dimanche 21 août 2011

Le dernier Amélie Nothomb (cuvée 2011)


4 de couv' :

"Allez savoir ce qui se passe dans la tête d'un joueur".

C'est par cette citation du dernier opus d'Amélie Nothomb que nous avons tous entendu parler de celui-ci. Evidemment, notre imagination à tous s'est enflammée, essayant de deviner de quel genre de joueur il s'agissait. Evidemment, pour ce qui me concerne, j'ai imaginé un roman tournant autour de sportifs (déformation personnelle à force de suivre mon homme ces dernières années dans les compétitions de tennis de table). Ça aurait pu, ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave.

Ce n'est pas le plus important dans ce roman. Savoir de quel type de joueur, ou plutôt dans quel domaine, n'est que secondaire, puisque comme le présuppose le titre, il s'agit plutôt de la complexité des relations parents-enfants. D'autant plus intéressant que les protagonistes  n'ont pas de lien de parenté, mais cela aussi est secondaire.
Le complexe d'Oedipe (dont il est largement question selon le point de vue du "père spirituel" qui est l'un des trois protagonistes principaux), l'indépendance de l'enfant à l'âge adulte, sa véritable personnalité en confrontation avec ce que s'imaginent les "parents", sont finalement le sujet central du roman.

Intéressant de voir aussi comment le début et la fin, pardon, le prologue et l'épilogue se complètent puisque finalement la même scène, est expliquée dans les toutes dernières pages du roman. Notre perception, autant que celle du "père", mise sur une fausse piste par l'auteur. Pour faire simpliste, qu'est-ce qu'être parent (adoptant ou non) et qu'est-ce qu'être enfant (adopté ou non) et qu'est-ce qu'être soi-même en étant (ou pas) reconnu dans les yeux des autres (fussent-ils nos parents biologiques/adoptants ou pas) ? Tout cela n'est-il pas qu'une vaste fumisterie, une... Illusion ? (oui je sais, j'ai de l'humour sur ce mot là. Ce qui l'ont lu comprendront pourquoi).

On reconnaît bien là la patte d'Amélie Nothomb dont le lecteur, comme toujours, suit la lecture de ses romans à travers les prismes qu'elle consent à nous faire utiliser. Jusqu'à ce qu'elle nous en donne la (les) clef(s).

Sur le style de l'écriture, je sais que beaucoup ont été déçus par ses derniers romans, cela risque d'être le cas aussi pour celui-ci. Je crois sincèrement que même si on n'y retrouve pas la même verve, le même dynamisme que dans les autres, il faut ne pas oublier que ses romans sont aussi prétexte à une réflexion sur la nature humaine et cela, on le retrouve absolument dans tous. La lecture de ses romans n'est peut-être plus aussi jubilatoire, mais elle apporte toujours autant de réflexions, interrogations et de raisonnements sur ce qui est à chaque fois le sujet de son roman.
Celui-ci n'échappe pas à la règle.

Perso, je regrette la truculence de ses débuts. Faut-il vraiment que dès qu'un auteur marche bien, les éditeurs le pousse à sortir un roman tous les ans ? A croire que les éditeurs ne sont pas lecteurs...
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