mardi 31 décembre 2019

Frappe-toi le coeur

4 de couv' :
"Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie". Alfred de Musset.


Cela faisait bien longtemps que je n'avais lu un Amélie Nothomb, et si je n'y retrouve pas la verve du début, je dois bien reconnaître que la qualité de l'écriture est un pur plaisir de lecture, par laquelle on se laisse porter du début à la fin du roman.

Le sujet ? Comme toujours avec Amélie Nothomb, les sentiments humains et leurs turpitudes. Le thème ? Si je ne me trompe pas sur les intentions de l'autrice (si intention il y avait) : la maternité, ou plutôt que non, ce n'est pas parce que l'on est une femme que l'on est inexorablement faite, vouée et douée pour être mère.
Et que des fois, il vaut mieux ne pas répondre à la pression sociale (et nous l'avons toutes connue), et ne pas faire d'enfants si on n'y est pas prête, au risque de rendre ses enfants malheureux...
Et cela vaut pour les hommes aussi, l'un des personnages n'étant vraisemblablement pas fait pour être père non plus...

Une belle réflexion sur l'amour maternel, porté ou non à ses enfants, la façon dont il se manifeste, et ses conséquences.

Court roman, beaucoup à en dire (et je n'ai pas encore fini d'y repenser !).

PS : et ceci fut ma (belle) dernière lecture de 2019, bienvenue à mes futures lecture de 2020 !
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Damalis

4 de couv' :
VIIe siècle avant Jésus-Christ. Fils de chef promis à un avenir glorieux, un jeune Thrace perd soudain tous les siens dans un véritable massacre. Il est alors vendu comme esclave à une famille d'aristocrates grecs. Une vie, qu'il n'aurait jamais dû vivre et qu'il n'aurait jamais imaginée, commence pour lui...


Trouvé par hasard (parce que mis en avant) à la bibliothèque, ce livre est décidément une bonne surprise.

Si la situation de Damalis, l'esclavage, est un prétexte pour aborder la vie courante (des notables) de la Grèce antique, c'est un prétexte formidablement bien trouvé : de par sa condition, Damalis a accès à bien des secrets de ses maîtres. De par sa condition, jeune Thrace qui ne connaît rien de la civilisation grecque, c'est par lui que nous la découvrons.

Mais ce roman n'est pas que cela. C'est un vrai bon roman, avec sentiments, intrigues et un scénario irréprochable.

Et pour moi qui ai toujours été intéressée par cette période de l'histoire, ce fut la belle surprise de cette fin d'année !
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dimanche 22 décembre 2019

Les Nuits de laitue

4 de couv' :
Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu'Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d'abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables ; Anibal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social ; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout va ;M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n'est pas finie.
Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose...


Bien que ce roman ne fasse que 223 pages, il faut bien reconnaître qu'il foisonne d'humour, de personnages hauts en couleur et d'inventivité. L'autrice arrive à nous faire aimer chacun d'entre eux, qui gravitent autour d'Otto, récemment veuf, déprimé et un peu réfugié dans ses souvenirs mais toujours intrigué par son voisinage dont sa femme lui donnait autrefois les clés pour mieux le comprendre.
Chaque chapitre présente chaque membre du voisinage et en quoi il est relié à Otto et Ada, aussi bie dans le passé que dans le présent.

Et c'est cet ensemble qui une fois reconstitué arrive à la conclusion émouvante du roman.

Le titre ? On ne va pas tout vous dire, il vous faudra lire le roman pour le comprendre.


PS: le titre est justement ce qui m'a poussé à choisir ce livre quand je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque. J'ai décidé de faire ainsi de temps en temps, laisser faire le hasard : je sens que ça va m'apporter un lot de surprises.

samedi 21 décembre 2019

Tout bouge autour de moi

4 de couv' :
Le 12 janvier 2010, Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince. Un an après, il témoigne de ce qu'il a vu. Sans pathos, sans lyrisme. Des "choses vues" qui disent l'horreur, mais aussi le sang-froid des Haïtiens. Que reste-t-il quand tout tombe ? La culture. Et l'énergie d'une forêt de gens remarquables.


Je retiens surtout de ce livre un bel hommage au peuple haïtien, loin des clichés que l'on peut en avoir, que ce soit avant ou après ce tremblement de terre.

Je retiens aussi que l'un des plus grands intérêts de ce livre (dont je tiens à souligner la parfaite écriture), sur ce sujet, est que l'auteur a un pied à Haïti, et l'autre en dehors : originaire d'Haïti, où toute sa famille demeure encore, il a fait sa vie en dehors d'Haïti mais y est présent au moment du tremblement de terre. Il nous offre ici une vision de son pays depuis l'intérieur, et celle du traitement qui en fait par les journalistes, les politiques, les ONG. Et sa vision à lui sur tout cela.
Lire l'opinion de quelqu'un originaire du lieu, qui a l'avantage de par sa situation de regarder cela avec un certain recul tout en étant directement impliqué, m'a particulièrement touchée, intéressée et grandie.

Si je suis souvent sceptique et surtout pas naïve sur le traitement des informations par les journalistes (je n'oublie jamais qu'ils sont là pour "vendre" et tombe souvent dans le sensationnalisme, l'image choc et facile et sont donc le plus souvent dans l'émotion que dans la raison), je pense que ce livre se rappellera à moi chaque fois que je verrai dans les média des reportages ou articles sur ce genre de drame.
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vendredi 20 décembre 2019

Lonesome Dove épisode 2

4 de couv' :
La première partie de Lonesome Dove nous a entraînés à la suite d'Augustus McCrae et Woodrow Call, illustres ex-Texas Rangers, sur la route dangereuse du Montana, là où, dit-on, les terres sont encore à qui les prend. De nombreuses épreuves attendent le convoi lors de cet extraordinaire périple à travers l'Ouest. Les hommes devront tour à tour affronter des éléments déchaînés, des pillards et leurs propres démons. Au bout de cette piste longue et périlleuse, beaucoup manqueront à l'appel.


C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé les héros de Lonesome Dove. On est parfois déçu avec les suites, mais pas cette fois.

Difficile de dire plus que sur le premier tome, si ce n'est n'est que l'intérêt que l'on peut porter à cette histoire, la qualité d'écriture, l'humour, l'ambiance, le suspens, l'immersion dans les conditions de vie des personnages et de l'époque ne faiblissent pas.

Pas comme le nombre de personnages qui constitue la troupe de cow-boys, d'ailleurs il ne vaut mieux pas trop s'attacher à tel ou tel personnage : les conditions de vie rudes appellant le plus souvent à une mort brutale (dans le sens où ne s'y attend vraiment pas).

Je ne sais trop si les conditions de vie décrites ici sont très réalistes, mais après cette lecture je comprend mieux pourquoi les américains sont si fiers de leurs ancêtres pionniers qui ont bâti les fondations de l'Amérique d'aujourd'hui.
Si on ne peut évidemment pas cautionner le massacre des Indiens et le vol de leurs terres - ce que l'auteur arrive à critiquer par petites touches même en ce plaçant du point de vue des blancs - ce roman dépeint une société où les blancs sont loin d'être tendres entre eux (et franchement peu civilisés), évoluent dans des territoires hostiles (mais s'y installent et s'y accrochent quand même) et survivent coûte que coûte.

Un beau classique du genre.
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dimanche 15 décembre 2019

Géographie de l'instant

4 de couv' :
Géographie de l'instant réunit les bloc-notes de Sylvain Tesson parus dans le magazine Grands Reportages et divers journaux. Il y évoque ses voyages aventureux ou immobiles, ses rencontres, ses escalades, ses lectures secrètes et contemple les ravages commis par les hommes contre la nature, la douceur. Il y parle de la Russie, de l'Afghanistan, de Haïti, de l'Islande, de New York, de paris. Il choisit le dégagement, l'humeur, la féerie, se confronte à l'absurde et aux ridicules de son époque. Avec un joyeux désespoir, ce nomade injecte de la couleur dans la grisaille du quotidien. Géographie de l'instant est un manteau d'Arlequin sur lequel Sylvain Tesson trace les points cardinaux de son univers intime. C'est un pamphlet poétique contre la lourdeur du monde, révélant la part secrète d'un voyageur pour qui les retours sont des brûlures.


