Affichage des articles dont le libellé est Littérature afro-américaine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Littérature afro-américaine. Afficher tous les articles

vendredi 27 juin 2025

L'homme qui fouettait les enfants

4 de couv' :
Il a crié "Fils" et il lui a tiré dessus en plein tribunal. Puis le vieux Brady a demandé que le shérif lui laisse deux heures, et il est parti. Si tout le monde connaît les faits ici, à Bayonne, en Louisiane, ils sont peu nombreux à pouvoir les expliquer. Sauf peut-être les vieux du salon de coiffure qui passent leur journée à discuter... Eux connaissent Brady, l'homme qui fouettait les enfants, et savent bien pourquoi il agissait ainsi autrefois. Pour eux tout est clair, mais il faudra que le narrateur, jeune reporter au journal local, passe la journée à les écouter pour comprendre. Et pour que se dessine leportrait d'un homme au passé et à la personnalité complexes, et d'une communauté noire, confrontée depuis toujours aux mêmes difficultés... Un récit plein de verve et d'humanité.


Si j'ai moins accroché à ce livre - car commencé un soir où j'étais fatiguée et l'ai reposé au bout de trois pages pour dormir, puis lu de façon hachée pour les mêmes raisons - ce n'est dû qu'à moi et non à la qualité d'écriture de l'auteur.

Chronique d'un épisode marquant d'une petite ville du sud des États-Unis, ce court roman recèle toute une galerie de personnages hauts en couleurs, en particulier dans le salon de coiffure. Deux personnages - jeunes ceux-là - se substituent au lecteur : le journaliste, et un autre homme, de passage dans la ville. Le journaliste se contente d'observer, tandis que l'autre homme, lui, trépigne d'impatience en se demandant où veulent en venir les anciens qui parlent de Brady et retracent, à travers lui et sa vie, celle de la ville et implicitement, de toute une société.

Comme toujours avec Ernest J. Gaines, un texte court mais fort, autant par ce qui est écrit que par ce qui est mis entre les lignes.
.

samedi 17 mai 2025

La couleur de l'eau


4 de couv' :
"Enfant, je n'ai jamais su d'où venait ma mère." Arrivé à l'âge adulte, James McBride interroge celle qui l'a élevé et dont la peau est tellement plus claire que la sienne. Il découvre l'histoire cachée de Ruth, fille d'un rabbin polonais qui a bravé tous les interdits pour épouser un noir protestant en 1942. Reniée par sa famille, Ruth élève James et ses onze frères et soeurs dans la précarité, le chaos et la joie. Pour elle, peu importe la couleur de peau. Seul compte l'avenir de ses enfants. Ils feront des études, et ainsi choisiront leur vie. Tressant leurs souvenirs, James McBride raconte, plein d'amour et de fierté, une femme forte et secrète, lucide et naïve, imperméable aux préjugés : sa mère.


Inutile de dire que, en dehors du résumé, c'est la couverture de ce livre qui m'a attiré l'oeil et donné l'envie de le découvrir.

Si son contenu est un peu différent de ce que à quoi je m'attendais - une histoire joyeuse, drôle, enlevée - je suis loin d'être déçue tellement ce l ivre déborde de positif, et d'énergie. Lumineux est le terme que j'emploierais au final.

La vie de la mère de l'auteur est semée de noirceur et d'épreuves, mais elle a toujours su faire face. Parfois à sa manière, toute personnelle, mais toujours avec détermination et énergie. Quand on voit tout ce qu'elle a dû subir et affronter, on se dit que beaucoup auraient laissé tomber et se seraient laissé abattre, mais non. Cela n'a fait que renforcer sa détermination.

Sur le roman en lui-même, l'écriture est tendre - le regard de l'auteur pour sa mère - énergique et efficace (comme sa maman).
J'ai beaucoup aimé le fait que les chapitres alternent sa voix et celle de sa mère, chacun en complément de l'autre. Sa voix à lui retrace ses souvenirs d'enfants et donc sa vision d'enfant puis d'adolescent (on n'est pas fin à cet âge, et l'auteur cumule parfois les bourdes et les problèmes !). Celle de sa mère est plus froide, plus désabusée peut-être, pudique parfois, mais derrière se dévoile tout l'amour porté à sa famille et sa volonté de vivre sa vie comme elle l'entend, quoi qu'il arrive.

