dimanche 4 février 2024

Consolée

4 de couv' :
1954. Au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, petite fille métisse, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour "enfants mulâtres".
Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, d'origine sénégalaise, effectue un stage d'art-thérapie dans un Ehpad du sud-ouest de la France. Elle y rencontre Mme Astrida, atteinte de la maladie d'Alzheimer, qui perd l'usage du français et s'exprime dans une langue inconnue. En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de la vieille dame, Ramata se retrouve confrontée à son propre destin familial et aux difficultés d'être noire aujourd'hui dans l'Hexagone.
Un roman poétique, d'une grande actualité, qui met en résonance le passé colonial et la condition des enfants d'immigrés.


En me promenant et donc furetant dans ma librairie préférée, mes yeux ont été attirée par cette magnifique couverture. "Ne pas juger un livre à sa couverture" dit-on, mais sur ce coup-ci, fi du dicton, et j'ai bien fait.
Je vous rassure, je l'ai pris aussi parce que le résumé m'intéressait.

Roman moderne par son sujet, on se laisse porter par une écriture simple, délicate, et d'une très grande humanité qui dit les choses sans chercher à convaincre. Mais par sa simplicité, son humanité, l'autrice y arrive quand même par cette simple évidence des choses vécues.
Notez que convaincue, je l'étais déjà, mais j'ai mieux compris certains aspects et les points de vue de la jeune génération, petits-enfants d'émigrés grâce au personnage d'Ines, la fille de Ramata.

Ce roman choral à trois voix, (Consolée, Ramata et Astrida qui est en fait le nom donné à Consolée une fois enlevée à sa famille) est plus efficace que n'importe quel traité sociologique ou historique sur le sujet.

D'une grande douceur, parfois un peu bousculée, comme Ramata, avec les opinions de sa fille qu'elle a un peu de mal à comprendre, ce livre dit les choses sans forcer.

Je regrette juste qu'il n'y ait pas eu plus de lien entre Ramata et Astrida, mais au final c'est mieux ainsi, car plus réaliste. Et l'essentiel du livre n'est pas là de toute façon.

Il tacle un peu aussi les conditions de travail dans les Ehpad, bien qu'il ne mette pas assez en évidence le dévouement et la souffrance au travail de leur personnel, qui voudrait tant faire mieux et plus pour leurs résidents si on voulait bien y mettre les moyens.

En résumé, un livre profondément humain, et vrai.

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