Les résultats du prix BD CE 2012 sont arrivés, et je ne suis guère surprise du résultat pour les trois premiers, tellement il était évident qu'ils se démarquaient. Une petite déception pour Atar Gull, bien qu'il soit quand même quatrième, mais je trouve dans l'ensemble le classement assez logique (du moins pour ceux que j'ai lus).
Donc le voici, ce classement :
1 - Les ignorants (Etienne Davodeau - Futuropolis)
2 - Frenchman (Patrick Prugne - Daniel Maghen)
3 - Le montreur d'histoires (Raphael Beuchot / Zidrou) - Le Lombard)
4 - Atar Gull (Nury / Bruno - Dargaud)
5 - Sam & Twitch : Udaku (Brian Michael Bendis / Angel Medina - Delcourt)
6 - Tu mourras moins bête : la science c'est pas du cinéma (Marion Montaigne - Ankama)
7 - La faute aux chinois (Ducoudray / Ravard - Futuropolis)
8 - Le chanteur sans nom (Le Gouefflec / Balez - Glénat)
9 - Hamelin (Fabrice Houot - Glénat, grafice)
10 - En mer (Drew Weing - ça et là)
11 - Catalyse (Pierre-Henry Gomont - Manolosanctis)
12 - Dorian Gray (Enrique Corominas Jimenez - Daniel Maghen)
A l'année prochaine...
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
Affichage des articles dont le libellé est Prix BD CE 2012. Afficher tous les articles
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vendredi 20 juillet 2012
mercredi 6 juin 2012
Nos classements

Je précise que le classement va de 12 à 1, 12 étant la BD préférée !
Le classement de ma pomme :
12 - Frenchman
11 - Atar Gull
10 - Le montreur d'histoires
9 - La faute aux chinois
8 - Les ignorants
7 - Catalyse
6 - Le chanteur sans nom
5 - Dorian Gray
4 - Tu mourras moins bête
J'ai longuement hésité entre les trois premiers, j'ai modifié deux fois mon classement avant de le donner. Après avoir mis premier "Le montreur d'histoires" puis Atar Gull, je me suis finalement décidée pour "Frenchman" car j'avais vraiment aimé les couleurs et les graphismes et le fait que l'histoire se passe dans un lieu dans un contexte historique finalement peu connu (de moi en tout cas).
Atar Gull en deuxième car j'ai vraiment beaucoup aimé, mais je n'ai pas lu le roman et ne sais donc pas si l'adaptation BD est fidèle ou aurait correspondu à mon ressenti. C'est peut-être subjectif comme raison, mais quand on hésite, il faut bien en trouver une.
Et "Le montreur d'histoires" car après une nuit de sommeil, je me suis rendue compte que même si je l'ai beaucoup aimé, je ressentais une pointe de regret pour les deux autres. Conclusion : je l'ai lu en dernier, et étais donc influencée par le fait que cette lecture était toute fraîche.
Pour le reste, c'est assez fidèle à mon ressenti. "Tu mourras moins bête" bon dernier pour deux raisons : après réflexion, deux choses m'ont gênée dans la lecture : le format BD-issue-d'un-blog-que-ça-se-voit-trop-quand-même, et la désagréable impression que c'est fait pour un public en particulier, à un cercle un peu fermé. Les fans du blog, une tranche d'âge, que sais-je. Ou juste je vire vieille peau, ça n'est pas à exclure non plus.
Le classement de mon homme :
12 - Les ignorants
11 - Frenchman
10 - Le chanteur sans nom
9 - Atar Gull
8 - Catalyse
7 - La faute aux chinois
6 - Le montreur d'histoires
5 - Tu mourras moins bête
4 - Dorian Gray
Vous remarquerez que sur "Frenchman", on se rejoint presque, pareil pour les deux derniers, qu'il a inversé par rapport à moi car ce sont celles sur lesquelles il a le moins accroché et encore moins sur l'ambiance de "Dorian Gray". Ou plutôt n'importe quelle histoire avec ce type d'ambiance.
Pour les premiers : "Les ignorants" parce qu'il a beaucoup aimé la découverte du monde viticole et toutes les anecdotes qui y sont liées.
