4 de couv' :
Washington. quatre meurtres aux modes opératoires identitques. La marque d'un serial killer de toute évidence. Une enquête presque classique donc pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité. Qui était-elle réellement ? Et ce qui semblait être une affaire banale va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain... Une fois encore, R.J. Ellory pousse le thriller dans ses retranchements. Entre Robert Littell et James Ellroy, sur un arrière-plan historique qu'il serait criminel de divulguer ici, il imagine une intrigue magistrale, qui plonge au coeur du système politique américain.
Une fois de plus, un très bon polar de cet auteur et la comparaison avec Ellroy n'est pas usurpée, l'ayant moi-même faite pendant la lecture : encore que la comparaison portait plus sur l'intrigue et qui tire les ficelles de tout ça, que sur l'écriture elle-même. Ellory est en effet nettement plus abordable qu'Ellroy, surtout si on le compare à "Jazz", dont la lecture m'avait beaucoup intéressée d'un strict point de vue littéraire, mais qui du point de vue "lectrice de base" m'avait laissé une impression de parcours du combattant ou presque. Il est intéressant de voir que leurs jeunesses respectives, sur certains points, sont assez similaires.
Point commun avec ses autres romans : l'aspect historique, un déroulement dans le temps, le passé expliquant le présent. Et en particulier l'enquête.
Ce que vous risquez de ne pas aimer mais que pour ma part j'ai apprécié :
1) jusqu'à la 400ème page (et quelques autres chapitres par la suite), chaque chapitre se termine systématiquement par la narration du meurtrier, qui complète la lecture du polar sans trop en dévoiler, tout en faisant presque un roman dans le roman. Au point que je me suis dit que si je le relisais un jour, je lirai ces passages à part. A voir si je choisis de les lire en premier ou dernier : prologue ou épilogue ? Cela coupe un peu la lecture et la fluidité du déroulement de l'enquête, mais quand on a toute l'étendue de l'intrigue, rien n'est réellement fluide au final (si on se place du point de vue des "méchants").
Ces confessions du narrateur rappellent un peu celles du mafiosi dans "Vendetta", mais en moins poussées évidemment car ici bien qu'importantes pour l'histoire, elle n'en sont pas la base. Un bonus bien calculé.
2) Encore une histoire de théorie du complot me direz-vous. Voui, et je n'en dirai ici pas plus, mais c'est plutôt bien amené. Et puis après tout, pourquoi pas...
3) Adeptes des polars bourrés d'action, passez vote chemin ! Est-il utile de rappeler une fois de plus à quel point j'affectionne les polars dont l'enquête se met tranquillement en place ?
Et aussi autre chose que j'apprécie avec Ellory (et Jesse Kellermann d'ailleurs) : on change de personnage et de contexte à chaque roman, ils ne font pas de séries basées sur un même personnage. Entendons-nous bien : je n'ai rien contre les séries, au contraire, (Bernhard Gunther, Nathan Love, Nicolas Le Floch, Matthew Shardlake et combien d'autres encore) mais que des polars à série, ce serait lassant, non ?
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
samedi 29 décembre 2012
dimanche 9 décembre 2012
Beau parleur
4 de couv' :
Tout va mal dans la vie de Joseph Geist. Il est fauché, sa thèse de philosophie patine depuis des lustres et sa petite amie vient de le mettre à la porte. Alors qu'il frôle le désespoir, une annonce dans le journal retient son attention : "Cherche quelqu'un pour heures de conversation". Un boulot de rêve pour Joseph ! Parler, c'est ce qu'il fait le mieux et Alma Spielmann s'avère l'employeuse idéale : vieille dame raffinée, érudite et généreuse qui l'invite même à loger dans sa somptueuse demeure. Seule ombre au tableau, Eric, son neveu bien-aimé, un jeune homme paumé, énigmatique et manipulateur que Joseph prend en grippe instantanément. Pourtant, il est loin de se douter des conséquences néfastes que les manigances d'Eric auront sur le restant de ses jours.
Ce polar de Jesse Kellermann a de commun avec le précédent que le personnage central est un étudiant (enfin, plutôt ex et en bout de course) et que l'histoire recèle un fond de manipulation. Mais juste un fond.
