors que l'anthropologue judiciaire Tempe Brennann est chargée d'examiner le corps d'un homme tué d'une balle dans la tête, un inconnu lui remet la photo d'un squelette. "Là est la clé du meurtre", dit-il. Ses premières recherches révèlent à Tempe que ce squelette est un vestige archéologique retrouvé lors d'un chantier mené à Massada, en Israël. Un squelette vieux de deux mille ans sur lequel courent d'étranges rumeurs. Un vestige volé aussitôt qu'exhumé...
Pourquoi toute trace de la découverte a-t-elle été effacée des rapports de fouilles ? Pourquoi assassine-t-on ceux qui y ont été mêlés ? Qui était cet homme dont les restes ont été enlevés à la crypte où ils dormaient depuis vingt siècles ? Certains prononcent le nom de Jésus de Nazareth... Tempe va suivre la piste jusqu'au bout, au risque de sa vie.

Honnêtement, celui-ci est loin d'être mon préféré de Kathy Reichs, c'est même le contraire. Il y a ce que je reprochais déjà à l'un de ceux que j'ai lu précédemment, à savoir trop de dialogues. Beaucoup trop, des chapitres entiers. Parfois entrecoupés de chapitres où il y en a moins, voire peu, mais trop rares.
Or j'affectionne particulièrement les polars où les choses sont mises en place progressivement, sont bien décrites, où l'on est plongés dans l'ambiance, où l'on apprend à connaître les personnages parce que les portraits psychologiques sont finement détaillés. Bref, ici ce n'est pas le cas.

C'en est à un point que j'ai l'impression que les personnages parlent entre eux, mais que le lecteur est exclu de la discussion. Le comble quand on sait que le roman est écrit à la première personne du singulier.
J'aime bien "Bones", mais si je voulais regarder la série, j'allumerais ma télé, je n'ouvrirais pas un livre (même si, je le redis, la série n'a rien à voir avec les romans, je mets ça juste à titre de comparaison).

Mon sentiment général est que j'ai assez bien accroché la première partie qui se passe au Canada - même si je commençais déjà à râler sur la quantité de dialogues - mais que ça devient vite fouillis à partir du moment où nos héros arrivent en Israël. On n'a que très peu de descriptions de ce pays finalement, bien qu'il y ait des passages intéressants, on ne sent pas de choc des cultures ou alors via quelques personnages et encore est-ce dû à leurs traits de caractère et pas réellement à leur culture, et une fois installés dans leur hôtel, nos personnages évoluent en Israël comme chez eux. Exit les difficultés à se repérer dans les rues faute de comprendre les panneaux indicateurs, exit le climat, exit les problèmes politiques du pays (ou presque), exit leur collègue israélien que l'on ne voit quasiment que lors de leur arrivée.
Et une fois en Israël, l'enquête de départ est un peu oubliée pour ne servir de prétexte qu'à des recherches archéologiques où je trouve que notre héroïne (multiplicité de dialogues avec les uns et les autres oblige) s'empêtre un peu dans ses différentes pistes et franchement, le lecteur aussi. Pourtant le postulat de départ me plaisait bien.

J'ai donc été déçue par celui-là, les autres me paraissaient meilleurs, même si le style de polars que je préfère est très différent de ceux de Kathy Reichs. Mais comme j'en ai lu de meilleurs de cette auteure, je ne vais pas me décourager pour autant.

Je regrette juste une chose, et là ce n'est pas la faute de l'auteure - d'ailleurs elle n'est pas la seule concernée - mais bien des maisons d'éditions : faut-il vraiment qu'un auteur publie un livre chaque année ? Mais ceci, j'en parlerai une autre fois.
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mercredi 7 décembre 2011

L'art français de la guerre

4 de couv' :
J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire,  il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails.
Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue.

A 23h00 et à la page 131 (fin du troisième chapitre), c'est à dire 501 pages avant la fin, je laisse tomber.

Même si je reconnais un talent certain de l'auteur pour l'écriture (encore que j'aurais corrigé certains défauts), je n'arrive pas à accrocher.

1) le livre alterne en "commentaires" et "romans". Les "commentaires" sont les chapitres du narrateur sur sa (petite) vie (de merdeux nombriliste dilettante désabusé). Les "romans" retracent la vie de Victor Salagnon. Le décalage entre les deux hommes et leurs vies est très grand, un vrai fossé de générations et donc de mentalités (sans compter la différence de contexte historique), je ne vois pas le rapport entre les deux histoires, s'il doit y en avoir un.

2) le premier chapitre est brouillon, comme la vie du narrateur. On passe du coq à l'âne puis au cochon pour revenir à l'âne. Casse-bonbon quand on essaye de s'imprégner du roman.
J'ai ensuite eu du mal à entrer dans le deuxième chapitre, j'ai du laisser passer quelques jours pour laisser décanter.

3) le narrateur est à baffer. Cf commentaire en 1.

4) J'aurais préféré plus de détails sur la rencontre de ces deux hommes et l'évolution de leur relation, évoquées dans le premier chapitre (commentaires I) : mais le narrateur s'appesantit sur sa paresse chronique et son manque d'intérêt à tout. On a presque l'impression que Salagnon confie son manuscrit à un inconnu.

5) Entrecouper les chapitres "romans" et "commentaires" m'ont démotivée. Habituellement, j'aime bien cette manière de faire, mais pas là. Ce sont les chapitres "romans" qui m'intéressent le plus, et me dire que je dois me farcir entre chaque les autres, alors que le narrateur m'est antipathique, me décourage. Je me suis alors dit "soit, puisque ces parties n'ont pas de liens entre elles et semblent même deux romans en un, pourquoi ne pas sauter ceux-là ?" Réponse immédiate : "ça va perdre en intérêt". Contradictoire ? Pas tant que cela : c'est le parallèle entre les deux histoires qui relève le tout. Enlevez l'une, et l'autre devient un roman somme toute banal.