En cette période de fête des mères, un bel hommage de l'auteur à sa maman.
.

lundi 5 août 2024

Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël

4 de couv' :
Le coup de téléphone est arrivé, et mon coeur a cogné contre mon sternum. J'avais le rôle. J'avais fait mon entrée dans le show-business ? (...) Ma seule hésitation, c'était Clyde. Maman et Lottie m'ont alors proposé de s'occuper de lui. (...) J'ai accepté cette solution en me disant que lorsque j'aurais "percé", et j'y comptais bien, je louerais un grand appartement àManhattan et engagerais une gouvernante pour mon fils. Et pendant mes tournées à l'étranger, je l'emmènerais, avec la gouvernante et pourquoi pas un professeur particulier. Ma vie s'ordonnait ainsi aussi résolument que les marches d'un escalier de marbre, et ke m'apprêtais à grimper jusqu'aux étoiles.
Dans ce troisième roman autobiographique, Marguerite Johnson, mère célibataire de vingt ans, devient Maya Angelou - et fait son entrée dans le monde du spectacle.
Porté par une voix inimitable, ce récit à la fois drôle et léger, politique et profond, nou spermet d'assister à la naissance d'une icône. Et Maya Angelou nous livre avec tendresse, mais aussi beaucoup d'humour et de clairvoyance, un portrait émouvant de la jeune femme qu'elle était.


Trouvé par hasard lors de mes déambulations dans ma librairie préférée, je dois avouer que je n'ai hésiter à acheter ce tome que quelques jours. Déjà, parce qu'il me semblait que j'avais déjà tout lu de Maya Angelou, ensuite parce que je voulais vérifier d'abord qu'il s'agit bien d'un inédit, enfin parce que concernant son autobiographie, les autres volumes en ma possession sont en poche.
Donc oui, c'est bien un inédit (du moins en France), et pour la version poche, eh bien, euh... je n'avais pas l patience d'attendre sa sortie.

Je trouvais que dans ses écrits il manquait de détails de sa rencontre et sa vie avec son mari d'origine grec, qui va lui donner son nom, et au final après une légère modification, son nom de scène. De sa vie d'artiste, en particulier dans les cabarets et la troupe de "Porgy and Bess", même chose.

Ce volume comble donc ces manques.

Passons sur l'écriture, comme toujours impeccable et magnifique (de même évidemment pour la traduction) et concentrons-nous sur le récit en lui-même. Comme toujours, Maya Angelou nous livre ses souvenirs avec autant d'objectivité que possible et surtout une bonne dose d'autodérision. J'ai beaucoup rit à certains passages, me suis émerveillée comme elle lors de sa tournée européenne, et ai partagé ses réflexions et observations.

Un vrai dépaysement, avec intelligence et brio.
.

vendredi 30 septembre 2022

Devenir


4 de couv' :
Il y a encore tant de choses que j'ignore au sujet de l'Amérique, de la vie, et de ce que l'avenir nous réserve. Mais je sais qui je suis. Mon père, Fraser, m'a appris à travailler dur, à rire souvent et à tenir parole. Ma mère, Marian, à penser par moi-même et à faire entendre ma voix. Tous les deux ensemble, dans notre petit appartement du quartier du South Side de Chicago, ils m'ont aidé à saisir ce qui faisait la valeur de notre histoire, de mon histoire, et plus largement de l'histoire de notre pays. Même quand elle est loin d'être belle et parfaite. Même quand la réalité se rappelle à vous plus que vous ne l'auriez souhaité. Votre histoire vous appartient, et elle vous appartiendra toujours. A vous de vous en emparer.


Cette lecture m'a enthousiasmée, et enthousiasme, énergie, travail et optimisme inébranlable sont exactement ce qu'il faut retenir de ce livre et de la vie de l'ex-première dame des États-Unis. Et beaucoup d'amour aussi : pour sa famille, son mari, ses enfants et ses amis. Et une bonne pointe d'humour.

Il ne faut pas croire qu'elle est née dans une famille d'élites, ce qu'elle a obtenu, c'est par son travail, son abnégation (et un peu de chance aussi, le reconnaît-elle). Malgré ses doutes, car oui, cette femme qui donne une image de femme forte, est comme nous tous, perclue de doutes à certains moments de sa vis.

Elle réussit le tour de force de se livrer, de nous faire partager un quotidien des différentes étapes de sa vie sans cependant aller trop loin dans l'intimité. Elle aime maîtriser les choses, et ça se ressent sans être pesant.

