lundi 24 décembre 2018

La sagesse des chats

4 de couv' :
Gracieux, séducteur, adorateur de rituels et de jeux sensuels, le chat choisit ses compagnons humains avec soin. Viscéralement rétif à toute autorité, il condescend parfois à accorder son amitié. En une série de contes malicieux, Julia Deuley explore les mythes et les légendes (Pourquoi ont-ils neuf vies ? Pourquoi ronronnent-ils ? Pourquoi retombent-ils toujours sur leurs pattes ? ...), dresse leur horoscope pour mieux les comprendre et entretient avec son propre matou un dialogue, à rebrousse-poil, plein de fraîcheur et d'invention !

Cette lecture ne m'a guère enthousiasmée et m'a franchement laissée froide. En dehors d'une certaine pauvreté de l'écriture et du fait que je ne raffole pas plus que cela des nouvelles, je pensais cependant vu le sujet (gaga des chats je suis) que cela irait tout seul. Et bien non.

L'auteure et moi n'avons visiblement pas le même ressenti sur cet animal et si j'ai trouvé certaines histoires assez plaisantes, pour d'autres je me suis demandé si elle aimait tant que ça les chats, en particulier sur ses dialogues avec son chat, ce dernier semblant presque antipathique tant il est méprisant.

Ou je suis complètement passée à côté de son humour. Dommage.
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dimanche 23 décembre 2018

Remède de cheval

4 de couv' :
Après la pluie, le beau temps ! Agatha Raisin est désormais bien installée dans son cottage de Carsely en compagnie de ses deux chats*. Cerise sur le pudding, le nouveau vétérinaire du village ne semble as insensible à ses charmes. Quand le beau véto succombe à une injection de tranquillisant destinée à un cheval rétif, la police locale conclut à un malencontreux accident. Mais pour Agatha, dont le flair a permis de résoudre l'affaire de la Quiche Fatale, il s'agit bien d'un meurtre. A l'étonnement de tous, le séduisant colonel James Lacey partage pour une fois l'avis de son entreprenante voisine. Et nos deux détectives amateurs se lancent dans une enquête bien plus périlleuse qu'ils ne l'imaginaient...


J'ai retrouvé avec plaisir l'impossible Agatha, qui avec son enthousiasme coutumier se retrouve dans les situations les plus improbables, persiste et signe, incapacité de se remettre en question oblige, au grand dam de son entourage.

Une lecture jubilatoire, un bon moment de détente !

* pour ceux qui ont lu le premier tome, celui-ci est bien le deuxième et l'histoire commence avec un seul chat. Le deuxième chat cité en quatrième de couverture ? A découvrir au fil de la lecture !

samedi 22 décembre 2018

Le maître du Haut Château

4 de couv' :
En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l'est des Etats-Unis, l'Ouest avait été attribué aux Japonais.
Quelques années plus tard, la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les Nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois, dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
Pourtant, dans cette nouvelle civilisation, une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un Haut Château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945...

J'ai franchement peiné pour aller au bout de ce livre. La science-fiction est un genre qui m'intéresse sans me passionner, et auquel j'aime y revenir de temps en temps, mais j'ai eu du mal à accrocher à celui-là et bien qu'il soit considéré comme un classique.

Tout d'abord, heureusement que je connais le principe du Yi-King (merci au passage aux "manuels de Castors Juniors" de mon enfance), sinon je n'y aurais rien compris.
Ensuite, l'écriture ne m'a pas emballée, ce n'est pas le genre que j'affectionne habituellement c'est donc un peu compliqué de poursuivre une lecture  dans ces conditions.

L'histoire est fractionnée en fonction de la vie chaque personnage, il n'y a pas d'action commune et peu d'interaction entre eux, qui tendrait vers un dénouement commun. Cela m'a donné l'impression d'un puzzle de nouvelles, dont le seul point commun était le monde dans lequel les personnages évoluent.

Les personnages, si j'aime assez l'idée qu'ils ne se rencontrent jamais mais que certains peuvent avoir une influence sur d'autres, sont un peu trop marqués dans leurs personnalités et leurs atermoiements. Je n'ai pas réellement accroché sur un seul d'entre eux, or j'en ai le plus souvent besoin pour m'intéresser à un roman.
Le seul personnage féminin est quasiment hystérique sur certains passages (mais elle est à la fin la seule à comprendre le monde dans lequel elle évolue, ce qui explique postérieurement son trouble et sa perception décalée du monde et de sa propre vie), et quiconque ne comprend pas la fin ne la verra qu'ainsi.

La fin, justement. Je dois avouer qu'en refermant ce livre, j'ai eu l'impression de n'y avoir rien compris. J'ai dû y réfléchir un peu et faire quelques recherches sur Internet pour me confirmer ce que j'avais pressenti à la lecture de ce roman.
L'auteur joue avec ses lecteurs et ses personnages sur leur perception du réel et ça j'aime bien ! Je comprends qu'il soit un auteur reconnu - et ce livre un classique - car s'il donne au lecteur toutes les clés pour comprendre le thème de cet ouvrage, il le croit assez intelligent pour comprendre où les placer et dans quel ordre.

Sauf que sur cette lecture, je voulais être divertie, pas faire des devoirs. Même si, j'insiste, cette façon d'amener les choses est bien trouvée.

Un auteur et un ouvrage intéressant, mais qui n'est pas l'un de mes préférés du genre.
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vendredi 21 décembre 2018

Dans les forêts de Sibérie

4 de couv' :
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelques temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps?
et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.


Tout comme Steinbeck fut dans "Voyage avec Charley" un bon compagnon de route, Sylvain Tesson fut ici un bon compagnon d'ermitage. Enfin, relatif, l'ermitage, il a quand même eu droit à quelques visites et rendu d'autres.

Son écriture est un enchantement, son humour un véritable plaisir de lecture, surtout dans son auto-dérision, les paysages grandioses et on le comprend très bien, bien au-dessus de ce qu'il a pu réussir à nous le décrire.

Le simple fait que j'ai dérogé à ma règle habituelle du "pas question de voir le film tiré d'un livre que j'ai lu" vous prouve à quel point je l'ai aimé. Alors certes, l'histoire a été modifiée, en accord avec l'auteur, je ne prends donc pas beaucoup de risque d'être déçue quand je le regarderai.
Je vous en reparlerai alors.

A lire et relire, vraiment (et puis la neige, le froid, les sapins, c'est de saison, hein...)


"La cabane fume dans son bosquet de cèdres. La neige a meringué le toit, les poutres ont une couleur de pain d'épice. J'ai faim"

"Je pense au destin des visons. Naître dans la forêts, survivre aux hivers, tomber dans un piège et finir en manteau sur le dos de rombières dont l'espérance de vie sous les futaies serait de trois minutes... Si encore les femmes couvertes de fourrure avaient la grâce des mustélidés qu'on écorche pour elles."

"Parfois, cette envie de ne rien faire. Je suis depuis une heure assis à ma table et je surveille la progression des rais du soleil sur la nappe. La lumière anoblit tout ce qu'elle effleure. Le bois, la tranche des livres, le manche des couteaux, la courbe du visage et celle du temps qui passe, et même la poussière en suspens dans l'air. Ce n'est pas rien d'être grains de poussière en ce monde. 

Voilà que je m'intéresse à la poussière. Le mois de mars va être long."


