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mercredi 10 septembre 2025

La colère des aubergines

4 de couv' :
Qui meurt dîne, La Colère des aubergines, Folie de champignons, Festin pour un homme mort... : quelques titres de ces récits donnent un avant-goût de leur saveur. Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amertume de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont les recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera, du palais et de la langue, l'alchimie des aromates indiens.


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et c'est tout naturellement que je l'ai acheté quand je l'ai trouvé lors d'une braderie des médiathèques de Brest, d'autant qu'il est paru aux éditions Picquier, gage de qualité des oeuvres orientales et du Moyen Orient.

En dehors du fait que la gourmande que je suis est très vite attirée par les romans traitant de la nourriture (autant que, en bonne lectrice, par ceux sur les livres, bibliothèques et autres marque-page...), j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles dont chaque histoire, basée sur la nourriture, est truffée d'humour tout en nous apprenant beaucoup sur la vie quotidienne et les traditions en Inde.
Des personnages hauts en couleurs autant que leur cuisine est relevée et gourmande, des recettes à chaque fin de chapitre, font de ce petit livre une vraie petite pépite.

Délectable !
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dimanche 6 avril 2025

Le châtiment des goyaves

4 de couv' :
Voici sept histoires orientales, sept histoires de rêveurs, d'idéalistes, d'hommes et de femmes singuliers qui tracent leur destinée à contre-courant du modèle culturel dominant.
Sur les rives du Nil, un vieux saoudien souhaite reconstruire la villa mythique de son enfance alors qu'une jeune pasionaria s'insurge sur la place Tahir. En Arabie, Khaled l'ingénu rêve de pureté sous le goyavier tandis que les femmes rêvent de liberté. Aux contreforts du Yémen, une villageoise découvre un étrange visage dans les ruines du palais de la reine de Saba. Dans un Irak en feu, Hakem, un historien éguptien, part sur les traces d'une ancienne secte adoratrice du diable, les Yézidis.
Ces "fils de la lune" prennent vie et nous transportent dans un Orient effervescent, porté par des élans contradictoires, déchiré entre tradition et modernité. D'un réalisme teinté d'étrangeté, les nouvelles de Carine Fernandez nous invitent à sa rencontre.


Même si je lis très peu de nouvelles, je dois reconnaître que je me suis délectée de chaque histoire de ce livre.

En dehors de son écriture, somptueuse, Carine Fernandez a un réel talent de conteuse qui nous transporte dans chaque histoire. Nous nous laissons guider, appréciant chaque phrase, chaque mot.

Une belle réussite, vraiment.
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samedi 25 janvier 2025

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés

4 de couv' :
Un Noël au charme anglais foutu en l'air à cause d'une coriace ex-belle-mère, un dîner entre anciens jeunes mariés se retrouvant, après trente ans et trois divorces, à imaginer ce que la vie aurait pu être, une superbe fête de séparation organisée par des amoureux qui ont oublié qu'ils l'étaient : voilà bien des occasions de se rendre compte qu'on a toujours mille et une raison de divorcer... et de le regretter !
Ces vingt-neuf petites histoires ccroquent avec délice l'inconstance de l'amour, la difficulté d'avoir envie des mêmes choses au même moment et l'exigence d'exister aussi comme individu. Elles sont autant de portraits au vitriol : hommes ou femmes, divorcés, enfin seuls ! enfin libres !
Mais... libres de quoi déjà ? Car la vie est cruelle : une fois seul-e, pourquoi faut-il que ce qui nous agaçait le plus nous manque soudain ? Avec l'humour et la bienveillance qui la caractérisent, Katarina Mazetti parvient à nous faire rire de nos petits travers et de nos grands chagrins.


Sujet plutôt original pour ce recueil de nouvelles, alors que ce qu'on trouve la plupart du temps en librairie, côté fiction, est souvent de la romance  du style "et ils vécurent heureux..."

Si le sujet est plutôt triste voire déprimant, je reconnais que l'autrice s'en sort plutôt bien, je trouve que les nouvelles conviennent mieux à sa narration que les romans, mais c'est un avis très personnel.

La plupart des personnages (pas tous, heureusement) sont en deuil de leur histoire passée et donc pas très jouasses, voire franchement détestable ("Le hérisson" en particulier : j'ai détesté ce personnage de femme aigrie dès le départ, revancharde jusqu'à la médiocrité, avec une conclusion la rendant encore plus haïssable. Pas étonnant que son mari l'ait quittée...). 
Il ressort le plus souvent de ces histoires que les séparations sont le plus souvent dues à une incompréhension elle-même conséquence d'un manque de communication.
Attention cependant à l'excès inverse qui est de ne voir et de ne communiquer que des reproches sur les petits travers de l'autre.

