dimanche 27 octobre 2024

Les oubliés du dimanche

4 de couv' :
Faute de connaître son histoire, Justine, viingt et un ans, se passionne pour celle d'Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman : sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif Simon caché dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation... Justine obtient peu à peu de l aviaille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.


J'avais tellement aimé "Changer l'eau des fleurs" que j'ai longuement hésité avant de commencer "Les oubliés du dimanche". Finalement, je me suis décidée et ne suis pas déçue.

Si cette lecture ne m'a pas autant enthousiasmée que la précédente que j'avais littéralement adorée, elle m'a néanmoins réellement emportée dans cette histoire autant émouvante que drôle. Je l'ai quand même terminée à 1h ce matin...

Une très belle histoire, des personnages attachants, et une conclusion sinon surprenante, au moins à laquelle je ne m'attendais pas (mais que j'espérais).

Bonne pioche !
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samedi 26 octobre 2024

Dernier tramway pour les Champs-Elysées

4 de couv' :
Qui a ordonné de tabasser le père Jimmie Dolan, un prêtre à la réputation sulfureuse ? Cette agression entraîne Robicheaux sur les traces de Junior Crudup un bluesman jamais ressorti de la prison d'Angola. Qu'est-il devenu ? Énigme d'autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est sur le point d'être dépossédée de sa ferme par une société douteuse dont le patron, Merchie Flannigan, n'est autre que le mari de... L'ancien amour de Dave Robicheaux.

Comme toujours, j'ai retrouvé avec plaisir la sublime écriture de James Lee Burke, encore une fois admirablement bien servie par l'excellente traduction de Freddy Michalski.

Ce tome est l'un de mes préférés de la série. S'il est, dans les ruminations de Dave Robicheaux, assez sombre, la lumière est pourtant là, ne serait-ce que par l'amour et l'amitié que lui porte son entourage et son propre courage, qui l'empêche de retomber dans ses vieux travers.

Une bonne dose d'humour aussi, surtout dans une scène impliquant le personnage du tueur à gage, magnifique loser et être aussi torturé que notre héros. Sans oublier Clete et sa façon de très personnelle de régler (ou pas d'ailleurs) les problèmes...

Vraiment, je me suis régalée !
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mardi 22 octobre 2024

Les mystères de Yoshiwara

4 de couv' :
Avec ce roman nous pénétrons de plain-pied dans le monde fascinant de Yoshiwara, le plus grand quartier des plaisirs de la ville d'Edo, aux règles complexes et raffinées, et aux secrets bien gardés.
Un homme enquête : qui est-il, d'où vient-il ? Nous ne l'apprendrons qu'à la fin. Mais ce que nous comprenons, c'est qu'une "affaire" a eu lieu, et que cette affaire concerne la grande Katsuragi, l'une des courtisanes les plus prisées de Yoshiwara. L'un après l'autre, tenanciers de maisons, domestiques, amuseurs, geishas, entremetteuses, viennent répondre aux interrogatoires. Et chacun en profite pour se lancer dans des digressions ou des confessions cocasses, nostalgiques ou cyniques, qui donnent une image très vivante de ce qui fait son quotidien.
A travers ces histoires drolatiques, tragiques ou émouvantes, à travers ces diatribes truculentes, enthousiastes ou désabusée mais toujours pleines de verve, on voit revivre tout le petit peuple de Yoshiwara, avec ses lois, ses usages, ses rites, et ses savoureux systèmes.


Acheté cet fois sur ma bouquinerie en ligne préférée, ce roman est une bonne surprise. Pas seulement en raison de l'histoire ni de l'écriture, très agréable, mais de l'originalité de sa construction.

Chaque chapitre est le témoignage d'une personne du quartier de Yoshiwara, qui s'adresse à un personnage qui cherche à savoir les dessous de l'affaire. Ce personnage, dont on ne sait rien sinon à la toute fin, est celui qui suscite ses témoignages. Autant dire que tous les autres, en s'adressant à lui, semblent s'adresser à nous, lecteurs.

A cette différence prêt que lui sait qui il est et son lien avec l'histoire, et pas nous. Et que je dois avouer avoir échafaudé différentes théories, autant sur lui que sur le fin fond de l'histoire, qui se sont toutes écroulées comme château de cartes !

Mais le véritable intérêt du roman n'est pas l'intrigue, qui n'est en fait que le prétexte de faire découvrir aux lecteurs le fonctionnement du quartier des plaisirs d'Edo au début du XIXème siècle. C'est une véritable ville dans la ville qui est décrite ici, avec ses rites, ses règles, sa hiérarchie.
Je recommande particulièrement, avant d'entamer la lecture de ce roman, de lire en fin d'ouvrage la table des chapitres. Chaque chapitre étant en effet "dédié" à un personnage, le titre comporte son nom et sa fonction. Cela permet d'avoir une petite idée de la vue d'ensemble.
Mention spéciale aux cartes en début de livre, bien utiles pour se donner une idée d'ensemble.

