samedi 17 février 2018

Britannicus

4 de couv' :
Plutôt que «Britannicus», victime assez falote de Néron et d'Agrippine, Racine aurait dû donner à sa tragédie le nom de l'un ou l'autre des deux monstres qui s'affrontent à travers lui. Leur «ambition», aujourd'hui nous l'appellerions plus volontiers «goût du pouvoir». Un goût de mort et de sang dont les Romains, hélas ! n'ont pas emporté le secret avec eux. Chacun, ici, reconnaîtra les siens... 

Je n'aime pas les dialogues trop fréquents et/ou trop long dans les romans (à quelques exceptions près) et je n'aime pas lire de théâtre, préférant assister à une représentation. La lecture d'une pièce tombe systématiquement à plat pour moi. Un peu comme regarder une statue en photo : sympathique, mais manque de relief.
A l'époque du lycée, et donc du bac de français, j'en avais vite laissé tomber la lecture, peu inspirée par ce style à l'époque,  et d'une manière générale, à cause de la préparation au bac, en saturation de toute lecture et celle des classiques encore plus.

En vacances chez ma mère, j'ai farfouillé dans les livres de ma chambre dont ceux du bac justement, et retrouvé cette pièce. Pourquoi ne pas tenter le coup, me suis-je dit, me lançant dans ce texte avec une pointe de défi "cap ou pas cap d'aller jusqu'au bout ?".

Plus que cap, et sans me forcer.

Une lecture sans contrainte (pas de bac cette fois), juste ce texte et moi, et surtout sa beauté et son intelligence, a été un pur délice de le savourer. Se laisser porter par l'écriture et l'intrigue, un ravissement.
Le sujet, indémodable, est rehaussé ici par une fine psychologie des personnages et une construction de la pièce dont la mise en scène a été brillamment anticipée par l'auteur.

Un classique, dans le sens noble du terme.

Exquis.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire