vendredi 23 septembre 2022

Barracoon


4 de couv' :
En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis.
À quatre-vingt-six ans, Cudjo est l'ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l'Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d'un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d'esclavage jusqu'à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.

Je suis un peu mitigée sur ce livre.

J'ai adoré le récit de Cudjo Lewis, qui ne traite pas seulement (et finalement moins que je le pensais) de son passé d'esclave, de son enlèvement à après l'abolition de l'esclavage, mais aussi de son passé en Afrique (ou Affica).
L'autrice s'est battue pour que ce récit soit publiée dans sa langue vernaculaire, et non en anglais courant. Même si cela est dû à son approche ethnologique du récit et ainsi un souci d'authenticité, je lui en suis reconnaissante, car en dehors de la véritable beauté de cette langue, cela nous donne une approche réaliste de la culture afro-américaine.
Ce qui m'a éclairée davantage sur certaines de mes lectures d'auteurs afro-américains, et donné envie de lire d'autres livres de ce type.

Mais : sur un livre de de 237 pages, le récit en lui-même n'en fait que 81, auxquelles il faut ajouter les histoires, contes ou paraboles (et règles de jeu !) également contés par Cudjo Lewis, mis en appendice du récit.
Et surtout, ce récit est coincé entre d'un côté : la définition de "barracoon", un avant-propos, une introduction, une note de l'éditrice américaine, une préface, une introduction. Le récit commence donc page 53.
Et de l'autre, à partir de la page 163 : une postface, les remerciements (si, si, je les lis toujours), une liste des fondateurs et premiers habitants d'Africatown (qui aurait méritée d'être mieux placée), un glossaire (même remarque), les notes (dont beaucoup sont des références bibliographiques, au point que j'ai fini par repérer et ne plus lire que celles qui apportaient réellement un éclairage sur certains passages du livre), une bibliographie (...), une note sur l'éditrice américaine et une autre sur l'autrice.

Entendons-nous bien, tout cela est intéressant parce qu'instructif et nécessaire car il apporte un éclairage sur le récit en lui-même.

Mais, sans critiquer les choix de la maison d'édition américaine, je regrette que tous ces écrits soient aussi éparpillés et surtout qu'ils soient juste évoqués en quatrième de couverture, donnant ainsi l'impression que ce petit livre renferme essentiellement le récit de Cudjo Lewis. Alors qu'en nombre de pages, c'est l'inverse.

Petite frustration de ma part donc sur le récit en lui-même, mais curiosité intellectuelle et culturelle bien rassasiée par tous les autres écrits autour.

Mitigée, vous dis-je.
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