samedi 15 septembre 2012

A suivre... A la trace

4 de couv' :
Chacun des protagonistes de ce roman  aux intrigues apparemment distinctes laisse des traces. Toutes, à un moment donné, vont se croiser.
Milla, mère de famille qui plaque son foyer et rejoint l'Agence de Renseignement Présidentielle au moment où un groupuscule islamiste s'agite de manière préoccupante. L'aventurier Lemmer qui protège le transfert à la frontière du Zimbabwe de deux inestimables rhinos noirs. Lukas Becker, l'archéologue aux prises avec avec les gangs de la plaine du Cap. L'ex-flic Mat Joubert, devenu détective privé, chargé d'enquêter sur la disparition d'un cadre de l'Atlantic Bus Company.
Comparée à l'univers du polar américain (corruption, drogue, prostitution), la matière romanesque de A la trace, qui allie "le monde animal, inhérent à notre culture", des contrebandes pittoresques, l'émancipation des femmes et la culture gangsta des villes, frappe par sa richesse et sa diversité.
Deon Meyer est un des rares auteurs qui, tout en maîtrisant avec brio les règles du genre, ouvre grand le champ des problèmes contemporains de son pays.

Cette fois, Deon Meyer nous propose trois histoires en une, qui finalement sont une seule et même histoire, chaque personnage cité dans le quatrième de couverture ayant sa part à jouer dans l'ensemble.

Nous avons donc tout d'abord Milla, femme au foyer désabusée qui prend son envol et se retrouve un peu par hasard à travailler pour une agence d'espionnage de son pays. Ce personnage occupe deux parties du roman, la première et la troisième, cette dernière étant la plus importante du roman en quantité et pour l'histoire elle-même.
J'ai eu un peu de mal à me plonger dans cette première partie, ne voyant pas où l'auteur voulait nous mener, mais surtout à cause de la quantité d'informations à retenir. Mais une fois qu'on a bien visualisé l'ensemble, ça coule tout seul.
Il s'agit ici aussi d'émancipation féminine, de ne pas rester dans le rôle traditionnel de la femme parfaite qu'on attend d'elle, de (re)devenir elle-même, prendre ses propres décisions et ne plus subir ni sa condition, ni les décisions d'un homme.
Je me suis demandée à la lecture de ce roman si cela correspond bien à l'image que l'on peut se faire réellement de la femme Afrikaner (ou en tout cas du milieu dont Milla est issue), mais ne généralisons pas. Milla et son (ex)mari sont deux personnages de roman, point. Cela étant, je trouve, à lire les auteurs sud-africains actuels, bon d'accord je n'en connais que deux ou trois, que la condition de la femme Afrikaner est plutôt bobonne. Ce qui ne me dérangerait pas si les personnages lus ici et là semblaient épanouies.
Personnage surprenant donc que celui de Milla, dans ce monde d'hommes auquel Deon Meyer nous a jusqu'ici habitué.

Les deux autres parties, consacrées à Lemmer et Mat Joubert, que l'on retrouve tous deux avec plaisir, sont presque anecdotiques dans la trame de l'histoire, tellement l'histoire de Milla recouvre la trame centrale de l'intrigue. Pour un peu, ils en seraient presque à jouer les seconds rôles...

La seconde partie, consacrée à Lemmer, est un des pivots de l'histoire dans sa globalité. Et comme toujours avec Lemmer, de l'action et de la méthode (un peu comme avec P'tit Mpayipheli, qui reste mon personnage préféré de tous ceux créés par l'auteur et dont j'attends le retour - plus qu'improbable - avec impatience à chaque nouveau roman sorti), mais aussi, ô surprise, de l'humour. Son histoire, placée en deuxième partie du roman, qui s'imbrique chronologiquement dans celle de Milla, reste cependant  en suspens. Mais on verra par la suite jusqu'à quel point, et je ne peux hélas rien dire de plus sinon autant raconter toute l'histoire.

La dernière partie, la plus courte, m'a laissée un peu circonspecte. Elle permet d'assembler certains éléments, tout en restant un peu à part de l'histoire. Cependant on y retrouve Mat Joubert, et cette partie semble être une introduction à une nouvelle série de romans le concernant. Je ne serai donc pas surprise si un des prochains Deon Meyer concerne ce personnage et ses anciens collègues de la police.
Il correspond d'ailleurs à une certaine réalité de l'Afrique du Sud : des policiers qui se retrouvent à quitter la police pour travailler dans des agences de détectives privés ou services de sécurité privés, travail plus lucratif. Deon Meyer y montre aussi bien les avantages que les limites de ce genre de travail.

Un roman au découpage un peu surprenant qui pourrait en rebuter certains. Pas forcément le meilleur Deon Meyer, mais comme toujours un suspense et une intrigue bien ficelée que vous ne pouvez lâcher.
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2 commentaires:

  1. bonjour Sabine
    j aime bien ton blog
    et je viendrai lire tes choix littéraires
    je te souhaite un bon dimanche
    je vais prendre des photos en cette journée du patrimoine beaucoup de portes sont ouvertes c est l occasion
    amicalement
    kénavo

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  2. j ai aussi ouvert un autre blog sur Blogspot
    car je voulait parler du petit patrimoine du finistére nord et des monts d 'arré ,
    sur ce blog peut de textes des photos
    j adore prendre des photos et je m' intéresse au patrimoine breton , ainsi je parcours la campagne , les villages j ecoute les anecdotes des plus anciens que moi voilà
    à bientot SABINE

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