Ajoutez à cela que notre destination de vacances depuis 3 ans sont les châteaux de la Loire, ce qui implique dégustations des productions qui peuvent y être liée (à propos, si vous avez l'occasion de passer par le château de Brézé...). Rajoutez qu'une ancienne collègue à lui a "émigré" dans la région bordelaise pour y rejoindre son homme à elle dont la famille exploite un vignoble dont nous raffolons des produits, rouges comme blancs et le rosé est pas mal non plus (avis aux finistériens : ils passent deux fois par an à Milizac pour sa foire aux vins). Mais je digresse.
"Frenchman" "que" en deuxième position car il a vraiment aimé "Les ignorants".
"Le chanteur sans nom" parce qu'il a, je le cite, "bien aimé". Pas plus d'argumentation, l'est concis le gars.
"Atar Gull" en quatrième position, ce dont je suis surprise car je pensais qu'il l'avait moins aimé. Mais je pense qu'il a fait ainsi car les autres étaient, je le cite derechef, "vraiment spéciales". Il aime bien l'originalité, mais là c'était un peu trop pour une partie des BD, sans compter que dans le lot certaines ont une touche un peu glauque voire morbide (moi j'adore ce genre d'ambiance, à son grand désespoir).
Voilà, reste à attendre les résultats officiels à présent.
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lundi 4 juin 2012
Fable africaine
4 de couv' :
- Tu racontes beaucoup de mensonges, il était une fois !
- Oui, mais mes mensonges à moi, ils sont beaux.
Un conteur d'histoires ambulant, à ses risques et périls, revient chez lui où "règne" un chef de police dictatorial qui interdit de raconter toute histoire, quelle qu'elle soit.
Il s'agit ici d'une très jolie fable africaine (mais pas pour les enfants !) sur la liberté qui m'a totalement séduite, bien que certains passages soient assez atroces.
Mention spéciale aux dessins et surtout à leurs couleurs, en totale harmonie avec les histoires racontées par le conteur. C'est du spectacle, après tout : décors, personnages et costumes doivent être à la hauteur.
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- Tu racontes beaucoup de mensonges, il était une fois !
- Oui, mais mes mensonges à moi, ils sont beaux.
Un conteur d'histoires ambulant, à ses risques et périls, revient chez lui où "règne" un chef de police dictatorial qui interdit de raconter toute histoire, quelle qu'elle soit.
Il s'agit ici d'une très jolie fable africaine (mais pas pour les enfants !) sur la liberté qui m'a totalement séduite, bien que certains passages soient assez atroces.
Mention spéciale aux dessins et surtout à leurs couleurs, en totale harmonie avec les histoires racontées par le conteur. C'est du spectacle, après tout : décors, personnages et costumes doivent être à la hauteur.
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dimanche 3 juin 2012
La faute aux chinois
4 de couv' :
La vie de Louis Meunier bascule le jour où cet ouvrier prend fait et cause pour la secrétaire du DRH de l'abattoir où il travaille. De fil en aiguille, une histoire d'amour se trame, la famille grandit, et l'ascension sociale se fait dans le sang, de poulets et d'êtres humains.
BD dont l'histoire est assez originale, se déroulant sur une vingtaine d'années, d'une famille de français moyens assez atypique et franchement pas très nette.
Et tout ça sous fond de social, délocalisation, rachat de l'entreprise et autres effets de la mondialisation.
De l'humour grinçant, noir, une histoire très sombre mais qui finalement se termine bien. Du moins suivant le point de vue où l'on se place.
Sont quand même flippants, tous.
J'ai assez aimé, je pense que les adeptes de polars noirs aussi.
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La vie de Louis Meunier bascule le jour où cet ouvrier prend fait et cause pour la secrétaire du DRH de l'abattoir où il travaille. De fil en aiguille, une histoire d'amour se trame, la famille grandit, et l'ascension sociale se fait dans le sang, de poulets et d'êtres humains.
BD dont l'histoire est assez originale, se déroulant sur une vingtaine d'années, d'une famille de français moyens assez atypique et franchement pas très nette.
Et tout ça sous fond de social, délocalisation, rachat de l'entreprise et autres effets de la mondialisation.
De l'humour grinçant, noir, une histoire très sombre mais qui finalement se termine bien. Du moins suivant le point de vue où l'on se place.
Sont quand même flippants, tous.