Que dire de plus que ce que j'ai déjà évoqué pour "Une très légère oscillation" ?

Le principe de ces deux livres étant un peu le même, puisqu'il s'agit de recueils de bloc-notes. Ceci étant, les journaux ou magazine auxquels ces articles sont destinés ne sont pas les mêmes, sont plus variés (et donc la tonalité et l'intention des articles aussi), et ont été écrits à la période précédente.

J'y ai évidemment retrouvé la même vision du monde, la même sagacité, le même pessimisme que dans le volume suivant... Je l'ai trouvé plus axé sur la nature, sa beauté et ce que les hommes lui infligent, et ceci bien avant tous les discours écolos (ou écolos de convenance) dont on nous abreuve actuellement.

Et une certaine poésie aussi, mais quasiment pas d'aphorismes cette fois. Par contre, énormément de références littéraires, au point que j'ai pensé toutes les recopier (j'avais emprunté le livre à la bibliothèque), pour finalement me dire que ce serait plus pertinent de l'acheter, finalement ! (ce que je n'ai pas encore fait, mais ça ne saurait tarder).

Une belle écriture, une vision pertinente du monde, une lecture salutaire.
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lundi 25 novembre 2019

Comme un lundi...



Et voilà, je reprends le travail aujourd'hui. Avec un peu d'appréhension je dois dire, non pas pour le travail en lui-même, mais j'espère que le reprise ne sera pas trop dure après deux mois de quasi-inactivité (sauf pour tout ce qui relevait de la convalescence et m'obligeait à me bouger).
Mais reprendre un rythme totalement normal, c'est ça aussi qui va finir de me requinquer (j'espère).

En attendant, merci à tous ces auteurs qui m'ont accompagnée durant ma convalescence, car se plonger dans d'autres imaginaires (mention spéciale à Armistead Maupin) ou récits et pensées d'auteurs (mention spéciale à Sylvain Tesson) m'a vraiment aidée à penser à autre chose qu'à cette convalescence et la reprise à venir. Et dans les moments les plus durs nerveusement et moralement, du baume au coeur.

Oui, vraiment, un grand beau merci à tous !
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dimanche 24 novembre 2019

Sous la vague

4 de couv' :
Décidément, rien ne sera épargné à Bertrand Berger-Lafitte, héritier d'une prestigieuse propriété de Cognac, en ce printemps 2011.
Alors que la catastrophe nucléaire au Japon entraîne l'effondrement du cours des spiritueux sur les bourses mondiales, sa fille tombe enceinte d'un de ses ouvriers syndicalistes, son ex-femme le trahit avec son associé et le voilà lui-même menacé de licenciement...
Tandis que son monde s'écroule, lui préfère s'évader loin des réalités, en compagnie d'un faon outransporté mollement par son chauffeur Eddy. Ce trentenaire flegmatique et mystérieux est le seul auquel Bertrand, à tort ou à raison, fait encore confiance.
Dans cette comédie sociale, Anne Percin porte sur le monde contemporain, ses catastrophes et ses futilités, un regard d'un humour mordant tout à fait réjouissant.


C'est avec un bonheur certain que j'ai retrouvé ici la délicatesse et la subtilité de l'écriture d'Anne Percin, qui cette fois s'essaye (avec brio) à la comédie.

On s'attache vite au personnage principal car c'est son humanité, avec ses failles et ses qualités, qui est mise en avant. Sans en dire trop, j'ai particulièrement apprécié le personnage d'Eddy, le chauffeur qui m'a fait penser au Jeeves de Wodehouse.
Et à tout bien considérer, on peut dire qu'Anne Percin a réussi à nous concocter dans ce roman un Jeeves à la française, en un poil moins burlesque (encore que...) et si elle pouvait en faire une série, j'en serai ravie.

Quoiqu'il en soit, ce roman est une pépite, vraiment.
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samedi 23 novembre 2019

Une très légère oscillation

4 de couv' :
Un journal intime est une entreprise de lutte contre le désordre. Sans lui, comment contenir les hoquets de l'existence ? Toute une vie est une convulsion : une semaine se passe au soleil, une autre dans l'ombre, un mois dans la paix, un autre sur la crête.
Tout cela ne fait pas un destin, mais un effroyable battement, une trémulation de cauchemar.
Le journal est la bouée de sauvetage dans l'océan de ces errements.
Chaque soir, on y revient.
On lui voue sa fidélité.
Et grâce à lui une ligne se dessine, la vibration s'apaise en une très légère oscillation.


J'aime assez lire les pensées des écrivains ou journalistes sur l'actualité. D'autant qu'ici, il s'agit non seulement d'articles de la rubrique "bloc-notes", édités dans le Point entre 2014 et 2017, mais aussi aussi de pensées personnelles sous forme de journal.
Et surtout, l'auteur nous régale de ses aphorismes, égrainés de ci de là.

Parfois intransigeant dans certaines opinions, souvent désabusé, mais toujours lucide, et le plus souvent avec humour, Sylvain Tesson nous livre ses pensées et réflexions sur l'actualité. A chacun de s'y retrouver ou pas, mais là n'est pas le plus important : c'est surtout de prendre nous aussi le temps de la réflexion.
Pour ma part, je me retrouve dans la plupart des ses opinions, pas toujours certes (nous ne sommes pas tous pareils et c'est très bien comme cela) mais quelle que soit l'opinion partagée avec ses lecteurs, elle est toujours argumentée et éclairée de ses propres connaissances.

Et ça, c'est ce qui se fait de mieux.

Et je ne résiste pas, en forme de clin d'oeil (un brin pathétique, oui, je le reconnais) de citer l'un de ses aphorismes :
"Internet : au commencement était le Verbe. A la fin était le blog."
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jeudi 21 novembre 2019

La croisée des chemins

4 de couv' :
Faisant suite au livre-culte de Jan Yoors, Tsiganes, La croisée des chemins évoque un épisode peu connu de l'histoire des Fils du Vent : leur résistance, merveilleusement imaginative, à la barbarie nazie qui s'était juré de les exterminer.


Témoignage saisissant, poignant, essentiel sur la résistance, servie par une langue superbe.

D'autant plus essentiel que la culture et la mentalité Rom fait qu'ils ne mettront pas forcément d'eux-mêmes en avant ce pan de l'Histoire et de leur histoire (cela est d'ailleurs évoqué dans la biographie de Simone Veil que j'ai lu il y a peu).

Rien pour la langue, l'écriture, ce livre vaut d'être lu. Rien que pour le témoignage historique, ce livre doit être lu.

Je regrette juste qu'il soit si difficile à trouver : visiblement, il n'a pas été réédité, je ne le trouve que d'occasion, à des tarifs prohibitifs.
Pour ma part, j'ai eu la chance de le trouver à la bibliothèque.
Je pense contacter la maison d'édition pour savoir comment me le procurer, si c'est possible au tarif normal environ 9 euros et non entre 23 et 42 euros comme j'ai pu le voir jusqu'ici. Je sais, ça fait mesquin de ma part mais je n'aime pas les profiteurs. Et puis, si ça peut les inciter à le rééditer...
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mercredi 20 novembre 2019

Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages

4 de couv' :
Chaque soir, en voyage, devant un paysage, après une rencontre, Sylvain Tesson piège sa pensée et l'épingle dans son carnet. Quelques mots forment un aphorisme et suffisent à décrire la cascade, les fleurs d'un alpage, l'odeur de l'aube dans les sous-bois, le plaisir de la marche. L'amoureux d'aphorismes est un peintre sans pinceau, un photographe sans appareil. Il saisit l'instant entomologiste. L'aphorisme, lui, est comme le papillon : il éclôt de la pensée et s'envole léger.


Définition : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aphorisme


Superbe.

Un peu d'esprit et d'humour dans ce monde de brute, ça peut pas faire de mal. Ça fait même vraiment du bien.

Et hop, deux de plus dans ma liste de Noël (parce qu'il y en a un autre évidemment).