"Passionnante conversation avec un pêcheur d'où il ressort que les Juifs  mènent le monde (mais qu'en France ce serait les Arabes), que Staline était un vrai chef, que les Russes sont invincibles (ce nain d'Hitler s'y est cassé les dents), que le communisme était un système excellent, que le séisme d'Haïti est le résultat d'une onde de choc d'une bombe américaine, que Nostradamus avait raison, que le 11 septembre est un coup des Yankees, que les historiens du goulag sont des antipatriotes et les Français des homosexuels. Je crois que je vais espacer mes visites."


vendredi 14 décembre 2018

Une tâche sur l'éternité

4 de couv' :
Dave Robichaux connaît la famille Sonnier depuis toujours. Il est allé à l'école avec Weldon, a servi au Viêt-Nam avec Lyle et a même été l'amant de Drew. Aujourd'hui Weldon est marié et vit de ses puits de pétrole, Lyle est devenu prédicateur. Quant à Drew, elle a fondé une section d'Amnesty International et trompe sa solitude avec des amants de passage.
Un jour, la maison de Weldon est mise à sac par deux tueurs de la mafia de la Nouvelle-Orléans et on retrouve Drew clouée par une main dans son arrière-cour. Dave a le sentiment que les Sonnier sont marqués par un passé maudit, mais il est déterminé à l'exorciser avant qu'il ne prenne l'avenir en otage.


Passons sur le fait que j'ai une adoration totale de l'écriture de cet auteur, de ses descriptions sublimes des paysages et des odeurs, que ses livres font pour moi partie des polars noirs par excellence, etc.

Celui-ci se laisse lire tranquillement, et s'il n'est pas mon préféré de la série, j'ai assez apprécié l'ambiance et l'intrigue qui, si on ne voit pas bien vers quoi elle tend pendant une bonne partie du roman, se recoupe très bien vers la fin (comme tout bon polar me direz-vous).

Les portraits de chaque membre de la famille Sonnier sont assez poussés dans leurs défauts et leurs faiblesses, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour rester crédibles. Il me font par moment penser à certains personnages de la série télé "Justified", dont je suis fan (encore que les personnages de cette série soient souvent exacerbés).

Bref, une fois de plus, un très bon James Lee Burke.
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vendredi 28 septembre 2018

On a volé la Belle Etoile !

4 de couv' :
Camaret-sur-Mer.
Un petit port tranquille à l'entrée de la rade de Brest. Mary Lester, pour échapper à la pression des média, s'y réfugie pendant sa convalescence, suite à l'affaire de Saint-Malo. Elle y trouve une population choquée : par deux fois, on a tenté de voler la Belle Etoile, le langoustier emblématique de leur port, reconstruit à l'identique. Pour ces forfaits, un homme a été arrêté, jugé et condamné après avoir prétendu, contre toute vraisemblance, avoir agi seul. Puis, voilà qu'inexplicablement, le bateau est jeté à la côte au cours d'une tempête.
Convalescence ou pas, Mary ne peut rester insensible au désarroi des Camaretois. Découvrira-t-elle pourquoi on a volé la Belle Etoile ?

Polar sympathique, malgré quelques maladresses, dont l'enquête a l'originalité de démarrer "après la bataille" puisque la condamnation du supposé coupable a été prononcée depuis longtemps (et la peine de prison, déjà purgée). Elle ne redémarre donc qu'à la seule initiative de Mary Lester qui ne peut visiblement rester insensible au moindre petit mystère passant à portée de ses petites cellules grises.

Une enquête bien menée, juste ce qu'il faut de suspens, pas trop d'action et pas le moindre meurtre. Mary Lester est vacances, nous avons donc droit à une superbe carte postale de Camaret et ses environs, avec des habitants bien sympathiques quoique parfois un peu trop caricaturaux ce qui a dû ravir tout lecteur parisien de base.

Mais globalement, un bel hommage à cette partie du département.
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mercredi 26 septembre 2018

Demain les chats

4 de couv' :
Pour nous, une seule histoire existait :
celle de l'humanité.
Mais il y eut LA rencontre.
Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.


Gaga des chats comme je suis, je ne pouvais que m'arrêter sur ce roman. Comme tout roman concernant les chats (d'où la création d'une nouvelle rubrique ici : "ailurophilie").

Si l'histoire n'est pas déplaisante à lire, elle ne m'a pas passionnée réellement. Elle se passe sur fond de guerre civile plus ou moins religieuse et repose sur l'idée que le salut de l'humanité va dépendre d'un chat dont l'intelligence repose sur une puce implantée dans son cerveau, qui le transforme en wikipédia et gps sur pattes, ce qui m'a semblé être une grosse facilité de l'auteur pour arriver au dénouement.
Qui plus est, à part au début, l'attitude des personnages de chat sont bien trop proches du comportement humain par moment, et dans les histoires dont les personnages principaux sont des animaux, je ne tolère l'anthropomorphisme qu'à une certaine dose.

Sinon, lecture d'été assez plaisante, on se laisse porter par l'histoire, mais petite déception quand même.
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dimanche 23 septembre 2018

Traité sur la tolérance

4 de couv' :
Convaincu de l'innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.
Avec une ironie mordante et un style inimitable, l'écrivain plaide pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance.


Je n'ai jamais caché mon antipathie envers la philosophie, due au fait que cette une matière est enseignée bien trop tardivement dans le cursus scolaire, ce qui est le comble pour le pays des Lumières (selon moi il faudrait au moins une heure d'initiation par semaine au collège et deux heures en seconde et première avant d'aborder les choses vraiment sérieusement en terminale).

Cela étant, je ne désespère pas de trouver les ou les ouvrage(s) qui pourraient me réconcilier avec cette discipline et je m'obstine à tenter le coup parfois.

Et voici comment ce petit livre (écrit très très petit il est vrai) a atterri entre mes mains. Vu l'épaisseur du volume et vu que l'auteur est Voltaire et donc a priori plus abordable pour moi, je me suis laissée tentée.

Ben échec à nouveau.

Ce n'est pas dû à Voltaire ou son écriture, mais son argumentation repose sur une foultitude d'exemples et de références qui, si elles étaient bien connues des lecteurs de son époque, ne le sont pas forcément de ceux d'aujourd'hui, et de moi encore moins, mais qu'importe, jusqu'à un peu plus de la moitié du recueil, je les assimilai assez aisément sans que cela ne lèse ma progression de lecture et de suivi dans son raisonnement.
J'ai craqué en plein milieu d'un chapitre truffé de références bibliques totalement inconnues de moi, que je n'arrivais plus à assimiler et m'ont fait perdre le fil du discours. Avec cette grosse frustration d'avoir échoué une fois de plus dans la lecture d'un ouvrage philosophique en principe plutôt abordable et donc l'impression d'être quasi inculte.
J'exagère un peu, mais au moment de lâcher ce livre, ma frustration a nourri un superbe agacement aux confin de la colère. Contre moi-même. Et le fait que le cursus scolaire laisse si peu de place à cette matière.

C'est donc plus mes quelques lacunes de culture générale dans cette discipline qui sont la cause de ma défection que l'ouvrage en lui-même.
Avant d'écrire ce mot, j'ai feuilleté l'ouvrage à partir de l'endroit où j'ai laissé tomber, certains passages m'ont interpelée, j'y reviendrai donc certainement et referai un autre "petit mot de billet" un peu plus tard.

Mais en me basant sur la partie que j'ai lue, je le recommande cependant.
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samedi 18 août 2018

Voyage avec Charley

4 de couv' :
En 1960, deux ans avant de recevoir le prix Nobel de littérature, John Steinbeck entreprend, au volant de son mobile home, un voyage de onze semaines à travers l'Amérique, avec pour seul compagnon son chien Charley.
De la Pennsylvanie aux forêts du Maine, du Montana à la côte pacifique, le regard qu'il porte sur son pays est désenchanté, et c'est son désarroi, face à la montée de l'indifférence et au racisme endémique, qui s'exprime dans ces pages. Un récit de voyage qui sonne comme une cérémonie des adieux.