C'est dommage, le principe de départ me plaisait bien. Mais le quatrième de couverture m'a induite en erreur : le narrateur y apparaît bien plus sympathique et on a l'impression qu'il va s'agir d'une histoire d'amitié entre deux hommes de générations différentes. Au point du roman où je suis arrivée, on n'y fait même pas allusion.

Pour un fois qu'un prix Goncourt m'intéressait...
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vendredi 2 décembre 2011

Monsieur Malaussène

4 de couv' :
- La suite ! réclamaient les enfants. La suite ! La suite !
Ma suite à moi c'est l'autre petit moi-même qui prépare ma relève dans le giron de Julie. Comme une femme est belle en ces premiers mois où elle vous fait l'honneur d'être deux ! Mais, Julie, crois-tu que ce soit raisonnable ? Julie, le crois-tu ? Franchement... hein ? Et toi, petit con, penses-tu que ce soit le monde, la famille, l'époque où te poser ? Pas encore là et de mauvaises fréquentations !
- La suite ! La suite !
Ils y tenaient tellement à leur suite que moi, Benjamin Malaussène, frère de famille hautement responsable, bouc ressuscité, père potentiel, j'ai fini par me retrouver en prison,, accusé de vingt et un meurtres.
Tout ça pour un sombre trafic d'images en ce siècle Lumière.
Alors, vous tenez vraiment à ce que je vous la raconte, la suite ?

Constatant que ma pile de livres empruntés à la bibliothèque tournait autour d'un thème plutôt pas très jouasse, je m'étais dit (et vous avais dit) "ouf, un Pennac, un peu de légèreté dans tout ceci !"
Ah ah ah.

Oui, ah ah ah (je me gausse de moi-même), car si, comme toujours chez Pennac, la légèreté se marie parfaitement au jubilatoire par la magie d'une écriture ciselée avec un amour et un plaisir de la langue évidents, ce Pennac-là est aussi un polar, avec son lot de drames et meurtres bien sanglants.

Il y a donc des passages plus sombres, plus tristes, mais on n'a pas le temps de s'en affliger que veille autour la tribu Malaussène et autour de la tribu, toute une cohorte de personnages tout aussi hauts en couleur. Et les multiples rebondissements qui en découle.
Et comme toujours chez Pennac, de la verve, de la truculence, de l'imagination et surtout un véritable amour des mots et un respect du lecteur transformant la situation la plus improbable en un vrai feu d'artifice, pour la plus grande joie de la lectrice que je suis.
Aurais-je omis de dire à quel point j'aime cet auteur ?

Par contre, ce roman n'est pas le premier opus de la "saga Malaussène" (me suis un peu plantée) donc ne faites pas comme moi, prenez-les dans l'ordre :
Au Bonheur des Ogres
La Fée Carabine
La Petite Marchande de Prose
Monsieur Malaussène
Des Chrétiens et des Maures
Aux Fruits de la Passion
(plus "Monsieur Malaussène au théâtre", au cas où ça vous intéresse)

Cela étant (décidément, Pennac chouchoute ses lecteurs) quelques explications par ci par là permettent de savoir ce qu'il s'est passé auparavant, de mieux faire connaissance avec l'ensemble des personnages et les relations entretenues entre eux. Mais sans trop en révéler cependant, histoire que le lecteur ait le plaisir de découvrir les aventures précédentes par lui-même (merci, Monsieur Pennac !).
Mais même sans cela, le plaisir y serait de toute façon, tellement c'est bien écrit.
En résumé : j'ai autant de plaisir à lire un roman de Daniel Pennac, que lui à les écrire.
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jeudi 1 décembre 2011

Cooooooooooooool !


Bonheur du jour.

Un mail reçu aujourd'hui de ma librairie préférée, dont j'ai la carte de fidélité :


" Bonjour Mlle XXXX,

Les fêtes de fin d’année approchent. Noël est un moment dédié aux échanges et aux cadeaux. C’est un plaisir pour nous de profiter de cette période festive pour témoigner à nos plus fidèles clients, dont vous êtes, notre gratitude, et de les remercier de la confiance dont ils nous honorent.
Choisissez, cette année, le livre que vous préférez parmi ceux du catalogue des ouvrages déjà parus au 31 octobre 2011 aux éditions dialogues**. Nous ferons de ce livre un paquet cadeau que vous pourrez ajouter au pied du sapin.
Vous souhaitant avec un peu d’avance une joyeuse fin d’année nous vous prions de croire, Mlle LE GALL, à nos sentiments très dévoués.

Clémence Grille, Danhong Shen, Caroline Kernen et toute l’équipe de dialogues.

** livre à retirer à l’accueil de la librairie sur présentation de ce courrier. A choisir dans la limite des stocks disponibles. "

Alors vraiment, ÇA c'est un geste commercial intelligent (digne de Dialogues !) : non seulement j'ai une carte de fidélité qui fonctionne dans ce magasin et quelques autres sur Brest parce que partenaires sur ce coup-là, mais en plus, on m'offre littéralement un livre à choisir parmi leur maison d'édition.
Je précise que j'aime beaucoup leurs couvertures, sobres et élégantes, mais que j'hésitais jusqu'ici à en acheter, n'étant pas sure d'apprécier.  C'est donc un cadeau pour ceux qui offrent (il fait découvrir ce qu'ils produisent) et pour ceux qui reçoivent : l'opportunité de découvrir -gratuitement - des romans de leur propre maison d'édition.

Ça valait bien un petit article ici. Et un petit coup de pub. Et j'ai déjà une idée de ce que je vais choisir !
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