4 de couv' :
Precious, seize ans, claque la porte. Elle ne se laissera plus cogner par sa mère, ni violer et engrosser encore une fois par son père. Jamais. Virée de l'école, elle envisage une nouvelle vie, loin e Harlem et du ghetto afro-américain de son enfance. Elle veut apprendre à lire et à écrire, raconter son histoire à travers des poèmes et élever dignement son fils.
Roman fort, puissant.
Je vous épargnerai les poncifs tels que "le savoir mène à la lumière", bien qu'il en soit largement question ici.
Que savoir lire et écrire est la base d'une chance d'une bonne intégration dans nos sociétés, qui excluent impitoyablement et irrémédiablement ceux qui n'y arrivent pas. Ou en tout cas, leur complique implacablement la tâche.
Que le savoir, la connaissance atténue voir annihile le repli sur soi, vous ouvre aux autres et à vous-même, vous rend (plus) libre, permet de vous affranchir ne serait-ce qu'en partie de votre passé.
Il est question de tout cela ici. Car à mesure que Precious progresse dans son apprentissage de la lecture et de l'écriture, sa perception de la vie, de son (ô combien lourd) vécu et du monde évolue. Sans compter sa façon de s'exprimer car le texte du roman évolue au fil de son apprentissage.
Dire qu'elle se révèle à elle-même serait un juste poncif.
Dire qu'elle devient ce qu'elle aurait pu, aurait dû être dès le départ - ne serait-ce qu'elle-même -, est plus juste encore.
En refermant ce livre, on se dit qu'elle en a fait, du chemin, même si ça a pris du temps, mais finalement peut-être pas tant que ça, vu le nombre d'années à rattraper.
Mais on se dit aussi que malgré tout son courage et sa détermination, le chemin à parcourir est encore bien plus long et pas de tout repos avant d'atteindre les buts qu'elle s'est fixé.
Mais enfin, enfin ! un avenir plein d'espoir.
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
dimanche 29 juin 2014
dimanche 22 juin 2014
Un été sans les hommes
4 de couv' :
Incapable de supporte plus longtemps la liaison que son mari, Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui, depuis la mort de son mari, a pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l'oeuvre chez les sept adolescentes qu'elle a accepté d'initier à la poésie le temps d'un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable...
Parcours en forme de "lecture de soi" d'une femme à un tournant de son existence et confrontée aux âges successifs de la vie à travers quelques personnages féminins inoubliables, ce roman aussi solaire que plaisamment subversif dresse le portrait attachant d'une humanité fragile mais se réinventant sans cesse.
Difficile pour moi de donner un avis sur ce roman tant le quatrième de couverture m'a devancée (si ce n'est pour le côté solaire et subversif, que je n'ai pas franchement trouvé).
Si ce n'est que j'ai apprécié la lecture de ce roman où finalement, et comme je m'y attendais, les femmes de l'entourage de Mia sont un peu elle à différentes étapes de sa vie, passées et futures.
Ce qui me dérange un peu toutefois, c'est la place des hommes dans ce roman. Qu'ils soient quasi-inexistants tombe sous le sens vu le titre, mais le peu qu'on en voit, sont soit inconsistants pour ne pas dire fantomatique (même si, j'insiste, cela me paraît cohérent vu le sujet), soit ils ne sont pas présentés sous leur meilleur jour.
Là, vous me direz, vu le début du roman (la liaison de son mari entraîne pour Mia un séjour en hôpital psy) est cohérent également.
Cela étant, je en sais pas trop quoi penser de ces figures masculines insipides ou désagréables. Et tellement éloignés de leurs femmes.
Ces dernières seraient-elles mieux sans les hommes ? Je ne crois pas que ce soit le propos.
Seraient-elles mieux si ils étaient un peu plus actifs et réceptifs dans leur vie commune ? Ah là, par contre, cela semble déjà plus juste.
Car finalement, su Mia a pris en pleine face la liaison de son mari et ses conséquences, c'est bien parce qu'elle tenait pour acquis leur quotidien et leur petite vie bien (trop) rangée.
