jeudi 26 mars 2020

Retour dans l'oeil du cyclone

4 de couv' :
Les quatorze essais regroupés dans ce volume, publiés à l'origine dans divers journaux et revues, couvrent une période allant de 1960 à 1985. James Baldwin y évoque les marches pour les droits civiques, les raisons de son exil en France, ses rencontres avec Martin Luther King, sa critique de l'éducation aux Etats-Unis ou encore sa célébration de la langue noire. Explorant les tensions et les non-dits qui touchent son pays, Baldwin offre une analyse pertinente, sévère et subtile de la société américaine qui n'a rien perdu de son actualité ni de sa nécessité.
Ces textes dressent le portrait d'un homme dont la perspicacité, l'engagement et l'écriture ont ouvert la voie à de futurs grands écrivains noirs américains.


Brillant, vraiment. Et pour la langue, et pour l'analyse des sujets évoqués, et pour la façon dont l'auteur part d'un postulat pour amener le lecteur vers la conclusion par une (là encore) brillante démonstration.

Des textes hélas très actuels, c'est dire si les Etats-Unis ont évolué depuis (en matière d'éducation par exemple).

Le lire est tout simplement délectable (félicitations au traducteur), la langue utilisée sert admirablement des démonstrations qui sinon pourraient peut-être paraître à certains lecteurs un peu rébarbatives. Or ces textes restent parfaitement abordables à tous, sans céder à trop de facilités.
Car 60 ans après les premiers textes, même si on n'est plus dans le contexte de l'époque, le lecteur suit parfaitement le raisonnement.

Chapeau bas !


"(...) suppose par définition que les Noirs doivent être traités, à tous égards, exactement comme les autres citoyens de la République. C'est là un concept qui a toujours eu du mal à passer en Amérique. D'une part, parce que ce concept s'attaquait et s'attaque encore, à un réseau d'intérêts particuliers, vaste et complexe, qui perdrait de l'argent et du pouvoir si la situation du noir venait à changer. (...)"


"Ce que les sociétés veulent vraiment, idéalement, ce sont des citoyens qui, simplement, obéissent aux règles de la société. Si une société y parvient, alors elle court à sa perte. L'obligation de toute personne qui s'estime responsable est d'examiner la société et d'essayer de la changer et de la combattre - quels que soient les risques encourus. C'est le seul espoir pour la société. La seule façon de la changer. "


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire