vendredi 28 avril 2023

L'île du docteur Faust


4 de couv' :
Tandis que la nuit tombe, neuf femmes attendent l'arrivée d'un passeur qui doit les mener sur une île au large de la Bretagne. Toutes ont payé le prix pour suivre un programme leur promettant de retrouver leurs vingt ans. Seule l'une d'entre elles, invitée, s'est jurée de résister à la tentation. Mais le séjour et le mystère grandissant qui l'entoure, tout autant que le trouble suscité par le docteur Faust, vont lui révéler la difficulté de refuser ce pacte diabolique.
Comment maîtriser le temps ? Accomplir nos rêves les plus sacrés, l'amour, la création ?Comme elle s'est plu à se jouer des mythes et des légendes dans ses précédents livres, Stéphanie Janicot interroge dans ce roman envoûtant le fantasme de la jeunesse éternelle et de la toute-puissance, l'illusion, la féminité et la force du désir.


Bien que totalement fan de Stéphanie Janicot, je dois avouer qu'en découvrant le thème de ce livre, je ne me suis pas précipitée dessus. Mon impression du moment étant qu'une histoire basée sur des quinquagénaires (et plus) qui suivent une cure de jouvence n'avait rien d'excitant ni de glamour, et pour tout dire, le sujet me paraissant mortellement ennuyeux.
En matière de lecture, je n'ai jamais eu aussi tort de ma vie.

La quinqua que je suis maintenant vous conseille absolument ce livre, quel que soit votre âge, surtout si vous avez des interrogations sur votre propre vie (ce que vous en avez fait, ce que vous allez en faire). Car ce roman est moins sur le fait de redonner à sa peau une seconde jeunesse que sur l'acceptation de sa vie, de ses choix, de ce qu'on en a fait et, surtout, sur ce qui est à venir.

Les interrogations de la narratrice - qui sont visiblement celles de l'autrice - ont fait écho aux miennes, et feront écho à toute lectrice (et finalement, des lecteurs aussi je pense).
L'autrice brouille d'ailleurs les frontières du réel et de l'imaginaire, ne serait-ce qu'en attribuant à la narratrice l'écriture de "Le privilège des rêveurs" (roman par lequel j'ai découvert Stéphanie Janicot) et je pense que cette référence dans ce roman-ci n'est pas un hasard.

Comme toujours avec Stéphanie Janicot, ce livre est profondément humain et nous parle à toutes et à tous d'autant que le vrai sujet (qu'avons-nous fait de nos vies, que pouvons-nous encore en faire, qu'en attendons-nous, la pression familiale, la pression sociale, le temps qui passe et qui donne de plus en plus l'impression de passer en accéléré) nous touche toutes et tous.

Plus on avance dans le roman, plus on va vers un genre fantastique. Ce qui n'est guère surprenant car il est déjà évoqué, par petites touches, dès le début. Et la fin aussi logique que surprenante et finalement apaisante, est juste parfaite.

Décidément, je ne me lasserai jamais de cette autrice, qui arrive toujours à me surprendre.
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