"En automne, la vigne vierge rougit face aux arbres qui se dénudent"

"Le coup de fusil part. L'oiseau tombe, moins bas que le chasseur"

"La fille de joie est l'enfant du malheur"

"Un aphorisme est réussi lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter à quelque chose dont il y avait beaucoup à dire"
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mardi 19 novembre 2019

Mary Ann en automne

4 de couv' :
Mary Ann flâne sur Russian. Elle est revenue à San Francisco, ville de sa jeunesse, après vingt ans d'absence. Sa vie est en miettes : trompée par son mari, atteinte d'un cancer, elle vient chercher du réconfort auprès de son ami, Michael Tolliver. De confidences en escapades, Mary Ann savoure les plaisirs d'une liberté retrouvée. Un retour aux sources pour un nouveau départ ?


Au final, le tome précédent pourrait être considéré comme une introduction à celui-ci : l'apparition de nouveaux personnages, une présentation des anciens sur leur vie en ce début de XXIe siècle, les changements deSan Francisco et dans les Etats-Unis, tout cela permet poser les jalons de cette nouvelle trilogie.

On renoue donc dans ce tome-ci avec le côté bande de potes, mais en moins délurés car plus âgés et donc plus sages, mais cela n'enlève rien à son charme car les plus jeunes sont là pour redonner le piquant qui leur manquerait.

Qui plus est, la fin de ce roman fait écho à la fin du tome 1, permettant ainsi de boucler la boucle et pour certains des personnages, de voir l'avenir sous un nouveau jour.

Décidément, je l'aime bien, cette bande de potes.
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lundi 18 novembre 2019

Michael Tolliver est vivant

4 de couv' :
Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l'excès ou sont morts du sida. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l'amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c'est pourtant lui qu'elle appelle à ses côtés enFloride.
A San Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal, réclame sa présence. Il est alors confronté à un dilemme : doit-il rester auprès d'Anna ou accompagner dans ses derniers instants cette mère qui l'a tant rejeté ?


Bien que je e réjouissais à l'avance de retrouver la joyeuse troupe qui a fait les beaux jours de Barbary Lane, d'autant plus que ce tome est consacré exclusivement à mon personnage préféré, je dois reconnaître que cette histoire-ci est en comparaison des autres un peu plus plan-plan.

Bien que de nouveaux personnages font leur apparition (ou ont grandi), nos héros sont vieillissants et fatigués, donc un peu moins doux-dingues qu'avant et sont un peu plus dans l'introspection que d'habitude.

Mais ce fut quand même bien agréable de les retrouver (ou plutôt de le retrouver car c'est en effet de Michael qu'il s'agit principalement, les autres faisant pour une fois office de figurants).
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dimanche 17 novembre 2019

Underground railroad

4 de couv' :
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le "misérable coeur palpitant" des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'"Underground Railroad", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, ls fondements et les mécanismes du racisme.



Avertissement à ceux qui croient tout ce qui est écrit dans les livres au mot près : contrairement à ce qui est décrit dans le livre le fameux "underground railroad", ou chemin de fer souterrain, n'était pas réellement un chemin de fer évoluant sous terre mais plutôt une licence poétique de l'auteur, qui a eu cette bonne idée pour recréer dans son roman ce qui a été le vrai réseau clandestin.
Et si vous voulez en savoir plus sur ce chemin de fer clandestin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_clandestin

Ce livre est tout simplement brillant, magnifique, et rend un superbe hommage à toute la population noire des Etats-Unis, de leur capture en Afrique à leur vie d'esclaves ou d'affranchis.

Excepté pour la licence poétique évoquée plus haut, l'histoire de Cora permet à l'auteur d'aller au plus près de ce que pouvait être la vie d'un(e) esclave. Mais il n'a pas oublié le contexte de la vie aux Etats-Unis à cette époque, ce que cela pouvait signifier pour les blancs également, qui étaient eux-mêmes embourbés dans leur propre système, leurs peurs, leur foi.

Dès le départ, le ton est donné : la vie d'un esclave, si on peut appeler cela une vie, nous suffisamment bien dépeinte dès le début du roman pour que, tout comme Cora, on ait envie qu'elle s'enfuit (à ceci près que nous, on peut refermer le livre à tout moment pour faire une pause), bien que les conséquences, lorsqu'un esclave en fuite soit rattrapé, soient particulièrement atroces. Mais quand on n'a plus rien à perdre qu'une vie abominable...

Tout le parcours de Cora permet à l'auteur de faire une superbe et glaciale reconstitution historique des Etats-Unis de cette époque. Rien que pour cela, il faut le lire.

Un vrai grand beau roman.
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vendredi 15 novembre 2019

On a roulé sur la terre

4 de couv' :
Au départ de leur aventure, il y avait un beau pari : faire le tour du monde à bicyclette, en un an. Jour pour jour, avec pour tout budget moins de 6 000 francs chacun !
365 jours après, Alexandre et Sylvain sont revenus avec 31 pays et 25 000 kilomètres dans les mollets. Ils ont traversé l'Afrique, le continent américain, l'Asie, les pays de l'Est et enfin l'Europe de l'Ouest, vivant chez l'habitant, au gré de leurs rencontres, et remerciant leurs hôtes avec le spectacle de jongleries et de flûtes mis au point pour l'occasion. Improvisation et débrouillardise, anecdotes burlesques, petites et grosses contrariétés, mais aussi splendeur et poésie émaillent le récit de leur voyage.
Au-delà de l'exploit sportif d'un tour du monde à bicyclette, les aventures surprenantes de deux étudiants français qui racontent, avec toute la fraîcheur de leurs vingt ans, ces 365 jours à la découverte du monde.


Je commence vraiment à être fan de ces livres relatant des voyages effectués dans les conditions les plus improbables !

Celui-ci date de vingt ans, ce qui a l'intérêt supplémentaire de découvrir certains pays ou zones du monde avec l'éclairage supplémentaire qu'est leur évolution depuis lors. Et pour mon petit cas personnel, j'étais moi-même étudiante à l'époque et venait de rencontrer mon homme, 5 jours avant le début du périple de nos globe-trotters.

Bien que jeunes au moment de leur périple donc, il n'en reste pas moins qu'ils ont sur les pays qu'ils traversent le regard averti de ceux qui ont bien préparé leur voyage, renforcé par leur formation de géologues qui leur a été indéniablement un plus à certains endroits, et un plus non négligeable également pour leurs lecteurs.

Récit à deux voix, on trouve déjà la patte de Sylvain Tesson (façon d'écrire, humour...). Et si c'est la première fois que je lis quelque chose d'Alexandre Poussin et qu'il abuse un peu des points d'exclamation par moments, je suis impatiente de lire ses livres sur ses autres voyages, effectués avec sa femme Sonia, que l'on découvre sur une partie du livre et qui à l'époque n'était que sa petite amie. Passage émouvant et romantique rétrospectivement quand on sait que ces deux-là vont se marier et avoir deux enfants...

Ils sont jeunes donc et ont vite des opinions assez tranchées sur les pays qu'ils traversent. Certains diront une vision d'occidentaux, certes, mais je fais plus confiance à des gens qui se sont rendus sur place, qui plus est sans être missionnés officiellement, que par toute autre personne.

Leurs efforts, leur auto-dérision, leur reconnaissance envers ceux qui les ont aidés et accueillis (adeptes de l'émission "J'irai dormir chez vous", vous devriez adorer !), leurs capacité à s'adapter et surmonter les épreuves, leur enthousiasme communicatif font de ce livre une vraie pépite.
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mardi 12 novembre 2019

Les mafieuses

4 de couv' :
Il y a toujours moyen de s'arranger avec la réalité chez les gangsters. A condition de respecter le code d'honneur, on peut même mener une vie formidable ! C'est en tout cas ce que Leone Acampora, vieux mafioso grenoblois, a enseigné à sa famille. Michèle et ses deux filles ont donc appris à fermer les yeux  lorsqu'elles trébuchaient sur un cadavre ou une valise de cocaïne dans leur joli salon en marbre.  Et si, aujourd'hui, Dina a parfois mauvaise conscience, elle espère se racheter en travaillant dans l'humanitaire. Quant à Alessia, pharmacienne inspirée, elle a pas mal d'idées pour moderniser le business paternel. Ainsi va la vie chez les femmes Acampora, entre coups de fusil à pompe et séances de tai-chi. Jusqu'à ce que le vieux Leone perde les pédales. Car avant de mourir, il a laissé une dernière instruction : lancer un tueur à gages aux trousses de sa femme... L'occasion pour les mafieuses  de déboulonner un vieux monde machiste et ringard.