Comme je le disais précédemment concernant une autre autobiographie, on n'est jamais le bon juge de soi-même, et si on se doute qu'elle maîtrise parfaitement les codes de la communication, je la crois sincère dans sa façon de retracer sa vie.

Et ceci dans une écriture parfaitement agréable à lire et abordable par tous.

Rien que pour la leçon d'optimisme, à mettre entre toutes les mains.
.

vendredi 23 septembre 2022

Barracoon


4 de couv' :
En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis.
À quatre-vingt-six ans, Cudjo est l'ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l'Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d'un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d'esclavage jusqu'à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.

Je suis un peu mitigée sur ce livre.

J'ai adoré le récit de Cudjo Lewis, qui ne traite pas seulement (et finalement moins que je le pensais) de son passé d'esclave, de son enlèvement à après l'abolition de l'esclavage, mais aussi de son passé en Afrique (ou Affica).
L'autrice s'est battue pour que ce récit soit publiée dans sa langue vernaculaire, et non en anglais courant. Même si cela est dû à son approche ethnologique du récit et ainsi un souci d'authenticité, je lui en suis reconnaissante, car en dehors de la véritable beauté de cette langue, cela nous donne une approche réaliste de la culture afro-américaine.
Ce qui m'a éclairée davantage sur certaines de mes lectures d'auteurs afro-américains, et donné envie de lire d'autres livres de ce type.

Mais : sur un livre de de 237 pages, le récit en lui-même n'en fait que 81, auxquelles il faut ajouter les histoires, contes ou paraboles (et règles de jeu !) également contés par Cudjo Lewis, mis en appendice du récit.
Et surtout, ce récit est coincé entre d'un côté : la définition de "barracoon", un avant-propos, une introduction, une note de l'éditrice américaine, une préface, une introduction. Le récit commence donc page 53.
Et de l'autre, à partir de la page 163 : une postface, les remerciements (si, si, je les lis toujours), une liste des fondateurs et premiers habitants d'Africatown (qui aurait méritée d'être mieux placée), un glossaire (même remarque), les notes (dont beaucoup sont des références bibliographiques, au point que j'ai fini par repérer et ne plus lire que celles qui apportaient réellement un éclairage sur certains passages du livre), une bibliographie (...), une note sur l'éditrice américaine et une autre sur l'autrice.

Entendons-nous bien, tout cela est intéressant parce qu'instructif et nécessaire car il apporte un éclairage sur le récit en lui-même.

Mais, sans critiquer les choix de la maison d'édition américaine, je regrette que tous ces écrits soient aussi éparpillés et surtout qu'ils soient juste évoqués en quatrième de couverture, donnant ainsi l'impression que ce petit livre renferme essentiellement le récit de Cudjo Lewis. Alors qu'en nombre de pages, c'est l'inverse.

Petite frustration de ma part donc sur le récit en lui-même, mais curiosité intellectuelle et culturelle bien rassasiée par tous les autres écrits autour.

Mitigée, vous dis-je.
.

mardi 26 juillet 2022

Lettre à ma fille


4 de couv' :
Dédié à celle qu'elle n'a jamais eue, Lettre à ma fille est une succession de courts textes décrivant les souvenirs qui ont façonné la vie exceptionnelle de Maya Angelou.
Féministe avant l'heure, et après une enfance et une adolescence marquée par la violence, elle écrit avec le coeur de millions de femmes qu'elle considère comme ses soeurs de combat. La littérature la sauvera et l'amènera à être la première étudiante noire d'une école privée. Puis elle fréquentera le milieu intellectuel noir-américain et deviendra une grande militante de la condition des femmes noires.
C'est grâce à l'écrivain James Baldwin qu'elle se mettra à écrire après la mort de Martin Luther King et deviendra l'auteure que l'on connaît aujourd'hui.
Dans ce captivant récit, l'auteure nous fait partager ses combats et les épreuves qui ont forgé son caractère dans la compassion et le courage.

Ce livre est un magnifique héritage transmis par Maya Angelou à toute fille ou femme qui la lira. Elle ne s'adresse pas vraiment à la fille qu'elle n'a pas eue, mais à toutes celles qu'elle a pu ou pourrait inspirer. Ce qui n'empêche pas tout homme ou garçon de le lire...