J'ai assez aimé, je pense que les adeptes de polars noirs aussi.
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mardi 29 mai 2012
Catalyse
4 de couv' :
Deux auditeurs financiers du cabinet Constant & Sons son envoyés en mission dans une entreprise isolée. Lionel, jeune recrue un peu terne, va faire équipe avec Simon, un collaborateur zélé au passé mystérieux. Rien ne semble réunir les deux individus, mais Lionel, fasciné par la détermination de Simon, se laisse entraîner. Que cherche Simon dans les comptes de l'entreprise ?
Ancien cadre dans un cabinet de conseil anglo-saxon, Pierre-Henry Gomont s'inspire de son expérience pour signer ce polar psychologique qui décrit, avec nuance et exactitude, les obscurs mécanismes du monde de l'entreprise.
J'ai assez bien aimé cette histoire, dont la fin m'a surprise non seulement parce que je ne l'avais vraiment pas vue venir, mais aussi parce que venant de Lionel, on le voit encore moins.
L'histoire repose justement sur le personnage de Lionel qui pourrait passer par un glandouilleur né, ce qui semble assez dans son caractère, mais dont le comportement et les compétences sont assez symptomatiques du système dans lequel il travaille. Et dont je ne dirai pas plus ici car c'est progressivement qu'on découvre les dessous de l'affaire, de l'entreprise et du cabinet d'audit pour lequel travaillent Simon et Lionel.
De quoi se poser des questions sur ce qui peut se passer dans la réalité.
Au niveau graphismes, j'ai trouvé en découvrant la première page que les dessins, en particulier les décors et paysages, étaient de facture assez classique et donc peu originale, mais ils collent finalement très bien à l'histoire.
Pour le moment, cet album n'est pas trop mal placé dans mon classement. A voir avec ceux qu'il me reste à lire...
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Deux auditeurs financiers du cabinet Constant & Sons son envoyés en mission dans une entreprise isolée. Lionel, jeune recrue un peu terne, va faire équipe avec Simon, un collaborateur zélé au passé mystérieux. Rien ne semble réunir les deux individus, mais Lionel, fasciné par la détermination de Simon, se laisse entraîner. Que cherche Simon dans les comptes de l'entreprise ?
Ancien cadre dans un cabinet de conseil anglo-saxon, Pierre-Henry Gomont s'inspire de son expérience pour signer ce polar psychologique qui décrit, avec nuance et exactitude, les obscurs mécanismes du monde de l'entreprise.
J'ai assez bien aimé cette histoire, dont la fin m'a surprise non seulement parce que je ne l'avais vraiment pas vue venir, mais aussi parce que venant de Lionel, on le voit encore moins.
L'histoire repose justement sur le personnage de Lionel qui pourrait passer par un glandouilleur né, ce qui semble assez dans son caractère, mais dont le comportement et les compétences sont assez symptomatiques du système dans lequel il travaille. Et dont je ne dirai pas plus ici car c'est progressivement qu'on découvre les dessous de l'affaire, de l'entreprise et du cabinet d'audit pour lequel travaillent Simon et Lionel.
De quoi se poser des questions sur ce qui peut se passer dans la réalité.
Au niveau graphismes, j'ai trouvé en découvrant la première page que les dessins, en particulier les décors et paysages, étaient de facture assez classique et donc peu originale, mais ils collent finalement très bien à l'histoire.
Pour le moment, cet album n'est pas trop mal placé dans mon classement. A voir avec ceux qu'il me reste à lire...
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Portrait... d'un portrait...
4 de couv' :
Pourquoi son nom me transporte-t-il toujours dans son atelier le jour où il acheva ce portrait , voilà plus de dix-neuf ans ? Veux-tu prendre le temps d'écouter mon histoire ?
Moi, j'ai tout le temps du monde.
Voici à nouveau un classique du XIXe transposé en BD.
Autant j'avais bien aimé "Atar Gull", autant cette fois-ci suis-je plus dubitative. Le fait est que je n'ai lu d'"Atar Gull" que la BD. Pour Dorian Gray, j'avais lu "Le protrait de Dorian Gray" au lycée et l'avais adoré.
