samedi 30 décembre 2023

Goldman

4 de couv' :
Jean-Jacques Goldman n'est pas seulement un grand nom de la chanson. Il est aussi un enfant d'émigrés juifs devenu la personnalité préférée des Français, un artiste engagé après la mort des utopies, un artisan au coeur des industries culturelles, un homme en rupture avec les codes virils. Le succès n'a affecté ni sa droiture ni son humilité.
Pour exister, Goldman a dû composer avec les règles de son temps, mais il a fini par composer lui-même l'air du temps, les chansons que les filles écoutaient dans leur chambre, les tubes sur lesquels tous les jeunes dansaient, les hymnes des générations qui se pressaient à ses concerts.
Et puis, au sommet de la gloire, l'hyperstar a choisi de se retirer. Dans la folie des réseaux sociaux, son invisibilité le rend étrangement visible. À force d'absence, et parce qu'il n'a jamais été aussi présent, Goldman est devenu un mythe.
Ce livre retrace le parcours d'un artiste exceptionnel, tout en racontant nos années Goldman.


Difficile d'écrire une biographie sur quelqu'un si discret sur sa vie privée. L'un des intérêts de cette biographie est entre autres l'approche qui en est faite : l'auteur est historien, il l'a donc centrée sur le contexte historique et sociologique des années 1970  à 1990.
Il part aussi du contexte familial de la famille Goldman : l'origine des parents, son frère Pierre dont je n'ai entendu parler qu'assez récemment et un (léger) parallèle fait entre eux.

Il est intéressant de voir que l'auteur évoque aussi la judéité de Jean-Jacques Goldman (et la sienne par la même occasion) bien que sa famille et lui-même étaient non pratiquants, mais imprégnés de cette culture. Même si en tant que lectrice et fan, ce point n'est guère essentiel pour moi, et je ne suis pas sûre que cela apporte un éclairage vraiment indispensable à la biographie.
Sur ce point, l'auteur ne m'a guère convaincue, j'ai eu l'impression à chaque fois qu'il parlait davantage pour lui que pour Goldman.

Goldman est vu sous des aspects que je n'avais pas envisagés, n'ayant de lui que la vision que j'en avais à l'époque : mon chanteur préféré, celui qui par ses chansons me faisait me sentir moins seule, et formidablement comprise. Me disant ainsi au cours de la lecture que je n'étais finalement pas aussi fan que je le croyais. Enfin si, de ses chansons et de ce qu'il représentait pour moi à l'époque, mais sa discrétion sur sa vie privée, le peu qu'il en disait ne m'a pas fait chercher davantage.
Il faut dire qu'à l'époque, pas de réseaux sociaux, on devait se contenter de ses (rares) apparitions télé et des articles de presse (enfin, surtout les magazines pour ados que je lisais alors).

Je ne suis pas d'accord sur le portrait que l'auteur fait de ses fans : pas que des filles, des garçons aussi. Pas des gosses de petite bourgeoisie, d'enseignants : à mon collège on était tous fans, tous enfants d'ouvriers. Pas de honte d'avouer qu'on était fans non plus...

Cet ouvrage est je pense assez complet sur cette époque et sur le personnage, l'auteur ne se focalisant pas que sur la vedette, mais donnant une vision plus large de l'époque et comment il s'incluait dedans.
Cela peut paraître rebutant, surtout en début de livre tant on a l'impression qu'il disgresse. Heureusement il rappelle qu'il est historien (oui, c'était mis en quatrième de couverture, que je n'ai pas relue avant d'entamer le livre) ce qui m'a permis de mieux appréhender son angle de vue.

Une biographie intéressante par la façon dont le sujet est abordé. "Bonne idée".
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mercredi 27 décembre 2023

Étranges rivages

4 de couv' :
De retour sur les terres de son enfance, le commissaire Erlendur est hanté par le passé : la disparition de son frère, et d'autres affaires restées sans réponse. Il se plonge dans l'histoire de cette jeune mariée perdue sur un chemin de montagne soixante ans plus tôt. Pourquoi n'a-t-elle pas croisé le groupe de soldats anglais égaré ? Sous la glace des fjords d'Islande, le passé ne meurt jamais.

Cela fait longtemps que je n'avais lu un aussi bon polar !

