Affichage des articles dont le libellé est Voyage. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Voyage. Afficher tous les articles

dimanche 29 décembre 2024

La panthère des neiges (beau livre)

4 de couv' :
"Il y a une bête au Tibet que je poursuis depuis six ans, dit Munier.
Elle vit sur les plateaux. Il faut de mongues approches pour l'apercevoir.
J'y retourne cet hiver, viens avec moi.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges, dit-il.
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire."


Certes, j'avais déjà lu ce livre en 2020, dont je me suis fait offrir cette version par la suite, ne résistant pas à ce bel ouvrage et surtout ses photos.

L'ensemble se complète admirablement bien, et je dois reconnaître que les magnifiques photos de Vincent Munier m'ont d'autant mieux fait apprécier le texte de Sylvain Tesson.

Si le talent de ce dernier pour décrire - les paysages ou la moindre partielle de choses, personnes ou animaux observés - n'est plus à louer, je dois avouer qu'il est parfois frustrant de se contenter de descriptions. Au cours des lectures de ses récits de voyage, on a envie de "voir" ce qu'il a vu et si évidemment on ne va pas se précipiter sur place le livre en main, le fait de ressortir ses livres en version illustrée avec les photos du voyage, quand ce n'est pas en film, est une excellente initiative (et très lucrative pour l'éditeur, oui je sais, je ne suis pas naïve).

Et en ces temps d'hiver, rien de plus approprié qu'un livre se déroulant dans un pays de neige, le meilleur livre qu'on puisse trouver en ces fêtes de fin d'année. Bulle de douceur, beau texte, superbes photos, ma meilleure idée de lecture de décembre.
.

lundi 5 août 2024

Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël

4 de couv' :
Le coup de téléphone est arrivé, et mon coeur a cogné contre mon sternum. J'avais le rôle. J'avais fait mon entrée dans le show-business ? (...) Ma seule hésitation, c'était Clyde. Maman et Lottie m'ont alors proposé de s'occuper de lui. (...) J'ai accepté cette solution en me disant que lorsque j'aurais "percé", et j'y comptais bien, je louerais un grand appartement àManhattan et engagerais une gouvernante pour mon fils. Et pendant mes tournées à l'étranger, je l'emmènerais, avec la gouvernante et pourquoi pas un professeur particulier. Ma vie s'ordonnait ainsi aussi résolument que les marches d'un escalier de marbre, et ke m'apprêtais à grimper jusqu'aux étoiles.
Dans ce troisième roman autobiographique, Marguerite Johnson, mère célibataire de vingt ans, devient Maya Angelou - et fait son entrée dans le monde du spectacle.
Porté par une voix inimitable, ce récit à la fois drôle et léger, politique et profond, nou spermet d'assister à la naissance d'une icône. Et Maya Angelou nous livre avec tendresse, mais aussi beaucoup d'humour et de clairvoyance, un portrait émouvant de la jeune femme qu'elle était.


Trouvé par hasard lors de mes déambulations dans ma librairie préférée, je dois avouer que je n'ai hésiter à acheter ce tome que quelques jours. Déjà, parce qu'il me semblait que j'avais déjà tout lu de Maya Angelou, ensuite parce que je voulais vérifier d'abord qu'il s'agit bien d'un inédit, enfin parce que concernant son autobiographie, les autres volumes en ma possession sont en poche.
Donc oui, c'est bien un inédit (du moins en France), et pour la version poche, eh bien, euh... je n'avais pas l patience d'attendre sa sortie.

Je trouvais que dans ses écrits il manquait de détails de sa rencontre et sa vie avec son mari d'origine grec, qui va lui donner son nom, et au final après une légère modification, son nom de scène. De sa vie d'artiste, en particulier dans les cabarets et la troupe de "Porgy and Bess", même chose.

Ce volume comble donc ces manques.

Passons sur l'écriture, comme toujours impeccable et magnifique (de même évidemment pour la traduction) et concentrons-nous sur le récit en lui-même. Comme toujours, Maya Angelou nous livre ses souvenirs avec autant d'objectivité que possible et surtout une bonne dose d'autodérision. J'ai beaucoup rit à certains passages, me suis émerveillée comme elle lors de sa tournée européenne, et ai partagé ses réflexions et observations.

