samedi 26 juillet 2025

La crevette et l'anémone

2 de couv' :
Au début du XXe siècle, dans une petite ville bourgeoise et puritaine du bord de mer, Eustache et Hilda s'abandonnent aux plaisirs des jeux de plage. Eustache, délicat et sensible, est totalement dominé par sa soeur aînée Hilda, maternelle et passionnée. Un jour, Hilda pousse Eustache à aborder l'étrange Miss Fothergill, vieille et défigurée, qui se promène le long de la falaise. Eustache, qui vit dans une sorte de cocon où rien de ce qui est laid n'a sa place, est terrifié à l'idée de cette rencontre. Pourtant, il y sera contraint, et sa vie ainsi que celle de sa famille en seront bouleversées.
Ce volume, complété de La Lettre d'Hilda, met en scène les principaux protagoniste d'une trilogie omanesque qui conduit Eustache et Hilda de l'enfance à la maturité. La sensibilité et la finesse si caractéristique de l'oeuvre de L.P. Hartley sont ici amenées à leur point culminant.


Il me semble que j'ai découvert ce livre il y a quelques années grâce à La Kube à travers un coffret sur la littérature anglaise. S'agissant d'une trilogie, j'ai préféré attendre la parution des deux autres tomes avant de commencer le premier. De ce que j'ai compris à l'époque, jusqu'ici jamais le troisième tome n'avait été traduit en français et de fait il a fallu attendre un certain temps pour ne pas dire un temps certain avant qu'enfin on réussisse à le voir en librairie. J'ai donc attendu tout ce temps avant commencer ce tome.

Mention spéciale à la maison d'édition qui apporte un soin tout particulier à la qualité de ses livres. En dehors d'une très jolie couverture, le papier utilisé autant pour la couverture que pour les pages (très douces, très agréables au toucher) ajoutent encore au plaisir de la lecture. C'est donc un ouvrage de qualité autant pour l'extérieur que l'intérieur.

J'ai suivi avec bonheur l'histoire de ces deux enfants, en particulier le point de vue d'Eustache, car je pense qu'on a tous été un peu comme lui, avec ses peurs, ses interrogations, ses incompréhensions,  son attachement à son petit monde.

L'écriture de l'auteur (merci et bravo à la traductrice), est toute en finesse, précision et délicatesse. Je me suis laissée portée par l'écriture et l'histoire, et j'ai hâte de poursuivre cette trilogie (pas tout de suite, je pars en vacances demain et une fois n'est pas coutume, je ne prends aucun livre dans mes bagages. Par contre, au retour, je risque d'être un peu plus chargée...).

Une belle découverte d'un auteur hélas peu traduit en France qui mériterait pourtant qu'on s'y intéresse davantage.
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vendredi 18 juillet 2025

Orgueil et Préjugés

4 de couv' :
Mrs Bennet, femme de pasteur, est déterminée à marier ses cinq filles afin d'assurer leur avenir. Lorsqu'un riche jeune homme loue le domaine voisin de Netherfield, elle espère qu'une de ses filles saura lui plaire et met tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
Elizabeth observe avec ironie les manigances de sa mère. Si elle apprécie le charmant Mr Bingley, elle est tout d'abord irritée par l'attitude dédaigneuse du fier Mr Darcy.
Publié en 1813, Orgueil et Préjugés est considéré comme le chef d'oeuvre de Jane Austen. Les aventures sentimentales des cinq filles Bennet offrent une satire pleine d'esprit des conventions sociales de la bonne société anglaise à la fin du XVIIIe siècle.


Cela faisait longtemps que j'étais tentée de lire ce livre, et surtout son autrice qui semble faire l'unanimité parmi les lecteurs et plus largement, le monde littéraire.
En raison d'un challenge Booknode (lire un livre illustré), j'ai profité de l'occasion pour me procurer l'édition présente.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal au démarrage et à la page 80 (sur 538), j'en étais à me dire "ça bavasse, boudiou que ça bavasse". Quand j'ai repris l'ouvrage un peu plus tard, miracle, la magie a pris. Mais vraiment un revirement.

Je me suis donc alors autant laissée porter par l'écriture que par l'histoire, le contexte historique et social, les portraits de personnages. Et la description des paysages.

Je lis peu de romances - et je pense que Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent resteront mes préférés - je ne ferai donc pas de critiques à ce sujet . C'est une romance avec le côté un peu superficiel que ça induit dans ce genre (mais tellement agréable !).

Bref, une de mes premières lectures d'été les plus réjouissantes !


"Qui songe à en douter ? Un célibataire nanti d'une belle fortune doit être nécessairement à la recherche d'une femme. C'est une conviction si répandue  que, dès qu'on voit paraître un jeune homme pour la première fois dans une région, il n'est pas de familles des environs qui ne le considèrent, d'ores et déjà, comme la propriété de l'une ou l'autre de leurs filles."

"L'orgueil se rapporte plutôt à notre opinion sur nous-mêmes et la vanité à ce que les autres pensent de nous."

lundi 14 juillet 2025

Les Maîtres du temps

4 de couv' :
Quel lien peut bien réunir Isaac Nexton, une étudiante en philosophie, un brillant physicien, une romancière obsessionnelle et un vieux chinois ? C'est l'enjeu de ce roman envoûtant qui, du laboratoire de Cambridge au triangle des Bermudes, du synchrotron de Paris-Saclay au monde du XXIIe siècle, nous entraîne dans une course folle à travers le temps - dimension mystérieuse que chacun tente de maîtriser dans l'espoir d'y trouver son bonheur.


