mardi 19 septembre 2017

Crépuscule du tourment

4 de couv' :
De nos jours, quelques part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s'adressent successivement au même homme : sa mère, la femme à laquelle il a tourné le dos parce qu'il l'aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu'il n'en est pas épris, sa soeur enfin.
A celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d'un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité... Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.
D'une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d'autant plus mystérieux qu'il nous est étranger... et d'autant plus familier qu'il est universel.


Il y a tant à dire sur ce magnifique roman, cette magnifique écriture : je commence par quoi ????

Ces quatre voix, déjà : quatre manières d'écrire, chaque personnalité prenant possession du style de l'auteur. Quatre vécus de la même histoire, qui se recoupent, se complètent, apportent un nouveau relief aux personnages précédents.
Quatre magnifiques portraits de femmes, qui ont toutes souffert à leur façon mais ont toutes réussi, chacune à sa façon, de vivre au moins en partie la vie dont elles voulaient.
Et en dehors de ces quatre femmes, cet homme qui est au centre du roman et à qui l'auteur n'a pas donné de voix (seulement dans le deuxième tome que je m'apprête à lire), et d'autres femmes, essentielles et déterminantes dans la vie de chacune.
Je vous épargne le blabla sur la condition féminine dans ce pays d'Afrique, sujet subtilement distillé au travers de ces quatre portraits.

Un beau roman, vraiment.
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