Chaque court texte a un thème précis et de chaque souvenir relaté, elle en tire une leçon autant pour elle-même que pour nous tous, empreinte de générosité d'empathie et de bienveillance... Et non dénuée d'autodérision et de sévérité envers elle-même quand elle évoque certains souvenirs où elle a fait preuve disons... de trop de spontanéité un peu vive (et c'est rassurant de voir qu'une telle grande dame peut elle aussi se mettre dans des situations embarrassantes).

Elle rend aussi hommage aux personnalités et artistes qui l'ont marquée, probablement très célèbres aux États-Unis et/ou à leur époque, et que j'ai donc découverts par ce biais. Inutile de dire que ce livre va me servir de référence pour les découvrir.

Et en bonus, nous régale de quelques poèmes.

Mention spécial au prologue de Dinaw Mengestu : un très bel hommage, qui m'a donné envie de découvrir cet auteur.

Décidément, un livre à mettre entre toutes les mains.
.

dimanche 24 juillet 2022

Et pourtant je m'élève


4 de couv' :
Maya Angelou est aujourd'hui unanimement célébrée pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Activiste et écrivaine, militante des droits civiques, elle fut aussi une poète de talent, publiant avec succès des recueils tout au long de sa vie.
Et pourtant je m'élève, son troisième volume, paru en 1978 aux États-Unis, la révèle dans sa pleine maturité poétique, mêlant, dans une langue puissante, nourrie de blues et de negro spirituals, des motifs intimes et des thèmes politiques. Car MayaAngelou ne s'exprime jamais en son seul nom, même lorsqu'elle raconter l'amour, l'espoir ou la douleur.
À travers sa voix, c'est toute la force, la fierté et l'esprit indomptable de la communauté africaine-américaine qui s'expriment, mais aussi la détermination des femmes à s'élever malgré l'adversité.


Enfin ! Une maison d'édition s'est enfin décidée à publier les poèmes (tous, je ne suis pas sûre) de Maya Angelou. L'avantage, c'est qu'il s'agit ici d'une édition bilingue, ce qui permet d'en savourer tout la splendeur original avec la traduction en français qui m'a bien servie de béquille là où mon anglais me faisait défaut.

Ses poèmes sont comme des chants (certes, c'est un peu la caractéristique de la poésie, mais là particulièrement) qui nous transportent.

J'ai un peu plus de mal avec la traduction. Le traducteur explique (hélas, en fin de livre) ses choix de traducteur, que je comprend parfaitement d'autant que j'ai fait des études de langues (non littéraires cependant), mais il manque un petit je ne sais quoi.
Ou tout simplement la comparaison entre texte original et sa traduction fait que je n'étais pas autant transportée par la version en français.

Toujours est-il que j'ai adoré (enfin !, j'insiste) trouver ce petit recueil de poèmes que j'attendais depuis si longtemps et le déguster avec gourmandise.
.

dimanche 11 avril 2021

Les suprêmes chantent le blues


4 de couv' :
Tous deux octogénaires, Forrest Payne et Beatrice Jordan ont, à la surprise générale, décidé de convoler en justes noces, provoquant ainsi le retour à Plainview d'El Walker, ancien complice de Forrest et véritable légende du blues, qui avait pourtant juré de ne plus jamais y revenir.
Tandis que le célèbre guitariste voit se dresser devant lui les fantômes du passé, l'inséparable trio des "Suprêmes" fait, quant à lui, face à son avenir. Clarice réussira-t-elle à saisir la chance d'embrasser enfin une grande carrière de pianiste ? Barbara Jean parviendra-t-elle à se libérer de l'humiliation que sa mère lui a laissé pour tout héritage ? Et combien de temps Odette pourra-t-elle endurer les accès de colère d'un mari qu'elle ne comprend plus ?
Après le triomphe de son premier roman, Edward Kelsey Moore revient avec une bouleversante histoire de pères et de fils, de péchés de jadis et d'acceptations à venir, qu'incarnent, sous le signe d'une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu'attachants.


A la lecture de cette suite, et comme je le craignais, je n'ai hélas pas été aussi enthousiaste que pour le premier roman. Cela est dû en partie au fait qu'ayant lu "Les Suprêmes" en 2015, je n'avais plus bien les personnages, leurs interactions et l'histoire précédente en tête, ce qui m'a un peu perturbée tout au long de la lecture ("C'est qui elle déjà ? Mariée à qui ?", etc.) et bien que l'auteur fasse régulièrement des rappels de l'histoire précédente. Et je n'avais plus le plaisir de la découverte de cette petite communauté.

Et pour être honnête, je n'ai pas retrouvé la verve du premier roman, qui me paraissait plus drôle, plus rythmé, plus enlevé. Celui-ci par comparaison me paraît plus commun, moins original. Ce qui est souvent le problème des suites de romans qu'on a adoré.

Cela étant, ne soyons pas injuste non plus : on retrouve la petite bande, leur amitié, leur soutien sans faille, leurs fantômes, avec plaisir et si cette suite m'a parue moins trépidante que la première partie, ce fut quand même un agréable moment de lecture.
.

dimanche 6 décembre 2020

La conversion


4 de couv' :
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme hallucinant des tambourins, John Grimes traverse sa "nuit noire de l'âme". Tourmenté par l'idée de péché, après être allé jusqu'aux racines de sa culpabilité, il lui semble à l'aube du dimanche avoir connu son moment de vérité.

Difficile pour une française d'appréhender la forme que prend cette ferveur religieuse, mais en dehors de cela, pour un premier roman, l'écriture est magistrale, tant que les prêches vous portent et vous transportent et vous donneraient presque envie de dire "amen".

Mais il n'est évidemment pas fait que de cela. Chaque partie est consacrée à un personnage. Et si le début est consacré à John, adolescent qui se cherche comme tous les jeunes de son âge, les autres parties concernent les adultes de sa famille. On les découvre, l'un après l'autre, leur vie, leurs rêves, leurs opinions, et petit à petit, comme un puzzle, tout se met en place. Et c'est bien de la conditions des Noirs des Etats-Unis jusqu'au  années cinquante dont il est ici question (le livre a été écrit en 1952).

Oui, définitivement magistral.
.

jeudi 26 mars 2020

Retour dans l'oeil du cyclone

4 de couv' :
Les quatorze essais regroupés dans ce volume, publiés à l'origine dans divers journaux et revues, couvrent une période allant de 1960 à 1985. James Baldwin y évoque les marches pour les droits civiques, les raisons de son exil en France, ses rencontres avec Martin Luther King, sa critique de l'éducation aux Etats-Unis ou encore sa célébration de la langue noire. Explorant les tensions et les non-dits qui touchent son pays, Baldwin offre une analyse pertinente, sévère et subtile de la société américaine qui n'a rien perdu de son actualité ni de sa nécessité.
Ces textes dressent le portrait d'un homme dont la perspicacité, l'engagement et l'écriture ont ouvert la voie à de futurs grands écrivains noirs américains.


Brillant, vraiment. Et pour la langue, et pour l'analyse des sujets évoqués, et pour la façon dont l'auteur part d'un postulat pour amener le lecteur vers la conclusion par une (là encore) brillante démonstration.

Des textes hélas très actuels, c'est dire si les Etats-Unis ont évolué depuis (en matière d'éducation par exemple).

Le lire est tout simplement délectable (félicitations au traducteur), la langue utilisée sert admirablement des démonstrations qui sinon pourraient peut-être paraître à certains lecteurs un peu rébarbatives. Or ces textes restent parfaitement abordables à tous, sans céder à trop de facilités.
Car 60 ans après les premiers textes, même si on n'est plus dans le contexte de l'époque, le lecteur suit parfaitement le raisonnement.

Chapeau bas !


"(...) suppose par définition que les Noirs doivent être traités, à tous égards, exactement comme les autres citoyens de la République. C'est là un concept qui a toujours eu du mal à passer en Amérique. D'une part, parce que ce concept s'attaquait et s'attaque encore, à un réseau d'intérêts particuliers, vaste et complexe, qui perdrait de l'argent et du pouvoir si la situation du noir venait à changer. (...)"


"Ce que les sociétés veulent vraiment, idéalement, ce sont des citoyens qui, simplement, obéissent aux règles de la société. Si une société y parvient, alors elle court à sa perte. L'obligation de toute personne qui s'estime responsable est d'examiner la société et d'essayer de la changer et de la combattre - quels que soient les risques encourus. C'est le seul espoir pour la société. La seule façon de la changer. "


dimanche 17 novembre 2019

Underground railroad

4 de couv' :
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le "misérable coeur palpitant" des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'"Underground Railroad", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, ls fondements et les mécanismes du racisme.



Avertissement à ceux qui croient tout ce qui est écrit dans les livres au mot près : contrairement à ce qui est décrit dans le livre le fameux "underground railroad", ou chemin de fer souterrain, n'était pas réellement un chemin de fer évoluant sous terre mais plutôt une licence poétique de l'auteur, qui a eu cette bonne idée pour recréer dans son roman ce qui a été le vrai réseau clandestin.
Et si vous voulez en savoir plus sur ce chemin de fer clandestin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_clandestin

Ce livre est tout simplement brillant, magnifique, et rend un superbe hommage à toute la population noire des Etats-Unis, de leur capture en Afrique à leur vie d'esclaves ou d'affranchis.

Excepté pour la licence poétique évoquée plus haut, l'histoire de Cora permet à l'auteur d'aller au plus près de ce que pouvait être la vie d'un(e) esclave. Mais il n'a pas oublié le contexte de la vie aux Etats-Unis à cette époque, ce que cela pouvait signifier pour les blancs également, qui étaient eux-mêmes embourbés dans leur propre système, leurs peurs, leur foi.

Dès le départ, le ton est donné : la vie d'un esclave, si on peut appeler cela une vie, nous suffisamment bien dépeinte dès le début du roman pour que, tout comme Cora, on ait envie qu'elle s'enfuit (à ceci près que nous, on peut refermer le livre à tout moment pour faire une pause), bien que les conséquences, lorsqu'un esclave en fuite soit rattrapé, soient particulièrement atroces. Mais quand on n'a plus rien à perdre qu'une vie abominable...

Tout le parcours de Cora permet à l'auteur de faire une superbe et glaciale reconstitution historique des Etats-Unis de cette époque. Rien que pour cela, il faut le lire.

Un vrai grand beau roman.
.

samedi 9 novembre 2019

Les douze tribus d'Hattie

4 de couv' :
Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses soeurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l'histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses secrètes failles.


Une magnifique histoire, cruelle bien souvent dont chaque chapitre est l'histoire personnelle de chaque enfant (ou parfois deux d'entre eux) à un moment précis de leur vie. Chaque chapitre se déroule à une année précise, de1925 à 1980.

Certaines histoire se recoupent, ou pas, mais ont toutes un point commun : Hattie, leur mère, ses espoirs, ses souffrances, ses doutes, ses désillusions et surtout sa force. Et comment cela les a affectés eux.

Rien de forcément réjouissant suivant les cas, mais c'est beau, puissant. Une autrice à retenir.
.

samedi 28 juillet 2018

No home

4 de couv' :
XVIIIe siècle, Côte-de-l'Or, au plus fort de la traite des esclaves. Nées en pays fanti et ashanti, Effia et Esi sont demi-soeur mais ne se connaissent pas. La sublime Effia est contrainte d'épouser un anglais, le capitaine du fort de Cape Coast, où, dans les cachots, sont enfermés les futurs esclaves. Parmi eux, Esi. Elle sera expédiée en Amérique. Ses enfants et petits-enfants seront continuellement jugés sur la couleur de leur peau. La descendances d'Effia, métissée et éduquée, perpétuera le commerce triangulaire familial et devra survivre dans un pays meurtri pour des générations.
Yaa Gyasi nous conte le destin d'une famille à l'arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.

Une très belle idée que d'avoir évoqué dans ce roman l'esclavage, dès ses débuts, sous forme de saga familiale et historique, et par le biais de deux arbres généalogiques évoqués en parallèle, côté africain et côté américain.
Deux arbres généalogiques, l'histoire de deux pays, pour ne pas dire continents, au fil des siècles. On suit avec intérêt chaque pan de cette famille dont chacun ignore tout de l'autre.

Mention spéciale à l'auteure (ou l'éditeur ?) qui a eu la bonne idée de placer en début de roman (emplacement idéal pour ne pas le louper) les arbres généalogiques de chaque famille.Il est parfois difficile sans cela de s'y retrouver (mais ce n'est pas insurmontable non plus).

Une belle lecture de ce début d'été.

Mon seul regret : l'absence de traduction du titre.
.

samedi 14 juillet 2018

Lady B

4 de couv' :
Maya Angelou a raconté son extraordinaire vie dans de nombreuses autobiographies, qui ont remporté un vif succès. Aujourd'hui, elle en partage enfin l'aspect le plus intime : sa relation avec sa mère.
Pour la première fois, Maya Angelou révèle les joies et les difficultés qu'elle a connues du fait d'être la fille de Vivian Baxter, une femme d'une détermination à toute épreuve. Quand son mariage commença à battre de l'aile, Vivian, qui habitait en Californie, envoya Maya, alors âgée de trois ans, et son frère aîné vivre chez leur grand-mère à Stamps, en Arkansas. Pendant de longues années, Maya vécut avec le sentiment d'avoir été abandonnée, mais ses retrouvailles avec sa mère, dix ans plus tard, marquèrent le début d'une histoire encore jamais racontée. Dans Lady B, Angelou relate avec beaucoup d'émotion le long cheminement menant à leur réconciliation. Lady B explore la façon dont, au fil des ans s'est opérée la guérison et développé l'amour entre les eux femmes, amour qui permit à Maya Angelou de se hisser hors d'abîmes insondables pour atteindre des sommets insoupçonnés.


Pour quiconque n'a jamais rien lu de Maya Angelou, je recommande chaudement ce livre, qui est une bonne introduction à ses écrits autobiographiques.

Mais pour moi qui les ai déjà lu, je dois reconnaître qu'il ne m'a rien apporté de plus. Il s'agit surtout des souvenirs les plus marquants de la relation entre Maya Angelou et sa mère et même si on voit bien toute l'admiration qu'elle ressentait pour elle et à quel point elle a marqué sa vie, je n'ai pas ressenti une émotion aussi forte que celle décrite en quatrième de couverture.

Par contre, quelpersonnage ! Maya Angelou avait de qui tenir, on comprend sa vie quand on lit celle de sa mère, qui aurait bien mérité sa biographie à elle.

Sentiments mitigé donc, mais j'insiste, à lire quand on ne connaît rien de Maya Angelou (bon, il y a quelques "spoilers" évidemment, mais ses autres livres entrent forcément plus en détails et les rendent d'autant plus intéressants).
.

vendredi 24 mars 2017

Par la petite porte

4 de couv' :
Copper, le fil métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite porte à l'arrière de la maison, comme l'impose pourtant la tradition ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d'un bras de fer lourd de sens.

Comme souvent avec Ernest J. Gaines, "Par la petite prote" est un court roman, mais dense par sa portée. Et comme toujours avec cet auteur, chaque mot, chaque phrase tombe juste.

Et une fois n'est coutume, ce roman n'est pas dénué d'humour : si l'entêtement des deux protagonistes est source de tensions et, pour les autres personnages, de stress, il est parfois jubilatoire tant il confine à l'absurde. On ne sait plus lequel est finalement le plus entêté et si on est forcément du côté de Copper, on doit bien admettre qu'il a de qui tenir.

Je le relirai avec plaisir, d'autant qu'une fois de plus avec cet auteur, nous avons ici un roman à plusieurs niveaux de lecture.
.

samedi 11 février 2017

Un billet d'avion pour l'Afrique

4 de couv' :
En 1962, Maya Angelou, de passage à Accra avec son fils, tente l'expérience du "retour" en Afrique. À l'époque le Ghana, dirigé par Kwame Nkrumah, lutte pour l'émancipation du continent noir et fait figure de "terre promise" aux yeux des Noirs américains en quête de leurs racines.
L'expérience se révèle difficile pour bien des membres de la diaspora, incapables de communiquer avec les Ghanéens et blessés par l'indifférence ou la méfiance que ceux-ci leur témoignent. Maya, qui trouve un emploi et apprend le fanti, rencontre notamment Malcolm X, Muhammad Ali et W.E.B. Du Bois pendant son séjour.
En 1964, plus combative que jamais, elle prendra un billet d'avion pour l'Amérique.


Décidément, cette grande dame n'en finit plus de me fasciner tant sa vie a été passionnante, combative, et assez exceptionnelle il faut bien le dire.

Ce séjour en Afrique sera finalement une expérience en demi-teinte bien que passionnante et enrichissante à bien des points de vue. Ce retour aux sources, bien que nécessaire pour les noirs américains de l'époque sera une belle expérience mais pas forcément celle qu'ils espéraient. Mais pas de regrets, un passage nécessaire dans une vie de militants des droits civiques.
.

mardi 7 février 2017

Tant que je serai noire

4 de couv' :
Figure emblématique de l'histoire des États-Unis, Maya Angelou s'est engagée corps et âme dans le XXe siècle américain. Tant que je serai noire débute en 1957 lorsque, décidée à devenir écrivain, elle part avec son fils, Guy, pour rejoindre Harlem, épicentre de l'activité intellectuelle des Noirs américains. Elle participe aux bouleversements de l'époque et rencontre des artistes comme Billie Holiday et James Baldwin, et les leaders du mouvement des droits civiques, Malcolm X et Martin Luther King. Enfin, conquise par Vusumzi Make, qui se bat pour la liberté des Noirs d'Afrique du Sud, elle part vivre en Afrique, théâtre des luttes anticolonialistes, où elle devient journaliste.
Ce récit autobiographique dessine le portrait d'une femme exceptionnelle qui a intégré, jusqu'au coeur de sa vie intime, une véritable révolution mondiale, culturelle et politique.

Je ne sais si c'est la force de caractère de Maya Angelou ou l'époque où elle a vécue qui font de ce récit un témoignage aussi exceptionnel. Sans doute un peu des deux, vous vous en doutez.

Et aussi le fait qu'elle a côtoyé tous les grands de son époque (non mais regardez la liste de noms du quatrième de couverture, c'est impressionnant). Impressionnante aussi est sa capacité à s'adapter, à aller de l'avant et à relever tous les défis. Elle n'est évidemment pas exempte de défauts, qu'elle reconnaît bien volontiers dans cet ouvrage (et le suivant) car si elle est une fonceuse, quels que soient les obstacles et ses propres doutes, son impulsivité va parfois la mettre dans des situations inconfortables.

Une vie à lire, et à vivre encore plus !
.

lundi 6 février 2017

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

4 de couv' :
Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage, dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. À la lire, on mesure - mieux encore - le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle...

Ignare que je suis, je ne connaissais rien de Maya Angelou. Je savais tout juste que ce titre était l'une des références de la littérature afro-américaine mais son nom ne me disait rien. C'est en lisant ses livres que je me suis rendue compte de la grande dame qu'elle était.

Ce livre retrace sa prime jeunesse, depuis toute petite jusqu'à ses dix-sept ans, et se termine avec la naissance de son fils.

Mais là déjà on voit sa force de caractère (elle a de qui tenir !), on devine la vie exceptionnelle qui sera la sienne, quelles que soient les épreuves traversées.
Un beau portrait, dans une belle écriture.
.

jeudi 11 juin 2015

Les Suprêmes

4 de couv' :
Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle "les Suprêmes", en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l'adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches dans l'un des restaurants de leur petite ville de l'Indiana : entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de poulet frit en élaborant leurs stratégies de survie.

J'ai ri, boudiou que j'ai ri. Versé ma petite larme aussi, par moment, mais RI, surtout.
Une galerie de personnages truculents et hauts en couleur (les morts comme les vivants), des situations improbables et cocasses, des personnages attachants qu'on quitte avec regret une fois le livre terminé.
Un merveilleux moment de lecture !
.

samedi 13 décembre 2014

Le Chant de Salomon

4 de couv' :
Héritier de la tradition orale et des légendes africaines, Le Chant de Salomon est un retour aux sources de l'odyssée du peuple noir. Entre rêve et réalité, cette fresque retrace la quête mythique de Macon Mort, un adolescent désabusé parti dans le Sud profond chercher d'hypothétiques lingots d'or. Mais le véritable trésor qu'il découvrira sera le secret de ses origines.


J'ai hésité à recopier ici le quatrième de couverture tant il m'a faussé la perception que je pouvais avoir de ce livre en entamant sa lecture. En plus, le départ de Macon vers le sud se fait non pas à son adolescence, mais à l'âge adulte, et dans le dernier quart du roman.
Tout ceci pour dire que si vous avez projeté de lire ce roman et que vous avez la même quatrième de couverture, oubliez-le et démarrez votre lecture sans idée préconçue, vous feriez fausse route comme moi.

Le quatrième de couverture n'est pas faux cependant sur l'idée de quête mythique. Et si Macon est le personnage central du roman, ce dernier ne se limite pas à lui seul, les autres personnages, gravitant autour de lui, ont chacun leur importance, en particulier les femmes car il est aussi question de la condition féminine.
Et comme souvent avec Toni Morrisson, beaucoup de symbolisme, de non-dits qui ne trouvent leur explication que plus tard dans le roman, beaucoup de retours en arrière aussi, la même technique que l'on trouvait dans "Beloved". Et on a l'explication du titre dans la dernière partie.

Pour ceux qui n'ont rien lu de Toni Morrisson, je déconseillerais de commencer par ce roman, car il risque d'en rebuter plus d'un.
Pour ma part, je le relirai sûrement pour en apprécier davantage la qualité littéraire.
.