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samedi 13 janvier 2024

Oreiller d'herbe ou le voyage poétique

4 de couv' :
Il faut lire ce texte d'une originalité et d'une poésie absolues, que Sôseki appelait son roman-haïku.
Au printemps, un jeune artiste décide de se retirer dans la montagne, loin des passions et de l'agitation de la cité, rencontre une jeune femme malicieuse et fantasque, rêve de peindre le tableau qui exprimerait enfin son idéal et ne réussit qu'à aligner poème sur poème !
Dans ce manifeste poétique et esthétique, profond, piquant, passionné, indigné, éblouissant, Sôseki approfondit sa méditation sur la création et  et la place de l'artiste dans la société moderne.
"Je ne crois pas qu'un tel roman ait déjà existé en Occident. Il ouvrira de nouveaux horizons à la littérature", prédisait Sôseki en l'écrivant.
Les délicates peintures qui l'accompagnent sont issues d'une édition de 1926 en trois rouleaux, où figurait aussi le texte entièrement calligraphié.


Je voulais par ce livre terminer 2023 et commencer 2024 en beauté. Ce, roman, qui ne peut être classé dans ce seul genre, est aussi un petit bijou de poésie et un ravissement des yeux de par les peintures qui y sont ajoutées.

S'il peut rebuter certains car le narrateur, tout artiste qu'il est, analyse assez souvent ses impressions et sentiments - toujours avec justesse, intelligence et élégance -, il n'en reste pas moins une histoire agréable, ponctuée de rencontres qui se transforment en nouvelles amitiés.

Un petit bijou.
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vendredi 28 avril 2023

L'île du docteur Faust


4 de couv' :
Tandis que la nuit tombe, neuf femmes attendent l'arrivée d'un passeur qui doit les mener sur une île au large de la Bretagne. Toutes ont payé le prix pour suivre un programme leur promettant de retrouver leurs vingt ans. Seule l'une d'entre elles, invitée, s'est jurée de résister à la tentation. Mais le séjour et le mystère grandissant qui l'entoure, tout autant que le trouble suscité par le docteur Faust, vont lui révéler la difficulté de refuser ce pacte diabolique.
Comment maîtriser le temps ? Accomplir nos rêves les plus sacrés, l'amour, la création ?Comme elle s'est plu à se jouer des mythes et des légendes dans ses précédents livres, Stéphanie Janicot interroge dans ce roman envoûtant le fantasme de la jeunesse éternelle et de la toute-puissance, l'illusion, la féminité et la force du désir.


Bien que totalement fan de Stéphanie Janicot, je dois avouer qu'en découvrant le thème de ce livre, je ne me suis pas précipitée dessus. Mon impression du moment étant qu'une histoire basée sur des quinquagénaires (et plus) qui suivent une cure de jouvence n'avait rien d'excitant ni de glamour, et pour tout dire, le sujet me paraissant mortellement ennuyeux.
En matière de lecture, je n'ai jamais eu aussi tort de ma vie.

La quinqua que je suis maintenant vous conseille absolument ce livre, quel que soit votre âge, surtout si vous avez des interrogations sur votre propre vie (ce que vous en avez fait, ce que vous allez en faire). Car ce roman est moins sur le fait de redonner à sa peau une seconde jeunesse que sur l'acceptation de sa vie, de ses choix, de ce qu'on en a fait et, surtout, sur ce qui est à venir.

Les interrogations de la narratrice - qui sont visiblement celles de l'autrice - ont fait écho aux miennes, et feront écho à toute lectrice (et finalement, des lecteurs aussi je pense).
L'autrice brouille d'ailleurs les frontières du réel et de l'imaginaire, ne serait-ce qu'en attribuant à la narratrice l'écriture de "Le privilège des rêveurs" (roman par lequel j'ai découvert Stéphanie Janicot) et je pense que cette référence dans ce roman-ci n'est pas un hasard.