Sympathique histoire, mais sans plus.
Je m'attendais à mieux niveau scénario (on devine finalement assez vite qui est le tueur à gages), l'écriture est assez quelconque et le quatrième de couverture promet un humour duquel je suis passée à côté.

Qui plus est, si l'idée de départ était tentante, elle aurait pu être davantage développée (ce roman fait moins de 150 pages).

Ou alors, je suis complètement passée à côté.

Dommage.
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lundi 11 novembre 2019

Certaines n'avaient jamais vu la mer

4 de couv' :
L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elle rencontrent pour la première fois à SanFrancisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli.


Je ne serai pas aussi dithyrambique que le quatrième de couverture sur l'écriture de l'autrice. Je me retrouve dans l'idée d'un choeur choral qui pour beaucoup sera rebutant car chaque paragraphe de chaque chapitre est une énumération de ce que chacune a vécu à chaque étape de cet exil. L'autrice réussit cependant, par son écriture justement, à en faire en sorte que ça ne fasse pas "catalogue" (pas trop).

Cependant, cette façon de faire, bien plus qu'un roman, réussit à nous rapprocher de ces exilées et de toucher au plus juste de ce qu'elles ont vécues et nous toucher nous, lecteurs. Un roman choral qui réussit à faire ressortir chaque histoire individuelle, c'est une belle réussite.

Et rien que pour cela, et pour le rétablissement et la mise en lumières d'une réalité historique, ce livre mérite amplement d'être lu. Le diable se cache dans les détails paraît-il. Certains pans de l'Histoire aussi.
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dimanche 10 novembre 2019

Une vie

4 de couv' :
Simone Veil accepte de se raconter à la première personne.
Personnage au destin exceptionnel, elle la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.


Je ne vais évidemment pas vous présenter Simone Veil, que tout le monde connait, et encore moins rappeler la grande dame qu'elle fut (je déteste enfoncer des portes ouvertes).

En dehors de son histoire personnelle et professionnelle, c'est surtout l'histoire politique de la France et de l'Europe qui est en partie retracée ici.
Il est toujours intéressant, je trouve, de connaître après coup les dessous de certains évènements historiques tout autant que de découvrir le fonctionnement des instances françaises et européennes.

Avec ce plus que l'écriture de Simone Veil est fluide et précise sans être rebutante. J'ai aussi apprécié les annexes, qui sont certains des discours qu'elle a prononcés. Un plus certain en soutien et sûrement pas en trop dans ce livre.

Je me retrouve beaucoup dans la plupart de ses opinions et prises de position, pas toutes cependant, mais elle les livre avec simplicité, comme dans une conversation.

Un livre à lire ou relire, pour son intérêt historique, politique et surtout humain.
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samedi 9 novembre 2019

Les douze tribus d'Hattie

4 de couv' :
Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses soeurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l'histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament de leur mère, sa froide combativité et ses secrètes failles.


Une magnifique histoire, cruelle bien souvent dont chaque chapitre est l'histoire personnelle de chaque enfant (ou parfois deux d'entre eux) à un moment précis de leur vie. Chaque chapitre se déroule à une année précise, de1925 à 1980.

Certaines histoire se recoupent, ou pas, mais ont toutes un point commun : Hattie, leur mère, ses espoirs, ses souffrances, ses doutes, ses désillusions et surtout sa force. Et comment cela les a affectés eux.

Rien de forcément réjouissant suivant les cas, mais c'est beau, puissant. Une autrice à retenir.
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jeudi 7 novembre 2019

Gabacho

4 de couv' :
Liborio n'a rien à perdre et peur de rien. Enfant des rues, il a fui son Mexique natal et traversé la frontière au péril de sa vie à la poursuite du rêve américain. Narrateur de sa propre histoire il raconte ses galère de jeune clandestin qui croise sur sa route des gens parfois bienveillants et d'autres qui veulent sa peau. Dans la ville du sud des Etats-Unis où il s'est réfugié, il trouve un petit boulot  dans une librairie hispanique, lit tout ce qui lui tombe sur la main, fantasme sur la jolie voisine et ne craint pas la bagarre... Récit aussi émouvant qu'hilarant, Gabacho raconte l'histoire d'un garçon qui tente de se faire une place à coups de poing et de mots. Un roman d'initiation mené tambour battant et porté par une écriture ébouriffante.


Moi qui aime sortir de ma zone de confort littéraire, j'ai été ravie de ma lecture.

Ce livre est dans son écriture, percutant, inventif, nerveux comme son personnage principal. Le ton est donné dès les premières lignes et on ne peut que se laisser emporter par l'histoire.
La narration, bonne idée, est entrecoupée dans chaque chapitre et en italique, par les souvenirs plus ou moins récents de Liborio qui éclairent d'un jour nouveau ce qu'il est en train de vivre, ce qu'il est et ce qui le pousse à agir comme il le fait.

Sa façon de s'exprimer, qui va évoluer au fil du roman m'a fait penser à "Precious" de Sapphire. Mais là s'arrête l'analogie car les raisons de cette évolution sont totalement différentes.
Et toujours sur sa façon de s'exprimer, l'autrice a eu là aussi la bonne idée de lui faire déformer ou utiliser à contresens les mots qu'il a appris et glanés ça et là au fil de ses différentes lectures (mais sans en avoir la possibilité de les comprendre et assimiler correctement, pourtant ce n'est pas faute d'user le dictionnaire).

Un roman lumineux, prenant, empli d'humour d'espoir et, malgré tout, de tendresse.

J'attends avec impatience un nouveau roman de cette autrice.
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jeudi 31 octobre 2019

La petite boulangerie du bout du monde

4 de couv' :
Quand son mariage et sa petite entreprise font naufrage, Polly quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Quoi de mieux qu'un village de quelques âmes battu par les vents pour réfléchir et repartir à zéro ?
Seule dans une boutique laissée à l'abandon, Polly se consacre à son plaisir favori : préparer du pain. Petit à petit, de rencontres farfelues - avec un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands - en petits bonheurs partagés, ce qui n'était qu'un break semble annoncer le début d'une nouvelle vie...


Bon on est d'accord, c'est un roman de gonzesse, ce n'est pas de la grande littérature, on sait plus ou moins d'avance ce qui va se passer, mais contrairement aux autres bouquins de ce genre, je lui trouve pas mal de qualités.

Déjà, l'autrice a l'air de s'y connaître en matière de pains de toutes sortes, donnant à la fin certaines de ses recettes, et je retrouve beaucoup de la Bretagne dans ses descriptions de paysages marins, de la vie quotidienne des iliens et surtout, un bel hommage aux pécheurs et leurs dures conditions de travail et risques encourus (ce passage est d'ailleurs celui qui m'a le plus plu).

Evidemment, comme toujours dans ce type de roman, les bonnes choses arrivent parfois un peu trop facilement à l'héroïne, certaines situations me paraissent improbables, mais le reste tenant plutôt bien la route et étant plutôt bien écrit, cela reste un très bon et très agréable moment de lecture. Je vais sûrement emprunter ses suites à la bibliothèque !
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mercredi 30 octobre 2019

Berezina

4 de couv':
"Il y a deux siècles, des mecs rêvaient d'autre chose que du haut-débit. Ils étaient prêts à mourir pour voir scintiller les bulbes de Moscou."
Tout commence en 2012 : Sylvain Tesson décide de commémorer à sa façon le bicentenaire de la retraite de Russie. Refaire avec ses amis le périple de la Grande Armée, en side-car ! De Moscou aux Invalides, plus de quatre mille kilomètres d'aventures attendent ces grognards contemporains.


Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit (phrases courtes qui hachent un peu la lecture et démarrage un peu lent), je dois bien reconnaître qu'une fois plongée dedans, j'ai suivi le périple de Sylvain Tesson, ses amis et des grognards napoléonien avec plaisir et intérêt.

Si le chemin suivi par l'auteur et ses amis n'a finalement qu'un intérêt tout relatif, ce livre vaut surtout par la mise en parallèle avec le parcours de Napoléon et ses grognards lors de la retraite de Russie dans des conditions absolument abominables.
J'ai cependant été un peu déçue de ne pas lire davantage de détails sur le rôle de la cavalerie lors du passage sur la Berezina. Ceci, parce que j'ai visité l'été dernier le musée de la cavalerie de Saumur où j'ai appris le sacrifice de la cavalerie napoléonienne, facilitant ainsi la retraite du gros de la troupe.
Cela étant, Sylvain Tesson rend un bel hommage aux chevaux qui ont péri dans la campagne de Russie.