Certains seront probablement rebutés par le début car l'histoire se met tranquillement en place (ce que j'aime particulièrement en polar), d'autant que le narrateur se permet quelques considérations / explications / exposé philosophiques. Qui sont formidablement vulgarisés ici, public large oblige, et tellement bien vulgarisés qu'ils en sont facilement abordables.
Ajoutez à une belle écriture un rebondissement et une fin palpitante, et vous comprendrez que j'ai particulièrement aimé ce troisième roman.
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Tout va mal dans la vie de Joseph Geist. Il est fauché, sa thèse de philosophie patine depuis des lustres et sa petite amie vient de le mettre à la porte. Alors qu'il frôle le désespoir, une annonce dans le journal retient son attention : "Cherche quelqu'un pour heures de conversation". Un boulot de rêve pour Joseph ! Parler, c'est ce qu'il fait le mieux et Alma Spielmann s'avère l'employeuse idéale : vieille dame raffinée, érudite et généreuse qui l'invite même à loger dans sa somptueuse demeure. Seule ombre au tableau, Eric, son neveu bien-aimé, un jeune homme paumé, énigmatique et manipulateur que Joseph prend en grippe instantanément. Pourtant, il est loin de se douter des conséquences néfastes que les manigances d'Eric auront sur le restant de ses jours.
Ce polar de Jesse Kellermann a de commun avec le précédent que le personnage central est un étudiant (enfin, plutôt ex et en bout de course) et que l'histoire recèle un fond de manipulation. Mais juste un fond.
Certains seront probablement rebutés par le début car l'histoire se met tranquillement en place (ce que j'aime particulièrement en polar), d'autant que le narrateur se permet quelques considérations / explications / exposé philosophiques. Qui sont formidablement vulgarisés ici, public large oblige, et tellement bien vulgarisés qu'ils en sont facilement abordables.
Ajoutez à une belle écriture un rebondissement et une fin palpitante, et vous comprendrez que j'ai particulièrement aimé ce troisième roman.
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mercredi 5 décembre 2012
Charivari
4 de couv' :
Paru en 1935, ce roman n'a pas été réimprimé pendant près de soixante-dis ans. Ceci à la demande de Nancy Mitford elle-même, qui souhaitait mettre un terme à la brouille que sa publication avait provoquée avec ses soeurs. Unity et Diana lui reprochaient en effet la caricature qu'elle faisait du mari de Diana sous les traits du charismatique et très nationaliste Capitaine Jack. Car, derrière ce qui est au premier abord une comédie très enlevée, portée par le meilleur de l'humour anglais, transparaît une critique mordante des moeurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme.
Publié pour la première fois en français, Charivari demeure un régal de lecture et offre un témoignage décalé de l'entre-deux-guerres en Angleterre.
Je en serai pas aussi dithyrambique que le quatrième de couverture. J'ai vu ici ou là des comparaisons avec Wodehouse, ce dernier est bien meilleur !
C'est sympathique, c'est gentillet, il y a de très bons passages, mais ça se résume à ceci : de jeunes gens oisifs de la bonne société anglaise se retrouvent un été dans le même village, pour diverses raisons, et la question est de savoir qui va séduire qui et s'il/elle va y parvenir ou pas et pourquoi. Dans la foulée, ils vont monter une pièce historique à laquelle va se greffer l'idéologie "national-unioniste".
Sur celle-ci, on n'y voit guère de critique/caricature ou plutôt si, mais cette idéologie est tellement survolée qu'on peut appliquer cette caricature à toute idéologie (ce qui n'est pas plus mal...). A se demander comment ses soeurs ont pu se fâcher avec l'auteure. Question de contexte historique sur fond de conviction politique je suppose.
Il ne se passe finalement pas grand'chose, ça tourne un peu en rond et les bonnes pistes pour épicer le tout ne sont finalement pas suffisamment exploitées par l'auteure, ça en devient un peu plan-plan par moment.
Plaisante lecture, mais sans plus.
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Paru en 1935, ce roman n'a pas été réimprimé pendant près de soixante-dis ans. Ceci à la demande de Nancy Mitford elle-même, qui souhaitait mettre un terme à la brouille que sa publication avait provoquée avec ses soeurs. Unity et Diana lui reprochaient en effet la caricature qu'elle faisait du mari de Diana sous les traits du charismatique et très nationaliste Capitaine Jack. Car, derrière ce qui est au premier abord une comédie très enlevée, portée par le meilleur de l'humour anglais, transparaît une critique mordante des moeurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme.