Un vrai dépaysement, avec intelligence et brio.
.

mardi 26 décembre 2023

Sibérie, ma chérie

Pas de 4 de couv' !


C'est un peu par hasard que j'ai acheté ce livre. J'en cherchais un autre du même auteur sur un site de bouquinerie en ligne et je suis tombée sur 2-3- autres disponible au même moment. L'occasion fait le larron dit-on.

Ayant lu beaucoup des Sylvain Tesson sur ses voyages en Russie, c'est d'abord la curiosité qui m'a attirée, plus que la couverture, il faut bien dire.

A la réception, j''ai eu la surprise de constater qu'il se présente sous la même format que des carnets type "Moleskine" qui sont, sauf erreur de ma part, ceux utilisés par l'auteur pour ses notes ou journal de voyage.
Je l'ai lu cette semaine : le beau cadeau de Noël que je me suis fait là !

Ils s'y sont mis à quatre pour ce volume : Sylvain Tesson pour les textes, Thomas Goisque pour les photos et Bertrand de Miollis et Olivier Desvaux pour les peintures.

Les textes viennent essentiellement de différents ouvrages de Sylvain Tesson dont "Dans les forêts de Sibérie", "L'axe du loup", "Vérification de la porte opposée", "Eloge de l'énergie vagabonde", "Une vie à coucher dehors", quelques articles de journaux ou magazines... Et quelques inédits aussi.

Les photos et peintures sont magnifiques et on ne sait vite plus lesquels met en valeur les autres : les illustrations ou les textes ?
La bonne idée de ce livre est de reprendre en fin de volume chaque photo ou volume sous forme de vignette en y ajoutant une citation supplémentaire, et surtout le lieu ou les personnes représentées, et l'ouvrage ou article dont le texte est issu.

Ce livre est en tout cas pour les amateurs des textes de Sylvain Tesson, un formidable complément des ouvrages cités, un vrai petit bijou pour tous ceux qui ont déjà lu ses ouvrages.
Et pour les autres, une très belle mise en bouche qui ne peut que donner envie de les lire.

A renouveler.
.

dimanche 27 août 2023

Blanc

4 de couv' :
Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel Du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. le ciel était vierge, le monde sans contour, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule -  espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?


Pas mon préféré de Sylvain Tesson, dont j'ai cependant comme toujours apprécié l'écriture, ainsi que le partage de ses pensées au fil de la marche.
Intéressantes aussi ses descriptions de l'effort fourni, les rencontres au fil des étapes.

Un bon moment de lecture.
.

mardi 25 juillet 2023

Il y a un robot dans le jardin

4 de couv' :
Sympathique loser dont la vie part doucement mais sûrement en vrille, Ben, 30 ans, découvre un matin un robot dans son jardin. Pas un de ses androïdes ménagers rutilants comme tous les couples bien comme il faut ont chez eux, mais un petit machin tout cassé, terriblement attachant, se prénomme Tang. Décidé à tout faire pour le réparer, Ben se met en quête de son concepteur, et les voilà tous deux embarqués dans une folle aventure autour du monde, au terme de laquelle on se demandera finalement qui a réparé qui...

Soyons honnête, j'ai mis ici la catégorie "science-fiction", non seulement en raison des robots et androïdes que l'on croise incessamment dans ce livre, mais surtout car l'histoire se passe dans un futur proche, où les androïdes sont les hommes/femmes à tout faire de ce monde. En un peu moins flippant que dans "Humans" cela dit.

C'est en vérité plus un roman de détente, avec histoire d'amour et voyage autour du monde à la clef, qu'un vrai roman de science-fiction.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui m'a fait passer un excellent moment, avec des personnages auxquels je me suis vite attachée.
Et on ne peut lâcher ce livre sans avoir envie de savoir si nos deux personnages vont réussir à aller au bout de leur quête.