C'est donc ici un hommage qui est rendu à ces soldats, plus qu'un récit supplémentaire d'un des voyages de l'auteur, qui, bien conscient des relativement bonnes conditions de son périple, n'en est que plus admiratif du calvaire vécus par les soldats deux siècles plus tôt.
Et s'il ne nous épargne aucun détail de ce parcours, le récit est habilement allégé du pathos par les péripéties de l'auteur et de ses acolytes, avec une belle humilité et une auto-dérision me faisant parfois rire aux éclats.

A recommander à tous les fans napoléoniens (et même les autres !).
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lundi 28 octobre 2019

Chroniques de San Francisco - Tomes I et II

4 de couv' :
"Ecrits en grande partie sous forme de saynètes dialoguées, ces six romans décrivent mieux que n'importe quel traité de sociologie l'Amérique marginale des années 70 et 80, quand SanFrancisco était le laboratoire de toutes les expériences nouvelle. Amour, liberté, solitude, ambition professionnelle, fric, joints, homosexualité, et son affreux corollaire, le sida... tout est minutieusement décrit avec légèreté et brio. C'est criant de vérité et, surtout, ça nous ressemble. On rit, on pleure, on s'amuse, on jubile, on ne peut pas lâcher la tribu : au bout des cent premières pages, on est déjà complètement accro." (Michèle Fitoussi, Elle)


J'ai souvent vu en librairie cette série de livres, sans toutefois m'attarder dessus. Fan des émissions de François Busnel, j'ai visionné ses entretiens avec l'auteur, me donnant davantage envie de m'y intéresser et quand j'ai vu à la bibliothèque ces deux tomes, regroupant les six premiers livres de la série, je n'ai pas pu résister.

Et je ne regrette pas ! Autant la première histoire vaut surtout parce qu'elle présente les personnages et le monde et l'époque dans lequel ils évoluent (j'ai appris par la suite qu'elle est parue sous forme de feuilleton dans un journal), autant les suivantes sont un pur bonheur de lecture.

Chaque histoire est différente (les livres 2 et 3 se rapprocheraient presque de polars, mention spéciale d'ailleurs pour le 3, "Autres chroniques de San Francisco", aussi haletant qu'hilarant) et est centrée plus particulièrement sur certains des personnages.

Les situations, improbables, tiennent tellement la route qu'ont ne peut que se laisser entraîner. Certaines histoires pourraient s'appeler "chroniques d'une catastrophe annoncée" et on jubile par avance des péripéties que l'on sait venir s'abattre sur nos héros (mention spéciale cette fois pour la cinquième histoire, "D'un bord à l'autre").

En parallèle, on suit la vie de chacun des personnages au fil du temps, et leur évolution, que ce soit du point de vue personnel ou professionnel, puisque que ces histoires, l'histoire de leurs vies, entamées dans les années 1970 se poursuit jusqu'à la fin des années 1980 (la dernière a été publiée en 1990).

En cela, l'auteur réussit le tour de force de réunir avec équilibre et bonheur autant le drôle que le tragique, le sida, années quatre-vingt oblige, venant s'immiscer dans la vie de ces amis. Mais cependant, sans tomber dans le pathos, le larmoyant à outrance.

Et autre tour de force : la multiplicité de dialogues ne m'a absolument pas dérangée pour une fois. Cela a eu pour résultat de m'immerger de suite parmi cette bande de potes et je dois dire qu'en cette période de convalescence post-opératoire, ils m'ont fait le plus grand bien (et il y a eu des moments où, moralement, j'en ai bien eu besoin).

Restent trois livres de la série à lire, je le les réserve pour les prochaines vacances. Ou week-end long. Ou éventuelle prolongation de mon arrêt mais ça, c'est une autre histoire !
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mardi 22 octobre 2019

Le note américaine

4 de couv' :
1921, Oklahoma. Dépossédés de leurs terres, les Indiens Osages ont été parqués dans une réserve aride. Mais sous leurs pieds coule un océan de pétrole. De quoi rameuter, en quelques mois, les vautours blancs assoiffés d'or noir. Bientôt les membres les plus riches de la tribu disparaissent, l'un après l'autre. Balle dans la tête, empoisonnement, incendie...
L'Etat fédéral n'a d'autre choix que d'ouvrir une enquête. À sa tête : le futur directeur du FBI, l'ambitieux John Edgar Hoover, bien décidé à faire de ce dossier brûlant son marchepied vers la gloire... Il lui faudra s'associer aux Indiens s'il veut réussir à élucider l'une des affaires criminelles les plus fascinantes de l'histoire américaine.


De nombreux livres ont déjà retracé les atrocités commises à l'encontre des Indiens d'Amérique. Celui-ci est loin d'être en trop, ni même d'être "un de plus".

En prenant comme sujet l'histoire des osages, l'auteur décortique, décompose, expose, détail après détail, la machinerie implacable mise en place par les Blancs pour s'approprier la fortune des Osages.

La première partie expose au global ce qui aurait dû être en faveur de ces Indiens, et ce qui, en surface uniquement semblait idéal (au point d'être critiqué par la presse de l'époque, déjà plus soucieuse de vendre que d'énoncer les faits).
Et à l'évocation des premiers meurtres de ce livre, on pense avoir à faire à une reconstitution d'une simple enquête policière.

Sauf que : la réalité est toute autre et lorsque l'affaire est finalement prise en main par le BOI (futur FBI), l'enquête gratte et efface tout ce vernis d'hypocrisie maintenu par une certaine omerta et dévoile impitoyablement les manigances lucratives de certains.

Et c'est par son travail de recherche dans les archives de l'époque et en allant au contact des descendants que l'auteur réalise, au delà de la seule enquête du BOI, l'ampleur de la machination.

Un grand récit, nous laissant en fermant ce livre, l'impression amère que la justice n'a pas été entièrement faite. Amertume renforcée par l'impression désagréable qu'on n'en est même pas étonné, hélas.
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dimanche 20 octobre 2019

Les assassins

4 de couv' :
New York, 2006. Quatre homicides sont commis en quinze jours, selon des modes opératoires très différents. Seul John Costello, documentaliste au New York City Herald, inépuisable sur les tueurs en série, voit un lien entre eux. Il a en effet découvert que chacun des meurtres a été perpétré à une date anniversaire, chaque fois celle d'un célèbre crime exécuté par un serial killer, d'après une procédure rigoureusement identique. Epaulé par Ray Irving, inspecteur au NYPD, et Karen Langley, journaliste au City Herald, John va se livrer à la traque de cet assassin très particulier.
R.J. Ellory explore son exploration du mal américain, interrogeant cettefois notre fascination pour les monstres.


À part pour le dernier paragraphe, j'ai rarement vu un quatrième de couverture plus faux. Si le roman s'ouvre en effet sur le personnage de John Costello, le véritable personnage central du roman est Ray Irving et c'est lui qui mène l'enquête de bout en bout.
John Costello n'est qu'un personnage secondaire (ou tout au long du roman, on se demande s'il est ou non le meurtrier), qui finit par rejoindre et épauler l'inspecteur dans son enquête. Qui plus est, il n'est pas documentaliste, mais travaille comme enquêteur au New York City Herald pour la journaliste Karen Langley.

Ceci mis à part, il s'agit ici d'un très bon polar, comme toujours avec Ellory. Très bien construit, bon rythme, toujours aussi bien écrit, avec une fin un peu trop rapide à mon goût, mais difficile d'en décrocher !

Je n'aurais que deux bémols :
1) le personnage de Karen Langley, peu sympathique (franchement tête à claque) et simple prétexte pour introduire John Costello auprès de Ray Irving, à croire que l'auteur s'est imposé un personnage féminin (les autres étant les victimes de meurtriers ou leurs mères, autant dire que leur "rôle" est assez limité dans l'histoire). Et qu'il en a profité pour régler ses comptes avec quelqu'un qu'il connaît ?
2) le sujet de l'histoire est donc un meurtrier qui copie les meurtres de meurtriers en série célèbres au Etats-Unis. Au bout d'un moment, je dois avouer que ces succession, énumération et description de meurtres rendent perplexe et lassaient la lectrice que je suis. Preuve de ma bonne santé mentale, c'est plutôt rassurant !

