mardi 30 mai 2023

Crime prémédité, vampire recherché

4 de couv' :
"SAUVEZ-MOI !"
C'étaient les dernières paroles que l'agent Loan, un vampire ô combien séduisant, et accessoirement mon ancien tuteur à l'Agence, m'avait adressés.
À moi, Esther Parmentier, sorcière sans pouvoir et toujours stagiaire !
Puis il avait disparu.
Malgré la neige qui tombait dru et les Créatures déchaînées à ma poursuite, je me lançai sur sa piste.

Décidément, je suis devenue accro à cette série (et ce dès le premier tome), à mon grand désespoir car ce troisième tome est aussi le dernier.

On retrouve avec bonheur les différents protagonistes et leurs failles, maladresses, ou caractère de cochon (ce qui est disséminé entre chaque personnages est dangereusement -pour elle- concentrée dans notre héroïne), l'humour de l'autrice, son style inimitable. Elle s'est amusée à écrire chaque histoire, et nous de la lire.

Je comprends cependant que ce soit le dernier tome, avec une série, on tourne vite en rond et on prend le risque de ne pas se renouveler, donc de décevoir les lecteurs au bout d'un moment. Je pense que l'autrice a fait le bon choix, d'autant qu'en tant qu'autrice, elle a sûrement envie d'aller vers d'autres horizons.

Elle a écrit d'autres romans que cette série, je vais sûrement me laisser tenter !
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lundi 29 mai 2023

Les délices de Tokyo


4 de couv' :
"Écouter la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.


J'avais entendu parler du film, pas tellement du roman, sans savoir plus de l'histoire que ce qu'on lit en quatrième de couverture.

Sur l'histoire justement, je n'en dirai pas plus car ce serait dire beaucoup voire trop, voire tout, vu que l'auteur la fait partir dans une autre direction, ou pour mieux dire, un thème que je venais juste de deviner pile à ce moment-là.

Une histoire délicate, douce, sensible, mais sans atermoiements, sur un sujet encore moins facile que la délicate préparation des dorayaki.
Et où certains personnages apprennent plus des autres et sur eux-mêmes qu'ils ne l'auraient imaginé.

Une petite merveille.
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samedi 20 mai 2023

La fille de l'ogre


4 de couv' :
Le bouleversant destin de Flor de Oro Trujillo, la fille d'un des plus sinistres dictateurs que la terre ait portés.
1915. Flor de Oro naît à San Cristobal, en République dominicaine. Son père, petit truand devenu militaire, ne vise rien de moins que la tête de l'État. Il est déterminé à faire de sa fille une fille cultivée et sophistiquée, à la hauteur de sa propre ambition. Elle quitte alors sa famille pour devenir pensionnaire en France, dans le très chic collège pour jeunes filles de Bouffémont.
Quand son père prend le pouvoir, Flor de Oro rentre dans son île et rencontre celui qui deviendra la premier de ses neuf amris, Porfirion Rubirosa, un play-boy au profil trouble, mi gigolo, mi diplomate-espion, qu'elle épouse à dix-sept ans. Mais Trujillo, seul maître après Dieu, entend contrôler la vie de sa fille. Elle doit lui obéir, comme tous les Dominicains entièrement soumis au Bienfaiteur de la Patrie, ce distateur sanguinaire.
Marquée par l'emprise de ces deux hommes à l'amour nocif, de mariages en exil, de l'Allemagne nazie aux États-Unis, de grâce en disgrâce, Flor de Oro luttera toute sa vie pour se libérer de leur joug.


Grande fan de "Les déracinés" et suite, autre suite et BD, c'est donc en toute logique que j'ai choisi de lire cette biographie.
On ne découvre pas tant que cela les dessous politiques du "règne" Trujillo. Distant il est avec sa fille (sauf quand il l'utilise pour aboutir à ses fins), donc de loin verrons-nous, sporadiquement, les rouages de cette dictature. Sans que ce soit édulcoré, ni détaillé.
Mais en dehors de la vie ô combien chaotique de cette fille mal-ou-bien-aimée suivant le contexte et les intérêts de l'ogre des Caraïbes, nous découvrons les dessous de la vie politique mondiale, et surtout américaine (entendez par là pas seulement états-usienne), de l'époque.