Au préalable, sur la photo de couverture : drôlement sympa, dynamique, mais correspond pas du tout au John Steinbeck de ce récit (alors âgé de 58 ans) ni à son chien (un caniche bleu).

Ce sera ici le seul défaut de ce livre, c'est dire s'il m'a plu.

En plus d'être un agréable compagnon de voyage/lecture, John Steinbeck ne manque ni de lucidité, ni d'humour et d'auto-dérision. L'Amérique de 1960 décrite ici amorce celle de maintenant, avec tout son plastique, ses distributeurs qui remplace le vrai, l'authentique, l'humain.
J'ai beaucoup aimé certaines de ses réflexions, très actuelles (hélas, surtout son interrogation sur la multiplicité d'emballage et les déchets induits) et que l'on peut transposer sur nos sociétés occidentales contemporaines. Oui, même à presque 60 ans d'écart.

Les différentes rencontres lors de son trajet sont chacune de vrais petits bijoux dans les descriptions et  dans les liens (éphémères, certes) tissés.

Sur le racisme du sud, point besoin de commentaires de sa part, les quelques anecdotes et les faits en eux-mêmes étant suffisamment violents (dans les mots) pour pouvoir s'en passer. La scène des "Cheerleaders" insultant une petite fille noire allant à une école de blancs (puis d'un père emmenant son fils, tous deux blancs, à cette même école) est incroyablement éloquente dans sa violence, sa médiocrité, sa grossièreté et sa laideur.
Mais je soupçonne Steinbeck, choqué par cette scène, d'avoir pris plaisir dans la description de "Nellie", la Cheerleader vedette dont on ne sait plus si chez elle prime la laideur physique ou la laideur morale. A peu près équivalent, je suppose. Sans compter la foule, à peine une imitation d'une meute de chiens enragés.

Au global, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et la recommande chaudement !
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vendredi 17 août 2018

La peste écarlate

4 de couv' :
Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé. Celui de la baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau. Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent de raconter le onde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la civilisation perdue.

Je dois avouer que je suis un peu embêtée de donner un avis sur cette nouvelle, que je n'ai ni aimée ni détestée.
Elle a cependant ceci de particulier d'être une histoire post-apocalyptique écrite en 1912 et donc à une époque où ce genre d'histoires en était à ses premiers balbutiements (et encore...) autant dire donc que Jack London était un précurseur en la matière.

Pourtant, en réfléchissant bien, il y aurait beaucoup à dire sur cette nouvelle, dont l'histoire est en fait le récit, par un vieillard, de la façon dont la peste écarlate s'est propagée à travers le monde et a éradiquée la quasi-totalité de l'espèce humaine. Il est ici aussi beaucoup question de la nature humaine, de ce que pourrait être notre réaction face à un tel fléau. Car ne nous leurrons pas, selon Jack London, notre premier réflexe ne serait pas la solidarité, elle arriverait après la peur et les pillages (et quand on voit, encore de nos jours,  certaines scènes de pillage, parfois, après des ouragans ou des tremblements de terre, a-t-il vraiment tort ?).
La nature humaine, toujours, après ce désastre, et ce qu'il en est parmi les survivants quand des sociétés entières et leurs systèmes de valeur ont été éradiquées, laissant place à de nouveaux rapports de force.
Et la nature humaine, encore, à travers ces jeunes sauvageons que sont devenus les petits-enfants du narrateur.

C'est donc une intéressante interrogation sur ce sujet que l'on retrouve ici, via l'imagination de l'auteur.

Par contre, dans l'édition que j'ai achetée se trouve une lecture (ou postface) de Michel Tournier écrite en 1993 (donc 20 ans avant les évènements décrits par Jack London) que j'ai trouvée absolument inutile et imbuvable. Il part de l'idée décrite dans cette nouvelle qui est de l'Histoire, éternel recommencement, en s'appuyant un peu trop lourdement sur la bible (Ancien et Nouveau Testament). Je dois avouer que même si on prend en considération le fait que j'ai fini par sauter certains passages (je ne sais même plus si je l'ai lue jusqu'au bout), cette lecture n'apporte rien à cette nouvelle.
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lundi 13 août 2018

La servante écarlate

4 de couv' :
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, "servante écarlate" parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Je n'ai pas été complètement emballée par ce roman pendant la lecture, mais je dois reconnaître que depuis deux semaines que je l'ai lu, il m'est arrivé régulièrement d'y repenser et d'y réfléchir, preuve s'il en est qu'il m'a beaucoup plus marquée que je ne le pensais (en plus, mon homme a lu dans le même temps "Newland" de Stéphanie Janicot, autant dire que sur le chemin du retour dimanche dernier nous avons eu une conversation des plus intéressantes !).

Il s'agit donc d'une dictature, pire, d'une dictature religieuse comme on ne souhaite pas en avoir. La religion n'étant comme tout toujours (et ici, entre autres sujets), que le prétexte pour établir cette dictature, poussant son paroxysme jusqu'au grotesque tant les rites créés sont absurdes (ceci étant bien une critique de ce pouvoir en place, pas du roman).

Le personnage de Defred est intéressant dans la mesure où elle a connu l'avant-dictature et nous le fait partager petit à petit, nous narre sa vie quotidienne à un moment où ce nouvel Etat vient de poser ses bases, déjà bien implantées, et où elle s'interroge sur l'avenir.
Il n'y a rien d'incomplet dans ce roman. Bien que la guerre contre les rebelles ne soit finalement qu'évoquée (qui sont-ils, comment sont-ils organisés, que veulent-ils réellement au final, etc.,) il est vrai que cela n'est pas le plus important ici. Et ce qui pourrait sembler un manque d'information se justifie admirablement par la vie cloisonnée et étriquée de Defred.

Je dois avouer que je n'ai pas fini de "décanter" ce roman, qui me revient par bribes, ce qui est une bonne surprise étant donné le peu d'enthousiasme ressenti lors de sa lecture.
A relire.
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dimanche 12 août 2018

La route étroite vers le Nord lointain

4 de couv' :
En 1941, Dorrigo Evans, jeune officier médecin, vient à peine de tomber amoureux lorsque la guerre s'embrase et le précipite en Orient puis dans l'enfer d'un camp de travail japonais où les captifs sont affectés à la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie. Maltraités par les gardes, affamés, exténués, malades, les prisonniers se raccrochent à ce qu'ils peuvent pour survivre - la camaraderie, l'humour, les souvenirs du pays. Au coeur de ces ténèbres, c'est l'espoir de retrouver Amy, l'épouse de son oncle avec laquelle il vivait une bouleversante passion avant de partir au front, qui permet à Dorrigo de subsister.
Cinquante ans plus tard, sollicité pour écrire la préface d'un ouvrage commémoratif, le vieil homme devenu après guerre un héros national convoque les spectres du passé.
Roman d'une rare intensité poétique sur l'absurdité de la condition humaine, La Route étroite vers le Nord lointain est aussi un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.

Ce roman va longtemps me rester en tête, c'est en tout cas pour le moment mon préféré de l'année.