Bref, à part ces deux détails qui n'ont cependant pas plombé ma lecture du roman, un excellent polar !
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samedi 19 octobre 2019

Randonnée mortelle

4 de couv' :
Après un séjour de six mois à Londres, Agatha retrouve enfin ses chères Cotswolds - et le non moins cher James Lacey. Même si le retour au bercail de son entreprenante voisine ne donne pas l'impression d'enthousiasmer le célibataire le plus convoité de Carsely.
Heureusement, Agatha est très vite happée par son sport favori : la résolution d'affaires criminelles. Comme le meurtre d'une certaine Jessica, qui militait pour le droit de passage de son club de randonneurs dans les propriétés des privées des environs.
Les pistes ne manquent pas : plusieurs membres du club et quelques propriétaires terriens avaient peut-être de bonnes raisons de souhaiter sa disparition. Mais la piste d'un tueur se perd aussi facilement que la tête ou la vie !


Bon, en dehors du fait que je me suis trompée de tome et ai lu celui-ci (quatrième de la série) avant le troisième, je dois bien reconnaître que j'ai été moins emballée par cette lecture.

Il est évident que le côté polar est assez moyen (je trouve la version télévisée bien meilleure), mais j'avais besoin d'une lecture assez légère et de me retrouver dans un cocon, soit : retrouver une galerie de personnages hauts en couleur, la campagne anglaise, une certaine atmosphère qu'on ne retrouve guère que dans ce genre de livre ou série télévisée (que celui ou celle qui n'a jamais aimé lire un Agatha Christie ou regardé de séries telles que "Barnaby" ou équivalents me jette le premier pavé littéraire !).

Ce fut donc finalement une lecture de convalescence assez agréable (mais peut être une très bonne lecture de plage, transports en commun, etc.). Ça détend, ça change les idées, et c'est tout ce que je demandais à ce moment-là.
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vendredi 18 octobre 2019

L'adjointe infernale

4 de couv' :
Constance Kopp, première femme adjointe au shérif du New Jersey, a capturé nombre de criminels, obtenu justice pour des victimes de préjudices et gagné une notoriété nationale. Par une nuit d'orage, cependant, tout risque de basculer.
Chargée de conduire une certaine Anna Kayser à l'hôpital psychiatrique, Constance remarque plusieurs faits troublants dans son dossier, et commence à douter du bien-fondé de l'internement de cette mère de famille trop tranquille.
Comme toujours, Constance ne compte suivre que son instinct de justicière. Mais 1916 est une année charnière d'élections et le moindre de ses faits et gestes peut compromettre sa position,déjà très controversée...
Avec autant d'humour que de talent, Amy Stewart continue de dérouler la passionnante histoire, basée sur des faits réels, de l'adjointe au shérif Constance Kopp.


De nouveau, ni réelle enquête policière ni western dans ce volume. Tout au plus une enquête concernant Anna Kayser, avec un dénouement assez prévisible.

L'autrice s'est définitivement tournée vers la biographie (très) romancée de Constance Kopp, ce qui me convient tout à fait car j'adore les reconstitutions historiques et ce tome poursuit le thème de la condition féminine aux Etats-Unis au début du XXe siècle, tout en évoquant le système des élections à l'époque, sujet sur lequel j'aurais cependant aimé avoir un petit peu plus de précisions pour mieux le comprendre.

Donc un excellent quatrième tome, le cinquième vient de paraître aux Etats-Unis, vivement sa traduction !
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jeudi 17 octobre 2019

Le justicière et les filles perdues

4 de couv' :
New Jersey, 1916. Des jeunes femmes sont incarcérées à la prison de Hackensack sous les chefs d'inculpation les plus discutables : "insoumission", "sédition", ou encore "dépravation morale". La place d'Edna Heustis, une patriote partie de chez elle pour travailler dans une usine de munitions, est-elle vraiment derrière les barreaux ? Et Minnie Davis mérite-t-elle d'être expédiée dans un camp de redressement fédéral parce qu'elle a fugué ? Oui, selon les lois - et la morale - de l'époque. Pour défendre ces femmes, Constance Kopp, adjointe au shérif, use de son autorité, et parfois même l'outrepasse. Mais c'est sa propre  soeur Fleurette, par qui le scandale va arriver, qui testera la force de ses convictions quant à la manière dont une femme doit, ou ne doit pas, se comporter...


Cette fois-ci, ni intrigue policière, ni western.

Juste un roman (toujours aussi drôle, agréable à lire et instructif) sur la condition féminine aux Etats-Unis du début du XXe siècle.

Dit ainsi, cela pourrait paraître rébarbatif, non pas pour le sujet mais plutôt par rapport aux autres livres de la série, et ce qu'on aurait pu en attendre de celui-ci, mais nullement. L'auteure s'est visiblement plongée avec bonheur dans la reconstitution historique de la condition des femmes à cette époque au point d'en faire le point central de ce roman.

Certains penseront que les prétextes légaux retenus pour arrêter une jeune femme peuvent prêter à sourire, que nenni : si on se met à la place des femmes de l'époque, c'est franchement effrayant et on ne peut qu'admirer et respecter le chemin parcouru par les militantes féministes. Et ne doutez pas que la France n'était guère en reste. Si les lois d'un pays à l'autre étaient différentes, l'esprit était le même.

Nous revenons de loin, mesdames !

mercredi 16 octobre 2019

Mes vies de chats

4 de couv' :
"Je me suis approché, par curiosité. Ce chaton paraissait misérable. Je me suis assis sur le muret pour le câliner. Trop tard : il avait déjà filé.
Sans monter la moindre hésitation, il avait escaladé tant bien que mal les marches du seuil de notre maison, bien plus hautes que lui, franchi la porte d'entrée que j'avais laissée ouverte et attaqué la montée de l'escalier qui mène aux chambres. Tout jeunot et pataud qu'il était, il avait fait fissa.
Je l'ai suivi et c'est alors que j'ai compris : assis tout en haut des marches, la tête légèrement penchée, il m'attendait avec l'air assuré de celui qui accueille un visiteur en lui disant "bienvenue chez moi"."

Ce récit est une déclaration d'amour aux chats. À tous les chats. On y croise des matous chefs de quartier, des chattes vertueuses, des chatons aventureux, des amoureux, des vagabonds, des conquérants, des mutins, des séducteurs : les vies de chats d'un écrivain.


Je confirme que ce livre est une déclaration d'amour aux chats et je dois bien avouer que je m'y suis largement retrouvée ! Enfin un auteur qui parle des chats (ses chats) sans tomber dans ce désagréable et un peu trop courant défaut qu'est l'anthropomorphisme. Les chats, tels qu'ils sont et voilà pour quoi nous les aimons.

L'auteur retrace la vie de la plupart des chats qui ont parcouru sa vie depuis l'enfance et c'est toujours drôle, émouvant, tendre. Il aime les chats et respecte leurs individualités et ils le lui rendent bien (parce que oui, un chat, ça se mérite !).

Il est parfois un peu extrême dans ses opinions, en particulier lorsqu'il parle du pape Grégoire IX, le couvrant des pires injures ordurières et le vouant aux pires tortures au fin fond de l'enfer, ce qui... ce qui... ce qui est tout à fait moi ça, en fait. Et franchement mérité en ce qui concerne ce pape.

Oui, bon, pas si extrémiste finalement. Ahem.

Il y a toujours une observation, une anecdote qui tombe juste pour la lectrice que je suis et je me suis beaucoup retrouvée dans son impression de déchirement subi lorsqu'il évoque le décès de sa chère Chicote, tellement semblable à celui de mon adorable Calynn...

Mais il ne se contente pas de rassembler ses souvenirs dans ce livre, qu'il entrecoupe de tas de petites anecdotes instructives, drôles et insolites en rapport direct avec les chats. Et si vous voulez connaître le rapport entre le chat et le bruit de votre frigo, ouvrez ce livre !