Une dictature qui s'exerce sur sa propre famille. En dehors d'une vie (le plus souvent, suivant qu'elle entre en grâce ou disgrâce de son géniteur) relativement fastueuse, elle n'aura finalement bénéficié que de la marge de manoeuvre accordée par "papi", comme elle l'appelle. Elle n'aura jamais vraiment travaillé, entretenue par l'argent accordé par son père et même dans les périodes où il la renie, elle arrive à s'en sortir avec ses économies. D'un point de vue matériel, pas tant que ça à plaindre au final.
Mais d'un point de vue humain, un désastre...

Du moins est-ce ainsi que sa vie est présentée par Catherine Bardon, qui a fait un remarquable travail de recherche, il faut le souligner, tant la vie de cette femme est à présent tombée dans l'oubli.
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vendredi 19 mai 2023

Oups, I did it again...



Comme la dernière fois, j'ai fait une razzia le week-end dernierà la foire aux livres des médiathèques de Brest. 14 livres, 23 euros, un que j'ai déjà lu mais que j'ai tellement aimé que je n'ai pas pu résister (celui-là même que j'avais emprunté !), etc.

En allant là-bas, je me suis dit "quand même, j'exagère avec mon sac à dos, petit certes, mais en plus, j'y ai ajouté un pochon au cas où".

Ben quand je vois que certains sont venus avec de gros sacs à dos voire des chariots de course, je me suis trouvée très raisonnable finalement.

Récidiviste (heureuse !) certes, mais petite catégorie.
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dimanche 14 mai 2023

La singulière tristesse du gâteau au citron


4 de couv' :
Le jour de ses 9 ans, Rose mord avec délice dans son gâteau d'anniversaire. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément le mal-être éprouvé par sa mère en le préparant. Car, dans sa famille, chacun dispose d'un pouvoir unique, qu'il doit taire ; pour ces super-héros du quotidien, ce don est un fardeau. Comment supporter le monde quand la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?

J'ai beaucoup entendu parler de ce roman, ne sachant pas trop à quoi m'attendre en fait. Je m'attendais certes à une histoire originale, parlant d'une famille et de ses petites bizarreries, où chacun cultive sa spécificité en accord avec ses autres membres et le reste du monde. Je m'attendais à quelque chose, de drôle, en levé, un peu comme avec les romans de Marie-Sabine Roger.
Et bien pas du tout.
Mais je suis (très) loin d'être déçue.

Ce livre est un ovni littéraire pour moi. En dehors de l'originalité de l'histoire (une petit fille découvre - entre autres - qu'elle peut connaître les sentiments de la personne qui a préparé un plat rien qu'en le mangeant), ce roman nous apporte bien plus de réflexions que cela.

Il est surtout question ici de différence, de spécificité et de la manière d'arriver à vivre avec et dans un monde qui n'est pas prêt à cela. Si dans le roman, la petite Rose (que l'on suit jusqu'à son entrée à l'âge adulte) possède une faculté pour le moins originale qu'elle peine à accepter, on peut aisément se dire que ce livre parle de différence. Être un enfant, une personne différente des autres, l'accepter, s'accepter soi-même, réussir à le faire comprendre à son entourage, le plus difficile étant de le faire accepter autour de soi, ne dehors du cercle familial, car le monde n'est pas prêt à cela.
Et comment s'y intégrer, en s'accordant à ce que l'on attend de chacun et en faisant de cette particularité un atout et prendre sa place dans ce monde.

Il est question aussi de notre capacité ou non à affronter le monde et ce que nous sommes. Mais aussi des non-dits familiaux, la honte ou gêne d'évoquer certains pans familiaux, pour ne pas dire "tares" familiales.

L'écriture est très belle, très douce, très fluide, sans commentaires ou jugement superflu. L'autrice raconte son histoire, en laissant au lecteur tout loisir de tirer lui-même ses conclusions, de susciter ses propres réflexions. Le côté fantastique de l'histoire, certains diront fantasque, n'est qu'anecdotique, il ne faut pas s'attarder dessus, l'essentiel, pour moi en tout cas, n'est pas là.

