4 de couv' :
En 1960, deux ans avant de recevoir le prix Nobel de littérature, John Steinbeck entreprend, au volant de son mobile home, un voyage de onze semaines à travers l'Amérique, avec pour seul compagnon son chien Charley.
De la Pennsylvanie aux forêts du Maine, du Montana à la côte pacifique, le regard qu'il porte sur son pays est désenchanté, et c'est son désarroi, face à la montée de l'indifférence et au racisme endémique, qui s'exprime dans ces pages. Un récit de voyage qui sonne comme une cérémonie des adieux.
Au préalable, sur la photo de couverture : drôlement sympa, dynamique, mais correspond pas du tout au John Steinbeck de ce récit (alors âgé de 58 ans) ni à son chien (un caniche bleu).
Ce sera ici le seul défaut de ce livre, c'est dire s'il m'a plu.
En plus d'être un agréable compagnon de voyage/lecture, John Steinbeck ne manque ni de lucidité, ni d'humour et d'auto-dérision. L'Amérique de 1960 décrite ici amorce celle de maintenant, avec tout son plastique, ses distributeurs qui remplace le vrai, l'authentique, l'humain.
J'ai beaucoup aimé certaines de ses réflexions, très actuelles (hélas, surtout son interrogation sur la multiplicité d'emballage et les déchets induits) et que l'on peut transposer sur nos sociétés occidentales contemporaines. Oui, même à presque 60 ans d'écart.
Les différentes rencontres lors de son trajet sont chacune de vrais petits bijoux dans les descriptions et dans les liens (éphémères, certes) tissés.
Sur le racisme du sud, point besoin de commentaires de sa part, les quelques anecdotes et les faits en eux-mêmes étant suffisamment violents (dans les mots) pour pouvoir s'en passer. La scène des "Cheerleaders" insultant une petite fille noire allant à une école de blancs (puis d'un père emmenant son fils, tous deux blancs, à cette même école) est incroyablement éloquente dans sa violence, sa médiocrité, sa grossièreté et sa laideur.
Mais je soupçonne Steinbeck, choqué par cette scène, d'avoir pris plaisir dans la description de "Nellie", la Cheerleader vedette dont on ne sait plus si chez elle prime la laideur physique ou la laideur morale. A peu près équivalent, je suppose. Sans compter la foule, à peine une imitation d'une meute de chiens enragés.
Au global, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et la recommande chaudement !
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Petites réflexions personnelles sur mes différentes lectures. Mais juste mon opinion, mes impressions, pas un jugement. Je ne suis pas critique littéraire ! Juste une simple lectrice, qui prend plaisir (ou pas) au fil des pages, et qui a envie de vous le faire partager. Et qui est très curieuse de connaître votre opinion aussi !
samedi 18 août 2018
vendredi 17 août 2018
La peste écarlate
4 de couv' :
Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé. Celui de la baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau. Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent de raconter le onde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la civilisation perdue.
Je dois avouer que je suis un peu embêtée de donner un avis sur cette nouvelle, que je n'ai ni aimée ni détestée.
Elle a cependant ceci de particulier d'être une histoire post-apocalyptique écrite en 1912 et donc à une époque où ce genre d'histoires en était à ses premiers balbutiements (et encore...) autant dire donc que Jack London était un précurseur en la matière.
Pourtant, en réfléchissant bien, il y aurait beaucoup à dire sur cette nouvelle, dont l'histoire est en fait le récit, par un vieillard, de la façon dont la peste écarlate s'est propagée à travers le monde et a éradiquée la quasi-totalité de l'espèce humaine. Il est ici aussi beaucoup question de la nature humaine, de ce que pourrait être notre réaction face à un tel fléau. Car ne nous leurrons pas, selon Jack London, notre premier réflexe ne serait pas la solidarité, elle arriverait après la peur et les pillages (et quand on voit, encore de nos jours, certaines scènes de pillage, parfois, après des ouragans ou des tremblements de terre, a-t-il vraiment tort ?).
La nature humaine, toujours, après ce désastre, et ce qu'il en est parmi les survivants quand des sociétés entières et leurs systèmes de valeur ont été éradiquées, laissant place à de nouveaux rapports de force.
Et la nature humaine, encore, à travers ces jeunes sauvageons que sont devenus les petits-enfants du narrateur.
C'est donc une intéressante interrogation sur ce sujet que l'on retrouve ici, via l'imagination de l'auteur.
Par contre, dans l'édition que j'ai achetée se trouve une lecture (ou postface) de Michel Tournier écrite en 1993 (donc 20 ans avant les évènements décrits par Jack London) que j'ai trouvée absolument inutile et imbuvable. Il part de l'idée décrite dans cette nouvelle qui est de l'Histoire, éternel recommencement, en s'appuyant un peu trop lourdement sur la bible (Ancien et Nouveau Testament). Je dois avouer que même si on prend en considération le fait que j'ai fini par sauter certains passages (je ne sais même plus si je l'ai lue jusqu'au bout), cette lecture n'apporte rien à cette nouvelle.
