dimanche 31 août 2014

Rosa Candida

4 de couv' :
Le jeune Arnljotur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa Candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljotur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte.
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa Candida, Arnljotur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.


J'ai refermé ce livre avec l'impression de n'y avoir rien compris. On passe d'une situation à une autre sans lien réel entre elles si ce n'est la volonté du personnage central de se rendre à cette roseraie. Seule chose d'ailleurs où il fait preuve d'une rare détermination tant il a l'air de subir sa vie, ou plutôt les autres. J'ai d'ailleurs eu envie de le secouer une bonne partie du roman.
Il est plus incapable de communiquer proprement : en dehors du fait qu'il se retrouve dans des endroits où il ne parle pas la langue, ou à peine, il n'est pas plus doué avec ceux de sa propre langue, venant presque parfois à dire le contraire de ce qu'il pense !

Sur l'écriture, je l'ai trouvée assez plate, juste descriptive. Et je ne parle pas de description emphatique, mais juste "je fais ceci, elle réagit comme cela", etc.

Je suis tellement passée à côté de ce roman que je me suis demandée si le texte se voulait au départ humoristique, poétique ou empathique vis-à-vis du narrateur.

Donc grosse frustration pour moi de n'avoir pas réussi à apprécier un roman qui semble pourtant faire l'unanimité !
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dimanche 24 août 2014

Les enquêtes de Louis Fronsac

La conjuration des importants - 4 de couv' :
Paris, décembre 1642, le commissaire de police du quartier de Saint-Avoye a été assassiné  dans une pièce entièrement close. Louis Fronsac, jeune notaire audacieux, mène l'enquête avec son ami de toujours, Gaston de Tilly, que l'on vient de nommer commissaire à Saint-Germain-l'Auxerrois.
Au même moment, autour de la duchesse de Rambouillet, de Marie de Robutin-Chantal et du prince de Marcillac, s'agitent les Importants. Cherchent-ils simplement à influencer la régente Anne d'Autriche, et sont-ils responsables de la mort du roi ?
Alors que Louis Fronsac recherche autant la vérité que l'aide du jeune duc d'Enghien qui tente d'arrêter les troupes espagnoles, le dus de Beaufort et sa maîtresse, Mme de Montbazon, trament leur criminelle conspiration.
Et si la cabale des Importants n'était qu'une intrigue de façade pour tenter d'assassiner le Sicilien Mazarin ?
Récits d'aventures et énigmes criminelles au coeur du Paris du XVIIe siècle. Un jeune notaire audacieux se retrouve emporté dans le vent de l'histoire.

La conjecture de Fermat - 4 de couv' :
En ce mois d'octobre 1643, alors que la régence est affaiblie et que se négocie la fin de la guerre de Trente Ans, le pouvoir est en émoi. Quelqu'un intercepte les dépêches codées expédiées aux ambassadeurs français. Y a-t-il un traître au bureau du chiffre ? Pire les répertoires confidentiels servant à la codification sont-ils entre les mains de l'Espagne ? le cardinal Mazarin va de mander à l'ancien notaire, Louis Fronsac, d'enquêter. Au coeur des réseaux secrets de Paris, il aura bien du mal à distinguer amis et adversaires. Pour qui travaille l'ancienne espionne de Richelieu surnommée la Belle Gueuse ? Quels mystères abritent les sous-sols de l'hôtel de Guise ? Quant à Pierre de Fermat, sera-t-il capable de fournir un code inviolable à Antoine Rossignol, chef du bureau du Chiffre ?
Dans cette nouvelle aventure menée tambour battant, où il paraît n'y avoir que des traîtres et des faux-semblants, Louis Fronsac parviendra-t-il à sauver le congrès de Münster ?



Autant le dire tout de suite, j'ai pris cette série non pas dans le désordre, mais certes pas dès le début. Si l'envie vous prend de la démarrer, ne faites pas comme moi et vérifiez !

Je retrouve donc ici avec bonheur tout ce qui me plaît dans les polars historiques : l'Histoire, la grande, agréablement vulgarisée via ce type de romans, sur fond d'intrigue policière plutôt assez bien maîtrisée ici, le tout agrémenté des intrigues de cour qui ne sont pas aussi anecdotiques que de prime abord tant elles attisent des relations diplomatiques ou de politique intérieure déjà fort tendues.

Bref, je recommande cette série à tous les amateurs de polars historiques !
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dimanche 17 août 2014

Brest secret et insolite

4 de couv' :
Un hôpital caché dans le rempart du port de commerce, un sous-marin de poche allemand, un fantôme dans un manoir, les latrines des bagnards à l'arsenal la plus vieille église de Brest, la maison natale de l'écrivain Victor Ségalen, des chefs-d'oeuvres funéraires, une porte d'une caserne remontée, une rue enfouie sous une autre...
Brest réserve bien des surprises et n'a pas fini de livrer ses secrets !


Une fois n'est pas coutume, je voudrais remercier l'auteur de ce livre.
En effet j'ai grâce à lui découvert des petites perles en effet bien secrètes car pour certaines, je n'en soupçonnais même pas l'existence avant de feuilleter ce livre. Et pourtant, elles se trouvaient bien là, insoupçonnée... sur le chemin que j'emprunte parfois à pied pour rentrer du boulot !
Qu'à cela ne tienne, j'ai donc refait ce trajet, livre en main cette fois, pour :
1) trouver les sites en question et ce ne fut pas facile vu que visiblement la mairie de Brest répugne à les mettre en valeur (franchement, au moins une plaque explicative auprès de ces sites, ce n'est pas demander la lune !)
2) savoir de quoi il s'agit exactement (plaque explicative, etc., etc.)

En dehors de son intérêt touristique certain (oui, l'office de tourisme de Brest a l'intelligence de le vendre et de le mettre en vitrine), ce livre s'adresse tout aussi bien aux brestois de souche qu'aux nouveaux arrivants, pour peu que ces derniers se dotent d'un plan de la ville et ne dédaignent pas marcher un peu.

Comme je le disais plus haut, je regrette que la ville de Brest ne mette pas mieux son patrimoine en valeur. En effet, tout ce qui peut être dit et fait sur la seconde guerre mondiale aura droit à sa plaque (et honnêtement, ce qui fait un peu gauche voire franchement à gauche aussi).
Et quand vous discutez avec certains brestois, toujours la même rengaine : Brest, ville détruite pendant la seconde guerre mondiale, pas de patrimoine historique et gnagnagni et gnagnagna (et le château, la Tour Tanguy, c'est du XXIème siècle, peut-être ? Ah oui, pardon, ce sont parmi les rares sites historique (re?)connus dans cette ville).

Ce à quoi je réponds : raison de plus ! Le peu qui est resté debout, il FAUT le mettre en valeur, l'indiquer, l'expliquer. Avant ce livre, je passais tous les jours, à bus et à pied, devant deux adorables fontaines, située un peu en retrait de la route. Une fois sur place, point de plaque.
Les ruines situées un peu plus loin ? Idem. Ce qui les entoure ? Itou. Sans compter la porte/Arc de triomphe situé au-dessus de la Porte de la Brasserie et dont je m'étais toujours demandée par quel hasard il se trouvait là.... J'avais constamment sous les yeux le patrimoine historique brestois, me demandant ce que c'était, ne trouvant l'information nulle part, et surtout pas sur place (des plaques, je vous dis !).

Ce livre corrige donc admirablement cette négligence ou omission, et nulle doute que les services municipaux chargés du patrimoine historique brestois sauront s'en servir comme référence  pour valoriser leur ville.

N'est-ce pas ?
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dimanche 10 août 2014

Viol une histoire d'amour

4 de couv' :
Ils étaient cinq. Ivres, camés. L'ordinaire de leurs samedis soir, quoi... Peut-être encore plus excités ce samedi-là, au soir du 4 juillet, la fête nationale. Vers minuit, la belle Tina Maguire a eu le tort de couper court à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa gamine Berthie, 12 ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux. Une tournante comme on n'ose pas en imaginer. Une abomination à laquelle a assisté, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, la petite fille. Qui a pu finalement se traîner jusqu'à la route pou rappeler au secours, et a sauvé ainsi sa mère.
Sauvé ? PAs des griffes des avocats de haut vol, ni de l'incompétence des procureurs, ni des propos de certaines : elle l'a bien cherché... en fait elle l'a cherché tout court. Ça lui pendait au nez...
Elle risque désormais de mourir vraiment, Tina. Et Berthie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un ange vengeur. Justement il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Epris tout court. Le héros silencieux d'une histoire d'amour peu banale, racontée avec une éblouissante violence par une Joyce Carol Oates à son meilleur.


Au moment de choisir ce livre à la bibliothèque, ce titre me mettait mal à l'aise : rien de plus antinomiques qu'un viol et une histoire d'amour. Je pense alors à une erreur de traduction, d'autant que l'auteur est une femme : du tout, traduction littérale ou presque, la seule différence étant un point rajouté après le premier mot. A la lecture du quatrième de couverture, je comprends mieux.

Après la lecture du roman, le titre continue de me gêner car une l'idée générale d'une histoire d'amour est qu'elle soit partagée entre deux êtres, de romance, etc. et ce n'est pas le cas ici.
Beaucoup penseront, et moi la première au début, que c'est de l'amour porté par un policier à Tina dont il est ici question. En fait pas du tout, ou plutôt, pas essentiellement.


Certes, ce policier aime Tina. Certes, Berthie ressent des sentiments pour lui, car il est la première personne à laquelle elle a pu se raccrocher juste après l'agression.
Mais ces sentiments-là sont secondaires.


Car la vraie histoire d'amour de ce roman est celui de Berthie envers sa mère. C'est cet amour (et la peur bien sûr) qui la pousse et l'aide à s'enfuir, à appeler les secours et la sauver. C'est cet amour qui l'aide à sortir du coma, de l'hôpital. C'est son amour qui la protège, autant que possible, du monde extérieur et hostile. Et qui par l'intensité de son regard et sa confiance en lui qui pousse ce policier à les aider.

En dehors du sujet de cette histoire, toujours délicat à traiter (et ici, admirablement traité, tant rien n'est oublié mais évoqué avec un mélange de franchise et de subtilité parfaitement accordées), tout semble malsain, y compris l'amour de ce policier (pas seulement envers Tina, mais sa conception implacable de la justice). Seul pureté, et espoir de ce roman, l'amour d'une petite fille pour sa maman, envers et contre tout.
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dimanche 3 août 2014

Deux secondes de trop

4 de couv' :
Angleterre, 1972. Byron Hemmings, 11 ans, apprend de la bouche de son meilleur ami que deux secondes vont être ajoutées au temps, afin de faire coïncider l'heure officielle avec la rotation réelle de la Terre. Cela le terrifie. Toucher au temps n'est-il pas extrêmement dangereux ?
En petit gaarçon responsable, il écrit à la BBC, à la Nasa, à son député... Mais personne ne semble prendre la mesure du danger.
Lorsqu'il voi tl'aiguille des secondes de sa montre reculer, il se jette sur sa mère, Diana, pour qu'elle en soit témoin. Celle-ci, au volant, a un moment d'inattention.
Et l'irréparable se produit...
La vie parfaite construite par Diana s'effondre peu à peu. Qui en est le véritable responsable ? La fatalité ? Le hasard ? Ou ces deux secondes qui n'auraient jamais dû être ?


Ce roman m'a été offert (merci chers voisins !) et du coup m'avait décidé à entamer "la lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva un mardi" (l'est décidément long, ce titre), de la même auteure, acheté quelques semaines auparavant. Vu que j'ai un côté pathétiquement "Monk" et qu'il était pour moi hors de question de ne pas lire ces romans dans l'ordre de parution.

Celui-ci, et j'en suis bien contente car cela prouve que l'auteur sait de renouveler, est très différent du précédent.

Il est noir, beaucoup plus noir. Le suspens est présent de bout en bout, où chacun se trouve en équilibre précaire, sur un fil tranchant et où on sent à tout moment que tout peut déraper.
Il y a des moments de pause cependant, des moments de grâce même, où tout semble s'arranger pour le mieux. Jusqu'à ce qu'un nouvel évènement vienne tout chambouler à nouveau.
Une fragilité des êtres, de leur vie, de leur situation qui peut être brisée en un rien. Même les personnages les plus odieux nous apparaissent comme les plus fragiles finalement. Et c'est bien là le problème : ce sont eux aussi qui portent ce fragile équilibre sur leurs épaules. Jusqu'au jour où...

Le parallèle entre 1972 et maintenant est particulièrement réussi, et fait toute la force de ce roman, sans compter l'écriture et la construction de l'histoire, admirables.

Et surtout, durant toute la lecture du roman, une question me taraudait : qui est Jim ?
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