Pourtant, le démarrage fut difficile en raison des nombreux retours en arrière entre les passés et le présent, les souvenirs du narrateur allant d'un personnage à l'autre, qui complique la mise en place de l'histoire pour le lecteur. Du moins pour moi. Mais ce n'est que le début et si on veut bien se donner la peine de passer outre la confusion et la perplexité induites, l'histoire devient vite plus fluide et chronologique et on se laisse porter par l'histoire. Ou plutôt les histoires. Et l'Histoire.

Si j'ai particulièrement bien aimé l'histoire d'amour, je dois reconnaître que c'est la reconstitution de la vie quotidienne des prisonniers de guerre australiens dans le camp de travail japonais - qui prend d'ailleurs la plus grande part du roman - qui m'a davantage plue. D'autant plus que l'auteur ne s'est pas contenté de décrire ce quotidien, il a aussi évoqués de superbes portraits de certains prisonniers et ceux de leurs bourreaux. Tous englués, à des degrés divers, dans l'absurdité d'une idéologie et d'un respect de la hiérarchie jusqu'à l'extrême.
L'après-guerre de chacun aussi est évoquée et comment ils ont y sont survécu, ou pas, avec une perle d'humour et d'humanité qu'est la scène du restaurant.

Un beau roman, vraiment. Et un bel hommage à tous les soldats.
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samedi 11 août 2018

Retour de vacances

Je reviens de vacances cet après-midi (ne me souhaitez pas bon courage pour la reprise, non seulement je vais déprimer, mais en plus ce serait par anticipation car j'ai encore deux semaines de vacances devant moi) et après consultation des statistiques de ce blog, quelle ne fut pas ma surprise de voir que pour cette seule journée, il a été consulté 149 fois... Du Brésil.

Donc cher(s) lecteur(s) ou chère(s) lectrice(s) de ce pays qui est pour moi une destination de rêve depuis que j'ai vu il y a un an une émission de télévision à ce sujet, n'hésite(z) à te (vous) manifester.

Voilà, voilà. Et avec un peu de chance, j'arriverai peut-être à me faire inviter.
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lundi 30 juillet 2018

Sur les chemins noirs

4 de couv' :
Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.


Je ne connaissais de Sylvain Tesson que ses interventions dans la Grande Librairie (émission dont je suis fan, ça ne vous étonnera pas). Mon intérêt pour les récits est assez récent, je ne connaissais donc absolument rien de lui jusque là. Son parcours assez atypique m'a donné envie de découvrir ses livres. J'ai donc aussi acheté dernièrement "Bérézina" et "Dans les forêts de Sibérie". J'ai aussi lancé sur Recyclivre une alerte pour "l'axe du loup". Ce sont ceux qui m'intéressent le plus pour le moment, c'est déjà un bon début.

Après son très grave accident et sa relativement longue convalescence, Sylvain Tesson s'était imaginé durant celle-ci cette marche à travers la France (merci pour les cartes en début de livre !) en guise de thérapie. Physique et morale.

Nous le suivons donc à travers les paysages ruraux, transformés, pas en bien au fil des décennies et des décisions ministérielles qui ont provoqué, entre autres, désertification et chamboulement des pratiques. On n'est pas dans le "c'était mieux avant", mais plutôt dans l'idée que le résultat actuel n'est pas toujours bon, et qu'il serait temps d'arrêter l'escalade (et là je me rend compte de la pauvreté de cette phrase, mais si vous voulez mieux, lisez-le). Je partage largement son opinion sur la société actuelle.

Mais ce n'est pas ici un constat pessimiste. Son sens de l'humour, une bonne dose d'auto-dérision (car s'il peut être critique sur les autres, il sait l'être aussi sur lui-même), sa pugnacité, sa capacité à se réjouir de ce qui l'entoure et de ceux qui l'accompagnent sur certaines portions du trajet, et surtout la langue utilisée, allègent grandement ce qui aurait pu n'être qu'un triste état des lieux.

Une intéressante lecture, qui donne à réfléchir.

Et pour en savoir plus, voici un petit bonus (de 47 minutes, quand même).
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dimanche 29 juillet 2018

Le journal intime d'Hendrick Groen, 83 ans 1/4

4 de couv' :
"Vieux mais pas encore morts !" Dans cette maison de retraite d'Amsterdam, a direction ne voit pas d'un bon oeil l'initiative d'Hendrick Groen, 83 ans 1/4, et de ses amis. Leur idée ? Faire l'hospice buissonnier : au zoo, au casino, bref, sortir un peu du train-train infantilisant, prendre quelques bols d'ai frais pour se sentir vivants. Entre rigolades, chamailleries, jalousies, Hendrick consigne jour après jour dans son journal intime les tribulations du club, les cuites d'Evert et la beauté d'Eefje. Pour retenir le bonheur. Et la mémoire, encore un peu.

Ceci est le cas typique du quatrième de couverture qui en fait trop pour vendre et ne tient donc pas ses promesses.

Je m'attendais à une lecture, drôle à en éclater de rire, à un scénario enlevé voire relevé, et j'ai tout au plus souri (certes, assez souvent) mais en retire surtout un sentiment de tristesse. Bref, je m'attendais à "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", je me suis retrouvée avec une version un peu fadasse de "Et puis Paulette".
Autre remarque : "l'hospice buissonnier" évoqués dans le quatrième de couverture sous-ented qu'ils doivent faire le mur pour vaquer à leurs occupations, ce qui n'est pas le cas puisqu'ils ont sortie libre (c'est une maison de retraite, pas une prison !). On s'attend donc à les voir faire le mur en recourant à divers stratagèmes mais non. Ils organisent tranquillement leurs petites sorties.

Ceci, pour le quatrième de couverture.

Pour le roman en lui-même, je trouve original d'aborder le thème de la vieillesse sous l'angle d'un journal intime d'un charmant monsieur qui porte sur son entourage un regard attendri, respectueux mais non dénué de malice. C'est une sympathique bande de copains qu'il s'est constitué là, et l'on s'attache vite à chacun d'entre eux, leurs personnalités étant complémentaire. Mais la vieillesse est là, bien installée et leur joue de sales tours... Qu'ils accueillent non pas avec résignation, mais philosophie. Ainsi va la vie.

En résumé, une lecture plaisante dont la seule déception me vient (une fois de plus) d'un quatrième de couverture qui induit (encore) en erreur les lecteurs.

Je vous le conseille cependant.

PS : il s'agit ici de ma deuxième lecture du défi Booknode !
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samedi 28 juillet 2018

No home

4 de couv' :
XVIIIe siècle, Côte-de-l'Or, au plus fort de la traite des esclaves. Nées en pays fanti et ashanti, Effia et Esi sont demi-soeur mais ne se connaissent pas. La sublime Effia est contrainte d'épouser un anglais, le capitaine du fort de Cape Coast, où, dans les cachots, sont enfermés les futurs esclaves. Parmi eux, Esi. Elle sera expédiée en Amérique. Ses enfants et petits-enfants seront continuellement jugés sur la couleur de leur peau. La descendances d'Effia, métissée et éduquée, perpétuera le commerce triangulaire familial et devra survivre dans un pays meurtri pour des générations.
Yaa Gyasi nous conte le destin d'une famille à l'arbre généalogique brisé par la cruauté des hommes. Un voyage dans le temps inoubliable.

Une très belle idée que d'avoir évoqué dans ce roman l'esclavage, dès ses débuts, sous forme de saga familiale et historique, et par le biais de deux arbres généalogiques évoqués en parallèle, côté africain et côté américain.
Deux arbres généalogiques, l'histoire de deux pays, pour ne pas dire continents, au fil des siècles. On suit avec intérêt chaque pan de cette famille dont chacun ignore tout de l'autre.

