mercredi 25 mars 2015

Room

4 de couv' :
Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu'à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l'entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions. Celle-ci occupe dans sa vie une place immense, d'autant plus qu'il habite seul avec elle dans la même pièce, depuis sa naissance.
Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais la mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu'au jour où elle réalise que l'enfant grandit, et qu'elle ne pourra pas continuer longtemps, à entretenir l'illusion d'une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s'enfuir.
Mais l'enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, à lui l'enfant né de la captivité ?


Je dois avouer que je ne suis pas aussi dithyrambique que la majorité des gens sur ce livre. Au niveau écriture, rien de particulier.

Tout l'intérêt de ce roman tient sur le contexte particulier de l'histoire et sur le fait que le narrateur est un enfant de cinq ans, avec sa petite compréhension du monde, son comportement d'enfant et ses fautes de langage. Et je dois dire que cela m'a par moment un peu voire franchement lassée pour ne pas dire horripilée.
Et d'un autre côté, c'est le fait de comprendre mieux que Jack, avec nos yeux et compréhension d'adulte, ce qui l'entoure, qui rend l'histoire plus forte.

En résumé, j'ai finalement eu envie de connaître la suite et d'aller jusqu'au bout. J'ai cependant une impression d'inachevé, que l'auteure est restée en surface.

Une bonne lecture, mais qui m'a un peu laissée sur ma faim. Avec la contradiction de garder encore en tête la petite voix de Jack, on ne se refait pas.
.

dimanche 22 mars 2015

De taille et d'estoc

4 de couv' :
Marseille, 1187. ANtoine, orphein de treize as recherché pour meurtre, fuit la ville et se retrouve sur des routes infestées de bandits et de mercenaires. L'adolescent, qui a pris le prénom de Guilhem, va, au hasard de rencontres, être initié à l'art des troubadours comme à celui de la coutellerie, du lancer de couteau et du duel.
Son chemin croise celui de Joceran d'Oc et de Jeanne de Chandieu qui, pour vivre leur passion, ont quitté l'habit et les ordres. Ils sont accusés du vol de la sainte lance, inestimable relique rapportée de Terre sainte par les croisés.
Amour et honneur, quête de vérité et vengeance : la grande saga du chevalier troubadour Guilhem d'Ussel peut commencer.


Mon homme m'a donc offert à Noël "Rome, 1202" de Jean d'Aillon. Ayant bien repéré que j'aime les polars historiques et que j'avais déjà acheté la quasi totalité des romans d'une autre série du même auteur, et se rappelant que j'affectionne particulièrement les polars historiques se déroulant au Moyen-Âge. N'étant pas sûr que je n'ai pas lu tel ou tel roman de la série, il avait donc décidé de m'offrir le dernier en date sorti en poche.
Bon raisonnement, mauvaise conclusion.
Car quand j'ai voulu l'entamer la semaine dernière, quelle ne fut pas ma déception de constater qu'il s'agissait du sixième roman de la série et non le premier.
Aussi me retrouvais-je dans l'instant sur Internet pour trouver le titre du tout premier roman, et pour constater que "De taille et d'estoc", bien que l'un des derniers sortis, retrace en fait la prime jeunesse du héros.
Aussi me retrouvais-je dans l'heure qui suivit dans ma librairie préférée, juchée sur un marchepied, en train de farfouiller l'étagère du haut pour trouver mon bonheur. Bonheur trouvé qu'à moitié (première enquête) sur le susdit marchepied, deuxième moitié de bonheur trouvée à quatre pattes en fouillant dans le carton de réserve glissé en dessous du rayon.

J'ai donc pu avec un réel plaisir entamer la lecture de ce roman dès le premier arrêt de bus et je n'ai pu que difficilement en décrocher les jours suivants.
Outre le plaisir renouvelé de me plonger (Dieu merci à travers un roman) dans le Moyen-Âge, je dois bien reconnaître que la qualité de la reconstitution historique (pour autant que la néophyte que je suis puisse en juger), permet une immersion immédiate.