Comme toujours avec Stéphanie Janicot, ce livre est profondément humain et nous parle à toutes et à tous d'autant que le vrai sujet (qu'avons-nous fait de nos vies, que pouvons-nous encore en faire, qu'en attendons-nous, la pression familiale, la pression sociale, le temps qui passe et qui donne de plus en plus l'impression de passer en accéléré) nous touche toutes et tous.

Plus on avance dans le roman, plus on va vers un genre fantastique. Ce qui n'est guère surprenant car il est déjà évoqué, par petites touches, dès le début. Et la fin aussi logique que surprenante et finalement apaisante, est juste parfaite.

Décidément, je ne me lasserai jamais de cette autrice, qui arrive toujours à me surprendre.
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vendredi 13 janvier 2023

Je m'appelle Asher Lev


4 de couv' :
Dès l'enfance, Asher Lev dessine comme il respire. Malgré la désapprobation sans appel de son père, le grand Rèbbe de la communauté juive hassidique de Brooklyn encourage sa vocation. Aux portes du monde prodigieux de l'art, Asher Lev devra choisir : obéir aux exigences des siens et à son éducation religieuse, ou s'abandonner à un destin exceptionnel...
Un roman magistral sur les affres du génie artistique, bien souvent synonyme de déchirements culturels, spirituels et intimes.


Après avoir lu "Celui qui va vers elle ne revient pas", j'avais entendu parler de ce livre-ci et était assez tentée de le lire. J'ai attendu un peu de temps de me "désimprégner" du premier, afin d'être moins influencée par sa lecture et de commencer celle-ci "à neuf" en quelque sorte.

Bien m'en a pris car si le premier livre était un témoignage écrit et se passant à notre époque, ce livre-ci est un roman (encore que je me suis demandée quelle part de lui-même l'auteur y a mis, et s'il l'a d'ailleurs fait) commençant dans les années quarante-cinquante. La première parution du livre date de 1972.
Il ne s'agit d'ailleurs pas, apparemment, de la même communauté hassidique : celle décrite dans "Celui qui va vers elle ne revient pas" étant beaucoup plus stricte et rigide dans son fonctionnement, et ne fait guère de place à l'individualité, tandis que celle décrite dans ce roman, si son fonctionnement et la vie de chaque individu est régie par la religion, semble plus souple et bienveillante. Principalement en raison de la personnalité du Rèbbe, figure religieuse et autoritaire respectée, bienveillante et attentive de la communauté.

Ce sont donc deux visions de la ou des communautés hassidiques très différentes qui s'offrent à nous.

Le fait que l'histoire se passe dans cette communauté est finalement assez accessoire.
Tout tourne finalement autour de la personnalité individuelle et comment se développer dans une communauté, ville, famille qui n'est ni prête ni habituée à accueillir en son sein un de ses membres qui sort des clous, et qui en plus développe un don (ou malédiction ? C'est la question que se pose le narrateur et son entourage tout au long du livre) qui n'est que peu approuvé et dans sa communauté, et dans sa religion.
Les interrogations, doutes, douleurs morales (qui vont jusqu'à le rendre malade), et autres déchirements s'appliqueraient à tout roman ou récit sur ceux qui cherchent leur place en dehors de leur milieu habituel et ce qu'il tolère : femme souhaitant s'émanciper, personne voulant vivre en dehors du destin tout tracé traditionnellement par sa famille, conversion religieuse, etc.

Il y a un peu de réflexion philosophique sur l'identité personnelle et par rapport au milieu où on a grandit, et en dehors.

Si j'ai parfois trouvé quelques longueurs à ce roman, il n'en reste pas moins que l'auteur décrit parfaitement bien les tourments de chaque personnage, et a un regard objectif et bienveillant sur tous, quelques soient leurs erreurs et faux pas éventuels.
Le roman commence dès la petite enfance d'Asher Lev et comme il en est le narrateur, le lecteur a sa vision des choses à lui à chaque âge de la vie. Ce qu'il comprend, ce qu'il ne comprend pas, et notre propre vision d'adulte qui éclaire certains points.
C'est ma vision d'adulte qui me permet aussi de me dire qu'il est parfois ingrat car tourmenté par son feu intérieur qui lui cause tant de problèmes, aussi bien intimement que dans ses relations avec son entourage, il ne voit pas toutes les possibilités qu'on lui offre, et (presque caricature de l'image qu'on se fait d'un artiste) ne vit que pour son art et le reste devient parfois secondaire.

