lundi 22 juillet 2019

L'amie prodigieuse - tomes I à III

4 de couv' :
"Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C'était la vie, un point c'est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile".
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l'école pour travailler dans l'échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s'éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Et oui, moi aussi. Difficile d'échapper à la lecture de ce roman tant on en entend parler régulièrement d'une manière ou d'une autre depuis sa sortie en France (sans compter les multiples hypothèses émises sur la véritable identité de l'auteure qui est la meilleure des publicités).

Beaucoup de choses à dire sur ce roman.

Cette amitié d'abord, évidemment : autant empreinte de toxicité que d'émulation, c'est peut-être le véritable personnage principal du roman, celui sans lequel cette histoire ne serait rien et aurait été vite avortée.

Ce témoignage des différentes époques traversées : l'après-guerre (les héroïnes sont nées dans les années quarante), avec toutes les tensions qui peuvent en découler entre les différentes familles du quartier, qui n'étaient pas toutes dans le même camp...
La fin des années soixante, et tout ce que cela comporte de bouleversement sociaux et toute la violence qui en a découlé en Italie, et d'évolution dans les changements de mentalités en particulier concernant la condition féminine (et, à n'en pas douter le chemin sera long, pénible et douloureux).

Et les portraits des différents personnages (et un grand merci pour la liste de personnages en début de chaque tome, qui reprend la présentation de chaque famille et de ses liens les uns avec les autres).
Je me suis beaucoup retrouvée dans Elena, la narratrice, fille de milieu populaire qui fait des études et qui voit malgré elle une distance s'imposer, du fait de l'évolution de sa vie due à ses études, entre elle et sa famille et ses amis du quartier. La manière dont elle évolue m'agace par moment tant elle a parfois des oeillères sur ce qui et ceux qui l'entoure. Et parfois, sur elle-même.
Difficile de trouver Lila sympathique, mais difficile aussi de ne pas la trouver fascinante par certains côté, et de ne pas ressentir sa souffrance devant ce qui aurait pu être sa vie si ses parents n'en avaient pas disposé autrement.
Les autres personnages, hauts en couleur, n'en sont pas moins importants et sont autant de prétextes pour l'auteure de présenter les différentes classes sociales et le fonctionnement de l'Italie dans les différentes époques traversées.

L'évolution de leur vies respectives, parfois prévisible, parfois surprenante, ajoute encore à l'attrait de ce roman.

Et le quatrième tome, me direz-vous ? Oh, il va arriver. Mais je dois avouer qu'après avoir lu les trois premiers d'affilée, j'ai besoin d'une pause.

En plus, j'ai réservé et emprunté des livres à la bibliothèque que, ne serait-ce que par respect pour les autres personnes les ayant réservés après moi, je voudrais rendre au plus tard ce week-end, avant la fermeture estivale.
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