Livre trouvé par hasard, un hasard qui a bien fait les choses en ces premières journées de vacances d'été...
.

lundi 24 juillet 2023

Avant d'aller dormir chez vous

4 de couv' :
"Quand rien n'est prévu, tout est possible". De cette devise, Antoine de Maximy a fait une vie d'aventures et d'évasion. Ancien reporter de guerre, il a plongé en sous-marin au fond du Pacifique, dormi à la cime des arbres enAmazonie, ou dans les fumées d'un volcan africain ; exploré la calotte glaciaire du Groenland, les tépuis du Vénézuéla ou ou les coulisses du métro parisien ; filmé les bipèdes que nous sommes mais aussi nos cousins les singes.
Sans frontières, sans limites, il ne se lasse pas de rencontrer et de raconter l'autre, toujours dans le respect. Plus encore qu'un carnet de route, il nous livre aujourd'hui son carnet de vie !

J'aime beaucoup l'émission "J'irai dormir chez vous", c'est donc tout naturellement que je me suis intéressée à ce livre.

Au delà de la simple biographie, qui nous permet de mieux connaître le personnage et donc ce qui l'a amené à créer cette émission, c'est aussi une découverte de différents métiers, et des différentes facettes de reportages et documentaires que j'ai découverts ici. Difficile de regarder maintenant les uns et les autres comme avant maintenant, et c'est tant mieux !
Je me suis toujours intéressée à comment se faisait les choses (quel que soit le métier d'ailleurs), ici je suis servie...

Les aspects techniques sont tellement bien vulgarisés qu'ils ne sont absolument pas ennuyeux et immédiatement compréhensibles.

Antoine de Maximy se livre sans fard, avec l'humour qu'on lui connaît.
J'ai souri quand il dit que la dernière émission tournée en 2009 serait sans doute la dernière tout court...
J'admire aussi sa capacité à surmonter ses craintes, peurs, voire phobies !

Un bon complément de l'émission, un nouvel angle pour l'aborder.


Et toujours pour compléter l'émission, ces deux livres (carnets de route de chaque émission tournée et diffusée), offerts à mon homme que j'ai réussi à contaminer, et que je lui pique de temps en temps :


Il faudra que je vous parle du film aussi...
.

samedi 21 janvier 2023

Les tribulations d'Arthur Mineur

4 de couv' :
Quel imbécile a dit qu'on ne pouvait pas fuir ses problèmes ? Auteur raté de presque cinquante ans, surfant toujours sur le succès de d'estime de son premier roman, l'infortuné Arthur Mineur est convié à une cérémonie à laquelle il veut à tout prix échapper : le mariage de son ex-compagnon.
Profitant de plusieurs invitations aux quatre coins du monde, il décolle aussitôt pour une tournée des foires du livre, salons et autres performances artistiques, au cours de laquelle il vivra mille vies, côtoiera l'amour et la mort, de PAris à l'Inde, en passant par une île déserte en pleine mer d'Arabie où une improbable rencontre l'attendra.
Riches en rebondissement et emplies d'une délicate poésie du désespoir, ces Tribulations sont avant tout les aventures hilarantes d'un Américain, antihéros généreux mais maladroit, à l'étranger. L'alliance parfaite d'une grande maîtrise littéraire et d'une intrigue amoureuse aux multiples formes d'humour délicieusement contagieuses !


Si le titre original est "Less" (le vrai nom du personnage central dans la version originale), il faut reconnaître que le titre français est plutôt bien trouvé.
Toujours mettant en parallèle le titre original et le nom français du personnage, je crois bien n'avoir jamais autant vu le mot "mineur" dans un texte littéraire. Je salue donc ici le travail du traducteur, Gilbert Cohen-Solal, qui par ce parti pris de traduire le nom de famille de notre héros, rend hommage au travail de l'auteur. Là où d'autres se seraient contentés d'une simple note expliquant que "less" en anglais signifie "moins" en français, etc.
J'apprécie donc du traducteur - et le remercie - de ne pas prendre les lecteurs pour des êtres vaguement passifs et de reconnaître leur intelligence.