En résumé, tout amoureux des chats ne peut que s'y reconnaître et apprécier ce livre.
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mardi 15 octobre 2019

Poirot joue le jeu

4 de couv' :
L'inspecteur commençait à juger Mrs. Oliver fort injustement et son impression était fortifiée par une vague odeur de cognac. A leur retour dans la maison, Hercule Poirot avait tenu à faire absorber ce remède à sa vieille amie. Elle devina ce que pensait Bland et déclara aussitôt :
"Je ne suis pas folle et je ne suis pas ivre, mais probablement cet individu qui affirme que je bois comme un trou vous a convaincu.
- Quel individu ? demanda le policier qui passait du jardinier en second à ce personnage anonyme et n'y comprenait plus rien.
- Il a des taches de rousseur et l'accent du Yorkshire, répondit Mrs. Oliver. Mais, je le répète, je ne suis ni ivre ni folle. Je suis bouleversée. Absolument bouleversée", conclut-elle avec force.


A force de regarder l'été dernier différents épisodes de la série "Hercule Poirot" avec l'excellent David Suchet, j'ai fini par ramener de chez ma maman tous les polars que je lisais quand j'étais ado.

Cette enquête d'Hercule Poirot n'est sans doute pas la meilleure, pas pour l'intrigue, mais pour la narration quasi inexistante puisque ce livre est truffé quasiment exclusivement de dialogues.

Cependant j'ai retrouvé avec plaisir cette ambiance particulière des romans d'Agatha Christie, sa touche particulière d'humour subtil, sa galerie de personnages, bref tout ce qui a enchanté mon adolescence dans cette découverte des premiers polars qui ont atterri entre mes mains à l'époque.

Rien que pour le plaisir.
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lundi 14 octobre 2019

L'amie prodigieuse tome IV - l'enfant perdue

4 de couv' :
"Comme toujours, Lila s'attribuait le droit de me planter une aiguille dans le coeur, non pour qu'il s'arrête mais pour qu'il batte plus fort."
Elena, auteure reconnue, vit au gré de ses escapades avec son amant entre Milan, Florence et Naples. Parce qu'elle s'est éloignée du quartier populaire où elle a grandi, Elena redoute les retrouvailles avec son amie d'enfance. Mais depuis quelques temps, Lila insiste pour la voir et lui parler...
La saga se conclut en apothéose après avoir embrassé soixante ans d'histoire des deux femmes et de l'Italie, des années 1950 à nos jours.


Dernier opus de la série, qui prolonge l'histoire de la vie de ces deux femmes et de leurs amis d'enfance, leurs amours, leurs emm... Excusez-moi, je m'égare un peu. Bien que ce soit tout à fait cela.

Rien de nouveau en réalité, la narratrice continue de se remémorer les fais marquants de leur vie et de l'histoire de l'Italie. On prend toujours autant plaisir à se laisser porter par l'écriture et bien qu'on se dise, "allez, après ce chapitre je m'arrête là", force est de constater qu'on entame le suivant (presque) malgré soi.

Donc un quatrième tome qui ne déçoit pas par rapport aux trois précédents, l'ensemble reste au même niveau ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre de séries.

Je me suit cependant fait la remarque que la dernière partie commence, comme chaque tome, sur un résumé des évènements à venir qui seront ensuite détaillés dans les chapitres suivants. Une volonté avortée de l'autrice de faire un cinquième tome ? Ou tout simplement, au vu des évènements précédents, quelle importance pour eux tous, et surtout pour Lila, de relater le reste de leur vie plus en détail...
Je ne sais, mais cette impression de cinquième tome m'est un peu restée.

En bref, pas de déception sur cette quatrième et dernière partie !


PS anecdotique : lu pendant mon séjour à la clinique, je dois avouer que l'un des passages vers la fin a un peu ralenti ma lecture. Fallait-il vraiment que l'une des protagonistes se retrouve hospitalisée et opérée de la même chose que moi ?
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lundi 7 octobre 2019

Excusez-moi, je suis attendue ailleurs...

Alors certes, je m'appelle Sabine et pas Martine (cela dit, ça rime), mais le résultat est le même.
Rien de grave, une petite hospitalisation en fin d'après-midi, opération demain matin, retour bercail vendredi, puis convalescence jusqu'à environ mi-novembre.

Pas sûr que je revienne sur ce blog de suite, mais ce qui est certain c'est que je vais avoir du temps pour lire !

A bientôt !
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dimanche 6 octobre 2019

Le Prince de Cochinchine

4 de couv' :
1787. Nicolas Le Floch, en Bretagne pour la naissance de son petit-fils, fait l'objet d'un attentat. C'est le début d'une nouvelle enquête au cours de laquelle il va retrouver son ami de jeunesse Pigneau de Behaine, évêque d'Adran, venu négocier un traité entre le roi de Cochinchine et la France.
Dans un pays épuisé par le déficit grandissant et la faiblesse de Louis XVI, des ennemis extérieurs soutenus par des complots intérieurs vont se mettre en travers des intérêts du royaume. Le commissaire aux affaires extraordinaires va se jeter dans une quête périlleuse qui le conduira à la Bastille.
Il devra aussi affronter la Triade, secte orientale liée aux adversaires du roi de Cochinchine et du jeune prince Canh, héritier du royaume d'Annam. Le héros des Lumières sera aidé par un étrange érudit jésuite, éclairé par Restif de la Bretonne et croisera Olympe de Gouges.
Ainsi, une nouvelle fois Nicolas Le Floch se trouve au centre d'une intrigue haletante qui mélange les affaires d'État et un cas criminel.


Je dois bien reconnaître que je suis moins enthousiaste sur ce volume que sur les précédents, sans doute ai-je évolué dans mes lectures. Trop de dialogues, ce qui est dommage, une intrigue dans laquelle j'ai eu un peu de mal à entrer. Ce n'est pas forcément dû à l'histoire elle-même, mais aux soucis que j'ai en tête en ce moment, qui, s'ils ne sont pas grave, m'ont un peu perturbée ces derniers jours. Et surtout, difficile de passer de l'excellent C.J. Sansom à tout autre roman du même genre.

Mais une reconstitution historique toujours des mieux réussie. Se mettre dans le contexte de l'époque, où malgré soi on ne peut s'empêcher de comparer à aujourd'hui, était des plus intéressants pour mieux comprendre ce qui en a suivi.

Pas le meilleur de la série selon moi, mais toujours aussi intéressant pour l'aspect historique.
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dimanche 29 septembre 2019

Orléans

4 de couv' :
"Et je me promis qu'un jour, quand je saurais écrire la vérité dans sa simplicité nue, je la dirais dans un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation."

Un chef d'oeuvre, vraiment. Les frileux du Goncourt ont dénaturé la sélection de cette année en le retirant de la liste.
Tant pis pour eux.

Contrairement à ce qui a été dit, il ne s'agit pas d'une énième diatribe contre ses parents, même si la première partie relate abondamment ce qu'il a subit.

Contrairement à ce que j'ai entendu ça et là, je trouve que la deuxième partie vaut autant que la première, les deux se complétant et se répondant parfaitement.

C'est avant tout un superbe hommage à la littérature, qu'on la lise ou l'écrive (et dans son cas, les deux à la fois), ce qu'elle peut nous apporter au quotidien, soutien, consolation, lumière, connaissance, simple plaisir de lecture. Une élévation de soi, de l'âme, de sa conscience.
Un enrichissement certain.

En tant que lecteur/lectrice, on ne peut que se retrouver dans ce qui y est dit.
C'est un lecteur qui parle à d'autre lecteurs de sa passion de la littérature, qui rend hommage non seulement à la littérature, mais aussi aux auteurs, à ses auteurs préférés, et indirectement, à nos auteurs préférés, qui ne sont pas forcément les siens, mais qu'importe.
Son amour de la littérature fait écho au nôtre.

Une belle écriture, un humour subtil, sous forme d'auto-dérision, un certain regard (attendri ?) de l'homme mûr de maintenant sur l'enfant et l'adolescent d'alors (et là aussi, on ne peut que se reconnaître dans ces portraits de l'enfance et de l'adolescence).

Cet hommage est une marque de reconnaissance, un remerciement pour tout ce que ces auteurs lui ont apporté.