Et c'est peut-être bien le problème de certains autres personnages féminins du roman : les mères de ses élèves, sa voisine.
Les apparences, hélas, les apparences...
Dont se joue l'une des sémillantes pensionnaires de la maison de retraites, pour notre plus grande jubilation !
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Incapable de supporte plus longtemps la liaison que son mari, Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui, depuis la mort de son mari, a pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l'oeuvre chez les sept adolescentes qu'elle a accepté d'initier à la poésie le temps d'un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable...
Parcours en forme de "lecture de soi" d'une femme à un tournant de son existence et confrontée aux âges successifs de la vie à travers quelques personnages féminins inoubliables, ce roman aussi solaire que plaisamment subversif dresse le portrait attachant d'une humanité fragile mais se réinventant sans cesse.
Difficile pour moi de donner un avis sur ce roman tant le quatrième de couverture m'a devancée (si ce n'est pour le côté solaire et subversif, que je n'ai pas franchement trouvé).
Si ce n'est que j'ai apprécié la lecture de ce roman où finalement, et comme je m'y attendais, les femmes de l'entourage de Mia sont un peu elle à différentes étapes de sa vie, passées et futures.
Ce qui me dérange un peu toutefois, c'est la place des hommes dans ce roman. Qu'ils soient quasi-inexistants tombe sous le sens vu le titre, mais le peu qu'on en voit, sont soit inconsistants pour ne pas dire fantomatique (même si, j'insiste, cela me paraît cohérent vu le sujet), soit ils ne sont pas présentés sous leur meilleur jour.
Là, vous me direz, vu le début du roman (la liaison de son mari entraîne pour Mia un séjour en hôpital psy) est cohérent également.
Cela étant, je en sais pas trop quoi penser de ces figures masculines insipides ou désagréables. Et tellement éloignés de leurs femmes.
Ces dernières seraient-elles mieux sans les hommes ? Je ne crois pas que ce soit le propos.
Seraient-elles mieux si ils étaient un peu plus actifs et réceptifs dans leur vie commune ? Ah là, par contre, cela semble déjà plus juste.
Car finalement, su Mia a pris en pleine face la liaison de son mari et ses conséquences, c'est bien parce qu'elle tenait pour acquis leur quotidien et leur petite vie bien (trop) rangée.
Et c'est peut-être bien le problème de certains autres personnages féminins du roman : les mères de ses élèves, sa voisine.
Les apparences, hélas, les apparences...
Dont se joue l'une des sémillantes pensionnaires de la maison de retraites, pour notre plus grande jubilation !
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dimanche 15 juin 2014
La Chambre écarlate
4 de couv' :
Regent's Canal, faubourg de Londres... Lianne une adolescente fugueuse de 17 ans, est retrouvée morte, face contre terre et le corps lardé de coups de couteau. La police porte immédiatement ses soupçons sur Michael Doll, vagabond à moitié fou et bien connu pour ses penchants pervers. Toutefois, malgré la triste histoire qui les lie, la psychiatre Kit Quinn à de sérieux doutes quant à sa culpabilité. Première observation le meurtre s'est déroulé de manière bien trop précise pour une brute comme lui. Encore plus troublant, ce même assassinat fait étrangement écho à celui de Philippa Burton, riche bourgeoise, dont le cadavre a récemment été découvert de l'autre côté de la ville dans une posture identique...
Guère convaincue par la lecture de "Feu de glace" des mêmes auteurs, j'ai entamé ce polar avec un enthousiasme relativement modéré.
Du coup, vous vous dites : pourquoi le lire, alors ? Ben, je les avais achetés en même temps il y a quelques années, alors bon, tant qu'à l'avoir sous la main...
Ce livre m'a mieux plu, bien que :
1) il corresponde à certains type de polars écrits dans ces années-là. Traduisez : copié-collé d'une recette qui marche, rien de plus (on verra ce que je dirai dans quelques années des polars/romans de maintenant, hein...).