Mention spéciale à l'auteure (ou l'éditeur ?) qui a eu la bonne idée de placer en début de roman (emplacement idéal pour ne pas le louper) les arbres généalogiques de chaque famille.Il est parfois difficile sans cela de s'y retrouver (mais ce n'est pas insurmontable non plus).

Une belle lecture de ce début d'été.

Mon seul regret : l'absence de traduction du titre.
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samedi 14 juillet 2018

Lady B

4 de couv' :
Maya Angelou a raconté son extraordinaire vie dans de nombreuses autobiographies, qui ont remporté un vif succès. Aujourd'hui, elle en partage enfin l'aspect le plus intime : sa relation avec sa mère.
Pour la première fois, Maya Angelou révèle les joies et les difficultés qu'elle a connues du fait d'être la fille de Vivian Baxter, une femme d'une détermination à toute épreuve. Quand son mariage commença à battre de l'aile, Vivian, qui habitait en Californie, envoya Maya, alors âgée de trois ans, et son frère aîné vivre chez leur grand-mère à Stamps, en Arkansas. Pendant de longues années, Maya vécut avec le sentiment d'avoir été abandonnée, mais ses retrouvailles avec sa mère, dix ans plus tard, marquèrent le début d'une histoire encore jamais racontée. Dans Lady B, Angelou relate avec beaucoup d'émotion le long cheminement menant à leur réconciliation. Lady B explore la façon dont, au fil des ans s'est opérée la guérison et développé l'amour entre les eux femmes, amour qui permit à Maya Angelou de se hisser hors d'abîmes insondables pour atteindre des sommets insoupçonnés.


Pour quiconque n'a jamais rien lu de Maya Angelou, je recommande chaudement ce livre, qui est une bonne introduction à ses écrits autobiographiques.

Mais pour moi qui les ai déjà lu, je dois reconnaître qu'il ne m'a rien apporté de plus. Il s'agit surtout des souvenirs les plus marquants de la relation entre Maya Angelou et sa mère et même si on voit bien toute l'admiration qu'elle ressentait pour elle et à quel point elle a marqué sa vie, je n'ai pas ressenti une émotion aussi forte que celle décrite en quatrième de couverture.

Par contre, quelpersonnage ! Maya Angelou avait de qui tenir, on comprend sa vie quand on lit celle de sa mère, qui aurait bien mérité sa biographie à elle.

Sentiments mitigé donc, mais j'insiste, à lire quand on ne connaît rien de Maya Angelou (bon, il y a quelques "spoilers" évidemment, mais ses autres livres entrent forcément plus en détails et les rendent d'autant plus intéressants).
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vendredi 13 juillet 2018

Ma pile à lire…

Petit rappel : je rangeais autrefois ma pile à lire dans une simple caisse (photo ci-contre) qui a fini par déborder ce qui fait que j'avais acheté une petite bibliothèque (trois étagères) pour y mettre tous ces livres.
Qui déborde à son tour (il y en au-dessus, par terre, bref un vrai bazar, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous). Au point que je me suis interdit récemment tout achat de livre jusqu'à épuisement du stock (juste après avoir découvert RecycLivre, si c'est pas malheureux, ça, ma pauv'dame !).
Je me suis même interdit de renouveler ma carte de bibliothèque (je pourrais presque en ouvrir une en cumulant les livres lus et non lus. Et pourtant, j'en ai revendu une partie, donné d'autres à une association pour leur vide-grenier. Et là, je ne parle que de MES livres...).

J'essaie donc d'être raisonnable mais je n'ai pas tant que ça de mérite finalement car arrivée à saturation. Car oui, la lectrice indécrottable que je suis a ressenti ces derniers temps un trop plein, une saturation et un énoooorme découragement les dernières fois que je me suis rendue dans ma librairie préférée. Pire, un désintérêt total pour l’ensemble des rayons, y compris ceux où je traîne le plus souvent. Aucune excitation sur les dernières sorties, seules les éditions Babel réussissent à susciter un vague intérêt.

C’est bien simple, après ma décision d’arrêter d’acheter des livres et de ne pas renouveler ma carte de bibliothèque, j’ai même ressenti du soulagement.
Moi.

(soupir)

Le challenge Booknode est donc pour moi une façon ludique de me remettre « sur les rails ».

Enfin voilà, mes prochaines lectures seront celles de ma pile à lire désormais, et vu ce que j'ai en stock, on ne me verra pas de sitôt dans une librairie, sauf pour acheter un cadeau. Ah ben tiens oui, mon beau-frère vient d'avoir son brevet des collèges, c'est l'occasion (indécrottable, je vous dis...).

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vendredi 6 juillet 2018

Défi Booknode

A force de farfouiller sur les sites et blogs de lectures qui peuvent exister sur le net, j'ai fini par tomber sur Booknode. Où je me suis inscrite. Site très complet, où chacun peut partager ses lectures (sur son profil, par chat ou forum et que sais-je encore ce site est tellement vaste que je n'ai pas fini de l'explorer).
Il est proposé sur le forum différents challenges littéraires et bien que je regardais cela un peu de loin jusqu'ici, j'ai craqué pour celui intitulé "Ma valise pour l'été", dont voici le récapitulatif. J'y ai ajouté pour chaque thème le livre sélectionné.
J'ai déjà commencé (à propos, ne me souhaitez pas "bonnes vacances" pour moi ce ne sera pas avant août), mais ne vous attendez pas à ce que je suive l'ordre, ce sera vraiment sur l'inspiration du moment.
Le truc bien, c'est que j'ai un tel retard dans ma pile à lire que ça va me permettre de la réduire un peu (article à suivre).

Donc, le défi Booknode :

1 - Un maillot de bain
Pour vous, "vacances" rime avec "plage" et vous entendez déjà le bruit des vagues, pas vrai ? Premier indispensable à caser dans votre valise, votre maillot de bain ! Lisez un livre dont l'histoire a un lien avec la mer, l'océan, la plage.
Oui, alors celui-là va me poser problème (oui, dès le premier thème. C'est bien de moi, ça). Je serais plus tentée de piquer à mon homme un livre que je lui ai offert et que j'ai depuis vraiment envie de lire, à savoir "Journal de bord du Snark" de Charmian London, mais ce n'est pas un roman comme son titre l'indique, plutôt un récit. Je vais donc demander si on peut me valider ce choix.
Sinon, ce sera "On a volé la Belle Etoile !" de Jean Failler. Il me tente moins que l'autre (je suis très récits, en ce moment), mais je m'étais promis de lire plus de romans régionaux, alors pourquoi pas...

2 - Des lunettes de soleil
Pour ne pas être ébloui en pleine lecture et être gêné en plein suspense alors que vous alliez enfin découvrir si la belle Anna allait repartir avec son prince charmant ou si un horrible tueur en série l'attendait derrière la porte de sa chambre, munissez-vous de votre plus belle paire de lunettes de soleil ! Lisez un livre avec du suspense.
Ce sera "Péchés capitaux" de Jim Harrison, cadeau de Noël de mon homme. Auteur que je souhaitais découvrir depuis longtemps (j'en ai deux autres en attente du même auteur, aussi reçus à Noël). Ce sera l'occasion !

3 - Un short
Pour se balader en montagne, à la plage ou flâner au bord de la piscine, le short est votre allié par température caniculaire. Lisez un roman de moins de 200 pages.
Ce sera "La Peste Ecarlate" de Jack London. 105 pages, peux pas faire mieux.

