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samedi 26 juillet 2025

La crevette et l'anémone

2 de couv' :
Au début du XXe siècle, dans une petite ville bourgeoise et puritaine du bord de mer, Eustache et Hilda s'abandonnent aux plaisirs des jeux de plage. Eustache, délicat et sensible, est totalement dominé par sa soeur aînée Hilda, maternelle et passionnée. Un jour, Hilda pousse Eustache à aborder l'étrange Miss Fothergill, vieille et défigurée, qui se promène le long de la falaise. Eustache, qui vit dans une sorte de cocon où rien de ce qui est laid n'a sa place, est terrifié à l'idée de cette rencontre. Pourtant, il y sera contraint, et sa vie ainsi que celle de sa famille en seront bouleversées.
Ce volume, complété de La Lettre d'Hilda, met en scène les principaux protagoniste d'une trilogie omanesque qui conduit Eustache et Hilda de l'enfance à la maturité. La sensibilité et la finesse si caractéristique de l'oeuvre de L.P. Hartley sont ici amenées à leur point culminant.


Il me semble que j'ai découvert ce livre il y a quelques années grâce à La Kube à travers un coffret sur la littérature anglaise. S'agissant d'une trilogie, j'ai préféré attendre la parution des deux autres tomes avant de commencer le premier. De ce que j'ai compris à l'époque, jusqu'ici jamais le troisième tome n'avait été traduit en français et de fait il a fallu attendre un certain temps pour ne pas dire un temps certain avant qu'enfin on réussisse à le voir en librairie. J'ai donc attendu tout ce temps avant commencer ce tome.

Mention spéciale à la maison d'édition qui apporte un soin tout particulier à la qualité de ses livres. En dehors d'une très jolie couverture, le papier utilisé autant pour la couverture que pour les pages (très douces, très agréables au toucher) ajoutent encore au plaisir de la lecture. C'est donc un ouvrage de qualité autant pour l'extérieur que l'intérieur.

J'ai suivi avec bonheur l'histoire de ces deux enfants, en particulier le point de vue d'Eustache, car je pense qu'on a tous été un peu comme lui, avec ses peurs, ses interrogations, ses incompréhensions,  son attachement à son petit monde.

L'écriture de l'auteur (merci et bravo à la traductrice), est toute en finesse, précision et délicatesse. Je me suis laissée portée par l'écriture et l'histoire, et j'ai hâte de poursuivre cette trilogie (pas tout de suite, je pars en vacances demain et une fois n'est pas coutume, je ne prends aucun livre dans mes bagages. Par contre, au retour, je risque d'être un peu plus chargée...).

Une belle découverte d'un auteur hélas peu traduit en France qui mériterait pourtant qu'on s'y intéresse davantage.
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vendredi 18 juillet 2025

Orgueil et Préjugés

4 de couv' :
Mrs Bennet, femme de pasteur, est déterminée à marier ses cinq filles afin d'assurer leur avenir. Lorsqu'un riche jeune homme loue le domaine voisin de Netherfield, elle espère qu'une de ses filles saura lui plaire et met tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
Elizabeth observe avec ironie les manigances de sa mère. Si elle apprécie le charmant Mr Bingley, elle est tout d'abord irritée par l'attitude dédaigneuse du fier Mr Darcy.
Publié en 1813, Orgueil et Préjugés est considéré comme le chef d'oeuvre de Jane Austen. Les aventures sentimentales des cinq filles Bennet offrent une satire pleine d'esprit des conventions sociales de la bonne société anglaise à la fin du XVIIIe siècle.


Cela faisait longtemps que j'étais tentée de lire ce livre, et surtout son autrice qui semble faire l'unanimité parmi les lecteurs et plus largement, le monde littéraire.
En raison d'un challenge Booknode (lire un livre illustré), j'ai profité de l'occasion pour me procurer l'édition présente.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal au démarrage et à la page 80 (sur 538), j'en étais à me dire "ça bavasse, boudiou que ça bavasse". Quand j'ai repris l'ouvrage un peu plus tard, miracle, la magie a pris. Mais vraiment un revirement.

Je me suis donc alors autant laissée porter par l'écriture que par l'histoire, le contexte historique et social, les portraits de personnages. Et la description des paysages.

Je lis peu de romances - et je pense que Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent resteront mes préférés - je ne ferai donc pas de critiques à ce sujet . C'est une romance avec le côté un peu superficiel que ça induit dans ce genre (mais tellement agréable !).

Bref, une de mes premières lectures d'été les plus réjouissantes !


"Qui songe à en douter ? Un célibataire nanti d'une belle fortune doit être nécessairement à la recherche d'une femme. C'est une conviction si répandue  que, dès qu'on voit paraître un jeune homme pour la première fois dans une région, il n'est pas de familles des environs qui ne le considèrent, d'ores et déjà, comme la propriété de l'une ou l'autre de leurs filles."