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Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé. Celui de la baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau. Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent de raconter le onde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la civilisation perdue.
Je dois avouer que je suis un peu embêtée de donner un avis sur cette nouvelle, que je n'ai ni aimée ni détestée.
Elle a cependant ceci de particulier d'être une histoire post-apocalyptique écrite en 1912 et donc à une époque où ce genre d'histoires en était à ses premiers balbutiements (et encore...) autant dire donc que Jack London était un précurseur en la matière.
Pourtant, en réfléchissant bien, il y aurait beaucoup à dire sur cette nouvelle, dont l'histoire est en fait le récit, par un vieillard, de la façon dont la peste écarlate s'est propagée à travers le monde et a éradiquée la quasi-totalité de l'espèce humaine. Il est ici aussi beaucoup question de la nature humaine, de ce que pourrait être notre réaction face à un tel fléau. Car ne nous leurrons pas, selon Jack London, notre premier réflexe ne serait pas la solidarité, elle arriverait après la peur et les pillages (et quand on voit, encore de nos jours, certaines scènes de pillage, parfois, après des ouragans ou des tremblements de terre, a-t-il vraiment tort ?).
La nature humaine, toujours, après ce désastre, et ce qu'il en est parmi les survivants quand des sociétés entières et leurs systèmes de valeur ont été éradiquées, laissant place à de nouveaux rapports de force.
Et la nature humaine, encore, à travers ces jeunes sauvageons que sont devenus les petits-enfants du narrateur.
C'est donc une intéressante interrogation sur ce sujet que l'on retrouve ici, via l'imagination de l'auteur.
Par contre, dans l'édition que j'ai achetée se trouve une lecture (ou postface) de Michel Tournier écrite en 1993 (donc 20 ans avant les évènements décrits par Jack London) que j'ai trouvée absolument inutile et imbuvable. Il part de l'idée décrite dans cette nouvelle qui est de l'Histoire, éternel recommencement, en s'appuyant un peu trop lourdement sur la bible (Ancien et Nouveau Testament). Je dois avouer que même si on prend en considération le fait que j'ai fini par sauter certains passages (je ne sais même plus si je l'ai lue jusqu'au bout), cette lecture n'apporte rien à cette nouvelle.
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lundi 13 août 2018
La servante écarlate
4 de couv' :
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, "servante écarlate" parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Je n'ai pas été complètement emballée par ce roman pendant la lecture, mais je dois reconnaître que depuis deux semaines que je l'ai lu, il m'est arrivé régulièrement d'y repenser et d'y réfléchir, preuve s'il en est qu'il m'a beaucoup plus marquée que je ne le pensais (en plus, mon homme a lu dans le même temps "Newland" de Stéphanie Janicot, autant dire que sur le chemin du retour dimanche dernier nous avons eu une conversation des plus intéressantes !).
Il s'agit donc d'une dictature, pire, d'une dictature religieuse comme on ne souhaite pas en avoir. La religion n'étant comme tout toujours (et ici, entre autres sujets), que le prétexte pour établir cette dictature, poussant son paroxysme jusqu'au grotesque tant les rites créés sont absurdes (ceci étant bien une critique de ce pouvoir en place, pas du roman).
Le personnage de Defred est intéressant dans la mesure où elle a connu l'avant-dictature et nous le fait partager petit à petit, nous narre sa vie quotidienne à un moment où ce nouvel Etat vient de poser ses bases, déjà bien implantées, et où elle s'interroge sur l'avenir.
Il n'y a rien d'incomplet dans ce roman. Bien que la guerre contre les rebelles ne soit finalement qu'évoquée (qui sont-ils, comment sont-ils organisés, que veulent-ils réellement au final, etc.,) il est vrai que cela n'est pas le plus important ici. Et ce qui pourrait sembler un manque d'information se justifie admirablement par la vie cloisonnée et étriquée de Defred.
Je dois avouer que je n'ai pas fini de "décanter" ce roman, qui me revient par bribes, ce qui est une bonne surprise étant donné le peu d'enthousiasme ressenti lors de sa lecture.
A relire.
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dimanche 12 août 2018
La route étroite vers le Nord lointain
4 de couv' :
En 1941, Dorrigo Evans, jeune officier médecin, vient à peine de tomber amoureux lorsque la guerre s'embrase et le précipite en Orient puis dans l'enfer d'un camp de travail japonais où les captifs sont affectés à la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie. Maltraités par les gardes, affamés, exténués, malades, les prisonniers se raccrochent à ce qu'ils peuvent pour survivre - la camaraderie, l'humour, les souvenirs du pays. Au coeur de ces ténèbres, c'est l'espoir de retrouver Amy, l'épouse de son oncle avec laquelle il vivait une bouleversante passion avant de partir au front, qui permet à Dorrigo de subsister.
Cinquante ans plus tard, sollicité pour écrire la préface d'un ouvrage commémoratif, le vieil homme devenu après guerre un héros national convoque les spectres du passé.