Une partie (pas tous, heureusement) des personnages masculins m'a un peu perturbée : relativement machistes, arrogants, incapables de se remettre en question.

Parfois, l'autrice s'amuse en deux nouvelles à donner le point de vue de chacun (et personne n'en sort grandi.

Et si décidément cette autrice ne figure pas parmi mes auteurs préférés, j'ai bien aimé l'idée d'un recueil de nouvelles sur le même thème.
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samedi 28 décembre 2024

Contes pour jeunes filles intrépides des quatre coins du monde

4 de couv' :
Oubliez les princesses apeurées, les jeunes filles pauvres qui cherchent un mari fortuné, les orphelines courbant sous le joug d'une marâtre, les épouses soumises : les héroïnes dont Praline Gay-Para a rassemblé les histoires ont en commun leur ingéniosité, leur indépendance, leur courage, leur audace. Jeunes ou plus âgés, filles de roi, de tisserand, de bûcheron ou de mendiant, elles prennent en main leur destinée et accordent le monde et la vie à leurs rêves. Leurs aventures nous font voyager dans le monde entier, de la Sibérie au Soudant, de la Corée à l'Arménie.
Praline Gay-Para choisit des contes avec amour,  se les approprie, les interprète, les modifie si l'envier ou le besoin s'en font sentir, et les raconte avec verve et talent... perpétuant à l'écrit une tradition orale millénaire. Au lecteur du XXIe siècle, à son tour, de s'en emparer !


Qui dit période de Noël, dit lectures de Noël et assimilées.  Quoi de mieux donc qu'un livre de contes ?

Alors, 24 contes en 171 pages, cela donne forcément de courtes histoires, ce qui donne envie de les développer davantage tant parfois elles paraissent résumées, mais quel bonheur de les lire, de les découvrir surtout ! Quiconque a un peu de curiosité  culturelle ne peut qu'aimer passer d'un pays, voire d'un continent à l'autre à la rencontre de chaque histoire.

Les héroïnes sont audacieuses, drôles, malignes, courageuses et on prend réellement plaisir à suivre leurs pérégrinations.

Chaque histoire est un vrai petit bonbon de bonheur à savourer avec gourmandise, je réitèrerai l'expérience, l'autrice n'étant pas à son coup d'essai sur les contes.

A savourer sans modération !
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dimanche 22 septembre 2024

Julip

4 de couv' :
L'oeuvre de Jim Harrison danse, galope, tangue vers le large, embrasse l'infini d'un continent sans limites. Julip rassemble trois récits. Avec Chien Brun, d'abord, qui continue à crapahuter vers d'introuvables chimères en nous servant une nouvelle rasade de confessions impudiques, avec Philip Caulkins, un prof de 50 ans qui a le tort d'aimer Ezra Pound et qui sera chassé de son université. La troisième nouvelle raconte la pitoyable odyssée  d'une délurée de 20 ans, Julip, qui trimbale son "joli morceau de cul" de bars en motels, cette Zazie aux semelles de vent ne semble pas avoir d'autres pénates que son vieux break Subaru.
Né sous le signe du coyote, Jim Harrison ne s'apprivoise pas par ces temps de sieste prolongée, il nous remet debout et nous offre bien plus qu'une tranche d'exotisme : une cure de sauvagerie.


Contrairement à ce qui est dit dans le quatrième de couverture, les nouvelles apparaissent, par personnage, dans cet ordre : Julip, Chien Brun, Philip Caulkins.

J'ai particulièrement apprécié cette lecture, autant pour les histoires, les personnages, que l'écriture.

Chacun à sa manière, les personnages sont un peu naïfs, un peu grotesques - sans tomber cependant dans la caricature, ce qui n'a pas dû être un exercice facile pour l'auteur - certains les trouveront peut-être crispants de par leurs défauts, moi je les trouve terriblement attachants.
Malgré l'adversité, malgré sa solitude, chacun arrive, bon an mal an, à avancer dans sa vie. Une solitude toute relative d'ailleurs car au fil de chaque histoire, nous découvrons qu'ils sont tous entourés de gens qui les aiment, les entourent, tentent de les protéger des aléas de la vie. Et surtout d'eux-mêmes et des problèmes qu'ils se créent...

Trois belles histoires, servies par une langue ô combien magnifique. Et en particulier pour la dernière, un plaisir réel pour les lecteurs de se plonger dans les descriptions de si beaux paysages. On en oublierait presque l'histoire, tiens.