J'en avais donc ma propre interprétation, ma propre vision, surtout esthétique, et je dois reconnaître que la BD n'y correspond pas. Dans le même ordre d'idée, je n'aime guère voir les adaptations cinématographiques de livres que j'ai aimé tant elles sont décalée par rapport à l'idée que je m'en faisais en les lisant.
Je n'ai pas retrouvé dans la BD les mêmes impressions qu'avec le roman et si je reconnais aux deux une certaines noirceur, force est de constater qu'elle ne se manifeste pas de la même manière dans la BD et le roman.
Mon homme, qui n'a jamais lu le roman, n'a pas aimé du tout. Je peux le comprendre et reconnais que sans connaître le roman, il peut être difficile de s'approprier la BD.
Esthétiquement, c'est pas mal cependant, même si j'ai eu un peu de mal à m'y faire au début, mais uniquement parce que je gardais en mémoire mes propres impressions et réminiscences du roman. Une fois mises de côté, j'ai pu apprécier l'esthétique de la BD.
Cela étant, ce n'est pas ma BD préférée, préférant décidément le roman, mais plus dense et profond et qui allait crescendo dans la décadence du personnage central que je trouve moins bien amenée dans la BD. Mais je reconnais qu'il est difficile d'adapter en BD un tel roman.
Par contre, j'ai apprécié que l'auteur explique sa démarche personnelle et comment il est passé du roman d'Oscar Wilde à sa propre interprétation en BD. D'autant que ses explications sont ponctuées de superbes fresques des moments forts de l'histoire, avec pour la dernière un chouette clin d'oeil à Oscar Wilde.
Pas ma BD préférée de la sélection, mais tout de même.
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Pourquoi son nom me transporte-t-il toujours dans son atelier le jour où il acheva ce portrait , voilà plus de dix-neuf ans ? Veux-tu prendre le temps d'écouter mon histoire ?
Moi, j'ai tout le temps du monde.
Voici à nouveau un classique du XIXe transposé en BD.
Autant j'avais bien aimé "Atar Gull", autant cette fois-ci suis-je plus dubitative. Le fait est que je n'ai lu d'"Atar Gull" que la BD. Pour Dorian Gray, j'avais lu "Le protrait de Dorian Gray" au lycée et l'avais adoré.
J'en avais donc ma propre interprétation, ma propre vision, surtout esthétique, et je dois reconnaître que la BD n'y correspond pas. Dans le même ordre d'idée, je n'aime guère voir les adaptations cinématographiques de livres que j'ai aimé tant elles sont décalée par rapport à l'idée que je m'en faisais en les lisant.
Je n'ai pas retrouvé dans la BD les mêmes impressions qu'avec le roman et si je reconnais aux deux une certaines noirceur, force est de constater qu'elle ne se manifeste pas de la même manière dans la BD et le roman.
Mon homme, qui n'a jamais lu le roman, n'a pas aimé du tout. Je peux le comprendre et reconnais que sans connaître le roman, il peut être difficile de s'approprier la BD.
Esthétiquement, c'est pas mal cependant, même si j'ai eu un peu de mal à m'y faire au début, mais uniquement parce que je gardais en mémoire mes propres impressions et réminiscences du roman. Une fois mises de côté, j'ai pu apprécier l'esthétique de la BD.
Cela étant, ce n'est pas ma BD préférée, préférant décidément le roman, mais plus dense et profond et qui allait crescendo dans la décadence du personnage central que je trouve moins bien amenée dans la BD. Mais je reconnais qu'il est difficile d'adapter en BD un tel roman.
Par contre, j'ai apprécié que l'auteur explique sa démarche personnelle et comment il est passé du roman d'Oscar Wilde à sa propre interprétation en BD. D'autant que ses explications sont ponctuées de superbes fresques des moments forts de l'histoire, avec pour la dernière un chouette clin d'oeil à Oscar Wilde.
Pas ma BD préférée de la sélection, mais tout de même.
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dimanche 13 mai 2012
Atar Gull
4 de couv' :
- Il s'appelle Atar Gull.
- Pourquoi me dire son nom ? Ce sont les planteurs qui les nomment. Nous autres qui faisons la traite, nous ne devons pas nous laisser attendrir.
- Je vous demande pardon. Mais je peux quand même vous dire son prix...
Version BD du roman éponyme d'Eugène Sue, l'histoire dans son entier est sans concession pour aucun des personnages.
