vendredi 27 septembre 2024

Webster le chat

4 de couv' :
Avec l'humour et  la causticité qu'on lui connaît, P.G. Wodehouse nous entraîne dans une étrange et hilarante histoire de possession.
Lancelot est un jeune homme rêveur qui souhaite devenir artiste au grand dam de son oncle. Lorsque celui-ci, devenu vicaire et appelé en Afrique, lui confie sont chat Webster, il ne se doute pas un instant de la terrible emprise que le félin aura sur lui. Peu à peu, Lancelot est comme envouté par cet énorme matou pontifical et mystérieux.


J'ai trouvé ce livre à la braderie des médiathèques de Brest. En grande fan de "Jeeves" et donc de son auteur, il m'était impossible de passer à côté.

Cette nouvelle (60 pages, police de caractères moyens et lignes bien espacées) est plus pour moi sur la culpabilité et l'incertitude de ses choix de vie que sur l'emprise d'un chat sur son tout jeune nouveau maître.

Hilarant, peut-être pas, mais distrayant.
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jeudi 26 septembre 2024

Loin des humains

4 de couv' :
Jacques Lafleur a été égorgé d'un coup de sécateur dans le jardin de sa soeur Jeanne, chez qui il s'était réfugié après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Pourtant, cet éternel vagabond semblait avoir trouvé la paix quelque temps auparavant dans la maison de son frère Pierre, spécialistes des serpents. Mais les choses s'étaient gâtées et Jacques était reparti dans ses errances. Pour quelle raison ? C'est ce que se demande le capitaine Félix Dutrey, qui va tenter de percer le mystère qui entoure la victime et de reconstituer le puzzle de son assassinat. Ce puzzle, quelqu'un d'autre va aussi en assembler les morceaux, dans l'ombre, à partir d'une découverte fortuite faite dans un tas d'ordures.


J'ai acheté ce livre un peu par hasard lors de la dernière braderie des médiathèques de Brest. Dans la section polar, j'étais surtout à la recherche de livres édités chez Rivages/Noir, excellentissimes maison d'édition et collection. J'en ai trouvé deux qui m'intéressaient particulièrement, dont celui-ci. Bizarrement en polars, il est rare que je lise des auteurs français, à part pour les polars historiques. Envie de dépaysement sans doute ou de lire des polars qui ne seraient pas trop ancrés dans mon petit réel de française....

J'ai eu un peu de mal au début : déjà parce que visiblement il s'agit du tome deux d'une série (beaucoup d'allusions à une enquête précédente), même si ce n'est finalement guère gênant pour la compréhension de cette histoire ; ensuite par la personnalité du personnage principal, Félix Dutrey, que je trouve un peu injuste avec son entourage ce qui lui complique la vie. Enfin, avec l'écriture car sur certains passages il s'agit de phrases courtes, style d'écriture dont je ne raffole pas (j'ai tendance à les trouver collées bout à bout), mais qu'au fil des pages j'ai fini par apprécier (cela étant, toute l'écriture du livre n'est pas ainsi, comme je le disait précédemment, seulement certains passages).

L'originalité est dans les chapitres des livres, qui chacun retrace le cheminement de cinq personnages du roman : les trois policiers qui mènent l'enquête, le défunt, et un cinquième, qui au départ n'avait, n'aurait jamais rien dû, à voir quoique ce soit avec l'affaire.
Deux histoires en parallèle en quelque sorte, liée par hasard à ce meurtre.

L'histoire est bien trouvée, bien racontée, l'évolution de l'enquête bien menée jusqu'à la découverte du meurtrier que je n'avais pas mais vraiment pas deviné. Et la fin... perturbante...

Au final, une bonne surprise, un auteur à suivre.
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mardi 24 septembre 2024

Tant de nuances de pluie

4 de couv' :
Kyoto, 1948. Nori Kamiza n'a que huit ans lorsque sa mère la laisse devant l'immense demeure de sa grand-mère. La famille Kamiza est parmi les plus nobles du Japon, or Nori, aux cheveux crépus et à la peau foncée, est le fruit d'une relation scandaleuse avec un gaijin, un étranger, noir de surcroît. Alors sa grand-mère va tout faire pour la cacher. Elle l'installe au grenier et l'oblige à subir des traitements pour la rendre plus "japonaise" : elle lui lisse les cheveux et la soumet à des bains d'eau de Javel pour que sa peau blanchisse. Nori accepte son sort malgré sa curiosité lancinante pour ce qui se trouve à l'extérieur des murs du grenier. Mais, lorsque le hasard amène son demi-frère aîné légitime, Akira, sur le domaine qui est son héritage et son destin, Nori accède à un monde nouveau. Un monde dans lequel elle n'est pas une intruse mais un être libre, digne d'être aimé.
Cependant tout a un prix. Et la liberté de Nori exigera plus d'un sacrifice...


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre, ce qui a titillé m'a curiosité, de même que le thème de l'histoire. Je l'ai donc réservé à la bibliothèque et ça a pris quelques mois je dois dire avant de le récupérer (forcément, avec un seul exemplaire et 15 réservations...).

Si l'histoire se laisse lire je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à l'écriture - ni plate ni ennuyeuse juste... normale - bien qu'agréable,  le succès de ce livre tient surtout à l'histoire.

Elle est prenante, pleine de rebondissements, d'espoirs, de lumière, sans compter quelques passages parfois aussi tristes que cruels. Comme le personnage principal, on est parfois sous tension.

A partir de la seconde moitié du livre, on apprend progressivement que les choses sont plus complexes qu'elles n'y paraissent, et plus Nori en apprend sur sa famille et le passé de sa mère, mieux on comprend comment et pourquoi sa vie a pris cette tournure.

Je reste cependant mitigée sur cette lecture. L'histoire est belle et passionnante, mais est-elle réaliste ?

J'aurais aimé continué à suivre la vie de Nori, ou avoir au moins un prologue, sur ses veux jours, qui ferait un bilan de sa vie.

Un bon moment de lecture cependant.
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dimanche 22 septembre 2024

Julip

4 de couv' :
L'oeuvre de Jim Harrison danse, galope, tangue vers le large, embrasse l'infini d'un continent sans limites. Julip rassemble trois récits. Avec Chien Brun, d'abord, qui continue à crapahuter vers d'introuvables chimères en nous servant une nouvelle rasade de confessions impudiques, avec Philip Caulkins, un prof de 50 ans qui a le tort d'aimer Ezra Pound et qui sera chassé de son université. La troisième nouvelle raconte la pitoyable odyssée  d'une délurée de 20 ans, Julip, qui trimbale son "joli morceau de cul" de bars en motels, cette Zazie aux semelles de vent ne semble pas avoir d'autres pénates que son vieux break Subaru.
Né sous le signe du coyote, Jim Harrison ne s'apprivoise pas par ces temps de sieste prolongée, il nous remet debout et nous offre bien plus qu'une tranche d'exotisme : une cure de sauvagerie.


Contrairement à ce qui est dit dans le quatrième de couverture, les nouvelles apparaissent, par personnage, dans cet ordre : Julip, Chien Brun, Philip Caulkins.

J'ai particulièrement apprécié cette lecture, autant pour les histoires, les personnages, que l'écriture.

Chacun à sa manière, les personnages sont un peu naïfs, un peu grotesques - sans tomber cependant dans la caricature, ce qui n'a pas dû être un exercice facile pour l'auteur - certains les trouveront peut-être crispants de par leurs défauts, moi je les trouve terriblement attachants.
Malgré l'adversité, malgré sa solitude, chacun arrive, bon an mal an, à avancer dans sa vie. Une solitude toute relative d'ailleurs car au fil de chaque histoire, nous découvrons qu'ils sont tous entourés de gens qui les aiment, les entourent, tentent de les protéger des aléas de la vie. Et surtout d'eux-mêmes et des problèmes qu'ils se créent...

Trois belles histoires, servies par une langue ô combien magnifique. Et en particulier pour la dernière, un plaisir réel pour les lecteurs de se plonger dans les descriptions de si beaux paysages. On en oublierait presque l'histoire, tiens.

Et dire que je n'étais pas plus enthousiaste que cela à l'idée de le lire... Il me motive encore plus d'en lire d'autres de cet auteur.
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