Je trouve intéressant de voir que dans ce roman, Stéphanie Janicot réussisse à combiner un genre qu'elle explore depuis peu, la science-fiction, et son thème de prédilection habituel, la famille et la transmission.

Pari difficile à gagner car elle réussit - admirablement - à vulgariser les différentes théories scientifiques sur le temps (et le temps et l'espace) dont la fameuse théorie des cordes. A ce sujet, en grande fan du "Big Bang Theory" (la série, pas la théorie scientifique), je me suis régalée - tout en me demandant si l'autrice ne faisait pas elle aussi partie des fans.

Si certains trouveront convenus les questionnements sur le passage du temps, que faire de sa vie ou qu'est-ce qu'une vie réussie et bien remplie et autres interrogations décidément bien humaines et, pour le coup - sans jeux de mots (si, si, je vous jure) - intemporelles, pour ma part je les ai trouvés bien exposés dans le roman.
Car si ces questionnements, nous nous les posons tous, dès très jeunes, il faut bien dire qu'ils restent théoriques jusqu'à un certain âge, où ils prennent un sens bien plus concret.

J'ai aussi appris grâce à ce livre qu'à une époque, philosophie et physique allaient de pair. J'ai été assez surprise sur le moment, pour finalement comprendre ce que cela implique, tout en regrettant que ce ne soit plus le cas.

Et comme souvent avec Stéphanie Janicot, un petit clin d'oeil complice avec ses lecteurs puisque dans la dernière partie du livre elle fait clairement allusion à "Newland" et "Sauver Newland" (que je vais d'ailleurs me procurer prochainement...).

Une belle réussite que ce livre, et pour le roman, et pour la partie scientifique.
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vendredi 11 juillet 2025

L'emblème du croisé

4 de couv' :
La confession d'un ancien copain à l'agonie ravive chez Dave Robicheaux le souvenir d'une jeune femme, Ida Galveston, qui avait marqué sa jeunesse et celle de son demi-frère Jimmie. Pris de passion pour elle, Jimmie avait tenté, au péril de sa vie mais sans succès, de la soustraire à une clique de maquereaux. Ida avait alors disparu, probablement assassinée.
Décidés à rouvrir l'enquête, Dave et Jimmie se heurtent à des truands qui leur font comprendre qu'ils feraient mieux de se mêler de leurs affaires. Et derrière les hommes des basses oeuvres, il y a souvent des gens beaucoup plus respectables...


L'un des meilleurs Robicheaux de la série que j'ai lu jusqu'à présent. La qualité d'écriture est un vrai festin intellectuel et littéraire, je ne peux pas mieux dire. Moi qui ai du mal à lire ces derniers temps, je l'ai dévoré en moins d'une semaine, sachant que je ne suis pas encore en vacances...

Dave Robicheaux reste égal à lui-même, tourmenté par ses vieux démons, dont sa lutte perpétuelle contre l'alcoolisme (et pour aller mieux, il n'a pas choisi le métier le plus facile !) mais : il aperçoit une lueur au bout du tunnel... Et je n'en dirai pas plus.

Et au risque de me répéter, cette écriture, magnifique...
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samedi 5 juillet 2025

La saison rouge

4 de couv' :
Qatan, un pays arabe fictif. Dans l'univeers carcéral de sa maison promise à la démolition, Elisa, une jeune Européenne d&&laissée par son mari isolée avec son fils, devient folle de solitude. Huis clos oppressant avec, pour seul interlocuteur, Pascual, le serviteur philippin, tandis qu'une étrange jardinier yéménite épie du haut des palmiers. Des jours, des semaines à attendre, à se consumer de jalousie, sans nouvelles de Hatem, l'époux insaisissable parti en voyage d'affaires en Europe. Mais peut-être n'a-t-il pas quitté la ville... car le riche royaume du Qatan est un piège, un tyrannique pays de la nuit, où les hommes peuvent du jour au lendemain disparaître.
Au milieu du champ de ruines de son attente interminable, les réminiscences de l'année nubile, de l'ivresse du départ vers l'Orient, de l'amour fou, reviennent hanter Elisa.
Dans une écriture où la sensualité lyrique cède progressivement le pas à un ton sobre, parfois cruel, Carine Fernandez nous donne un roman implacable, comme une tragédie. La Saison rouge est certes une fiction - mais le désespoir, la solitude, l'effroi qui gonflent les pages ont la puissance que seul a pu insuffler le réel. Et si ces "démons et captifs" ont toutes les chances de s'inscrire sur les rétines de la mémoire, on aura surtout du mal à oublier cette femme traquée, l'étrangère sans voile, isolée dans sa maison des sables, jusqu'à la folie.


Décidément, je ne me lasserai jamais de la merveilleuse écriture de Carine Fernandez.
Dès les premières lignes, les premiers mots, on se laisse happer, envelopper par la beauté de la langue qui nous emporte dans une nouvelle histoire et le mental du personnage principal, toujours au bord de perdre pied, qui arrive à reprendre le cap mais qu'on craint de voir sombrer. La cruauté du monde qui l'entoure ne fait rien pour l'aider, au contraire...

Une belle prouesse littéraire, qui ne fait que confirmer le talent de l'autrice.

Et si vous voulez lieux la connaître, et son travail, c'est par ici : site officiel de Carine Fernandez.
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