2) l'histoire d'amour entre le personnage central et un autre était courue d'avance et pas forcément utile. Et donc, inintéressante. Sauf peut-être pour le suspens, mais là aussi couru d'avance donc bof.
3) il ressemble un peu trop, sur certaines ficelles, à du Mary Higgins Clark dont vous savez maintenant que je ne raffole pas. Ah ben tiens en fait, cf. mon 2).
Pour résumé, polar agréable et assez bien mené et bien construit, mais définitivement pas le genre de polar que j'affectionne.
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Regent's Canal, faubourg de Londres... Lianne une adolescente fugueuse de 17 ans, est retrouvée morte, face contre terre et le corps lardé de coups de couteau. La police porte immédiatement ses soupçons sur Michael Doll, vagabond à moitié fou et bien connu pour ses penchants pervers. Toutefois, malgré la triste histoire qui les lie, la psychiatre Kit Quinn à de sérieux doutes quant à sa culpabilité. Première observation le meurtre s'est déroulé de manière bien trop précise pour une brute comme lui. Encore plus troublant, ce même assassinat fait étrangement écho à celui de Philippa Burton, riche bourgeoise, dont le cadavre a récemment été découvert de l'autre côté de la ville dans une posture identique...
Guère convaincue par la lecture de "Feu de glace" des mêmes auteurs, j'ai entamé ce polar avec un enthousiasme relativement modéré.
Du coup, vous vous dites : pourquoi le lire, alors ? Ben, je les avais achetés en même temps il y a quelques années, alors bon, tant qu'à l'avoir sous la main...
Ce livre m'a mieux plu, bien que :
1) il corresponde à certains type de polars écrits dans ces années-là. Traduisez : copié-collé d'une recette qui marche, rien de plus (on verra ce que je dirai dans quelques années des polars/romans de maintenant, hein...).
2) l'histoire d'amour entre le personnage central et un autre était courue d'avance et pas forcément utile. Et donc, inintéressante. Sauf peut-être pour le suspens, mais là aussi couru d'avance donc bof.
3) il ressemble un peu trop, sur certaines ficelles, à du Mary Higgins Clark dont vous savez maintenant que je ne raffole pas. Ah ben tiens en fait, cf. mon 2).
Pour résumé, polar agréable et assez bien mené et bien construit, mais définitivement pas le genre de polar que j'affectionne.
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lundi 9 juin 2014
Vert-de-gris
4 de couv' :
1954. Alors que Bernie Gunther tente de fuir Cuba en bateau accompagné d’une sulfureuse chica, il est arrêté par la CIA et enfermé à New York puis au Landsberg à Berlin. C’est que nous sommes en pleine Guerre froide. L’Oncle Sam place et bouge ses pions en Europe, cherche des informations sur l’Allemagne de l’Est et sur les Russes. Quel rapport avec Gunther ? Sa liberté dépendra des informations qu’il veut bien donner sur ses anciens « camarades » de la SS, notamment Erich Mielke, personnage trouble auquel Bernie Gunther a eu maintes fois affaire pendant et après la guerre, devenu chef de la toute nouvelle Stasi. Par ailleurs, les Français cherchent eux à mettre la main sur Edgar de Boudel, un collaborateur qui se cache sous l’uniforme d’un prisonnier de guerre allemand de retour de camp en URSS. Au fil des interrogatoires, Gunther raconte : son entrée dans la SS, la traque des communistes allemands dans les camps français, ses mois passés dans les terribles camps de prisonniers russes et ses faits et gestes, guidés seulement par une farouche volonté de sauver sa peau.
Vert-de-gris, le septième volet des aventures de Bernie Gunther, possède toute l’adrénaline et la vivacité d’esprit auxquelles Philip Kerr nous a habitués.
De tous les Philip Kerr faisant suite à la trilogie berlinoise, "Vert-de-gris" est celui que j'ai le moins aimé.
Si on en apprend un peu plus sur la vie de Berne Gunther pendant la guerre et qui n'était qu'évoquée dans les romans précédents, cela n'a pas suffi à me convaincre.