"L'orgueil se rapporte plutôt à notre opinion sur nous-mêmes et la vanité à ce que les autres pensent de nous."

samedi 21 octobre 2023

Samuel Titmarsh et le grand diamant des Hoggarty

4 de couv' :
Lorsque le jeune Samuel Titmarsh quitte la campagne anglaise pour s'installer à Londres, où il vient d'obtenir une place de treizième clerc dans une compagnie d'assurances, sa vieille et richissime tante, Lady Hoggarty, lui offre une épingle de cravate en diamant. Ce précieux bijou le propulse très vite au sommet de sa carrière, lui apportant la considération de la haute société victorienne.
Dans ce roman, Thackeray ridiculise de sa plume incisive les faiblesses et les travers des grands de ce monde, dont l'affaire Madoff de 2009 est l'un des plus récents avatars. La satiremorale de Thackeray semble plus que jamais pertinente.


Ce livre est en effet une peinture au vitriol d'une certaine classe sociale de l'époque victorienne où tout n'est qu'apparence et vanité. Notre héros, sorte de Candide britannique du XIXe siècle, trop honnête pour ce milieu va d'enchantements en déconvenues nimbé d'une certaine perplexité sur ce qu'il ne saisit pas (du moins, pas tout de suite).

Et je suis sûre que ce portrait ne se limite pas à la société victorienne, et sera hélas toujours d'actualité quelque soit le pays ou l'époque. Un roman qui restera toujours d'actualité en somme.

Très bien écrit, très bon rendu d'une certaine société tellement imbue d'elle-même et engoncée dans ses a priori de classe qu'elle en devient sa propre victime et de ceux qui en profitent, un bon roman à découvrir !
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vendredi 15 juillet 2022

Meurtre au village


4 de couv' :
De vieilles dames oisives peuvent-elles se convertir en détectives amateurs ? C'est ce que pensent Miss Stone - l'auteur se met directement en scène - et plusieurs de ses amies lorsque l'on découvre un matin de février lady Milicent morte dans son lit et que le médecin refuse le permis d'inhumer. Forte de l'expérience acquise au cours de sa carrière dans une agence de renseignements londonienne, Miss Stone part en campagne et découvre avec stupéfaction, au fur et à mesure qu'elle progresse dans l'entourage de la morte, qui s'amusait de son vivant au vilain petit jeu du chantage, des gens encombrés de quelques cadavres. Qui a clos la bouche venimeuse de lady Milicent avant qu'elle ne salisse une réputation apparemment sans tache ?
Le lecteur va de surprise en surprise jusqu'à la conclusion très inattendue.


Ce livre fait partie d'un lot de livres trouvé dans le grenier de mes parents à l'adolescence dont celui-ci.
Inutile de dire qu'à l'époque il a fait partie de mes lectures de routine de l'été, c'est donc avec bonheur que je me suis replongée dedans cette semaine.

Nous avons ici un polar à l'anglaise, digne des Agatha Christie, avec une forme d'humour anglais particulièrement marqué (notre narratrice peut parfois être franchement féroce même avec ses meilleures amies, qui le lui rendent bien. Je n'aimerais pas en faire partie...).

J'adore les histoires de village anglais où chacun a ses petits secrets, ou plutôt, ses placards remplis de cadavres et autres choses plus ou moins avouables. Rien ne me réjouit autant que cette apparente respectabilité un peu guindée qui craquèle, se fissure, pour finir en lambeaux !
Si la mentalité et l'attitude de certains personnages pourraient passer pour suranné, je n'en aime que plus ce type de romans. Et n'oublions pas que la présente édition date de 1961 et que nos personnages principaux sont surtout de charmantes et sémillantes retraitées.

Sur l'aspect polar, si notre narratrice mène elle-même l'enquête, elle doit quand même à un (gros) coup de pouce pour trouver la personne ayant commis le meurtre... et dont le mobile est finalement assez convenu (mais chut).

Et pour l'anecdote, toujours sur cette édition, j'ai eu la surprise de (re)constater foultitude de coquilles, fautes d'orthographe ou de conjugaison, sans compter deux paragraphes mélangés ! Autant cela peut m'agacer en temps normal, autant cela m'a plutôt amusée cette fois.

Bref, encore une agréable lecture d'été.
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mercredi 19 mai 2021

La chorale des dames de Childbury


4 de couv' :
1940. Un paisible village anglais voir partir ses hommes au front. Restées seules, les femmes affrontent une autre bataille  : sauver la chorale locale pour défier la guerre en chantant. Autour de Miss Primrose Trent, charismatique professeur de chant, se rassemble toute une communauté de femmes, saisie dans cet étrange moment de liberté : Mrs. Tilling, une veuve timide, Venetia, la "tombeuse" du village, Silvie, une jeune réfugiée juive, Edwina, une sage-femme qui cherche à fuir un passé sordide. Potins, jalousies, peurs, amours secrètes... Entre rires et larmes, Jennifer Ryan, s'inspirant des récits de sa grand-mère qui a vécu le conflit depuis un petit village du Kent, sonde les âmes de ce choeur que vous n'êtes pas près d'oublier.


Je m'attendais à une sympathique comédie à l'anglaise, force est de constater que ce roman choral est bien au-dessus de ça : une comédie en effet, mais aussi un drame, une reconstitution historique, une réflexion et remise en cause de la condition féminine de l'époque, une histoire d'amour, d'espionnage, des intrigues en tous genres... Rédemption par le chant.