4 - De la crème solaire
S'il n'y a rien de plus agréable que de prendre un bain de soleil, n'oubliez pas votre crème solaire ! Pas question de se retrouver garni de coups de soleil pour le reste des vacances, à devoir se tartiner de crème anti-brûlure jusqu'à la fin du séjour. Lisez un livre avec une couverture rouge.
Ce sera "La Servante Ecarlate" de Margaret Atwood. Peux pas faire plus rouge, même la couleur est dans le titre.


5 - Une serviette de bain
Rien de telle qu'une énorme serviette de bain pour les vacances. Sur laquelle s'étendre au soleil ou pour s'y enrouler en sortant de l'eau, la serviette est un élément essentiel de vos vacances. Lisez un roman d'au moins 500 pages.
Ce sera "La route étroite vers le Nord lointain" de Richard Flanagan. Trouvé par hasard dans ma librairie préférée. Hâte de voir ce que ça va donner !


6 - Une paire de tongs
Impossible pour vous de partir au soleil sans embarquer votre paire de tongs. Un classique des vacances ! Pourtant, saviez-vous que les célèbres sandales à lanières existent depuis des milliers d'années ? Elles ont depuis bien voyagé puisqu'on en retrouve en effet des traces dès l'Égypte ancienne ! Lisez un livre sur le thème du voyage.
Ce sera "Voyage avec Charley" de John Steinbeck. Un récit de voyage, tout bêtement, encore que j'hésite un peu avec "Bérézina" de Sylvain Tesson. Donc à voir selon l'inspiration du moment (et peut-être bien suivant la météo du moment...)


7 - Un appareil photo
Qui dit vacances, dit souvenirs ! N'oubliez pas de vous munir d'un appareil photo pour garder une trace de votre séjour. Lisez un livre sur le thème des souvenirs.
Ce fut (je l'ai fini avant-hier) "Lady B" de Maya Angelou. Chronique à suivre !


8 - Un seau et une pelle
On ne nous la fait pas, on sait très bien que rien ne pourrait vous empêcher de crapahuter dans le sable armé d'un seau et d'une pelle, tentant de rivaliser d'ingéniosité pour édifier un château de sable plus impressionnant que celui des enfants du parasol voisin ! Lisez un roman de littérature jeunesse ou de Young Adult.
Ah ben ce sera Harry Potter, dont j'ai acheté le coffret il y des années maintenant et qu'il serait grand temps que je m'y mette. Va falloir que je le sorte de la bibliothèque où je l'ai rangé. Et que j'enlève les piles de livres posées dessus et autour (je sais, je ne me facilite pas la vie).

9 - Des livres !
En bon lecteur, vous devez déjà être en train de transformer votre valise en véritable casse-tête en tentant d'y caser le plus de livres possible. Pas question de partir en vacances sans emporter la moitié de votre bibliothèque ! Lisez un livre qui, pour vous, est synonyme de lecture estivale.

Petite hésitation là aussi. Lecture estivale est synonyme pour moi de lecture légère, j'hésite donc entre "Le petite boulangerie du bout du monde" de Jenny Colgan et "Le journal intime d'Hendrick Groen, 83 ans 1/4" de euh... ben on ne sait pas qui réellement en fait. Grmpf.

Donc voici parmi mes lectures estivales celles qui correspondent au challenge. Mais ne vous attendez pas, comme je l'ai déjà dit, à ce que je suive cet ordre ni que je ne lise que ceux-là. A suivre...
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vendredi 29 juin 2018

Les archives de Roshar

4 de couv' (tome 1) :
Roshar, monde de pierres et de tempêtes. Des siècles ont passé depuis la chute des Chevaliers radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers invincibles, sont toujours là. Pour elles, les hommes s'entre-déchirent. Dans les paysages dévastés des Plaines Brisées, Kaladin, enrôlé de force, lutte dans une guerre insensée qui dure depuis dix ans, où plusieurs armées combattent séparément un unique ennemi. Dalinar Kholin, chef de l'une de ces armées, est fasciné par un texte ancien appelé La Voie des Rois. Hanté par des visions des temps anciens, il commence à douter de sa santé mentale. De l'autre côté de l'océan, la jeune et ambivalente Shallan apprend la magie, et découvre certains secrets des Chevaliers Radieux...


Ce tome est une commande Kube pour laquelle j'avais demandé un roman me permettant de m'évader dans un autre monde, plutôt moyennâgeux, et qui soit un roman de Fantasy. Je dois avoir tous les romans de Robin Hobb, que je n'ai pas encore tous lus, mais j'avais envie de voir ce qui se fait dans ce genre par d'autres auteurs. Et, vraiment, envie de me plonger dans un autre monde, de m'évader totalement mentalement.

Mission accomplie (comme toujours avec Kube). Tellement accomplie que j'ai profité d'un bon cadeau (carte de fidélité) et de chèques lire pour m'acheter les trois tomes suivants avant même d'avoir fini le premier !

Si le démarrage pourrait sembler lent à certains, il permet surtout au lecteur de se familiariser avec ce monde, ses paysages, sa faune, sa flore, ses peuples et leurs coutumes, hiérarchies, codes, apparences et cultures.

L'action se met peu à peu en place et cela même est truffé de rebondissements. L'histoire est passionnante, l'évolution des personnages au fil des tomes est intéressante, même si globalement assez convenue, mais c'est toujours un peu la base de ce genre de roman. L'intéressant (du moins pour moi) étant de découvrir un monde créé de toute pièce (et l'auteur s'est pas mal démené), et jusqu'où va nous mener cette histoire. Et honnêtement, quand on voit d'où on part dans le premier tome jusqu'au dénouement du quatrième... Ben on se rend que malgré toute cette progression, il s'agit d'un prélude  à quelque chose d'encore plus grand. Un peu comme le dernier épisode de la dernière saison en date d'une série où il se passe tellement de choses qu'on reste avec plus de questions que de réponses.
Grmpf.

Par contre, quelques petits reproches : le personnage d'Adolin (fils de Dalinar) est assez fade, il aurait pu être mis un peu plus en valeur.
Il manque d'un bon équilibrage entre les chapitres passant d'un personnage à l'autre. Certains vont plus développer un personnage et il va falloir en lire plusieurs sur d'autres personnages avant de revenir sur celui-là. Ménager le suspens mérite justement de bien le répartir et ce n'est pas toujours le cas.
Le dénouement du quatrième tome est assez précipité. On s'attend à plus de détails sur certains points (qui sont un questionnement tout au long du tome voire des précédents) et hop comme par miracle ils trouvent ce qu'ils cherchent avec une facilité déconcertante. On s'attend à une description grandiose d'un champs de bataille pour le combat final, et ça fait finalement un peu "flop". Comme si l'auteur avait hâte de passer à la suite.
J'ai aussi trouvé l'une des scènes de combat entre deux personnages un peu outrancière. Certes, ils ont des pouvoirs assez spectaculaires, mais ils dépassent leurs propres limites de façon si tranchante par rapport à avant que ça en fait des tonnes.

Cela étant, malgré ces quelques défauts, cette lecture fut jubilatoire et pour moi libératoire à une période un peu compliquée au boulot. Je recommande chaudement !