Sans concessions sur le "commerce" des esclaves, envers ceux qui les cèdent aux esclavagistes, envers les esclavagistes, les planteurs, ni même envers Atar Gull lui-même. L'esclavagisme est abordé sous tous ses aspects, rien ni personne n'est oublié.
J'ai beaucoup aimé cet aspect du livre, et qui, si on met de côté le côté "romancé" de l'histoire, pourrait être un bon appui d'un cours d'Histoire sur ce thème.
A ceci près que si ici on peut considérer l'esclavagisme plus comme un personnage à part entière que comme simple fond de la trame de l'histoire, celle-ci est avant tout centrée sur le thème de la vengeance.
Atar Gull poursuit son but, implacable, quoiqu'il en coûte, avec un talent qui frise la perversité.
Mais la vengeance, quel qu'en soit le motif, peut être une arme à double tranchant à manier avec précaution.
Du coup, j'ai bien envie de lire le roman, que j'ai eu le plus grand mal à trouver individuellement : on le retrouve plutôt dans un recueil de certains romans d'Eugène Sue.
Pour ce qui est du prix BD, le fait que le scénario vienne d'un roman m'a un peu gênée au départ car j'avais dans l'idée que les BD d'un prix devaient avoir une histoire originale, pas un "remake".
Mais après réflexion, adapter un roman en BD est aussi un exercice de style. Et en tant que lectrice de cette BD, je suis plutôt convaincue. A voir si je le serai autant une fois lu le roman.
En attendant, de toute la sélection, c'est pour le moment celle qui m'a plu le plus.
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- Il s'appelle Atar Gull.
- Pourquoi me dire son nom ? Ce sont les planteurs qui les nomment. Nous autres qui faisons la traite, nous ne devons pas nous laisser attendrir.
- Je vous demande pardon. Mais je peux quand même vous dire son prix...
Version BD du roman éponyme d'Eugène Sue, l'histoire dans son entier est sans concession pour aucun des personnages.
Sans concessions sur le "commerce" des esclaves, envers ceux qui les cèdent aux esclavagistes, envers les esclavagistes, les planteurs, ni même envers Atar Gull lui-même. L'esclavagisme est abordé sous tous ses aspects, rien ni personne n'est oublié.
J'ai beaucoup aimé cet aspect du livre, et qui, si on met de côté le côté "romancé" de l'histoire, pourrait être un bon appui d'un cours d'Histoire sur ce thème.
A ceci près que si ici on peut considérer l'esclavagisme plus comme un personnage à part entière que comme simple fond de la trame de l'histoire, celle-ci est avant tout centrée sur le thème de la vengeance.
Atar Gull poursuit son but, implacable, quoiqu'il en coûte, avec un talent qui frise la perversité.
Mais la vengeance, quel qu'en soit le motif, peut être une arme à double tranchant à manier avec précaution.
Du coup, j'ai bien envie de lire le roman, que j'ai eu le plus grand mal à trouver individuellement : on le retrouve plutôt dans un recueil de certains romans d'Eugène Sue.
Pour ce qui est du prix BD, le fait que le scénario vienne d'un roman m'a un peu gênée au départ car j'avais dans l'idée que les BD d'un prix devaient avoir une histoire originale, pas un "remake".
Mais après réflexion, adapter un roman en BD est aussi un exercice de style. Et en tant que lectrice de cette BD, je suis plutôt convaincue. A voir si je le serai autant une fois lu le roman.
En attendant, de toute la sélection, c'est pour le moment celle qui m'a plu le plus.
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mercredi 9 mai 2012
Ressortir de l'anonymat
4 de couv' :
Vedette de la chanson des années 30 et 40, le Chanteur sans nom, alias Roland Avellis, chantait masqué d'un loup sur le visage. Ami de Charles Aznavour, comptable et bouffon d'Edith Piaf, toxicomane notoire, cleptomane débonnaire et attachant, le Chanteur sans nom eu mille vies...
"Il nous a tellement donné en échange de ce qu'il nous a pris".
Peu convaincue par les dessins de prime abord, je dois admettre qu'ils s'accordent finalement assez bien avec l'histoire.
Plutôt que de faire une bête biographie d'un chanteur oublié du grand public (comme combien d'autres avant et après lui...), les auteurs de cette BD ont choisi de retracer sa vie à travers les recherches d'un jeune intérimaire ayant été embauché pour faire du tri dans les affaires laissées par les pensionnaires d'une maison de retraite après leur décès. Dont les affaires du chanteur sans nom, retrouvées dans une simple boîtes en carton.
A partir de cette découverte, apparaît (aux seuls yeux des lecteurs de la BD) le fantôme de Roland Avellis, qui vient hanter le jeune homme et le suit au fil de ses recherches et des entretiens qu'il obtient avec ceux qui l'ont connu.
Portrait sans concession mais néanmoins touchant, outre une personne, c'est aussi une personnalité, une époque et le milieu du show-biz des années 30 à 60 que ce livre ressuscite.
Une approche originale (mais je m'en doutais, connaissant le style d'Arnaud Le Gouëfflec) et bien sympathique.
Et pour en connaître un peu plus : http://www.chansons-net.com/class-O/top-chanteur.html
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Vedette de la chanson des années 30 et 40, le Chanteur sans nom, alias Roland Avellis, chantait masqué d'un loup sur le visage. Ami de Charles Aznavour, comptable et bouffon d'Edith Piaf, toxicomane notoire, cleptomane débonnaire et attachant, le Chanteur sans nom eu mille vies...
"Il nous a tellement donné en échange de ce qu'il nous a pris".
Peu convaincue par les dessins de prime abord, je dois admettre qu'ils s'accordent finalement assez bien avec l'histoire.
Plutôt que de faire une bête biographie d'un chanteur oublié du grand public (comme combien d'autres avant et après lui...), les auteurs de cette BD ont choisi de retracer sa vie à travers les recherches d'un jeune intérimaire ayant été embauché pour faire du tri dans les affaires laissées par les pensionnaires d'une maison de retraite après leur décès. Dont les affaires du chanteur sans nom, retrouvées dans une simple boîtes en carton.
A partir de cette découverte, apparaît (aux seuls yeux des lecteurs de la BD) le fantôme de Roland Avellis, qui vient hanter le jeune homme et le suit au fil de ses recherches et des entretiens qu'il obtient avec ceux qui l'ont connu.
Portrait sans concession mais néanmoins touchant, outre une personne, c'est aussi une personnalité, une époque et le milieu du show-biz des années 30 à 60 que ce livre ressuscite.
Une approche originale (mais je m'en doutais, connaissant le style d'Arnaud Le Gouëfflec) et bien sympathique.
Et pour en connaître un peu plus : http://www.chansons-net.com/class-O/top-chanteur.html
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mardi 1 mai 2012
Frenchman
4 de couv' :
Nous allions à Saint-Louis, petite ville sur les rives du Mississipi. Là-bas nous attendait un bateau qui devait remonter le Missouri et explorer les immenses territoires de l'Ouest.
J'ai adoré cette histoire d'un jeune normand qui se retrouve malgré lui à l'autre bout du monde dans les troupes napoléoniennes, jusqu'au jour où...
Une belle occasion dans cette BD de parler d'une période de l'Histoire que l'on connaît finalement assez peu, à travers une histoire pleine de rebondissement, même si elle est somme toute assez classique. J'aurais bien aimé que l'auteur insiste plus sur ces français qui débarque au Nouveau Monde, surtout vu la période et les circonstances (petit conseil : lire l'avant-propos historique pour bien comprendre l'ensemble), sauf que cela n'est pas le propos de cette BD. Il s'agit plutôt d'une tranche de vie dans une période historique donnée, et c'est très bien comme ça.
Visuellement, cette BD est superbe : que des aquarelles ! Mention spéciale au cahier de dessin en fin d'ouvrage où l'on trouve les travaux de recherche et des dessins inédits de l'auteur, et ça c'est cadeau !
Bref, l'ensemble m'a enthousiasmée s'il y a une suite, tant mieux, sinon... Sinon je vais sans doute l'acheter de toute façon, suite ou pas suite.
(non mais, rien que la couverture, vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas beau, hein, dites ?)
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Nous allions à Saint-Louis, petite ville sur les rives du Mississipi. Là-bas nous attendait un bateau qui devait remonter le Missouri et explorer les immenses territoires de l'Ouest.