Ou comment faire partie de cette chorale va bouleverser la vie de ces femmes et jeunes filles - mais aussi de certains des hommes restants, pour le plus grand bien de ces dames - dont la guerre en semant le chaos dans toute l'Europe va bouleverser les vies et faire basculer la société et les individus d'un siècle à l'autre.

L'histoire, très riche, ne se déroule pourtant pas sur toute la durée de la guerre, mais d'avril à septembre 1940 seulement. Une période charnière de l'Histoire européenne puis mondiale certes, mais cela m'a quand même étonnée (et donné le vague espoir, j'espère non déçu, d'une ou plusieurs suites).

Magnifique, vraiment.
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dimanche 2 mai 2021

La libraire (L'affaire Lolita)


4 de couv' :
Rien ne semble troubler la paix de Hardborough, aimable petite vile de l'East Anglia. Mais Florence Queen, une jeune veuve, se met bientôt les notables à dos en décidant d'y ouvrir une librairie. Florence voulait créer innocemment un lieu de sociabilité inédit ; elle découvre l'enfer feutré des médisances. Puis l'ostracisme féroce d'une partie de la population. Surtout lorsqu'elle s'avise de mettre en vente Lolita, le sulfureux roman de Nabokov. Alors, la guerre est déclarée, les clans s'affrontent, les personnages révèlent leur acrimonie. Florence sera très seule pour faire face au conformisme ambiant.

Ce livre est aussi paru sous le titre "l'affaire Lolita", ce qui me semble un peu injuste tant cet aspect de l'histoire est finalement secondaire par rapport au reste.

S'il dépend admirablement bien la vie dans une petite ville où tout le monde se connaît, mon problème en lisant ce roman est que justement, l'autrice ne prend pas assez le temps de nous présenter chaque personnage, elle le fait de façon succincte ce qui m'a donné la désagréable impression d'être une touriste de passage dans une ville inconnue.
A moins que ce ne soit volontaire de sa part, pour que le lecteur se sente aussi décalé que le personnage central et aussi incapable qu'elle de voir venir les turpitudes et bassesses dont va faire preuve avec elle un autre personnage dont elle a sous-estimée l'influence.

Cela étant, l'histoire, admirablement écrite et traduite, est vraiment plaisante à lire, mais il m'a manqué un petit plus pour y accrocher vraiment, malgré des personnages attachants ou haut en couleur (ou les deux !).

Sentiments mitigés donc mais malgré tout un livre que je recommande sincèrement.
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dimanche 17 janvier 2021

Hortense et Queenie


4 de couv' :

L'Afrique n'a pas de secrets pour Queenie. Enfant, élevée à la dure dans les Midlands, elle a vu un noir à l'exposition de l'Empire britannique, et lui a même serré la main.
Maintenant adulte, son mari n'étant pas rentré des Indes où il servait dans la Royal Air Force, elle accueille deux locataires venus de Jamaïque : Gilbert, qui a lui aussi porté l"uniforme bleu de la RAF, et sa femme Hortense. Le couple subit, bon gré mal gré, le racisme ordinaire : dans l'Angleterre de l'immédiat après-guerre, ces ressortissants de la couronne britannique ne passent pas inaperçus. Gilbert surmonte les humiliations grâce à son esprit gouailleur. Hortense, quant à elle, toujours soucieuse de son élégance, est choquée par la misère ambiante, loin de ce qu'elle avait imaginé à l'ombre des manguiers.
Ce roman à quatre voix explore les rêves et désillusions des immigrés caribéens. Non sans évoquer la Jamaïque de l'entre-deux-guerres, une île fascinante dont l'exotisme offre un contraste saisissant avec l'Angleterre.


Pour Noël, je me suis offert une Kube thématique, qui est le coffret Angleterre.
J'ai déjà goûté la marmelade, la meilleure que j'ai jamais dégustée (et à propos, avec un couvercle à ouverture vraiment facile : si les industriels français pouvaient en prendre de la graine pour tous les bocaux se trouvant dans le commerce, je leur en serais réellement reconnaissante). Je n'ai pas encore goûté la moutarde ni le thé, mais s'ils sont du même acabit... Mmmmmm !
Donc ma kube sitôt déballée, je me suis précipitée sur l'un des romans proposés.

Avant même de l'ouvrir, j'ai adoré ce livre des Editions Petit Quai Voltaire pour son format, la qualité et la douceur de papier. Habituée des livres de poche, j'avais un peu oublié ce qu'est un livre au papier de belle qualité et bien blanc, surtout. Ça paraît idiot à dire, mais il est vrai que plus le livre est beau et agréable au toucher, meilleure est la lecture.

En dehors de cet aspect pratique, force est de constater que j'ai vraiment aimé ce roman choral d'une subtilité et d'un humour qui frôlent la perfection. Les souvenirs des uns et des autres, l'âpreté de leurs situations et vécus respectifs, la réalité de leurs quotidien s'imbriquent petit à petit pour former un magnifique tableau d'ensemble ainsi qu'une étude féroce et humoristique de la société anglaise d'après-guerre.
Si le titre original, "Small Island", est probablement à double sens, le titre français, si différent, prend pleinement son sens à la fin du livre. Mais je regrette qu'il donne l'impression, avant lecture, d'une rencontre et le début d'une amitié entre les deux femmes, ce qui m'a un peu frustrée toute une partie de la lecture, mais ce sera mon seul bémol.
Cependant, l'écriture est tellement agréable (pour info, il s'agit ici d'une nouvelle traduction pour cette édition) qu'on finit par se laisser porter par elle et l'histoire en oubliant vite cet a priori.

Ce fut donc une lecture délectable, instructive, avec une conclusion que ni moi (surtout pas moi) ni les personnages n'avions vu venir.

Une belle réussite !
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dimanche 7 juin 2020

Dracula

4 de couv':
Répondant à l'invitation du comte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur... Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...


J'avais déjà lu ce livre à l'adolescence, qui faisait partie de la liste de lectures (non imposées) au bac de français, et je me rappelais l'avoir assez apprécié.

Grand classique de la littérature fantastique, dont le succès depuis sa parution jusqu'à nos jours a largement dépassé l'oeuvre originale, je dois reconnaître que j'ai assez aimé cette relecture même si, connaissant déjà l'histoire et me la rappelant dans les grandes lignes, je n'avais plus le plaisir de la découverte.

Commençons par les points négatifs : Bram Stocker est un homme de son temps. Il a donc une vision du monde et des gens horriblement caricaturale pour notre époque.
Les femmes sont des faibles femmes : l'héroïne principale parle ainsi d'elle-même bien que sur les cinq héros, c'est quand même elle la plus intelligente et la plus courageuse. Intelligence mise en valeur par l'un des autres personnages qui dit d'elle en gros qu'elle a une intelligence d'homme. L'auteur trouvait-il que ce personnage féminin était trop moderne pour les lecteurs bien pensants de son époque ? Mais je dois reconnaître que malgré ces passages on ne peut plus horripilants, on prend plaisir en tant que femme à s'identifier à un personnage qui devient vite le pilier de ce petit groupe.
Dans tout le roman, un seul personnage juif. Et "évidemment" pour l'époque, un peu douteux. On n'en parle que sur une page et il est franchement très secondaire et on aurait pu s'en passer ou en tout cas se passer du fait qu'il soit juif mais il y est présenté ainsi (soupir).
Les tziganes : définitivement douteux, alliés de Dracula, puisque de tout temps considérés comme alliées du diable, de la sorcellerie, de la magie noir et autres petites choses mystiques bien antipathiques. Ils sont présentés comme ses alliés voire ses serviteurs, mais aussi comme étant de peu d'importance : aucun d'entre eux ne se démarque réellement, ils forment un groupe comme un seul personnage.
Les habitants des Carpates : essentiellement des gens un peu exotiques pour le londonien qu'est Jonathan Harker, et surtout superstitieux. Et finalement secondaires. Dans leur poursuite de Dracula, nos héros anglais se débrouillent sans eux, sans même chercher à se les rallier. Cela m'a donné une impression de supériorité des personnages anglais (et américain pour l'un d'entre eux).
Les petites gens : alors là, on est en plein dans la grosse caricature des gens peu cultivés, vénaux (le moindre renseignement coûte de l'argent à nos héros), voire un brin alcoolique (le moindre renseignement coûte à nos héros une pinte de bière). Et leur parler ! Pas un mot dont une syllabe ne soit tronquée (ou pour mieux dire : "pas' mot dont un' syllab' n' soit tronquée mon pov' m'sieur !"). Je ne sais comment s'exprimait le "bas peuple" londonien à l'époque mais j'ai trouvé l'auteur horripilant de condescendance sur ce coup là.
Tout ceci était on ne peut plus habituel à l'époque, je ne vais donc pas blâmer l'auteur d'être de son temps, je voulais juste mettre en lumière ce qui pourrait agacer le lecteur actuel.

Par contre, j'ai apprécié que ce soit un roman choral : la plupart des personnages tient un journal et présente ainsi sa propre approche de l'histoire. Mais je n'ai pas trouvé qu'ils se démarquent beaucoup les uns des autres. Plus en début qu'en fin de roman en fait. Pour casser le rythme, et ajouter au mystère, l'auteur a eu la bonne idée à un certain moment d'introduire dans ces différentes narrations des articles de journaux relatant des faits étranges non explicables par leurs auteurs mais dont nous lecteurs avons une idée plus claire, flattant ainsi notre ego.
Tout ceci mis bout à bout forme un ensemble cohérent et bien construit.

Pour ce qui est de l'écriture, elle est assez typique de l'époque mais assez plaisante à lire bien que un peu pompeuse à mon goût sur certains passages (en particulier ceux consacrés au personnage de Van Helsing du moins au début, car il est détenteur de connaissances qu'il se refuse à divulguer aux autres personnages. Certes, c'est pour accentuer le suspens, mais j'avais parfois envie de le secouer pour qu'il en dise plus).

Dans l'édition que j'avais entre les mains, se trouvent également des annexes traitant non seulement de ce roman (avec une tentative d'analyse littéraire intéressante quoique je trouve que son auteur aille un peu loin), mais aussi des légendes sur les vampires sous toutes leurs formes : écrits, cinéma, radio, histoire.
Ce qui en est à l'origine, les monstres de légende équivalents dans différentes civilisations. J'ai donc ainsi découvert que la représentation que différentes civilisations se sont fait de plus approchant des vampires est féminine (Bram Stocker innove donc avec son personnage masculin) et assez peu récente finalement.
Se trouvent aussi des extraits de romans, un de Théophile Gautier (la morte amoureuse) et un d'Alexis Tolstoï (la famille du Vourdalak). J'ai donc ainsi découvert deux auteurs que je n'ai jamais lus, mais dont j'ai pu apprécier ici l'écriture et dont j'aimerais poursuivre la lecture.

