mardi 14 juillet 2020

Confessions d'un gang de filles - Joyce Carol Oates

4 de couv' :
Un quartier populaire d'une petite ville de l'État de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger des humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfire. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage.


De tous les Joyce Carol Oates que j'ai pu lire, celui-ci est mon préféré. Ne serait-ce que pour la belle qualité d'écriture, ce roman est un vrai plaisir de lecture.

Les personnages, crédibles, fouillés, font beaucoup pour l'histoire. Le contexte, les années cinquante et donc une société patriarcale et d'autant plus injuste qu'il s'agit du quartier le plus pauvre de la ville, est autant la raison de la création de ce gang de filles que quasiment un personnage à part entière.

Une peinture glaçante, stressante, d'une époque et d'un milieu où tout destin semble déjà déterminé, sans possibilité d'évolution, de rédemption, d'espoir. Pas étonnant que ces filles ont à leur manière et vu leurs origines, tenté le tout pour le tout pour s'en sortir. Avec les règles du jeu qu'elles avaient entre les mains et qu'elles se sont appropriées, n'en déplaisent à ces messieurs.
Un jeu dangereux, dont on sait dès le départ que ça ne se terminera pas bien, car il s'agit ici des mémoires de l'une d'entre elles, qui reprend son journal de l'époque.
La question pour le lecteur, est de savoir, entre le début et la fin, comment tout cela va évoluer.

Brillant.
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vendredi 10 juillet 2020

Maybe the moon - Armistead Maupin

4 de couv' :
Pour Cadence Roth, "décrocher la lune" c'est décrocher un vrai rôle au cinéma. Parce que, après avoir composé sous un masque le rôle de l'elfe dans un film mythique, Cady compte bien jouer dans la cour des grands, ce que sa très petite taille lui interdit. Dans ce roman sous forme de journal, les faux-fuyants du politiquement correct et les promesses vaines des agents artistiques alimentent un portrait sans appel deLos Angeles, où la différence n'a pas droit de cité. Après ses Chroniques de SanFrancisco, Armistead Maupin poursuit avec drôlerie sa critique de la société américaine et seule Cady en sort grandie.


Si j'ai adoré les Chroniques de San Francisco, je dois bien reconnaître que j'aime encore davantage "Maybe the moon".

Tout ici est écrit avec subtilité, humour et délicatesse, bien que le personnage principal soit parfois d'une franchise vraiment directe aussi bien avec ses amis que dans la description de sa vie. Mais elle est aussi et surtout, puisque c'est un journal et que l'on connaît ainsi ses sentiments et pensées les plus intimes, d'une grande lucidité envers elle-même et sa vie, et d'une grande tendresse et indulgence pour ceux qu'elle aime. Simplement humaine.
Et cela n'est guère aisé dans le monde de requins où elle souhaite percer, être connue et reconnue.

Beau, touchant et drôle, voilà ce que je retiendrai de ce roman, que j'ai refermé avec regret tant j'ai aimé cette histoire et sa galerie de personnages. Et la conclusion, cruelle, mais tellement Hollywood...
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