Roman d'une rare intensité poétique sur l'absurdité de la condition humaine, La Route étroite vers le Nord lointain est aussi un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.
Ce roman va longtemps me rester en tête, c'est en tout cas pour le moment mon préféré de l'année.
Pourtant, le démarrage fut difficile en raison des nombreux retours en arrière entre les passés et le présent, les souvenirs du narrateur allant d'un personnage à l'autre, qui complique la mise en place de l'histoire pour le lecteur. Du moins pour moi. Mais ce n'est que le début et si on veut bien se donner la peine de passer outre la confusion et la perplexité induites, l'histoire devient vite plus fluide et chronologique et on se laisse porter par l'histoire. Ou plutôt les histoires. Et l'Histoire.
Si j'ai particulièrement bien aimé l'histoire d'amour, je dois reconnaître que c'est la reconstitution de la vie quotidienne des prisonniers de guerre australiens dans le camp de travail japonais - qui prend d'ailleurs la plus grande part du roman - qui m'a davantage plue. D'autant plus que l'auteur ne s'est pas contenté de décrire ce quotidien, il a aussi évoqués de superbes portraits de certains prisonniers et ceux de leurs bourreaux. Tous englués, à des degrés divers, dans l'absurdité d'une idéologie et d'un respect de la hiérarchie jusqu'à l'extrême.
L'après-guerre de chacun aussi est évoquée et comment ils ont y sont survécu, ou pas, avec une perle d'humour et d'humanité qu'est la scène du restaurant.
Un beau roman, vraiment. Et un bel hommage à tous les soldats.
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En 1941, Dorrigo Evans, jeune officier médecin, vient à peine de tomber amoureux lorsque la guerre s'embrase et le précipite en Orient puis dans l'enfer d'un camp de travail japonais où les captifs sont affectés à la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie. Maltraités par les gardes, affamés, exténués, malades, les prisonniers se raccrochent à ce qu'ils peuvent pour survivre - la camaraderie, l'humour, les souvenirs du pays. Au coeur de ces ténèbres, c'est l'espoir de retrouver Amy, l'épouse de son oncle avec laquelle il vivait une bouleversante passion avant de partir au front, qui permet à Dorrigo de subsister.
Cinquante ans plus tard, sollicité pour écrire la préface d'un ouvrage commémoratif, le vieil homme devenu après guerre un héros national convoque les spectres du passé.
Roman d'une rare intensité poétique sur l'absurdité de la condition humaine, La Route étroite vers le Nord lointain est aussi un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.
Ce roman va longtemps me rester en tête, c'est en tout cas pour le moment mon préféré de l'année.
Pourtant, le démarrage fut difficile en raison des nombreux retours en arrière entre les passés et le présent, les souvenirs du narrateur allant d'un personnage à l'autre, qui complique la mise en place de l'histoire pour le lecteur. Du moins pour moi. Mais ce n'est que le début et si on veut bien se donner la peine de passer outre la confusion et la perplexité induites, l'histoire devient vite plus fluide et chronologique et on se laisse porter par l'histoire. Ou plutôt les histoires. Et l'Histoire.
Si j'ai particulièrement bien aimé l'histoire d'amour, je dois reconnaître que c'est la reconstitution de la vie quotidienne des prisonniers de guerre australiens dans le camp de travail japonais - qui prend d'ailleurs la plus grande part du roman - qui m'a davantage plue. D'autant plus que l'auteur ne s'est pas contenté de décrire ce quotidien, il a aussi évoqués de superbes portraits de certains prisonniers et ceux de leurs bourreaux. Tous englués, à des degrés divers, dans l'absurdité d'une idéologie et d'un respect de la hiérarchie jusqu'à l'extrême.
L'après-guerre de chacun aussi est évoquée et comment ils ont y sont survécu, ou pas, avec une perle d'humour et d'humanité qu'est la scène du restaurant.
Un beau roman, vraiment. Et un bel hommage à tous les soldats.
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samedi 11 août 2018
Retour de vacances
Je reviens de vacances cet après-midi (ne me souhaitez pas bon courage pour la reprise, non seulement je vais déprimer, mais en plus ce serait par anticipation car j'ai encore deux semaines de vacances devant moi) et après consultation des statistiques de ce blog, quelle ne fut pas ma surprise de voir que pour cette seule journée, il a été consulté 149 fois... Du Brésil.
Donc cher(s) lecteur(s) ou chère(s) lectrice(s) de ce pays qui est pour moi une destination de rêve depuis que j'ai vu il y a un an une émission de télévision à ce sujet, n'hésite(z) à te (vous) manifester.
Voilà, voilà. Et avec un peu de chance, j'arriverai peut-être à me faire inviter.
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Donc cher(s) lecteur(s) ou chère(s) lectrice(s) de ce pays qui est pour moi une destination de rêve depuis que j'ai vu il y a un an une émission de télévision à ce sujet, n'hésite(z) à te (vous) manifester.
Voilà, voilà. Et avec un peu de chance, j'arriverai peut-être à me faire inviter.
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