Si on peut parfois trouver le personnage principal un peu pathétique (ses angoisses, son manque de confiance en lui et en son travail), ces faiblesses et sa volonté d'avancer en font un aussi un personnages particulièrement touchant. La cinquantaine, le bilan de sa vie qui va avec et sa fuite en avant qui à travers son périple (et ses quelques déboires) vont lui révéler plus sur lui-même qu'il n'aurait osé imaginer, lui vont être plus bénéfiques qu'il n'aurait osé espérer.
Et bien qu'il ait la cinquantaine, son voyage et ses tribulations vont se transformer en parcours initiatique...

Je me suis vraiment attachée à ce personnage, j'ai adoré ses aventures et découvertes, souri à ses déconvenues et ai aimé la conclusion du roman.

Quant au narrateur, dont j'avais fini par deviner l'identité (merci pour les indices), il porte toujours un regard bienveillant sur notre héros. C'est sans doute cela qui malgré tous ses défauts et bévues, nous le rend si attachant au final.

Une belle bouffée d'air frais pour cette lecture de début d'année.
.

vendredi 3 juin 2022

La chevauchée des steppes


4 de couv' :
Une traversée de l'Asie centrale à cheval. 3000 kilomètres de steppes, de marais, de montagnes enneigées. C'est l'aventure de Priscilla Telmon et Sylvain Tesson, âgés de 23 et 27 ans à l'époque. Depuis le Kazakhstan, où ils ont fait l'acquisition de trois chevaux exceptionnels, jusqu'à la mer d'Aral, en passant par les splendeurs de Samarkand, ils arpentent un territoire méconnu où certains descendants de Gengis Khan regrettent l'ère soviétique. La dernière frontière, entre un ciel écrasant et les tapis d'armoise...


Ayant déjà lu "Carnets de steppes" fin 2020, j'aurais du mail à en dire plus qu'ici, mon opinion n'ayant absolument pas changée depuis cette nouvelle lecture

Il va sans dire cependant que "Carnets de steppes" étant surtout la version résumée de leur voyage avec davantage de photos, nous avons ici évidemment davantage de détails, anecdotes et explications.
Et surtout sur le fait qu'ils ont suivi le chemin d'autres explorateurs avant eux, qu'ils lisent et citent tout au long du trajet, permettant ainsi une comparaison (parfois ô combien douloureuse) entre les différentes époques. Certaines évolutions sont franchement des régressions, l'humain n'en sort guère grandi.

Un livre salutaire, et sans le vouloir, écologique, que l'on devrait mettre entre les mains de tous les exploiteurs (destructeurs) des ressources naturelles de notre si belle planète...
.

dimanche 15 mai 2022

La marche dans le ciel

4 de couv' :
Ils sont partis du Bhoutan. Six mois et 5000 kilomètres plus tard, Alexandre Poussin et Sylvain Tesson entraient au Tadjikistan, après avoir accompli la traversée intégrale de l'Himalaya, à pied, d'est en ouest.
Sans tentes, ni vivres, ni porteurs, ils n'ont pu compter que sur des rencontres, sur ce rapport d'échange oublié entre l'étranger et ses hôtes, pour se nourrir et s'abriter.
Ensemble, ils ont franchi des frontières, clandestines ou non, géographiques ou spirituelles, et nous livrent leur regard sur les autres et sur le monde.


Quel plaisir renouvelé que de voyager à nouveau en compagnie de Sylvain Tesson et Alexandre Poussin (surtout confortablement installée dans un fauteuil ou au soleil dans le jardin de ma maman) !

Si je dois avouer que l'énumération des différentes montagnes m'a parue un peu redondante (mais les passionnés d'alpinisme adoreront !), l'ensemble des pérégrinations de ces deux (alors) jeunes hommes m'a davantage enthousiasmée.

Si leur périple frôle parfois l'inconscience entre mise en danger, traversée illégale de frontières, santé parfois poussée dans ses retranchements, on ne peut qu'être admiratif devant tant de ténacité. Mais n'oublions pas non plus qu'ils ont, comme pour "On a roulé sur la terre", minutieusement préparé leur traversée de l'Himalaya.