C'est un bel équilibre de tout cela que propose l'auteur, et un beau portrait de cette communauté.

Il existe une suite à ce roman, j'adorerais la trouver elle aussi à la bibliothèque.
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mardi 26 juillet 2022

Lettre à ma fille


4 de couv' :
Dédié à celle qu'elle n'a jamais eue, Lettre à ma fille est une succession de courts textes décrivant les souvenirs qui ont façonné la vie exceptionnelle de Maya Angelou.
Féministe avant l'heure, et après une enfance et une adolescence marquée par la violence, elle écrit avec le coeur de millions de femmes qu'elle considère comme ses soeurs de combat. La littérature la sauvera et l'amènera à être la première étudiante noire d'une école privée. Puis elle fréquentera le milieu intellectuel noir-américain et deviendra une grande militante de la condition des femmes noires.
C'est grâce à l'écrivain James Baldwin qu'elle se mettra à écrire après la mort de Martin Luther King et deviendra l'auteure que l'on connaît aujourd'hui.
Dans ce captivant récit, l'auteure nous fait partager ses combats et les épreuves qui ont forgé son caractère dans la compassion et le courage.

Ce livre est un magnifique héritage transmis par Maya Angelou à toute fille ou femme qui la lira. Elle ne s'adresse pas vraiment à la fille qu'elle n'a pas eue, mais à toutes celles qu'elle a pu ou pourrait inspirer. Ce qui n'empêche pas tout homme ou garçon de le lire...

Chaque court texte a un thème précis et de chaque souvenir relaté, elle en tire une leçon autant pour elle-même que pour nous tous, empreinte de générosité d'empathie et de bienveillance... Et non dénuée d'autodérision et de sévérité envers elle-même quand elle évoque certains souvenirs où elle a fait preuve disons... de trop de spontanéité un peu vive (et c'est rassurant de voir qu'une telle grande dame peut elle aussi se mettre dans des situations embarrassantes).

Elle rend aussi hommage aux personnalités et artistes qui l'ont marquée, probablement très célèbres aux États-Unis et/ou à leur époque, et que j'ai donc découverts par ce biais. Inutile de dire que ce livre va me servir de référence pour les découvrir.

Et en bonus, nous régale de quelques poèmes.

Mention spécial au prologue de Dinaw Mengestu : un très bel hommage, qui m'a donné envie de découvrir cet auteur.

Décidément, un livre à mettre entre toutes les mains.
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dimanche 31 janvier 2021

Mort et vie d'Edith Stein


4 de couv' :
Ce livre raconte l'histoire d'une femme (1891-1942) qu'on a tour à tour nommée Edith dans sa famille, Fräulein Edith Stein au lycée, Doktor Edith Stein à l'université, soeur Thérèse au Carmel, matricule 44 074 à Auschwitz, et Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix au ciel.

J'ai décidément du mal avec le style de l'auteur, qui donne la désagréable impression de développer un style pour avoir "son" style mais en oublie un peu le lecteur. Et la personne à laquelle il veut rendre hommage. Du moins, c'est l'impression donnée.

Au-delà d'une biographie (bien succincte dans ce livre finalement), il s'agit bien plus ici de vie spirituelle dont il est question. Et comment une jeune femme née juive arrive à s'intéresser au catholicisme pour s'y investir pleinement, comment ces deux religions sont compatibles et non antagonistes et pourquoi, et quelle est la place spirituelle d'Israël dans le monde (et c'est finalement plus ici que se place l'hommage attendu dans ce livre).