Un roman aussi plaisant à lire que pour s'instruire.
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dimanche 20 octobre 2024

Sanaaq

4 de couv' :
L'auteur, Mitiarjuk Napaaluk, est une femme inuit née en 1931 dans la région Kangirsujuaq, au Nunavik. C'est une des personnalité les plus extraordinaires de l'arctique canadien. Sans jamais avoir fréquenté l'école, elle a appris l'écriture syllabique inventée par des missionnaires et a écrit, dans les années 1950, le premeir roman inuit  Sanaaq. Publiée en 1983 dans une édition en syllabique, cette oeuvre est restée, jusqu'à aujourd'hui, inconnue du grand public. Artiste renommée, Mitiarjuk a reçu en 1999 le Prix National d'excellence de la Fondation nationales des réalisations autochtones, et, en 2000, un doctorat honoris causa de la Faculté d'Éducation de l'Université McGill, pour sa contribution à la Commission scolaire Kativik, dans le domaine de l'éducation et de la culture.
(...)
Sanaaq est le nom de l'héroïne, dont on suit, tout au long du récit, les heurs et malheurs avant et après l'arrivée des premiers Blancs en pays inuit. À l'image de Mitiarjuk, c'est une femme forte et équilibrée, sensible et déterminée qui nous fait découvrir de l'intérieur, comme aucun Occidental, fût-il anthropologue, n'a encore pu le faire, la vie et la psychologie des Inuit confrontés à une nature extrême, à la nécessité de partage et à l'envahissement de leur territoire par les Blancs et leur civilisation.


Nouvelle petite trouvaille de la dernière braderie des médiathèques de Brest. J'ai me découvrir de nouvelle civilisations, de nouveaux auteurs, issus de nouveaux horizons. Là pour le coup, je suis servie et n'ai pas hésité longtemps avant d'ajouter ce livre à ma pile.

La lecture de ce livre fut pour moi assez ardue pour les deux tiers en raison de l'écriture que je n'ai pas trouvé agréable à lire. Les chapitres semblent être une succession d'anecdotes, il y a beaucoup de dialogues - encore que pour une fois, cela m'ait moins dérangée que pour d'autres romans -, ce qui donne une certaine dynamique, mais cela manque du coup de narration et surtout de descriptions ou explications pour mieux comprendre. Comme la vie des Inuit de cette époque, l'écriture est âpre, directe, sans fioriture. Un peu trop pour le coup, ou pour moi en tout cas. Cela est très différent dans le dernier tiers du livre, dont l'écriture est un revirement complet : plus travaillé, plus de narration, plus fluide. Surprenant.

Cela étant, bien qu'il s'agisse d'un roman, la grande qualité de ce livre est de permettre au lecteur de s'immerger dans la vie quotidienne des Inuit de cette époque : leurs coutumes, leur façon de vivre en famille, leur société, leurs valeurs. Rien que pour ça, ce livre est inestimable. La transition entre leur vie entre eux et l'arrivée des occidentaux, ce qui en découle est un moment charnière de leur histoire.
J'ai vite compris que ce roman (confirmé dans la postface) contient beaucoup du vécu de l'autrice.

Pour bien comprendre et apprécier ce livre, il est clair que la préface et la postface sont assez intéressantes (cette dernière contenant des éléments que j'aurais souhaité avoir lu dans la préface, même si je comprends le choix de la maison d'édition).
Une bonne idée également que le lexique inuit en fin de livre.

Si ce livre ne correspond pas à mes goûts littéraires, il reste intéressant d'un point de vue ethnologique pour la curieuse que je suis.
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vendredi 18 octobre 2024

Quatre jours de rage

4 de couv' :
Chicago, 1969. Smokey Dalton n'aspire qu'à une seule chose : une vie dans laquelle il ne serait pas obligé de regarder sans cesse par dessus son épaule. Si sa relation avec Laura Hathaway est toujours aussi confuse, il a en revanche récupéré son boulot d'inspecteur d'immeubles pour la compagnie Sturdy. Le sort le rattrape lorsqu'il découvre plusieurs cadavres - blancs ou noirs ? - emmurés dans la cave d'une maison... À cela, ajoutons que le leader des Black Panthers lui demande d'enquêter sur les violences policières qui ont conduit à la mort deux pacifistes noirs. Trop pour un seul homme, dites-vous ? Bien sûr que non : Smokey a de la ressources !


Quel plaisir de replonger dans l'écriture de Kris Nelscott et les enquêtes de Smokey Dalton ! A une époque, j'attendais avec impatience la sortie de ce livre, puis me suis découragée de le voir arriver sur les rayons des librairies, jusqu'au jour où j'ai découvert qu'un nouveau tome, après celui-ci, venait de paraître. Comme j'avais prêté tous les précédents à ma mère, qui ne les avait pas encore lus, je ne savais finalement plus si je l'avais déjà acheté (et donc prêté) ou pas. Finalement pas. Je l'ai donc acheté en bouquinerie, et le suivant je l'ai commandé dans ma librairie préférée en début de mois. Jai appris hier qu'ils viennent seulement de le récupérer... 

Revoici donc une nouvelle enquête de Smokey Dalton, qui comme à son habitude, d'une activité des plus normale, va plonger dans une histoire des plus complexes. Cette fois, il lui faudra mener un vrai travail de recherche pour démêler les tenants et aboutissants de l'histoire, en toute discrétion, car le contexte de l'époque ne l'aide guère ne lui facilite guère la tâche.

Si le démarrage pourrait paraître lent à certains, le fait est qu'entre les suppositions de départ et la conclusion, l'enquête prend une tournure à laquelle on ne s'attend vraiment pas. Et comme toujours pour cette série de polars, félicitations à l'autrice d'avoir si bien dépeint le contexte de l'époque.

Encore une fois, une belle réussite.
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