Une belle découverte.
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mercredi 3 mai 2023

Trafic sanglant, vampires sur les dents

4 de couv' :
Moi, Esther Parmentier, sorcière stagiaire au service de l'Agence, j'étais sur les dents... L'agent Loan, le plus séduisant vampire que la Terre ait jamais porté, daignait faire son retour.
Après s'être évaporé sans même un au revoir dès que notre précédente enquête avait été résolue !
Et il avait besoin de mes compétences pour dénoncer un sombre trafic au sein de la communauté vampirique ?
Eh bien, ça n'allait pas se passer comme ça ! D'autant qu'un nouvel agent très intrigant, Wolfang Strøm, venait de rejoindre notre équipe...


J'avais tellement aimé le premier tome qu'en commençant celui-ci je craignais d'être un peu déçue. Déjà, parce qu'il n'y a plus la découverte du monde, de l'agence et des personnages, ensuite parce qu'on peut parfois être déçu d'une série quand elle commence de façon aussi flamboyante que celle-ci.

Passé cet a priori, j'ai été vite rassurée : l'écriture et le ton du roman sont toujours aussi bons, on a de nouveaux personnages, et on continue d'en apprendre plus sur les mondes dont sont issues les créatures... En particulier l'agent Loan (révélations en fin de tome !).
Et fermé ce tome, on se rend compte qu'on en a encore beaucoup à apprendre, sans compter, à la toute dernière ligne, l'accroche vers le tome suivant (il y a un seul exemplaire dans le réseau des médiathèques de Brest et nous sommes deux à l'avoir réservé. Grmpff).

Bref, encore une fois, une belle réussite !
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mardi 2 mai 2023

Phèdre


4 de couv' :
Phèdre, ce chef-d'oeuvre incontestable, pense-t-on encore, qu'il n'en fut pas de plus contesté que celui-là ?
"Faire un inceste en plein théâtre !" s'indigne Pradon, rival malheureux de Racine devant la postérité. Phèdre "n'est ni tout à fait coupable ni tout à fait innocente", proteste l'auteur. Car elle est tout entière habitée par cette passion - sourde, aveugle, déraisonnable, exacerbée par sa déraison même - qu'elle entretient pour Hippolyte, passion qui ne peut mourir et ne mourra qu'avec elle.
Fait étrange, c'est cette même année 1677 que Racine, ayant porté à son paroxysme de grandeur et de violence l'amour qu'un être humain peut nourrir pour son semblable, se tourne vers l'amour de Dieu.


Difficile pour moi de laisser ici un commentaire sur Phèdre sans répéter ce que j'ai déjà dit sur Brittanicus.

L'écriture est une pure merveille de la langue française, un vrai bijou de beauté, le scénario admirable d'intelligence.

Concernant l'inceste, pour ceux qui ne connaissent pas la pièce, cela concerne les sentiments d'une belle-mère pour son beau-fils adulte. Amour impossible (en-dehors du fait de leurs liens de parenté) vu que le beau-fils lui n'est pas intéressé (d'abord parce qu'elle s'est arrangée pour le faire exiler quelques années auparavant, ce dont il lui en veut, ensuite parce qu'il en aime une autre).

Et bien que lire du théâtre n'est le plus souvent pas ce que je préfère, sauf ici, il faudrait que j'en lise plus souvent de cet auteur, de Shakespeare, et tiens, pourquoi pas Corneille ?
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lundi 1 mai 2023

Retour de bibliothèque

Petite conversation entre un père et son petit garçon de 7-8 ans, croisés samedi matin quand je revenais de la bibliothèque.

Visiblement, petit garçon venait de dire à papa qu'il voulait s'acheter quelque chose (et pourquoi pas des livres, ça serait raccord avec ce blog) et papa lui répondait :

- Ah bon, tu veux acheter ça ?
- Ben oui !
- Il faut des sous pour acheter quelque chose...
- Ben oui !
- Et tu as des sous pour acheter ça ?
- Ben oui j'ai des sous !
- ah oui, tu as des sous, toi ?
- Ben oui!
- Et ils sont où ? (sourire amusé du papa qui va piéger son gamin)
- Euh... Ben... (panique dans la voix, cerveau cherchant désespérément à se sortir du bourbier où il vient de plonger à pieds joints)... Ben, ils sont... Ils sont avec toi ! (voix et sourire triomphal de qui a trouvé la réponse imparable).
- (Eclat de rire tonitruant du papa)

J'vous l'dis, il ira loin ce petit !



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