Surprenant, mais intellectuellement stimulant.
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lundi 13 avril 2020

La panthère des neiges

4 de couv' :
- Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges. Une ombre magique !
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire.



Difficile d'écrire un livre quand on doit rester de longues heures à l'affût pour prendre la moindre image (photo ou film) d'un animal. De longues heures à attendre sans que rien en se passe.

Rien ? Pas si sûr.
Car il en ressort de ces heures l'apprentissage de la patience, de l'observation. En ressort aussi par les pensées qui vagabondent alors que le corps, lui, doit demeurer absolument statique, des aphorismes, la capacité de profiter de l'instant présent, des petites choses et surtout celle de dire enfin au revoir aux êtres aimés et partis.

En ressort aussi la volonté de l'auteur de pratiquer ce sens de l'observation, nouveau pour lui, à son retour en France ou en tout lieu où il se rendrait désormais. Et d'y encourager le lecteur qui ne s'y serait jamais adonné jusqu'ici.
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vendredi 3 avril 2020

Petit traité sur l'immensité du monde

4 de couv' :
Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.
Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce Petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi.


Où on retrouve avec plaisir la prose de Sylvain Tesson, qui traite ici du vagabondage en homme cultivé, et d'expérience puisque ce livre est ponctué d'anecdotes sur ses voyages.
Anecdotes que j'ai reconnues avec bonheur pour certaines, qui m'ont mis l'eau à la bouche pour les autres.

Une belle approche du vagabondage sous toutes ses facettes et acceptions, un vrai bonheur de lecture.
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jeudi 30 mai 2019

De l'âme

4 de couv' :
"Votre missive contient une singulière requête : "Parlez-moi de l'âme"...
Votre phrase : "Sur le tard, je me découvre une âme", je crois l'avoir dite à maintes reprises. Mais je l'avais aussitôt étouffée, de peur de paraître ridicule.
Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi...
J'écris le mot "âme", je le prononce en moi-même, et je respire une bouffée d'air frais. Par association phonique, j'entends Aum, mot par lequel la pensée indienne désigne le souffle primordial. Instantanément, je me sens relié à ce désir initial par lequel l'univers est advenu, je retrouve au plus profond de mon être quelque chose qui s'était révélé à moi, et que j'avais depuis longtemps égaré, cet intime sentiment d'une authentique unicité et d'une possible unité."

Ce livre fait partie des différents cadeaux de Noël offerts par mon homme dans l'optique de m'apporter sérénité, bien-être et/ou réconfort. Pour rétablir les choses dans leur contexte, disons que j'ai eu dans les mois précédents une surcharge de travail au boulot qui a conduit à un épuisement aussi bien physique que moral. Avec pour conséquences fin janvier un arrêt de deux semaines, suivi à ma reprise de multiples excuses de mes chefs et un réaménagement de ma charge de travail.

Le choix de ce livre n'était donc pas anodin, d'autant que l'auteur, régulièrement invité à "La Grande Librairie" fait partie de ceux que nous retrouvons avec plaisir dans cette émission. Son érudition, sa sagesse et son éloquence est toujours un bonheur pour les oreilles, l'intelligence et... l'âme, justement.

C'est donc sans surprise (et merci à la libraire de l'avoir si bien orienté !) que mon homme a opté pour ce livre.

Et très bon choix effectivement, le sujet étant d'une richesse incroyable quand on prend la peine et le temps de s'y intéresser un peu.
L'auteur réussit l'exploit, dans cet ouvrage de 184 pages, d'exposer en le vulgarisant, à peu près tout ce qui peut être dit sur le sujet : la perception de l'âme dans les différentes civilisations et époques, les mots pour la définir ou la dénommer, son propre ressenti, son propre parcours et tout ceci sous forme de correspondance avec une amie.
Son écriture, sa délicatesse, en font un plaisant moment de lecture. Les idées et raisonnements exposés, nourrissent l'intellect avec bonheur, d'autant qu'il n'a pas la prétention de détenir LA définition de l'âme, mais laisse à chacun l'opportunité de s'en approcher le plus possible.