Chapeau bas, vraiment.
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samedi 28 septembre 2019

Fallen Angel

4 de couv' :
Qui a tué Lucie Fersen, star incontesté de la musique contemporaine, qui avait le génie et la beauté d'un ange ?
Le soir du réveillon, Sybille, jeune journaliste, assiste au concert du prestigieux Fersen Orchestra et à l'effondrement de sa chef d'orchestre face au public. L'ex-enfant prodige, adulée et comparée à Mozart, est à 36 ans au faîte de la gloire et de la maturité. Tout le contraire de Sybille et de sa bande d'amis qui vont avoir 30 ans et peinent à s'émanciper. Mais ne serait-ce pas un atout pour découvrir la faille du personnage génial, paradoxal et déchirant qu'était Lucie ?


Si on retrouve ici avec bonheur l'agréable écriture de Stéphanie Janicot, ainsi que ce thème cher à ses romans qu'est la famille, force est de constater que j'ai été assez déçue par ce roman.

Je n'ai guère trouvé crédible la facilité avec laquelle Sybille, la journaliste, a pu avoir accès aux interrogatoire des suspects, guère crédible non plus le fait que la police française fasse venir des Etats-Unis les proches de la victime (j'aurais plutôt imaginé une coopération entre polices française et américaine, totalement inexistante ici), et que sur une affaire d'une telle ampleur médiatique, bien qu'elle travaille sur son article, elle mette autant de temps à le produire. Sans compter le personnage de Lucie, ex-enfant démesurément prodige.
Je n'ai pas non plus accroché au trio d'amis, pas assez consistant.
Et (je sais, je suis lourde avec ça) un chouïa trop de dialogues.

Sur l'intrigue en elle-même, c'est plutôt bien trouvé. Mais aurait pu faire mieux je trouve, dans le genre, j'avais bien plus aimé "L'oeil du cyclone".
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vendredi 27 septembre 2019

Lamentation

4 de couv':
Angleterre, 1546. Rien ne va plus au royaume des Tudors : alors qu'il s'apprête à pousser son dernier soupir, Henri VIII tente un ultime rapprochement avec le catholicisme. La chasse aux hérétiques protestants est de nouveau ouverte. Matthew Shardlake, le célèbre avocat, est alors contacté par Catherine Parr, sixième épouse du souverain, terrifiée : fervente protestante, elle vient de se faire dérober son journal intime, la menaçant d'une mort certaine. Et toute la dynastie des Tudors risquerait de tomber dans sa chute.
Pour Shardlake, le défi est de taille. Entre sombres machinations, passions dévastatrices et tensions religieuses, il est prêt à tout pour sauver sa fidèle protectrice...


Ce fut avec un réel plaisir que j'ai retrouvé cette série de polars dont j'avais déjà parlé ici. Et comme cela fait depuis 2011 que je n'avais rien lu de cet auteur, ce n'est qu'à la centième page du roman que je me suis demandé "au fait, je l'ai vraiment lu, le cinquième tome ?" Je n'en ai retrouvé trace nulle part... Je dirais que non...

Cela étant, j'ai particulièrement apprécié la qualité d'écriture, la galerie de personnages (qu'ils aient réellement existé ou non), les détails historiques, la très pédagogique et pas du tout rasante reconstitution du contexte historique, et une excellente maîtrise de l'intrigue. Beaucoup de narration, des dialogues en quantité bien dosée.

Bref, 914 excellentes pages de polar (plus la trentaine de précisions historiques).

Un vrai ravissement que cette lecture !
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mercredi 25 septembre 2019

Les Chronolithes

4 de couv' :
La vie de Scott Warden bascule le jour où il est témoin de l'apparition du premier Chronolithe à Chumphon, en Thaïlande. Ce monument hors du commun célèbre la victoire du seigneur de guerre Kuin. Mais cette victoire n'aura lieu que dans vingt ans et trois mois.Qui peut bien être ce Kuin dont on ignore tout ? Et comment ce monument a-t-il pu venir quasi instantanément du futur ? Autant de questions auxquelles vont tenter de répondre Scott et son ancienne professeure de physique, Sulamith Chopra, pendant qu'autour d'eux le monde semble s'écrouler, dans l'attente de l'évènement de Kuin.


Je retrouve ici un peu de ce qui est décrit dans la trilogie "Spin", du même auteur : face à un évènement exceptionnel, comment va réagir l'humanité ?

Cette fois, l'évènement n'est rien de moins que connaître ce qui va se passer dans le futur, qui plus est un futur relativement proche. Sans trop en dévoiler ici, ce serait dommage, on en voit les conséquences sur les gouvernements, mais surtout les individus, leurs croyances, leurs ambitions...
Et dans la vie, la société, quelle est la part de volonté et de destin (soi-disant) tout tracé ?

Un excellent roman de science-fiction, avec comme toujours avec Robert Charles Wilson, un fin ouverte, pour que chacun laisse libre cours à sa propre compréhension.
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lundi 23 septembre 2019

Patte de velours, oeil de lynx

4 de couv' :
Sara et Björn ont quitté la vie citadine pour s'installer à la campagne dans la maison qu'ils viennent de rénover. A la clé, un grand jardin à défricher, paradis d'espace et de liberté pour eux comme pour leur chatte, Michka.
Le couple d'en face, uniques voisins, leur réserve un accueil plus que cordial, thermos de café et brioches maison en guise de cadeaux de bienvenue. Ils n'ont qu'un seul défaut, leur propre chat, Alexander, un animal belliqueux qui défend son territoire toutes griffes dehors.
Tel chat, tels maîtres ? Les cicatrices du passé et la fragilité des êtres révèlent parfois de biens sombres desseins. Au fond du jardin ou derrière les rideaux tirés, une guerre des nerfs s'engage.
Un conseil : ne sortez jamais sans votre sécateur.


Petit livre offert par mon homme pour mon anniversaire "parce qu'il y avait un chat sur la couverture" (non mais vous avez vu la gueule du félin en question ?). Ce fut une lecture sympathique entre deux romans.

Bon, pour ce qui est des histoires entre voisins, surtout des voisins inquiétants voire carrément flippants, rien ne surpasse pour moi l'excellent "Les Catilinaires" d'Amélie Nothomb.

Je regrette que l'histoire fut aussi courte (à peine plus de 100 pages), elle aurait pu être plus et mieux étoffée, mais je pense que l'envie de l'auteure était de s'amuser avec l'idée "on sait ce qu'on quitte, pas ce qu'on va trouver en arrivant".
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samedi 21 septembre 2019

La vie secrète des écrivains

4 de couv' :
En 1999, après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu'il arrête d'écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.
Automne 2018. Fawles n'a plus donné une seule interview depuis vingt ans. Alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste suisse, débarque sur l'île, bien décidée à percer son secret.
Le même jour, un corps de femme est découvert sur une plage et l'île est bouclée par les autorités. Commence alors entre Mathilde et Nathan un dangereux face à face, où se heurtent vérités occultées et mensonges assumés, où se frôlent l'amour et la peur...


Je ne suis guère enthousiaste sur ce roman. Trop de dialogues, qui est le reproche habituel que je fais sur les romans de Guillaume Musso et Marc Lévy,. Et si beaucoup (trop) de dialogues peut être acceptable pour certains types de romans, je trouve sincèrement que cela ne correspond vraiment pas aux romans policiers, qui pour être crédibles ont besoin de davantage de narration, qui permet de mettre patiemment chaque pièce du puzzle en place, d'amener subtilement et logiquement chaque rebondissement et de progresser intelligemment jusqu'au dénouement.

Si l'histoire de départ (intrigues diverses et dénouement compris) était au départ une bonne idée, je trouve qu'elle aurait gagné en densité avec bien plus de narration, un roman plus long (et tant pis si on avait dû attendre un ou deux ans de plus la sortie de ce livre), bien plus de psychologie des personnages, et de détails sur leur passé qui aurait amené par petites touches les différents rebondissements et vers le dénouement. Qui, ici, étaient trop. Trop de rebondissements, trop mal amenés, trop gros surtout. Et sur la toute dernière révélation du roman : plagiat de la fin d'un film (dont j'ai oublié le titre) ? Cela m'a désagréablement troublée sur la fin.

C'est la narration qui, pour moi, fait toute l'ossature d'un bon polar.

Donc même si j'ai apprécié l'originalité de l'histoire et que je reconnais que l'intrigue imaginée par l'auteur étaient bien trouvées, je regrette que ce dernier n'ait pas pris plus de temps pour étoffer son roman. Faut-il vraiment qu'il sorte un livre absolument tous les ans ?
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