Et les rencontres avec les populations, les descriptions de paysages et ce partage avec tout lecteur de ce livre valaient bien toutes les difficultés rencontrées.
.

lundi 21 décembre 2020

Carnets de steppes


4 de couv' :
Dans les grandes étendues de l'Eurasie, c'est le cheval qui a permis à l'homme de s'approprier la steppe. Aussi, lorsque Prscilla et Sylvain, à 23 et 27 ans, décident d'inscrire leurs pas dans la poussière d'Asie centrale, quel autre choix s'offre à eux que celui de se présenter en selle, rênes à la main et pied à l'étrier ?
En six mois d'expédition, au gré des rencontres, des bonheurs et des dangers, du Kirghizstan à la mer d'Aral, Priscilla et Sylvain ont collecté un bouquet d'émotions, de souvenirs et de réflexions qu'ils nous offrent dans ce carnet de voyage. Recueil intime pour livrer la saveur de l'instant, le goût du khumus, bu sous la yourte, l'entente avec les chevaux, le chant des grandes steppes, les bouleversements d'un peuple...


Ce livre est effectivement en format de carnet, de par ses dimensions, mais aussi de part les cartes et photos qui agrémentant joliment et pédagogiquement les textes. Nous cheminons donc avec une impression de "direct" avec les auteurs en quelque sorte.

Il est d'ailleurs quasi impossible, à quelques passages près, de distinguer qui a écrit telle ou telle partie, ce qui m'a un peu perturbée au départ. Dans "On a roulé sur la terre"les titres de chapitres distinguaient bien qui d'Alexandre Poussin ou Sylvain Tesson les avait rédigés, et une différence d'écriture permettait de les identifier. Ici, pas tellement, ce qui fait qu'il est difficile de savoir qui est le narrateur / la narratrice (et quand vous croyez lire Sylvain Tesson, un participe passé au féminin vous recale vite sur la bonne personnes).

Cette lecture, réédition du livre original, fut aussi dépaysante que pédagogique, d'autant que les quelques années de recul que nous avons par rapport à l'époque de cette chevauchée nous permet d'anticiper les évènements à venir autant que ce récit nous les éclaire. Douloureusement parfois.

Un bon, beau et intéressant moment de lecture.
.

vendredi 15 novembre 2019

On a roulé sur la terre

4 de couv' :
Au départ de leur aventure, il y avait un beau pari : faire le tour du monde à bicyclette, en un an. Jour pour jour, avec pour tout budget moins de 6 000 francs chacun !
365 jours après, Alexandre et Sylvain sont revenus avec 31 pays et 25 000 kilomètres dans les mollets. Ils ont traversé l'Afrique, le continent américain, l'Asie, les pays de l'Est et enfin l'Europe de l'Ouest, vivant chez l'habitant, au gré de leurs rencontres, et remerciant leurs hôtes avec le spectacle de jongleries et de flûtes mis au point pour l'occasion. Improvisation et débrouillardise, anecdotes burlesques, petites et grosses contrariétés, mais aussi splendeur et poésie émaillent le récit de leur voyage.
Au-delà de l'exploit sportif d'un tour du monde à bicyclette, les aventures surprenantes de deux étudiants français qui racontent, avec toute la fraîcheur de leurs vingt ans, ces 365 jours à la découverte du monde.


Je commence vraiment à être fan de ces livres relatant des voyages effectués dans les conditions les plus improbables !

Celui-ci date de vingt ans, ce qui a l'intérêt supplémentaire de découvrir certains pays ou zones du monde avec l'éclairage supplémentaire qu'est leur évolution depuis lors. Et pour mon petit cas personnel, j'étais moi-même étudiante à l'époque et venait de rencontrer mon homme, 5 jours avant le début du périple de nos globe-trotters.

Bien que jeunes au moment de leur périple donc, il n'en reste pas moins qu'ils ont sur les pays qu'ils traversent le regard averti de ceux qui ont bien préparé leur voyage, renforcé par leur formation de géologues qui leur a été indéniablement un plus à certains endroits, et un plus non négligeable également pour leurs lecteurs.