Un beau moment de lecture, qui fait du bien. Merci, Monsieur Cheng.

" Savoir qu'on a une âme ou l'ignorer, cela ne revient pas au même. Savoir qu'on a une âme, c'est porter une attention éveillée aux trésors qui peuvent s'offrir dans la grisaille des jours, laquelle s'exerce à tout ensevelir. Trésors dénichés qu'on ne met plus dans la poussière du grenier, qu'on chérit au lieu de les jeter au vent."
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dimanche 23 septembre 2018

Traité sur la tolérance

4 de couv' :
Convaincu de l'innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.
Avec une ironie mordante et un style inimitable, l'écrivain plaide pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance.


Je n'ai jamais caché mon antipathie envers la philosophie, due au fait que cette une matière est enseignée bien trop tardivement dans le cursus scolaire, ce qui est le comble pour le pays des Lumières (selon moi il faudrait au moins une heure d'initiation par semaine au collège et deux heures en seconde et première avant d'aborder les choses vraiment sérieusement en terminale).

Cela étant, je ne désespère pas de trouver les ou les ouvrage(s) qui pourraient me réconcilier avec cette discipline et je m'obstine à tenter le coup parfois.

Et voici comment ce petit livre (écrit très très petit il est vrai) a atterri entre mes mains. Vu l'épaisseur du volume et vu que l'auteur est Voltaire et donc a priori plus abordable pour moi, je me suis laissée tentée.

Ben échec à nouveau.

Ce n'est pas dû à Voltaire ou son écriture, mais son argumentation repose sur une foultitude d'exemples et de références qui, si elles étaient bien connues des lecteurs de son époque, ne le sont pas forcément de ceux d'aujourd'hui, et de moi encore moins, mais qu'importe, jusqu'à un peu plus de la moitié du recueil, je les assimilai assez aisément sans que cela ne lèse ma progression de lecture et de suivi dans son raisonnement.
J'ai craqué en plein milieu d'un chapitre truffé de références bibliques totalement inconnues de moi, que je n'arrivais plus à assimiler et m'ont fait perdre le fil du discours. Avec cette grosse frustration d'avoir échoué une fois de plus dans la lecture d'un ouvrage philosophique en principe plutôt abordable et donc l'impression d'être quasi inculte.
J'exagère un peu, mais au moment de lâcher ce livre, ma frustration a nourri un superbe agacement aux confin de la colère. Contre moi-même. Et le fait que le cursus scolaire laisse si peu de place à cette matière.

C'est donc plus mes quelques lacunes de culture générale dans cette discipline qui sont la cause de ma défection que l'ouvrage en lui-même.
Avant d'écrire ce mot, j'ai feuilleté l'ouvrage à partir de l'endroit où j'ai laissé tomber, certains passages m'ont interpelée, j'y reviendrai donc certainement et referai un autre "petit mot de billet" un peu plus tard.

Mais en me basant sur la partie que j'ai lue, je le recommande cependant.
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mardi 9 avril 2013

Douceur en série

Finalement, l'autre week-end, c'est l'envie de douceur qui l'a remportée, avec la lecture de quelques nouvelles de Stefan Zweig.

Révélation inattendue d'un métier :
Observation d'un touriste à Paris d'un personnage qui attire son attention et dont il finit par deviner le métier. Je ne sais pas si c'est du vécu, mais chaque détail semble très réel.
Beaucoup de suspens dans ce qui semble de prime abord une scène banale, mais on vite tenu en haleine et comme le narrateur, on ne  peut détacher le regard de ce qui va suivre. Mention spéciale à la scène finale durant la vente aux enchères, l'action du commissaire-priseur et celle du narrateur étant en parfaite adéquation.