On retrouve avec plaisir ce cher Erlendur, les deux tomes précédents étant centrés sur les enquêtes menées par ses collègues (ici et ici), pendant qu'Erlendur suivait celle-ci (et oui, donc, enfin on sait ce qu'il faisait pendant que ses collègues se démenaient à Rykjavik !).

Bref, ce tome, avec "La femme en vert", restera l'un de mes préférés. Désolée de ne pas en dire plus, mais ce serait en dire trop.

C'est aussi la dernière enquête d'Erlendur, que l'on quitte avec... élégance.

Superbe !
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mardi 26 décembre 2023

Sibérie, ma chérie

Pas de 4 de couv' !


C'est un peu par hasard que j'ai acheté ce livre. J'en cherchais un autre du même auteur sur un site de bouquinerie en ligne et je suis tombée sur 2-3- autres disponible au même moment. L'occasion fait le larron dit-on.

Ayant lu beaucoup des Sylvain Tesson sur ses voyages en Russie, c'est d'abord la curiosité qui m'a attirée, plus que la couverture, il faut bien dire.

A la réception, j''ai eu la surprise de constater qu'il se présente sous la même format que des carnets type "Moleskine" qui sont, sauf erreur de ma part, ceux utilisés par l'auteur pour ses notes ou journal de voyage.
Je l'ai lu cette semaine : le beau cadeau de Noël que je me suis fait là !

Ils s'y sont mis à quatre pour ce volume : Sylvain Tesson pour les textes, Thomas Goisque pour les photos et Bertrand de Miollis et Olivier Desvaux pour les peintures.

Les textes viennent essentiellement de différents ouvrages de Sylvain Tesson dont "Dans les forêts de Sibérie", "L'axe du loup", "Vérification de la porte opposée", "Eloge de l'énergie vagabonde", "Une vie à coucher dehors", quelques articles de journaux ou magazines... Et quelques inédits aussi.

Les photos et peintures sont magnifiques et on ne sait vite plus lesquels met en valeur les autres : les illustrations ou les textes ?
La bonne idée de ce livre est de reprendre en fin de volume chaque photo ou volume sous forme de vignette en y ajoutant une citation supplémentaire, et surtout le lieu ou les personnes représentées, et l'ouvrage ou article dont le texte est issu.

Ce livre est en tout cas pour les amateurs des textes de Sylvain Tesson, un formidable complément des ouvrages cités, un vrai petit bijou pour tous ceux qui ont déjà lu ses ouvrages.
Et pour les autres, une très belle mise en bouche qui ne peut que donner envie de les lire.

A renouveler.
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lundi 25 décembre 2023

Le chat qui voulait sauver les livres

2 de couv' :
Rintarô Natsuki, lycéen flegmatique, est sur le point de fermer la librairie héritée de son grand-père quand il reçoit une visite inattendue.Au milieu des livres, il trouve un gros chat brun tigré, un chat qui parle ! Et ce félin exprime une requête plutôt inhabituelle : il demande - ou plutôt exige - l'aide de l'adolescent pour aller sauver des livres. Le monde serait en effet peuplé de livres solitaires, non lus et mal aimés que le chat et Rintarô se doivent de libérer de leurs propriétaires négligents. Le duo atypique se lance alors dans une quête périlleuse au coeur de labyrinthes extraordinaires...

Petit livre sympathique et léger, qui ressemble à un conte et pour certains personnages ou situations, à un manga (du moins c'est ainsi que je l'ai parfois imaginé).

L'écriture n'est pas extraordinaire, mais un conte en cette fin d'année était plutôt le bienvenu, et bien agréable.
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samedi 16 décembre 2023

Cinquième avenue

4 de couv' :
Schiffer Diamond, actrice de séries TV, revient s'installer à New York, après vingt ans d'absence. Elle retrouve son appartement au mythique n°1 de la Cinquième Avenue, où se côtoient tout le gratin de la ville : une lady centenaire et une "bimbette" de 20 ans, un écrivain en mal de succès et une ambitieuse aux dents longues, un magnat de la finance et une chroniqueuse mondaine... Quand l'une des habitantes meurt brutalement, les instincts les plus vils s'éveillent : qui sera digne d'occuper le plus bel appartement de l'immeuble ? Entre conspirations et perfidies, tous les coups sont permis au pays des people...