Non que la trame ne soit usée jusqu'à la corde, ce qui pourrait se comprendre comme pour toute série. Mais c'est plutôt que l'idée de départ, qui me paraissait intéressante à développer m'a vite lassée : je n'ai jamais raffolé des histoires d'espionnage, contre-espionnage et autres agents doubles.
Alors un Bernie qui change subtilement de versions d'histoire suivant les interlocuteurs qu'il a en face, pour mieux les perdre... Et bien, j'ai fini aussi par être moi-même perdue, d'autant que pour une fois, j'avais du mal à voir où l'auteur voulait en venir (et ait eu pour une fois, il faut bien dire, une grosse flemme de commencer à chercher). Et surtout je peinais à me rappeler ce qu'il avait dit à qui et les variations d'un interlocuteur à l'autre.
D'autant que les différents retours en arrière (et alors que d'habitude j'en raffole), ne facilitent guère la cohérence du récit.
C'est pourtant bien là tout l'intérêt et la clef de voute du roman. A condition d'aimer les histoires d'espionnage. Et pourtant Dieu sait à quel point on a l'habitude de voir Bernie surnager en eaux (de plus en plus) troubles à chaque roman.
Bref, à relire pour apprécier pleinement.
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1954. Alors que Bernie Gunther tente de fuir Cuba en bateau accompagné d’une sulfureuse chica, il est arrêté par la CIA et enfermé à New York puis au Landsberg à Berlin. C’est que nous sommes en pleine Guerre froide. L’Oncle Sam place et bouge ses pions en Europe, cherche des informations sur l’Allemagne de l’Est et sur les Russes. Quel rapport avec Gunther ? Sa liberté dépendra des informations qu’il veut bien donner sur ses anciens « camarades » de la SS, notamment Erich Mielke, personnage trouble auquel Bernie Gunther a eu maintes fois affaire pendant et après la guerre, devenu chef de la toute nouvelle Stasi. Par ailleurs, les Français cherchent eux à mettre la main sur Edgar de Boudel, un collaborateur qui se cache sous l’uniforme d’un prisonnier de guerre allemand de retour de camp en URSS. Au fil des interrogatoires, Gunther raconte : son entrée dans la SS, la traque des communistes allemands dans les camps français, ses mois passés dans les terribles camps de prisonniers russes et ses faits et gestes, guidés seulement par une farouche volonté de sauver sa peau.
Vert-de-gris, le septième volet des aventures de Bernie Gunther, possède toute l’adrénaline et la vivacité d’esprit auxquelles Philip Kerr nous a habitués.
De tous les Philip Kerr faisant suite à la trilogie berlinoise, "Vert-de-gris" est celui que j'ai le moins aimé.
Si on en apprend un peu plus sur la vie de Berne Gunther pendant la guerre et qui n'était qu'évoquée dans les romans précédents, cela n'a pas suffi à me convaincre.
Non que la trame ne soit usée jusqu'à la corde, ce qui pourrait se comprendre comme pour toute série. Mais c'est plutôt que l'idée de départ, qui me paraissait intéressante à développer m'a vite lassée : je n'ai jamais raffolé des histoires d'espionnage, contre-espionnage et autres agents doubles.
Alors un Bernie qui change subtilement de versions d'histoire suivant les interlocuteurs qu'il a en face, pour mieux les perdre... Et bien, j'ai fini aussi par être moi-même perdue, d'autant que pour une fois, j'avais du mal à voir où l'auteur voulait en venir (et ait eu pour une fois, il faut bien dire, une grosse flemme de commencer à chercher). Et surtout je peinais à me rappeler ce qu'il avait dit à qui et les variations d'un interlocuteur à l'autre.
D'autant que les différents retours en arrière (et alors que d'habitude j'en raffole), ne facilitent guère la cohérence du récit.
C'est pourtant bien là tout l'intérêt et la clef de voute du roman. A condition d'aimer les histoires d'espionnage. Et pourtant Dieu sait à quel point on a l'habitude de voir Bernie surnager en eaux (de plus en plus) troubles à chaque roman.
Bref, à relire pour apprécier pleinement.
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