Et dire que je n'étais pas plus enthousiaste que cela à l'idée de le lire... Il me motive encore plus d'en lire d'autres de cet auteur.
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samedi 18 novembre 2023

S'abandonner à vivre

4 de couv' :
Devant les coups du sort il n'y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l'on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s'abandonne à vivre. C'est le choix des héros de ces nouvelles. Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit.

Chaque nouvelle de ce livre est un délicieux petit bonbon. Acidulées,
 chocolatées, caramélisées, ou tout parfum que vous désirez, toujours est-il qu'elles sont excellentes !

Si le style est un peu toujours le même,  chaque histoire a sa propre originalité. La première m'a étreint le coeur, la dernière a ravi mon âme celte et fait sourire avec douceur.

Sylvain Tesson a dit dans des interviews qu'il a du mal à écrire des fictions et ne fera jamais de romans, mais il est clair qu'il est doué pour les nouvelles, autant que pour les aphorismes. Poète dans l'âme en somme.

A déguster sans modération !
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samedi 3 septembre 2022

Vérification de la porte opposée


4 de couv' :
Vérification de la porte opposée regroupe deux recueils de nouvelles de Sylvain Tesson parus chez Phébus en 2002 et 2004 sous les titres Nouvelles de l'Est et Les Jardins d'Allah, mais augmenté de façon significative d'un texte inédit.
Dans cette vingtaine de nouvelles, qu'il décrive la Russie postsoviétique ou les ravages du fanatisme islamique, l'auteur nous parle toujours, avec indulgence, mélancolie et humour, de l'incompréhension entre l'Orient et l'Occident, et plus largement, entre les cultures.
La nouvelle inédite, Les Naufragés de l'E19, conte de Noël grinçant, dévoile le cynisme de notre monde. Comme si Sylvain Tesson voulait nous rappeler, sans trop s'en donner l'air, que vivre, où que l'on soit, c'est toujours tomber de haut.

J'ai tout simplement adoré ce (double) recueil de nouvelles. Je savais déjà que Sylvain Tesson avait une très belle plume, ici, en laissant libre cours à son imagination, elle est franchement magnifique !

Ces histoires, aussi prenantes que magnifiques se révèlent tour à tour drôles, émouvantes, mais toujours captivantes. Il y met aussi beaucoup de lui-même, car on y trouve beaucoup des pays qu'il a traversés, tellement évident dans ses descriptions et détails, beaucoup de son expérience des montagnes, et ses propres sentiments et expériences (arachnophobie, panthère des neiges, traversée compliquée de frontières...).

Il n'y a pas une nouvelle que que je n'ai pas aimée.

Je pense que je les relirai souvent. J'ai hâte d'entamer un autre de ses recueils de nouvelles, "S'abandonner à vivre", que je garde pour plus tard, pour mieux les savourer...

S'il pouvait en écrire plus souvent !
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dimanche 17 octobre 2021

Qu'est devenu l'homme coincé dans l'ascenseur ?


4 de couv' :
Chez Kim Young-ha, les vampires ne mordent pas, les écrivains ont peur de leur ombre, et c'est par amour qu'un homme devient invisible. Lorsque ses histoires se colorent de fantastique, c'est une étrangeté qui serait comme l'empreinte rémanente d'une vérité philosophique. Parfois, dès le réveil, vous avez le pressentiment que tout ira de travers. Une de ces journées où les gestes les plus simples comme se raser, prendre lebus ou monter dans un ascenseur peuvent avoir des conséquences désastreuses. Où la succession de catastrophes devient un cascade de gags révélateurs de l'absurdité de notre condition.
Entre Kafka et BusterKeaton, des nouvelles scintillantes d'humour noir !

Parmi tous ceux acheté lors de la foire aux livres des médiathèques de Brest, j'ai choisi ce livre presque par hasard.
J'ai failli ne pas le voir, mon oeil a de justesse aperçu le titre dont l'originalité a attiré son attention, puis j'ai lu la quatrième de couverture, ai eu de suite envie de le lire tellement elle m'a amusée, l'ai de suite reposé en voyant qu'il s'agissait de nouvelles... pour le reprendre presque aussitôt, titillée par les thèmes, le titre, la couverture et surtout l'envie de lire un livre humoristique dans cette morosité ambiante alimentée par les grignous de tout poil que nous subissons en ce moment.

Et bien pour quelqu'un qui ne raffole pas des nouvelles, j'ai plutôt été agréablement surprise, et je pense renouer avec ce format littéraire.

L'originalité de ces quatre histoires (je confirme pour l'aspect Kafkaïen de certaines d'entre elles), leur humour, la découverte de cet auteur coréen par ailleurs connu pour ses romans, m'a enthousiasmée.

Une pépite, qui m'a confortée dans l'idée de retourner à la foire aux livres de l'année prochaine.
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