Récit à deux voix, on trouve déjà la patte de Sylvain Tesson (façon d'écrire, humour...). Et si c'est la première fois que je lis quelque chose d'Alexandre Poussin et qu'il abuse un peu des points d'exclamation par moments, je suis impatiente de lire ses livres sur ses autres voyages, effectués avec sa femme Sonia, que l'on découvre sur une partie du livre et qui à l'époque n'était que sa petite amie. Passage émouvant et romantique rétrospectivement quand on sait que ces deux-là vont se marier et avoir deux enfants...

Ils sont jeunes donc et ont vite des opinions assez tranchées sur les pays qu'ils traversent. Certains diront une vision d'occidentaux, certes, mais je fais plus confiance à des gens qui se sont rendus sur place, qui plus est sans être missionnés officiellement, que par toute autre personne.

Leurs efforts, leur auto-dérision, leur reconnaissance envers ceux qui les ont aidés et accueillis (adeptes de l'émission "J'irai dormir chez vous", vous devriez adorer !), leurs capacité à s'adapter et surmonter les épreuves, leur enthousiasme communicatif font de ce livre une vraie pépite.
.

mercredi 30 octobre 2019

Berezina

4 de couv':
"Il y a deux siècles, des mecs rêvaient d'autre chose que du haut-débit. Ils étaient prêts à mourir pour voir scintiller les bulbes de Moscou."
Tout commence en 2012 : Sylvain Tesson décide de commémorer à sa façon le bicentenaire de la retraite de Russie. Refaire avec ses amis le périple de la Grande Armée, en side-car ! De Moscou aux Invalides, plus de quatre mille kilomètres d'aventures attendent ces grognards contemporains.


Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit (phrases courtes qui hachent un peu la lecture et démarrage un peu lent), je dois bien reconnaître qu'une fois plongée dedans, j'ai suivi le périple de Sylvain Tesson, ses amis et des grognards napoléonien avec plaisir et intérêt.

Si le chemin suivi par l'auteur et ses amis n'a finalement qu'un intérêt tout relatif, ce livre vaut surtout par la mise en parallèle avec le parcours de Napoléon et ses grognards lors de la retraite de Russie dans des conditions absolument abominables.
J'ai cependant été un peu déçue de ne pas lire davantage de détails sur le rôle de la cavalerie lors du passage sur la Berezina. Ceci, parce que j'ai visité l'été dernier le musée de la cavalerie de Saumur où j'ai appris le sacrifice de la cavalerie napoléonienne, facilitant ainsi la retraite du gros de la troupe.
Cela étant, Sylvain Tesson rend un bel hommage aux chevaux qui ont péri dans la campagne de Russie.

C'est donc ici un hommage qui est rendu à ces soldats, plus qu'un récit supplémentaire d'un des voyages de l'auteur, qui, bien conscient des relativement bonnes conditions de son périple, n'en est que plus admiratif du calvaire vécus par les soldats deux siècles plus tôt.
Et s'il ne nous épargne aucun détail de ce parcours, le récit est habilement allégé du pathos par les péripéties de l'auteur et de ses acolytes, avec une belle humilité et une auto-dérision me faisant parfois rire aux éclats.

A recommander à tous les fans napoléoniens (et même les autres !).
.

jeudi 7 février 2019

L'axe du loup

4 de couv' :
Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. A pied, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu ce qu'il a cherché de plein gré : le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une très ancienne déportée heureuse de se confier à lui : "On a le droit de se souvenir".



C'est avec un réel plaisir que j'ai retrouvé Sylvain Tesson dans ce récit qui mêle une fois de plus humour, pédagogie et une certaine poésie dans les magnifiques descriptions des paysages traversés.

Prenant prétexte de retracer la route suivie et évoquée par Slavomir Rawicz dans A marche forcée pour effectuer ce périple qui va quand même durer huit mois, Sylvain Tesson n'est cependant pas dénué d'objectivité aussi bien envers le récit de Rawicz (controversé suite à sa parution étant donné un certain nombre d'inexactitudes) que sur son propre parcours, facilité par une bonne préparation dont ne pouvaient évidemment bénéficier les évadés du goulag, et les moyens matériels et financiers dont il disposait.
Sans compter que lui n'avait personne aux trousses, à part potentiellement quelques ours ou administratifs tatillons, les tracasseries de ces derniers évacuées par une bonne pugnacité.

Comme toujours, Sylvain Tesson est ici un agréable compagnon de voyage qui, s'il s'amuse des petits travers de certains, n'est pas dénué d'auto-dérision, sait accompagner ses lecteurs en étant pédagogue sans être rasoir, le tout agrémenté de cartes, de photos (oui, même en version poche) et d'une belle qualité d'écriture.
Donc une fois de plus, merci Monsieur Tesson.

Et pour avoir un aperçu de ce parcours, je vous conseille d'aller par ici.

Et enfin, quelques citations :

" Il n'y a que le loup, créature en marge du monde, pour ne pas marcher dans la direction ordinaire. Les évadés, qui sont un genre de bête traquée, ont eux aussi emprunté cet axe conduisant du septentrion de l'Eurasie jusqu'aux versants de l'Himalaya, "l'axe du loup"..."

"Une doctoresse de Krasnoïarsk qui sent le caoutchouc neuf me fait une piqûre dans le dos. Elle m'annonce ensuite que c'est un vaccin nouveau qu'elle n'a encore jamais administré, dont elle ne connaît pas les contre-indications, et dont elle n'est pas certaine qu'il soit compatible avec les  injections que j'ai déjà reçues à Paris."

"Je découvre un nouveau sens à ma vie : marcher tout le jour durant, boire l'eau du lac, suivre la course des hérons au ras de sa surface, pêcher un poisson et passer de longues minutes à le préparer puis chercher un endroit où jeter mon bivouac. Et le sens de la nuit c'est de se reposer de cette belle vie-là."

"S'évader ne se réduit pas à quitter l'enfer : encore faut-il regagner le paradis..."
.

jeudi 26 avril 2018

Wild

4 de couv' :
Lorsque, sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n'a aucune idée de ce qui l'attend? Tout ce qu'elle sait, c'est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junk, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n'a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le "Chemin des crêtes du Pacifique". Lancée au coeur d'une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d'épuisement et d'effort, et réussir à atteindre le bout d'elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption.


A nouveau une commande Kube où ma demande était de m'évader si je me souviens bien.

Ben là, pari gagné, contrat largement rempli !

J'ai tout simplement adoré ce récit. J'ai basculé entre "elle est complètement immature, la preuve, elle décide de cette incroyablement longue randonnée, surtout pour une débutante, et ceci sans se préparer, en se basant sur un livre, et sans se renseigner auprès de gens plus expérimentés" et "wouah ! Quel courage et quelle volonté !!!!" pour ensuite embrayer sur "non mais elle est inconsciente de tous les dangers qu'elle coure, là ?"

Pour le coup et là le commentaire est on ne peut plus personnel, surtout concernant le physique : comment arrive-t-elle à marcher les pieds dans un tel état ? Sans compter le poids du sac qui m'aurait flingué le dos rien qu'à tenter de le soulever (non, soyons honnête, rien qu'à l'imaginer).

Il y a donc un fond de quête dans ce récit : se retrouver soi-même, se prouver quelque chose à soi-même, reprendre sa vie en main, passer à autre chose. En mieux.

J'ai admiré sa pugnacité autant que les superbes paysages décrits.

Là où l'auteure réussit un tour de force, est qu'elle ne se contente pas de décrire ce périple qui aurait pu être à la lecture aussi laborieux au final que ce qu'elle a vécu (avec l'avantage de le lire confortablement installé dans un bon canapé) et qu'elle l'entrecoupe de passages sur son enfance, son adolescence, sa vie d'adulte et ce qui l'a poussée à partir. Et nous fait mieux comprendre le pourquoi de ce coup de tête plus ou moins bien préparé.

Une lecture poignante, haletante, magnifique.

Donc un grand merci à Ayla, de la librairie La Nuit des Temps !
.