J'ai adoré cette histoire d'un jeune normand qui se retrouve malgré lui à l'autre bout du monde dans les troupes napoléoniennes, jusqu'au jour où...
Une belle occasion dans cette BD de parler d'une période de l'Histoire que l'on connaît finalement assez peu, à travers une histoire pleine de rebondissement, même si elle est somme toute assez classique. J'aurais bien aimé que l'auteur insiste plus sur ces français qui débarque au Nouveau Monde, surtout vu la période et les circonstances (petit conseil : lire l'avant-propos historique pour bien comprendre l'ensemble), sauf que cela n'est pas le propos de cette BD. Il s'agit plutôt d'une tranche de vie dans une période historique donnée, et c'est très bien comme ça.
Visuellement, cette BD est superbe : que des aquarelles ! Mention spéciale au cahier de dessin en fin d'ouvrage où l'on trouve les travaux de recherche et des dessins inédits de l'auteur, et ça c'est cadeau !
Bref, l'ensemble m'a enthousiasmée s'il y a une suite, tant mieux, sinon... Sinon je vais sans doute l'acheter de toute façon, suite ou pas suite.
(non mais, rien que la couverture, vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas beau, hein, dites ?)
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dimanche 15 avril 2012
Bêtisier des super-héros

Si vous avez toujours rêvé de manier le sabre laser ou de rétrécir vos gosses, réveillez-vous : le cinéma, c'est pipeau et compagnie !
La célèbre Professeure Moustache, bien connue des nombreux fans du blog de Marion Montaigne, épluche pour vous les aberrations scientifiques qui peuplent vos films et séries préférés.
La science, ce n'est peut-être pas du cinéma, mais avec la Prof Moustache, c'est terriblement drôle !
Le principe de base, à savoir disséquer de façon humoristico-déjantée les faiblesses scientifiques des films et feuilletons, me plaisait drôlement, d'autant que je suis une fan absolue de Gotlib et ses "Dingodossiers".
De plus, le livre est très agréable : aussi bien le format que le papier utilisé sont très agréable et au toucher, et à l'oeil.
Sauf que je l'ai lu quasiment d'une traite, et que je n'avais fait que survoler le quatrième de couverture.
Il s'agit en fait d'une BD issue d'un blog et si le format blog-BD convient très justement à un blog (soit une parution disons hebdomadaire), ça l'est un peu moins pour une BD (livre).
Je m'explique : c'est très à la mode depuis pas mal de temps, pour les auteurs de BD de se faire connaître via leur blog, principe que je trouve sympa en blog, mais qui peut vite montrer ses limites en BD. En vue de la parution sur un blog, le contenu peut être inégal, voire très inégal, ce n'est pas grave, le côté feuilleton (d'ailleurs utilisé autrefois pour les romans dans les journaux) fait que les fans ne seront pas déçus parce qu'ils attendent chaque épisode avec amusement.
Mais dans un livre, même si celui-ci est bien structuré comme ici, le côté délirant de l'humour utilisé peut lasser assez vite, voire perdre le lecteur entre le présupposé de départ et le produit fini.
Comme je le disais, je n'avais fait que survoler le quatrième de couverture, c'est donc en lisant le livre que j'ai compris qu'il était issu d'un blog-BD, ce que je trouve dommage (mais ça n'engage que moi) car j'aurais préféré que le produit "livre" fasse oublier le blog. (et je suis peut-être vieux jeu aussi)
Et que la professeure Moustache en ait justement, une de Moustache, et ressemble donc à un mec m'a un peu embêtée (du coup, la professeure Moustache en maillot deux pièces, ça fait bizarre). (je suis décidément vieux jeu tendance vieille peau)
Cependant, je continue de trouver le principe de base sympathique (et de préférer les délires des Dingodossiers et "Rubrique à Brac" que je trouve mieux aboutis) et voir les super-héros s'en prendre plein la tronche ça fait du bien. Après tout, pas un d'entre nous n'a regardé un film ou une série américains sans se dire, un jour "euh... ça serait pas un peu exagéré là ? Non ? C'est faisable, ça ?" Et d'en relever les incohérences, qui sont ici finalement très bien relevées, regroupées et répertoriées.
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mercredi 11 avril 2012
Et un de plus...