Virata :
Légende indienne. Ado, j'étais fan de la série de livres "Contes et légendes", ce fut donc pour moi un vrai plaisir retrouvé que de lire cette légende et les suivantes racontées par Stefan Zweig.
Pour Virata, c'est l'histoire d'un sage indien qui petit à petit renonce à tout pour devenir ermite et ne plus influer sur le genre humain.
Il s'agit ici d'un conte philosophique sur l'action et l'inaction et leurs conséquences. Toute action (ou pas) a forcément une conséquence. L'effet papillon, en somme.

Rachel contre Dieu :
Où une femme se révèle plus forte et raisonnable que quiconque devant la colère divine dirigée contre les humains. En reversant contre Dieu Lui-Même ses propres préceptes.
Le monologue de Rachel est un vrai plaisir à lire, un sublime plaidoyer. A jouer au théâtre, ce serait magistral.

Le chandelier enterré :
C'est ici aussi une légende biblique, sur la diaspora et l'importance de ce qui relie le peuple juif et en maintient la cohésion quels que soient les obstacles et les frontières. J'ai moins accroché sur cette nouvelle, plus longue que les autres, mais je tenais cependant à en connaître la fin. Une belle légende, emplie d'espoir, d'autant plus quand on sait qu'elle a été écrite en 1936.

Les deux jumelles :
Autre époque ici, la France médiévale. Où la rivalité entre deux soeurs jumelles échauffe les sens et les esprits de toute une région. Conte régional cocasse, sur un ton plus léger que les légendes qui le précèdent.
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dimanche 10 février 2013

Le septième jour.net

4 de couv' :
La création du monde ? un jeu vidéo !
La meilleure façon de choisir entre quatre destins ? les vivre tous les quatre !
La plus belle récompense pour un romancier ? une nomination à la "cérémonie des bobards" !
L'outil démocratique par excellence ? la trahison !
Le moteur de l'Evolution ? le rêve !
Bref, peut-être philosophies et religions sont-elles des affaires trop drôles pour être laissées aux gens sérieux ? ...


Souvenez-vous, je vous avais parlé de ce livre. Si, si. Ici, plus précisément. Vous remarquerez que cela fait maintenant plus d'un an, c'est vous dire si je sélectionne mes livres sur l'envie du moment et non par ordre chronologique d'achat.

C'est donc parce qu'un livre m'était offert par ma librairie préférée que j'ai choisi celui-ci. Je ne raffole pas des nouvelles habituellement, mais le quatrième de couverture a suffisamment interpelé ma propre imagination pour que je me laisse tenter.

Car, comme souvent dans un recueil de nouvelles, se trouve un thème commun dont l'imagination ou plutôt l'imaginaire, fait partie : le réel, la perception du réel, la part d'imaginaire et de virtuel dans notre conception du monde dans lequel nous vivons (ou pensons vivre). Et toutes les réflexions philosophiques et théologiques qui tournent autour. Et le destin, notre destin ou vie, par quoi et comment est-il déterminé et l'est-il vraiment d'ailleurs ?
Pour être honnête, je résume très mal ce livre, je ne peux que vous en donner une idée globale de ce qu'il renferme.

Beaucoup de références littéraires et philosophiques, avec lesquelles l'auteur s'amuse et nous amuse, restant cependant suffisamment simple pour ne pas nous perdre en route. Et un humour subtil en prime.

Pour moi, ces nouvelles se lisent dans l'ordre, car pour certaines quelques passages font référence (subtilement) aux précédentes.

En gros, j'ai bien aimé l'ensemble de ces nouvelles, et en particulier : découvrir les quatre vies possibles de Pierre, la trahison dont la conclusion m'a fait sourire, et "femme.jpg" similaire sur certains points au Fahrenheit de Bradbury. Et oui, c'est pour cela que j'ai référencé cet ouvrage dans "science-fiction", ce qui risque de surprendre l'auteur. Comme quoi, la perception des choses, hein...

Toutes les nouvelles m'ont interpelée. Sans doute parce que l'imaginaire de l'auteur rejoint le mien...
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