Publié pour la première fois en français, Charivari demeure un régal de lecture et offre un témoignage décalé de l'entre-deux-guerres en Angleterre.
Je en serai pas aussi dithyrambique que le quatrième de couverture. J'ai vu ici ou là des comparaisons avec Wodehouse, ce dernier est bien meilleur !
C'est sympathique, c'est gentillet, il y a de très bons passages, mais ça se résume à ceci : de jeunes gens oisifs de la bonne société anglaise se retrouvent un été dans le même village, pour diverses raisons, et la question est de savoir qui va séduire qui et s'il/elle va y parvenir ou pas et pourquoi. Dans la foulée, ils vont monter une pièce historique à laquelle va se greffer l'idéologie "national-unioniste".
Sur celle-ci, on n'y voit guère de critique/caricature ou plutôt si, mais cette idéologie est tellement survolée qu'on peut appliquer cette caricature à toute idéologie (ce qui n'est pas plus mal...). A se demander comment ses soeurs ont pu se fâcher avec l'auteure. Question de contexte historique sur fond de conviction politique je suppose.
Il ne se passe finalement pas grand'chose, ça tourne un peu en rond et les bonnes pistes pour épicer le tout ne sont finalement pas suffisamment exploitées par l'auteure, ça en devient un peu plan-plan par moment.
Plaisante lecture, mais sans plus.
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dimanche 2 décembre 2012
Sous le charme...
Il est des après-midi repassage qui vous réserve de belles surprises...
Habituellement, je fais mon repassage - le plus souvent le vendredi après-midi - en regardant, comme toute bonne ménagère de moins de 50 ans, les counneries quelconques passant à la télé.
J'installe tout mon barda dans le salon, et en attendant que mon fer chauffe, commence mon zapping jusqu'à trouver de quoi passer le temps plaisamment (ou de façon moins ennuyeuse) en repassant.
(Sauf que cette fois, j'ai zappé avant l'installation du barda, mais ça on s'en fiche.)
Et là, accroche immédiate dès qu'apparaît une première image d'un vieux film. Je tombe immédiatement sous le charme et reste scotchée les yeux rivés sur l'écran, l'âme et le coeur en totale harmonie avec ce que je regarde.
Il s'agissait des "Enfants du Paradis", dont j'ai hélas loupé la première heure, mais dont j'ai vite découvert avec bonheur qu'il est en deux parties.
De la poésie, de la douceur, de la grâce, de la modernité à moins que le sujet ne soit intemporel finalement. J'aurais voulu que film ne s'arrête jamais, bien que je ne raffole pas d'Arletty, en particulier dans ce rôle, et j'ai besoin de le revoir pour déterminer pour de bon ce qui m'a génée. Je l'ai trouvée formidable dans son interprétation, mais en même temps, on le sent un peu trop bien qu'elle est la star du film, alors que tous les autres acteurs sont au service de leur personnage. Mais qu'importe, le résultat est tout bonnement admirable.
J'ai tout simplement adoré Jean-Louis Barrault et son personnage, Baptiste. Le talent à l'état pur.
Et 48 heures plus tard, je suis toujours sous le charme.
Du coup, j'ai fait quelques recherches Internet sur le film. Et ai découvert qu'il est ressorti au cinéma cette année, que dans la foulée une exposition lui est consacrée, qu'un dvd est sorti (et a atterri dans ma liste de Noël, j'espère que mon homme ne va pas trainer pour l'acheter, je lui ai précisé quelle version je veux, celle-là et pas une autre !!!!). Et divers articles, dont l'un ici.
Sans compter ce lien, petit montage des éléments clés du film, sur fond de musique des Beatles. Mariage étonnant à priori, mais tellement bien trouvé !
Pourquoi en parler sur ce blog ? Parce que les dialogues sont de Prévert, que j'adore, et que je ne l'ai su qu'une fois tombée sur le charme.
Et dans le genre petit bijou cinématographique de Prévert, et puisqu'on est en décembre, donc bientôt Noël, donc un mois consacré aux enfants, je vous recommande chaudement "Le Roi et l'Oiseau".
C'est le dessin animé préféré de mon homme, qu'il a fait découvrir à notre nièce quand elle devait avoir 5 ans, à notre neveu dans la foulée et qui avait alors 3 ans, et à peu près à la même période à son petit frère qui devait avoir dans les 4-5 ans (même âge que leur nièce, vive les familles recomposées).