Ah oui, et pour info : chaque tome fait au minimum 700 pages, alors adeptes des gros livres qui adorent se plonger totalement dans une histoire, vous allez être servis !
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mardi 8 mai 2018

Crépuscule du tourment 2

4 de couv' :
Après des années passées à l’étranger, Amok revient au pays afin d’élever son fils dans un environnement préservé du racisme. Ce retour ravive d’amers souvenirs, des conflits familiaux, l’inconfort d’une appartenance sociale mal assumée.
En proie à un accès de violence, il bat sa compagne Ixora. Horrifié par son geste, il prend la fuite pour affronter son père dont il pense avoir hérité « le fauve caché dans l’âme des hommes de sa lignée ». Dans sa course, il est victime d’un accident de voiture qui le laisse semi-conscient : c’est par l’esprit qu’il traverse ses gouffres intérieurs, revisite son histoire intime et ses blessures secrètes.
Il s’agira pour lui de s’accepter pour être en mesure de transformer son lourd héritage. Épousant la structure d’un thème de jazz, donnant une voix aux vivants et aux morts, ce roman est celui de la reconquête de soi et de la rédemption.
Crépuscule du tourment 1, Melancholy mettait en scène quatre voix de femmes s’adressant au même homme : un chœur convergeant vers un centre muet. Crépuscule du tourment 2, Heritagepart de l’intériorité de cet homme, autour duquel gravitent d’autres figures masculines et les femmes de sa vie.


Après avoir lu le premier tome, j'étais impatiente de pouvoir emprunter ce livre et de le lire enfin. Mais une fois en main, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mon enthousiasme est retombé et j'ai eu du mal à l'ouvrir.

Quand enfin j'ai commencé à le lire, j'ai eu toutes les peines du monde à entrer dedans, à poursuivre ma lecture et pour tout dire, j'ai laissé tomber. Je ne sais pas si c'était le mauvais moment pour moi de faire cette lecture mais rien à faire.

Je n'ai pas accroché avec le personnage et autant j'ai adoré le premier tome et ses quatre parties qui se faisaient écho l'une de l'autre et donnait envie de connaître et comprendre cet homme, autant je l'ai trouvé creux, faible et égoïste. Nul doute que la suite, si je n'avais pas laissé tomber, m'aurait apporté des éclaircissements sur ce personnage, mais rien à faire, je n'arrivais pas à le suivre dans son cheminement intérieur.

Je suis donc déçue non pas du livre, mais de n'avoir pas réussi à aller plus loin et d'avoir tant peiné à m'y mettre alors que j'attendais cette lecture avec tant d'impatience au départ.
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dimanche 6 mai 2018

Alfie le chat du bonheur

4 de couv' :
Alfie est un chat errant. Sans foyer depuis que son ancienne maîtresse est décédée, il erre de rue en rue jusqu'au moment où il découvre Edgar Road... Là, Alfie sait immédiatement qu'il a trouvé son nouveau quartier de prédilection.
Mais les habitants ne sont pas franchement d'accord : la dernière chose dont ils ont besoin c'est bien d'un chat qui passe de maison en maison ! Alfie est donc chassé. Jusqu'au jour où certaines familles acceptent de le nourrir et de l'héberger à tour de rôle. Et quand l'adversité frappe, les habitants réalisent à quel point ils ont désormais besoin du petit félin.


Il y a des jours comme ça où on a envie de livres "pas prise de tête" et dont l'histoire nous fait juste du bien.

Autant vous le dire tout de suite, l'écriture de ce roman est d'un platitude absolue et l'histoire bien mignonne (pour ne pas dire cul-cul), mais cela m'a fait un bien fou, à une période bien chargée au travail, de lire ce genre de gentille petite histoire dont on sait à l'avance ce qu'il va rse passer, malgré les vaines tentatives de l'auteur d'introduire un vague suspens.

Passé ceci, tout amoureux des chats devrait s'y retrouver et apprécier l'histoire d'Alfie, d'autant que le début du roman montre bien ce que ne cessent de seriner les refuges et association de défense des animaux : non, vivre à l'extérieur pour un animal n'est pas naturel. Instinct animal ou pas, ils ne savent pas se débrouiller dehors et mention spéciale à l'auteure qui en peu de chapitres su montrer les dangers auxquels ils sont confrontés une fois abandonnés : accidents, bagarres avec d'autres animaux, agressions de personnes malveillantes (encore que je regrette que l'exemple donné soit des SDF : les enfants sont loin d'être exemplaires dans la façon de traiter les animaux), maladie, froid, faim...

L'ensemble est convenu et cousu de fil blanc, et ne résiste pas à certains poncifs sur les chats que je me permets de décrier ici : non, ne jamais donner de lait ni de thon en boîte à un chat, le premier peut leur occasionner des coliques, le deuxième, à cause du sel, des problèmes aux reins.

Voilà. Un bon moment lecture de beaux jours, à la plage ou à la campagne ou où vous voulez si vous n'êtes pas trop exigeants sur la qualité.
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vendredi 4 mai 2018

Le diable, tout le temps

4 de couv' :
De l'Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s'entrechoquent : un rescapé de l'enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi...
La prose somptueuse de ce premier roman de D.R. Pollock contraste avec es actes terribles de ses personnages. Un univers qui rappelle ceux de Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy.

Commande Kube de novembre ! Je voulais un roman qui fasse peur, (proximité de Halloween oblige même si je suis loin de cette fête commerciale d'importation, mais bon bref passons). Je voulais un roman à la Stephen King, mais d'un autre auteur, du même genre. Sauf qu'au lieu de cocher la case "fantasy/fantastique" j'ai coché la case "littérature étrangère" en oubliant que Stephen King a autant écrit de livre à suspens que de livres fantastiques voire d'horreur, ce qui était plus ce que je souhaitais au départ. Ma faute donc, et s'il y bien un suspens à la King, je n'ai pas eu le côté fantastique que je souhaitais.
J'ai donc validé ce choix, d'autant que j'avais failli l'acheter quelques semaines auparavant à la librairie.

Je serais moins enthousiaste que le quatrième de couverture qui est évidemment fait pour attirer le lecteur. Et qui m'a donné l'impression qu'il s'agissait de nouvelles et non d'un roman (oui, je suis en mode plantage total sur ce coup là).

Une fois mes erreurs vues et reconnues, et si je dois reconnaître que l'auteur fait tout pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout du livre parce que vraiment, on se demande comment tout cela va finir, je neveux pas dire que j'ai été réellement effrayée par cette lecture. Qu'il y ait du suspens oui, mais le côté effrayant passe surtout par la bizarrerie on ne peut plus malsaine de certains personnages et quelques passages sanglants plus écoeurants qu'effrayants.
J'ai cependant apprécié que l'auteur situe les différentes parties sur plusieurs années et que les vies des différents personnages finissent par se rejoindre pour former un tout.
Certes, il s'agit d'un premier roman, mais je l'ai trouvé assez moyen au final, le côté glauque et sanglant d'un roman n'étant pour moi qu'une facilité et ne suffisant pas pour en faire un bon roman à suspens et encore moins un vrai bon polar. Ni effrayant (sauf pour une de mes collègues,  pour qui ce roman entre dans la catégorie "âme sensible s'abstenir". sinon elle est assurée de faire des cauchemars jusqu'à la fin de l'année. Prochaine.)

Merci cependant à Marie-Laure de la librairie Coiffard pour ce choix, vu que mes consignes n'étaient pas claires par rapport à mes attentes, difficile pour elle de faire mieux !
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mercredi 2 mai 2018

Ravel

4 de couv' :
Toute sa vie, Maurice Ravel (1875-1937) s'est présenté comme un artiste libre/ Tantôt à l'avant-garde de la modernité, tantôt garant d'une certaine tradition française, il a consacré son existence à essayer des formes musicales nouvelles, offrant des chefs-d'oeuvre à la postérité, au premier rang desquels le célèbre Boléro. Réservé voire secret sur sa manière de créer comme sur sa vie personnelle, attentif à la création de son temps, il fut un fervent défenseur de la musique de Debussy et de Stravinsky. Acteur privilégié d'une période riche en changements, il incarne mieux que nul autre les ruptures de son époque. Dandy mystérieux, les pages de sa vie nous conduisent de Paris à New York, du Pays basque au Belvédère, une maison conçue à son image : élégante et raffinée.

