dimanche 17 novembre 2019

Underground railroad

4 de couv' :
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu'elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s'enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.
De la Caroline du Sud à l'Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d'esclaves qui l'oblige à fuir, sans cesse, le "misérable coeur palpitant" des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
L'une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l'"Underground Railroad", le célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, ls fondements et les mécanismes du racisme.



Avertissement à ceux qui croient tout ce qui est écrit dans les livres au mot près : contrairement à ce qui est décrit dans le livre le fameux "underground railroad", ou chemin de fer souterrain, n'était pas réellement un chemin de fer évoluant sous terre mais plutôt une licence poétique de l'auteur, qui a eu cette bonne idée pour recréer dans son roman ce qui a été le vrai réseau clandestin.
Et si vous voulez en savoir plus sur ce chemin de fer clandestin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemin_de_fer_clandestin

Ce livre est tout simplement brillant, magnifique, et rend un superbe hommage à toute la population noire des Etats-Unis, de leur capture en Afrique à leur vie d'esclaves ou d'affranchis.

Excepté pour la licence poétique évoquée plus haut, l'histoire de Cora permet à l'auteur d'aller au plus près de ce que pouvait être la vie d'un(e) esclave. Mais il n'a pas oublié le contexte de la vie aux Etats-Unis à cette époque, ce que cela pouvait signifier pour les blancs également, qui étaient eux-mêmes embourbés dans leur propre système, leurs peurs, leur foi.

Dès le départ, le ton est donné : la vie d'un esclave, si on peut appeler cela une vie, nous suffisamment bien dépeinte dès le début du roman pour que, tout comme Cora, on ait envie qu'elle s'enfuit (à ceci près que nous, on peut refermer le livre à tout moment pour faire une pause), bien que les conséquences, lorsqu'un esclave en fuite soit rattrapé, soient particulièrement atroces. Mais quand on n'a plus rien à perdre qu'une vie abominable...

Tout le parcours de Cora permet à l'auteur de faire une superbe et glaciale reconstitution historique des Etats-Unis de cette époque. Rien que pour cela, il faut le lire.

Un vrai grand beau roman.
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