A chaque diffusion du dessin animé, même réaction des petits : une grande attention, les yeux écarquillés, un silence religieux pour ne pas en rater une miette, pas une parole même pendant le générique de fin, et quand finalement il n'y a plus rien eu sur l'écran, un seul mot des petits, et je le répète, à chaque diffusion :
"Encore".
Dragon Ball Z peut enfin aller se faire massacrer ailleurs, il n'est pas de taille.
Comme quoi, quand on base tout sur l'histoire, un vrai scénario, un vrai texte, une maîtrise de l'image, nul besoin d'effets spéciaux 3D. La magie opère toute seule, sans autre artifice que sa propre beauté.
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Habituellement, je fais mon repassage - le plus souvent le vendredi après-midi - en regardant, comme toute bonne ménagère de moins de 50 ans, les counneries quelconques passant à la télé.
J'installe tout mon barda dans le salon, et en attendant que mon fer chauffe, commence mon zapping jusqu'à trouver de quoi passer le temps plaisamment (ou de façon moins ennuyeuse) en repassant.
(Sauf que cette fois, j'ai zappé avant l'installation du barda, mais ça on s'en fiche.)
Et là, accroche immédiate dès qu'apparaît une première image d'un vieux film. Je tombe immédiatement sous le charme et reste scotchée les yeux rivés sur l'écran, l'âme et le coeur en totale harmonie avec ce que je regarde.
Il s'agissait des "Enfants du Paradis", dont j'ai hélas loupé la première heure, mais dont j'ai vite découvert avec bonheur qu'il est en deux parties.
De la poésie, de la douceur, de la grâce, de la modernité à moins que le sujet ne soit intemporel finalement. J'aurais voulu que film ne s'arrête jamais, bien que je ne raffole pas d'Arletty, en particulier dans ce rôle, et j'ai besoin de le revoir pour déterminer pour de bon ce qui m'a génée. Je l'ai trouvée formidable dans son interprétation, mais en même temps, on le sent un peu trop bien qu'elle est la star du film, alors que tous les autres acteurs sont au service de leur personnage. Mais qu'importe, le résultat est tout bonnement admirable.
J'ai tout simplement adoré Jean-Louis Barrault et son personnage, Baptiste. Le talent à l'état pur.
Et 48 heures plus tard, je suis toujours sous le charme.
Du coup, j'ai fait quelques recherches Internet sur le film. Et ai découvert qu'il est ressorti au cinéma cette année, que dans la foulée une exposition lui est consacrée, qu'un dvd est sorti (et a atterri dans ma liste de Noël, j'espère que mon homme ne va pas trainer pour l'acheter, je lui ai précisé quelle version je veux, celle-là et pas une autre !!!!). Et divers articles, dont l'un ici.
Sans compter ce lien, petit montage des éléments clés du film, sur fond de musique des Beatles. Mariage étonnant à priori, mais tellement bien trouvé !
Pourquoi en parler sur ce blog ? Parce que les dialogues sont de Prévert, que j'adore, et que je ne l'ai su qu'une fois tombée sur le charme.
Et dans le genre petit bijou cinématographique de Prévert, et puisqu'on est en décembre, donc bientôt Noël, donc un mois consacré aux enfants, je vous recommande chaudement "Le Roi et l'Oiseau".
C'est le dessin animé préféré de mon homme, qu'il a fait découvrir à notre nièce quand elle devait avoir 5 ans, à notre neveu dans la foulée et qui avait alors 3 ans, et à peu près à la même période à son petit frère qui devait avoir dans les 4-5 ans (même âge que leur nièce, vive les familles recomposées).
A chaque diffusion du dessin animé, même réaction des petits : une grande attention, les yeux écarquillés, un silence religieux pour ne pas en rater une miette, pas une parole même pendant le générique de fin, et quand finalement il n'y a plus rien eu sur l'écran, un seul mot des petits, et je le répète, à chaque diffusion :
"Encore".
Dragon Ball Z peut enfin aller se faire massacrer ailleurs, il n'est pas de taille.
Comme quoi, quand on base tout sur l'histoire, un vrai scénario, un vrai texte, une maîtrise de l'image, nul besoin d'effets spéciaux 3D. La magie opère toute seule, sans autre artifice que sa propre beauté.
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