Traitez-moi de geek, mais en même temps que le prix littéraire "classique", Cezam organise un prix BD (le lien est un peu long à charger, soyez patients). Inutile de vous dire que je compte bien y participer, mon homme aussi...
D'ailleurs, sans le vouloir / savoir, j'ai déjà commencé vu que j'ai déjà lu une des BD de la sélection.
D'ailleurs, sans le vouloir / savoir, j'ai déjà commencé vu que j'ai déjà lu une des BD de la sélection.
dimanche 23 octobre 2011
Apprentissage

4 de couv' :
Etienne Davodeau est auteur de bande dessinée, il ne sait pas grand-chose du monde du vin.
Richard Leroy est vigneron, il n'a quasiment jamais lu de bande dessinée.
Mais ces deux-là sont pleins de bonne volonté et de curiosité. Pourquoi choisit-on de consacrer sa vie à écrire et dessiner des livres ou à produire du vin ? Comment et pour qui les fait-on ?
Pendant plus d'une année, pour répondre à ces questions, Etienne est allé travailler dans les vignes et dans la cave de Richard, lequel, en retour, s'est plongé dans le monde de la bande dessinée.
Ils ont ouvert de nombreuses bouteilles et pas mal de livres. Ils se sont baladés, à la rencontre d'auteurs et de vignerons passionnés par leurs métiers.
Etienne Davodeau fait le pari qu'il existe autant de façons de réaliser un livre qu'il en existe de produire du vin. Il fait le constat que l'un et l'autre ont ce pouvoir, nécessaire et précieux, de rapprocher les êtres humains.
C'est le joyeux récit de cette initiation croisée que vous propose Les Ignorants.
(un quatrième de couverture, qui plus est aussi long, pour une BD, c'est pas banal)
Acheté par hasard (je suis allée chez ma libraire de BD préférée à Brest acheter le dernier "Tuniques Bleues" pour mon homme et suis tombée par hasard sur celui-ci), et intriguée et amusée par ce parallèle entre le vin et la BD (ou plutôt, entre deux passions), je n'ai pu résister à l'envie de l'acheter.
Je ne regrette pas, d'autant qu'en le lisant hier, je me suis rendue compte que le vin dont il est question ici est un vin de Loire, issu de notre lieu de vacances de l'année dernière et de cette année. Peut-être en avons-nous bu (honte sur nous), sans y prendre plus attention que cela ? (re-honte sur nous)
On se rattrapera l'année prochaine !
Bref, ce fut un itinéraire livresque et gustatif intéressant, bien que je regrette que ce livre laisse la plus grande part à la culture viticole. J'aurais bien aimé en savoir plus sur la "fabrication" d'une BD. Oui, je sais, tout ce qui est évoqué dans celle-ci sur la fabrication du vin est justement la base et la fabrication de la BD, mais j'aurais aimé en voir plus que l'auteur dessiné en train de prendre des notes.
Le premier contact avec le monde de la BD est justement lors du tirage, donc lorsque le produit est finalisé alors que pour l'élaboration du vin tout est repris étape par étape. Et avec moultes explications sur les différents savoir-faire.
Ce qui est intéressant est que c'est vraiment tout un monde de passionnés que Davodeau nous a rendu accessible et là, je dis bravo ! J'accompagnerai mes repas de vins d'une façon un peu moins consommatrice, un peu moins ingrate aussi. Le plaisir n'en sera que décuplé !
De cette BD, j'en retirerai une citation, parlant du métier d'éditeur et des livres en général :
"C'est une entreprise qui produit des livres. C'est un truc étrange, un livre... C'est des idées, des sentiments... C'est fragile et compliqué. Ça ne se fait pas comme des frigos ou des bagnoles."
J'en retire aussi, toujours sur la BD, tout un univers que Davodeau a su nous faire partager : ce ne sont pas que des albums à faire dédicacer au premier festival venu (mais je vous encourage vivement à vous rendre au premier qui pointera sa plume près de chez vous, c'est géant !), mais bien un art à part entière.
Sur ce, ce livre est une totale réussite (de 268 pages, la réussite, attention, hein, on est dans la cour des grands). Inutile de dire que la prochaine fois que je le lirai, ce sera un verre de (bon) vin à la main...
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