J'ai acheté ce live lors de la foire aux livres des médiathèques de Brest. Lisant le résumé, je me suis dit qu'une lecture un peu légère serait sympa, mais c'est sans avoir lu en fin de quatrième de couverture la mini-biographie de l'autrice, qui est aussi à l'origine de "Sex and the city", dont je n'ai jamais réussi à aller plus loin que la moitié du premier épisode. Oui, à la base je suis une femme, mais je suis loin de raffoler des trucs dits "de gonzesse" (et non, je  n'aime pas non plus "Desesperate Housewife", je préfère "Justified", "Reacher", "Sons of Anarchy" - encore que j'ai fait une (grosse) pause sur celui-là - et autres polars du même genre. Ce qui ne m'empêche pas d'aimer "Ghost Whisperer" ou "Dead Drop Diva". Là avec mon homme, on est à nouveau à fond sur "Lucifer" et "The good place". Allez comprendre...

Bref, tout ça pour dire que si j'avais mieux lu cette fichue mini-biographie de l'autrice, je ne l'aurais pas pris. Et j'aurais eu raison, sans compter que le résumé est trompeur : non seulement l'histoire ne tourne pas autour du rachat d'un appartement (ça, c'est fait au bout de la 100 et quelques pages, qui en compte 670...) mais Shiffer Diamond est un personnage très secondaire du roman, que l'on voit apparaître de temps en temps au fil des chapitres, mais c'est tout.

Sur le reste : l'autrice réussit l'exploit de rendre ses personnages aussi caricaturaux qu'insipides voire antipathiques. Je ne sais pas ce qui est le pire. En voici quelques échantillons :
La gosse de riche bimbo qui veut maintenir voire ré-hausser le train de vie auquel elle a toujours été habituée sans penser un seul instant à travailler tellement elle croit qu'il lui est dû ;
La quadragénaire égocentrique qui certes a une belle carrière professionnelle mais reste insatisfaite de sa vie répandant son amertume sur son tout mou de mari (qui va enfin réussir le succès littéraire de sa vie, ce dont elle ne le félicitera même pas). Et qui pur réaliser ses rêves de grandeur, a forcé mari et enfant à emménager dans l'appartement le plus pourri - finances obligent - de cet immeuble de prestige ;
Le golden boy sans scrupules dont l'obsession est de gagner toujours plus, de l'afficher et de s'en vanter, quel que soit le prix à payer (surtout pour les autres) ;
Le quadragénaire en pleine crise de la quarantaine qui cherche à donner un sens à sa vie personnelle et qui évidemment se retrouve entre les pattes de la bimbo (je ne dévoile rien, c'est tellement évident dès le départ...).
Entre autres personnages.

Tout est démesuré dans ce roman : les ego et la fatuité de certains personnages, leur train de vie, les appartements - celui dont il est question a trois étages dont l'un est une salle de bal ? !!! -, les vêtement et bijoux...
Ils dépensent en milliers de dollars et entendez bien par là que la plus petite dépense se compte en dizaine de milliers, la plupart du temps c'est plutôt en centaine(s)...

En tant que lectrice, en quoi suis-je concernée par ces gens-là ? Même les personnages qui ne sont pas de leur monde - et dans ce roman, ils ne sont pas nombreux - sont à peine sympathiques voie pas du tout (tiens, ça leur fait un point commun avec le reste de la troupe).
Alors certes, lire des romans où les personnages principaux sont (très) aisés financièrement ne me dérange pas, voire cela fait un peu rêver, mais là, tout est trop, jusqu'à l'écoeurement. L'autrice voulait-elle faire une satire d'une certaine société ? Si oui, c'est plutôt raté à mon goût...

L'écriture ? Sans intérêt. Pas mauvaise, mais pas exceptionnelle non plus, avec des mini-descriptions qui alourdissent le récit sans lui apporter le moindre plus. L'autrice cite (certes pas tout le temps) différentes marques de luxe et se permet vers la fin de citer "Sex and the City".
Elle donne l'impression de côtoyer ce genre de personnes et si elle en fait partie, il est clair qu'elle a perdu tout contact avec le monde réel.

Je suis quand même allée au bout de ce livre car mine de rien, une fois qu'on l'a commencé (et acheté, surtout) on a envie de le finir, mais je me suis beaucoup ennuyée. Heureusement, il se lit vite.
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