Donc une lecture intéressante en tant que classique et un classique ayant laissé un telle d'empreinte dans le milieu artistique, et pour le roman lui-même.
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samedi 2 mai 2020

La cloche silencieuse

Pas de 4 de couv' !


Ceci est un collector. L'édition que je possède, trouvée à l'adolescence un été dans le grenier de mes parents, date de 1936. Et n'est plus éditée de nos jours, à ma grande frustration car il s'agit d'une série. J'ai fait des recherches sur Internet pour trouver les autres tomes, je ne retrouve pour le moment que des versions en anglais (re-frustration).
Par contre vous pouvez trouver celui-ci pour des prix allant de 2 à 15 euros suivant l'état.
Je ne vous présente pas la collection "Le Masque", les lecteurs les moins avertis savent qu'il s'agit d'un polar.

Nous avons donc ici un polar à l'anglaise, dont les protagonistes utilisent les moyens modernes de l'époque (oui, même l'avion).
Si le style peut sembler délicieusement suranné, je trouve que ce roman n'a rien à envier aux Agatha Christie, l'intrigue étant cohérente, le dénouement (classique de l'époque !) se trouvant à la toute dernière ligne, la galerie de personnages étant un délice. Mention spéciale à Mimi, piquante héroïne qui a la particularité dans ce polar très british d'être française ! Piquante et très moderne, car rien ne lui fait peur et sa sagacité lui vaut d'avoir facilement trois trains d'avance sur ses homologues anglais.

J'avais adoré le lire et le relire à l'adolescence, j'ai adoré le relire aujourd'hui. Si les éditions du Masque avait la bonne idée (si ce n'est déjà le cas) de créer une collection spéciale dédiée aux polars qui un temps a fait leurs beaux jours et de les rééditer, ne serait-ce que de façon restreinte et provisoire, les livres d'Elaine Hamilton seraient en tête de liste de mes achats !
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lundi 10 février 2020

Les aventures de Cluny Brown

4 de couv' :
Délicieuse comédie so british sur l'émancipation des femmes, critique espiègle de l'Angleterre des années 1930 engoncée dans son carcan moral, Les Aventures de Cluny Brown, ou quand une femme de chambre aussi délurée qu'attachante fait fi de toutes les conventions pour former un couple improbable avec un fantasque intellectuel polonais fuyant les nazis.


Je trouve que le titre du livre et le quatrième de couverture induisent le lecteur en erreur : on s'attend à diverses péripéties et multiples rebondissements et on se retrouve finalement avec un scénario beaucoup plus sage que prévu. Par contre, j'imagine qu'à l'époque de la parution du livre, le personnage de Cluny Brown devait être un peu atypique, ou en tout cas peu conventionnel.
Et pour l'anecdote : le titre original est tout simplement "Cluny Brown". Qu'est-ce qu'il leur a pris, à la maison d'édition et/ou au traducteur de rajouter "les aventures de" ?

Cela étant, gentille et sympathique petite lecture, mais pas aussi enlevée et loin d'être aussi hilarante que la série des Jeeves de Wodehouse.
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vendredi 3 janvier 2020

Noël à la petite boulangerie

4 de couv' :
Maisons en pain d'épice, brioches aux fruits confits, feuilletés au miel... A l'approche des fêtes de fin d'année, Polly est débordée ! Accaparée par sa petite boulangerie, la jeune femme ne souhaite qu'une chose : passer un réveillon romantique avec Huckle, bien au chaud dans leur grand phare.
Mais les bourrasques qui balaient la petite île de Mount Polbearne pourraient bien emporter les doux rêves de Polly et faire resurgir du passé des souvenirs qu'elle croyait enfouis à jamais... Entre mensonges, surprises et trahisons, noël s'annonce finalement très mouvementé !

Oui, je sais. J'évite consciencieusement tous les téléfilms de Noël dont la télé nous abreuve depuis mi-novembre et je tombe (volontairement et à pieds, pardon mains jointes) dedans quand il s'agit de lecture. Ah esprit de Noël, toussa, toussa, etc.

Cette fois, l'histoire étant plus centré sur les deux couples Polly/Huckle et Kerensa/Reuben, on ne peut pas dire qu'on soit souvent dans la petite boulangerie cette fois, même si l'activité de Polly reste le centre du roman.

Du coup, le village et ses habitants sont moins présents, même Neil, le macareux, semble relégué au second plan.

Je soupçonne cette version de Noël d'être une commande de la maison d'édition, au point que l'autrice, dans son introduction (qui soi-dit en passant, à part pour les deux premiers paragraphes, est une recopie de celle du deuxième roman de la série), précise bien que ce tome est le dernier de la série.

A part cela, ce fut à nouveau, pour un roman de ce genre, un agréable moment de lecture dont je n'ai pas pu décrocher de la journée.
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jeudi 2 janvier 2020

Une saison à la petite boulangerie

4 de couv' :
Polly Waterford coule des jours heureux sur la paisible île de Mount Polbearne, dans les Cornouailles, entre le grand phare dans lequel elle s'est installée avec Huckle, son boyfriend, et la petite boulangerie où ele prépare chaque jour, avec passion, d'irrésistibles pains dorés. Mais lorsque le nouveau propriétaire de sa boutique fait irruption sur l'île, Polly réalise que son bonheur pourrait bien être réduit en miettes... Avec une pincée de fleur de sel, des kilos de farine et une bonne dose de volonté, réussira-t-elle à surmonter les obstacles qui se dressent sur sa route ?


C'est avec plaisir que j'ai retrouvé cette presqu'île et ses habitants. Si l'autrice utilise ici les mêmes ficelles (désolée pour le jeu de mot involontaire, mais c'était ça ou "recettes") que dans le livre précédent, défauts, qualités et tempête incluses, elle le fait plutôt avec bonheur.

On n'a plus le plaisir de la découverte, c'est plein de bons sentiments, mais contrairement à ce que j'avais lu ça et là, je n'ai pas trop eu l'impression que ce roman manquait de souffle par rapport au premier.

Un très agréable moment de lecture, donc.
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jeudi 31 octobre 2019

La petite boulangerie du bout du monde

4 de couv' :
Quand son mariage et sa petite entreprise font naufrage, Polly quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Quoi de mieux qu'un village de quelques âmes battu par les vents pour réfléchir et repartir à zéro ?
Seule dans une boutique laissée à l'abandon, Polly se consacre à son plaisir favori : préparer du pain. Petit à petit, de rencontres farfelues - avec un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands - en petits bonheurs partagés, ce qui n'était qu'un break semble annoncer le début d'une nouvelle vie...


Bon on est d'accord, c'est un roman de gonzesse, ce n'est pas de la grande littérature, on sait plus ou moins d'avance ce qui va se passer, mais contrairement aux autres bouquins de ce genre, je lui trouve pas mal de qualités.

Déjà, l'autrice a l'air de s'y connaître en matière de pains de toutes sortes, donnant à la fin certaines de ses recettes, et je retrouve beaucoup de la Bretagne dans ses descriptions de paysages marins, de la vie quotidienne des iliens et surtout, un bel hommage aux pécheurs et leurs dures conditions de travail et risques encourus (ce passage est d'ailleurs celui qui m'a le plus plu).

Evidemment, comme toujours dans ce type de roman, les bonnes choses arrivent parfois un peu trop facilement à l'héroïne, certaines situations me paraissent improbables, mais le reste tenant plutôt bien la route et étant plutôt bien écrit, cela reste un très bon et très agréable moment de lecture. Je vais sûrement emprunter ses suites à la bibliothèque !
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samedi 19 octobre 2019

Randonnée mortelle

4 de couv' :
Après un séjour de six mois à Londres, Agatha retrouve enfin ses chères Cotswolds - et le non moins cher James Lacey. Même si le retour au bercail de son entreprenante voisine ne donne pas l'impression d'enthousiasmer le célibataire le plus convoité de Carsely.
Heureusement, Agatha est très vite happée par son sport favori : la résolution d'affaires criminelles. Comme le meurtre d'une certaine Jessica, qui militait pour le droit de passage de son club de randonneurs dans les propriétés des privées des environs.
Les pistes ne manquent pas : plusieurs membres du club et quelques propriétaires terriens avaient peut-être de bonnes raisons de souhaiter sa disparition. Mais la piste d'un tueur se perd aussi facilement que la tête ou la vie !


Bon, en dehors du fait que je me suis trompée de tome et ai lu celui-ci (quatrième de la série) avant le troisième, je dois bien reconnaître que j'ai été moins emballée par cette lecture.

Il est évident que le côté polar est assez moyen (je trouve la version télévisée bien meilleure), mais j'avais besoin d'une lecture assez légère et de me retrouver dans un cocon, soit : retrouver une galerie de personnages hauts en couleur, la campagne anglaise, une certaine atmosphère qu'on ne retrouve guère que dans ce genre de livre ou série télévisée (que celui ou celle qui n'a jamais aimé lire un Agatha Christie ou regardé de séries telles que "Barnaby" ou équivalents me jette le premier pavé littéraire !).

Ce fut donc finalement une lecture de convalescence assez agréable (mais peut être une très bonne lecture de plage, transports en commun, etc.). Ça détend, ça change les idées, et c'est tout ce que je demandais à ce moment-là.
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mardi 15 octobre 2019

Poirot joue le jeu

4 de couv' :
L'inspecteur commençait à juger Mrs. Oliver fort injustement et son impression était fortifiée par une vague odeur de cognac. A leur retour dans la maison, Hercule Poirot avait tenu à faire absorber ce remède à sa vieille amie. Elle devina ce que pensait Bland et déclara aussitôt :
"Je ne suis pas folle et je ne suis pas ivre, mais probablement cet individu qui affirme que je bois comme un trou vous a convaincu.
- Quel individu ? demanda le policier qui passait du jardinier en second à ce personnage anonyme et n'y comprenait plus rien.
- Il a des taches de rousseur et l'accent du Yorkshire, répondit Mrs. Oliver. Mais, je le répète, je ne suis ni ivre ni folle. Je suis bouleversée. Absolument bouleversée", conclut-elle avec force.