Rendons à César ce qui est Jules, l'attrait principal des polars historiques pour les amateurs des romans du genre, c'est surtout l'aspect historique. Car honnêtement, les romans dits "historiques", la plupart du temps, vont être des romans à l'eau de rose un peu cul-cul gnan-gnan où, en plus, l'héroïne , le plus souvent une orpheline désargentée, se fera presque à coup sûr violée, avant de se venger tout en grimpant l'échelle sociale. Me dites pas non, j'en ai lu plusieurs du genre dans mon jeune temps, ça tourne souvent un peu comme ça mine de rien.
Et puis, je vous ai déjà dit que j'ai un caractère de mec ?

Bien souvent ces polars retracent voire expliquent admirablement le contexte historique sans tourner à l'exposé soporifique et/ou inabordable.
Et bien ici, vous serez gâtés, car si cette période de l'histoire de France et de l'Angleterre est particulièrement compliquée à appréhender, l'auteur a su la vulgariser et la rendre relativement digeste.

Ce polar-ci allie parfaitement fiction et réalité, et le fait de n'avoir lu aucun des autres romans de la série me l'a faite aborder sans a priori d'aucune sorte. A voir maintenant ce que la lecture de la série va donner maintenant que j'ai lu la jeunesse du héros et comment l'ensemble va se recouper.

J'ai hâte d'en poursuivre la lecture !
.

vendredi 13 mars 2015

L'oubli

4 de couv' :
Elizabeth a disparu. Maud ne cesse de retrouver des bouts de papier dans ses poches, avec ce simple message, Elizabeth a disparu. Le plus troublant : c'est sa propre écriture. Mais elle ne se souvient pas d'avoir écrit ces mots. Maud ne se souvient plus de l'heure, ni si elle a mangé, ni si sa fille est venue la voir. Ce qu'elle sait, en revanche, c'est qu'elle n'a pas vu sa vieille amie Elizabeth depuis longtemps. Trop longtemps. Mais, lorsqu'elle tente d'alerter ses proches, elle a droit à des sourires indulgents, personne ne la prend au sérieux.Elle est septuagénaire et on la traite comme une enfants de 4 ans. Malgré tout, Maud est de plus en plus persuadée que quelque chose est arrivé à Elizabeth.De la même façon que quelque chose est arrivé cinquante ans plus tôt à sa propre soeur aînée, Sukey, dont la disparition ne fut jamais élucidée. Maud ferait-elle un transfert inconscient ? Confondrait-elle le passé et le présent ? Mais n'y a-t-il pas tout autant de mystères autour d'elle aujourd'hui q'à l'époque ? Maud va bientôt devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent.


Exquis et délicat, tels sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit pour décrire ce roman.
La grand-mère de mon homme avait la maladie d'Alzheimer et je dois dire que l'auteure a touché juste dans la description de la maladie, son évolution, et les réactions de l'entourage. J'ai retrouvé beaucoup de mon ressenti de l'époque. J'ai retrouvé aussi les quelques "bizarreries" de ma tante, maintenant atteinte de cette maladie elle aussi.

Il faut dire que Maud, personnage principale, en est aussi la narratrice. On a donc ici exposé essentiellement trois visions d'elle : ce qu'elle fait ou dit, les conséquences sur son entourage et leurs réactions (et leur cruauté parfois, même inconsciente), et surtout, surtout, ce qu'elle pense et ressent. Quatrième vision : elle dans sa jeunesse. Le passé et le présent se mélangeant, pour l'aspect polar du roman, mais aussi dans l'évolution de la maladie.

Cela aurait pu tomber dans le pathos et je craignais cela en abordant cette lecture, et de déprimer au fil des pages, mais non, l'auteure s'en sort admirablement bien, car elle a une vraie tendresse pour ce personnage. Ce n'est pas par hasard, le roman est dédié à ses grand-mères.

Quant à l'aspect polar du roman, et bien qu'étant la toile de fond de l'histoire, il ne prend pas le pas sur le reste, le tout est en fait très bien équilibré. Et le dénouement, à tomber !
.