A nouveau une commande Kube, avec pour thème la biographie d'une personne ayant marqué son temps et le domaine qui est le sien, quelque soit ce domaine. Avec pour consigne d'éviter les personnalités publiques trop évidentes comme De Gaulle, Simone Veil ou autres, j'avais envie de lire la biographie de quelqu'un auquel je n'aurais pas pensé spontanément.
Inutile de dire que lorsque j'ai reçu cette proposition, j'étais ravie ! Comme une grosse majorité de gens, j'adore le Boléro de Ravel, mais je n'avais pas eu la curiosité de m'intéresser plus que cela à sa vie. De plus, je ne connais pas grand chose à la musique classique, je suis juste une amatrice (peu éclairée) dans ce domaine.

L'auteur réussit le tour de force de raconter vie d'un personnage public qui était on ne peut plus discret sur sa vie privée. On sait peu de choses de lui finalement, mais cela suffit cependant à apporter quelques éclaircissements sur son oeuvre.

Pour le coup, l'auteur n'a eu d'autre choix que de se concentrer davantage sur l'aspect professionnel de la vie de Ravel. Malheureusement pour moi, il semble s'y connaître bien davantage que moi dans ce domaine et je dois avouer que les détails techniques m'ont un peu rebutée. De même, je regrette qu'il n'y ait pas eu davantage de présentation de certaines personnalités de l'époque quand elles sont mentionnées. J'ai donc parfois eu un peu de mal à me repérer dans le contexte de certaines parties, tout en ayant le plaisir de découvrir le monde musical de l'époque (ce qui est déjà pas si mal).

Je regrette aussi, et là c'est purement égoïste, que ne soit pas jointe à ce livre, une "compil" des oeuvres majeures de Ravel qui suivrait la progression du livre. La néophyte que je suis aurais trouvé cela vraiment sympa pour m'y retrouver et mieux comprendre l'évolution de l'oeuvre dans son ensemble.

Cela étant, pour la curieuse que je suis, ce fut une intéressante découverte.
Merci donc à Margot, de la librairie 7ici, pour ce choix !
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lundi 30 avril 2018

Sarah Thornhill

4 de couv' :
Insouciante et tumultueuse, Sarah Thornhill, fille d'un ancien bagnard, a grandi le long du fleuve Hawkesbury, dans une Australie encore sauvage. Quand sa famille s'oppose à son union avec Jack, son amant métis, il la quitte. Désespérée, Sarah cherche à comprendre la réaction de ses proches. Quel secret sanglant peut-il donc lier les Thornhill aux aborigènes de la région ?

De nouveau, une commande Kube ! Ma demande cette fois si ma mémoire ne me fait pas défaut  : une belle histoire, de beaux personnages, de l'évasion.
Contrat rempli une fois de plus, merci à Aurélie de la librairie Page et Plume !

Le contexte géographique, culturel et historique me plaisait en théorie, et m'a formidablement plu à la lecture.

Loin d'être une simple histoire d'amour, ce roman est plus complexe qu'il ne laissait supposer de prime abord, et la fin, en forme de rédemption, nous surprend par son originalité et la nouvelle vision apportée à l'ensemble du roman.

Une belle histoire, cruelle le plus souvent, mais ô combien forte, étroitement mêlée à la dure colonisation de l'Australie. A lire et relire !
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samedi 28 avril 2018

Neverhome

4 de couv' :
Dansla ferme de l'Indiana qui l'a vue grandir, Constance jouit d'un bonheur tranquille auprès de son compagnon. Mais lorsque le guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l'Union, c'est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation la place de cet époux à lassant fragile.
Ayant perdu la trace de son régimentaires une bataille féroce où elle a été blessée, Constance quitte son uniforme et reprend le chemin de la ferme à travers des paysages dévastés, guidée par l'amour infini qu'elle porte à son bien-aimé mais hantée par la violence de son expérience.
Abondant en rencontres avec les monstres que la guerre fait des hommes et des lieux, ce roman magistral propose une impressionnante méditation informe d'épopée sur la fragilité des certitudes et l'inconstance de toute réalité.


Je suis toujours curieuse, lorsque je suis dans ma librairie préférée, de jeter un oeil sur les dernières parutions des éditions Babel. J'y trouve toujours des livres profondément humains, qui me font sortir de ma zone de confort dans mes lectures. Et une fois de plus, je n'ai pas été déçue.
Difficile de dire plus et mieux que le quatrième de couverture, mais il est vrai que tout comme pour "Wild" et évidemment pour des raisons différentes, j'ai adoré suivre les péripéties de Constance (même si le postulat de départ m'a paru aussi intéressant que tiré par les cheveux vu l'époque).

Du début à la fin l'histoire est prenante et riche en rebondissements, et la narration à la première personne du singulier nous rend d'autant plus proches de Constance et de son introspection.
Ce n'est pas juste l'histoire d'une femme partant en guerre, qui sera finalement la toile de fond, c'est avant tout une histoire humaine.

J'ai aimé ses dialogues avec sa mère décédée, ses interrogations sur la vie et sa vie en particulier, ses rencontres, les différents personnages avec chacun leur part d'ombre ou de bizarreries (la guerre, encore).

Une magnifique lecture, une de mes préférés de cette année 2017.
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jeudi 26 avril 2018

Wild

4 de couv' :
Lorsque, sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n'a aucune idée de ce qui l'attend? Tout ce qu'elle sait, c'est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junk, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n'a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le "Chemin des crêtes du Pacifique". Lancée au coeur d'une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d'épuisement et d'effort, et réussir à atteindre le bout d'elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption.


A nouveau une commande Kube où ma demande était de m'évader si je me souviens bien.

Ben là, pari gagné, contrat largement rempli !

J'ai tout simplement adoré ce récit. J'ai basculé entre "elle est complètement immature, la preuve, elle décide de cette incroyablement longue randonnée, surtout pour une débutante, et ceci sans se préparer, en se basant sur un livre, et sans se renseigner auprès de gens plus expérimentés" et "wouah ! Quel courage et quelle volonté !!!!" pour ensuite embrayer sur "non mais elle est inconsciente de tous les dangers qu'elle coure, là ?"

Pour le coup et là le commentaire est on ne peut plus personnel, surtout concernant le physique : comment arrive-t-elle à marcher les pieds dans un tel état ? Sans compter le poids du sac qui m'aurait flingué le dos rien qu'à tenter de le soulever (non, soyons honnête, rien qu'à l'imaginer).

Il y a donc un fond de quête dans ce récit : se retrouver soi-même, se prouver quelque chose à soi-même, reprendre sa vie en main, passer à autre chose. En mieux.

J'ai admiré sa pugnacité autant que les superbes paysages décrits.

Là où l'auteure réussit un tour de force, est qu'elle ne se contente pas de décrire ce périple qui aurait pu être à la lecture aussi laborieux au final que ce qu'elle a vécu (avec l'avantage de le lire confortablement installé dans un bon canapé) et qu'elle l'entrecoupe de passages sur son enfance, son adolescence, sa vie d'adulte et ce qui l'a poussée à partir. Et nous fait mieux comprendre le pourquoi de ce coup de tête plus ou moins bien préparé.

Une lecture poignante, haletante, magnifique.

Donc un grand merci à Ayla, de la librairie La Nuit des Temps !
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