A force de regarder l'été dernier différents épisodes de la série "Hercule Poirot" avec l'excellent David Suchet, j'ai fini par ramener de chez ma maman tous les polars que je lisais quand j'étais ado.

Cette enquête d'Hercule Poirot n'est sans doute pas la meilleure, pas pour l'intrigue, mais pour la narration quasi inexistante puisque ce livre est truffé quasiment exclusivement de dialogues.

Cependant j'ai retrouvé avec plaisir cette ambiance particulière des romans d'Agatha Christie, sa touche particulière d'humour subtil, sa galerie de personnages, bref tout ce qui a enchanté mon adolescence dans cette découverte des premiers polars qui ont atterri entre mes mains à l'époque.

Rien que pour le plaisir.
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dimanche 12 août 2018

La route étroite vers le Nord lointain

4 de couv' :
En 1941, Dorrigo Evans, jeune officier médecin, vient à peine de tomber amoureux lorsque la guerre s'embrase et le précipite en Orient puis dans l'enfer d'un camp de travail japonais où les captifs sont affectés à la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie. Maltraités par les gardes, affamés, exténués, malades, les prisonniers se raccrochent à ce qu'ils peuvent pour survivre - la camaraderie, l'humour, les souvenirs du pays. Au coeur de ces ténèbres, c'est l'espoir de retrouver Amy, l'épouse de son oncle avec laquelle il vivait une bouleversante passion avant de partir au front, qui permet à Dorrigo de subsister.
Cinquante ans plus tard, sollicité pour écrire la préface d'un ouvrage commémoratif, le vieil homme devenu après guerre un héros national convoque les spectres du passé.
Roman d'une rare intensité poétique sur l'absurdité de la condition humaine, La Route étroite vers le Nord lointain est aussi un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.

Ce roman va longtemps me rester en tête, c'est en tout cas pour le moment mon préféré de l'année.

Pourtant, le démarrage fut difficile en raison des nombreux retours en arrière entre les passés et le présent, les souvenirs du narrateur allant d'un personnage à l'autre, qui complique la mise en place de l'histoire pour le lecteur. Du moins pour moi. Mais ce n'est que le début et si on veut bien se donner la peine de passer outre la confusion et la perplexité induites, l'histoire devient vite plus fluide et chronologique et on se laisse porter par l'histoire. Ou plutôt les histoires. Et l'Histoire.

Si j'ai particulièrement bien aimé l'histoire d'amour, je dois reconnaître que c'est la reconstitution de la vie quotidienne des prisonniers de guerre australiens dans le camp de travail japonais - qui prend d'ailleurs la plus grande part du roman - qui m'a davantage plue. D'autant plus que l'auteur ne s'est pas contenté de décrire ce quotidien, il a aussi évoqués de superbes portraits de certains prisonniers et ceux de leurs bourreaux. Tous englués, à des degrés divers, dans l'absurdité d'une idéologie et d'un respect de la hiérarchie jusqu'à l'extrême.
L'après-guerre de chacun aussi est évoquée et comment ils ont y sont survécu, ou pas, avec une perle d'humour et d'humanité qu'est la scène du restaurant.

Un beau roman, vraiment. Et un bel hommage à tous les soldats.
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lundi 30 avril 2018

Sarah Thornhill

4 de couv' :
Insouciante et tumultueuse, Sarah Thornhill, fille d'un ancien bagnard, a grandi le long du fleuve Hawkesbury, dans une Australie encore sauvage. Quand sa famille s'oppose à son union avec Jack, son amant métis, il la quitte. Désespérée, Sarah cherche à comprendre la réaction de ses proches. Quel secret sanglant peut-il donc lier les Thornhill aux aborigènes de la région ?

De nouveau, une commande Kube ! Ma demande cette fois si ma mémoire ne me fait pas défaut  : une belle histoire, de beaux personnages, de l'évasion.
Contrat rempli une fois de plus, merci à Aurélie de la librairie Page et Plume !

Le contexte géographique, culturel et historique me plaisait en théorie, et m'a formidablement plu à la lecture.

Loin d'être une simple histoire d'amour, ce roman est plus complexe qu'il ne laissait supposer de prime abord, et la fin, en forme de rédemption, nous surprend par son originalité et la nouvelle vision apportée à l'ensemble du roman.

Une belle histoire, cruelle le plus souvent, mais ô combien forte, étroitement mêlée à la dure colonisation de l'Australie. A lire et relire !
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mardi 24 avril 2018

Cet été-là

4 de couv' :
Sur la Grand-Place de ce village irlandais, l'échange fut discret. Quelques mots, un regard furtif, un sourire et la belle Ellie s'enfuit. Florian Kilderry, lui, hésite un instant, avant de repartir. Ellie est la seconde femme d'un fermier aimant mais solitaire, Florian un photographe nomade qui rêve d'ailleurs. Fugitif et brillant, leur amour durera un été...


Commande Kube de juillet (oui, je les ai lus dans le désordre) où je demandais une belle histoire d'amour.

Impression mitigée sur celui-ci. Déjà, j'ai commencé avec une erreur de "casting". Quand j'ai vu le titre du livre proposé, je me suis précipitée sur Internet voir de quoi il en retournait. Cela me plaisait bien, j'ai validé, et ensuite seulement me suis rendue compte que si je ne m'étais pas trompée de titre... Je me suis trompée d'auteur... Car oui, il existe un autre roman avec le même titre (note à moi-même : voir pour un emprunt à la bibliothèque).

J'ai donc regardé le bon résumé et : "Ah, c'est en Irlande, bon pourquoi pas. Mmmmmm... Ça ressemble pas un peu à "Sur la route de Madison ?" Un peu en effet, à ceci près qu'ici, le mari est présent, et les personnages plus jeunes et plus indécis.

Là où j'étais mitigée sur ce roman qui en temps normal m'aurais particulièrement plu, c'est que je venais de finir "Entre deux océans" et que je ressentais l'envie d'être aussi ravie par cette nouvelle lecture que par la précédente or l'ambiance, le lieu, l'époque, tout était trop différent pour que ce soit le cas. Erreur de casting derechef.

Ellie et son mari sont deux personnages touchants et on ne peut que leur souhaiter le meilleur. J'ai par contre eu du mal à accrocher avec celui de Florian, trop "sur sa planète" et surtout trop dilettante, indécis sur sa propre vie (ce qui est mignon à 20 ans le devient beaucoup moins quand on atteint et dépasse les 25).
J'ai eu l'impression d'un loupé également sur le personnage de Miss Connulty, que je trouve intéressant mais peu fouillé. Comme si l'auteur partait dans une direction, puis renonçait, puis y revenait finalement. Ou alors je n'est pas été assez réceptive.

J'ai l'impression d'être passée à côté de ce roman, auquel je trouve des qualités, mais ce n'est pas celui-là que j'aurais dû choisir après "entre deux océans", et surtout pas embrayer l'un après l'autre dans la même journée. Je voulais poursuivre le moment de grâce ressenti à la fin de cette lecture, j'aurais dû attendre le lendemain (note pour moi-même, une fois de plus : ne pas entamer un roman dans la même journée après en avoir fini un autre. Grrmblbl).

Un beau moment de lecture cependant. Merci à Margaux !
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dimanche 22 avril 2018

Une vie entre deux océans

4 de couv' :
Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l'île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu'au jour où un canot vient s'échouer sur le rivage. A son bord, le cadavre d'un homme, ainsi qu'un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d'être parents, Isabel demande à Tom d'ignorer les règles, de ne pas signaler "l'incident". Une décision aux conséquences dévastatrices...


Commande Kube d'août ! Où je demandais une belle histoire d'amour.

Je ne fus pas déçue. Je m'attendais à ce que le libraire choisie par Kube me propose une histoire d'amour plus classique, entre un couple donc. C'est effectivement le cas ici, mais aussi de l'amour que des parents peuvent porter à leur enfant, adopté ou non.

L'auteur est tout au long du roman dans l'empathie avec ses personnages et même si j'ai horreur du mensonge, je dois reconnaître que je me suis attachée au personnage d'Isabel.

Rarement une histoire et ses personnages, servis par une douce écriture, m'auront autant séduite. Je ne suis pas surprise qu'il ait été adapté au cinéma, mais juste de n'avoir entendu parler ni du livre ni du film avant de commencer cette lecture.

Donc un grand merci à Virginie, de la Librairie de Paris, pour me l'avoir sélectionné, ce fut pour 2017 ma meilleure lecture de l'année !
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lundi 17 avril 2017

La lettre de Queenie

4 de couv' :
Vingt ans que leurs chemins s'étaient séparés. Il a suffit d'une lettre de Queenie, lui annonçant qu'elle allait mourir, pour qu'Harold Fry décide de la retrouver. Alors qu'il traverse, à pied, l'Angleterre, Queene, de son côté, redoute les retrouvailles. Comment lui dire ce qu'elle cache depuis tant d'années ? Dans une seconde lettre, Queenie lui raconte toute l'histoire. Il est temps de se libérer de cette culpabilité qui la ronge. Mais qu'a-t-il bien pu se passer, il y a vingt ans, dans cette petite ville du sud de l'Angleterre, pour qu'elle veuille la quitter et ne jamais y revenir ?

Je me méfie toujours des livres qui sont dans la continuité du succès d'un livre précédent. La lettre de Queenie n'est évidemment pas la suite de La lettre qui changea la vie d'Harold Fry arriva un mardi (note aux auteurs anglais : c'est juste pour nous casser les pieds que vous faites des titres aussi longs ?) .
Et est très différent du premier. On alterne entre les souvenirs de Queenie (et, effectivement, tout ce qu'elle n'a pas pu dire a Harold Fry) et le présent (le quotidien de la clinique et le suivi du parcours d'Harold). Il y a de l'humour, de l'émotion et pour ma part, une grosse frustration de quasi pas me rappeler de certaines parties de l'autre livre.

Bref, malgré ma méfiance première, je n'ai absolument pas été déçue de cette lecture, mais je recommande de lire les deux à la suite.
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