mercredi 31 juillet 2024

Les chats ne rient pas

4 de couv' :
Il y a d'abord un chat de gouttière au pelage d'un roux doré, qui aime dormir pelotonné en U devant le poêle. Il est vieux et ses jours sont comptés. Pour réconforter ce chat en fin de vie, se forme un étrange ménage à trois composé d'une jeune et prometteuse réalisatrice de cinéma, de son mari journaliste et de son ex-compagnon, scénariste désenchanté et trop porté sur la boisson. Une intimité imprévue se crée entre eux à la faveur de leur amour commun pour ce chat. Car sa présence crée une mystérieuse alchimie avec ces sentiments mêlés qui agitent le coeur des humains et leur sont parfois si impénétrables. Peut-être leur donne-t-il l'occasion de comprendre enfin, et de faire face bravement : il faut accepter d'aimer. Nous qui avons du mal à nous aimer nous-mêmes, nous devons au moins essayer d'aimer quelqu'un d'autre sans avoir peur.

J'ai eu un peu de mal en début de lecture surtout avec les allers-retours entre présent et passé, puis je me suis vite habituée finalement.

Si l'écriture n'a rien d'exceptionnel, elle est efficace et particulièrement adaptée à l'histoire, sorte de bilan du narrateur de sa vie présente, et à travers les souvenirs qui affluent en s'occupent du chat, de son passé.

J'ai beaucoup aimé, bien que cela m'ait rappelé la perte de notre Calynn il y a 8 ans de cela, mais cela m'a surtout conforté dans l'idée que nous avons bien fait de ne pas nous acharner et de décider d'abréger ses souffrances.
Je vous rassure, pas de descriptions des souffrances du chat dans ce roman.

Pour en revenir à l'histoire, comme souvent avec les auteurs japonais (je ne parle pas de polars), il se dégage de ce roman une certaine douceur, une certaine sérénité.
L'idée que quelle que soit notre vie, il faut continuer à avancer.

Une petite perle de lecture.
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La leçon du mal

4 de couv' :
De l'avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant te le plus charismatique du lycée Shonkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à combattre les injustices, maître dans l'art de dénouercles conflits. Hasumi est tout cela et pire encore : Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, capable de tout pour asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n'hésite pas à éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route.
Trois élèves l'ont percé à jour. Commence alors une traque aux conséquences inimaginables...

Pour mon premier polar japonais, si on peut le considérer ainsi, je dois avouer que j'ai fait fort dans ma sélection.

Je ne peux en dire grand chose sans tout dévoiler, mais disons en gros que ce qui commence gentiment petit à petit fait apparaître une faille qui elle-même s'étend progressivement jusqu'à l'apocalypse.
En gros : brise printanière, vent un peut plus fort avec crachin, pluie, déluge, tornade, ouragan et décidément oui, apocalypse.

Rien que la progression de ce roman m'a énormément plue. La façon dont les choses sont amenées aussi et si le final pourrait apparaître long à certains, de mon côté je me suis mise à la place des personnes concernées qui elles ont dû trouver le temps à la fois très long et très court.

J'ai aimé que l'auteur prenne le point de vue de Hasumi, l'auteur ayant eu la bonne idée d'alterner avec celui de ses collègues ou élèves, permettant au lecteur de souffler un peu et surtout de retrouver une certaine normalité dans la façon de considérer les choses.

Rien n'est grossier dans l'approche de l'auteur, c'est assez subtil, surtout au début, et les évènements vont crescendo. Pas étonnant que ce roman ait rencontré un tel succès et ait été adapté en film et manga, il s'y prête fort bien.

Même si je ne suis pas forcément fan de ce genre de roman, ce fut tellement bien amené que j'ai eu du mal à en décrocher. et ai franchement aimé (et suis bien ravie surtout qu'il ne s'agit que d'une fiction).
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mardi 30 juillet 2024

Very bad ping - premier set

4 de couv' :
A l'entraînement, en compétition, dans un parc public ou en camping... bienvenue dans les arcanes du ping-pong amateur, un monde fascinant où les jurons et coups bas volent autant que les raquettes.

J'ai adoré ! Mon homme et moi sommes ensemble depuis maintenant 30 ans, je connais donc le monde pongistique depuis notre rencontre. Je me suis totalement retrouvée là-dedans ! Pour ma plus grande hilarité, et celle de mon homme (à qui j'ai offert cette BD, que je lui ai piquée en douce. Chacun son tour).

J'ai retrouvé des attitudes, des situations que nous avons connues. En particulier la fois où, me draguant, il m'annonce qu'il est un sportif, puis qu'il s'agit de tennis de table, et que j'ai éclaté de rire (et de soulagement par la même occasion, j'ai cru être tombé sur un footeux, ça ne me disait rien du tout).

La difficulté à trouver une salle, les troisièmes mi-temps pain-charcotte-vin, les jurons en effet que ce soit à l'entraînement ou en match, les passionnés de la petite balle ronde et leur manière de l'exprimer, je peux vous dire que tout est vrai. Légèrement caricaturé car il s'agit ici d'un BD humoristique, mais les auteurs ont parfaitement mis en bulle le réel de ce sport.

Et si vous voulez en savoir plus sur ce sport, c'est par ici et .

Bref, une vraie réussite !
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Passer à l'Ouest

4 de couv' :
Un jour, Julien Solé a décidé de quitter Paris (en fait Sevran, dans le 9-3), pour Brest. A la manière de Larcenet dans son Retour à la terre, le nouvel exilé en Finistère, avec compagne et enfants, analyse et décrypte avec humour les us et coutumes de sa terre d'accueil...
Pourquoi les brestois ont-ils un attachement si prononcé à l'alcool ? Comment parler le jargon du cru avec tact et panache ? Qui se souvient d'Alban Ceray (et quel rapport avec Brest) ?
C'est à toutes ces questions que Julien Slé tente de répondre, mais pas que...
Il livre ici un recueil hilarant et instructif riche en anecdotes curieuses et insolites, au gré de planches pop et originales dans lesquelles le lecteur avisé saura reconnaître certains faits et figures locaux.

Petite déception en ce qui me concerne. Déjà parce que  le quatrième de couverture induit en erreur, ce qui  a entraîné chez la lectrice que je suis une certaine frustration (pareil pour mon homme, qui me l'a piqué en douce) : on s'attend, comme dans "Le retour à la terre" de Larcenet, à voir les personnages découvrir Brest, leur installation, leur acclimatation.
Et en fait, non : on passe de "ah oui, et on part s'installer à Brest" (couverture et première page) à... 3 ans plus tard, une fois qu'ils sont installés, se sont créé des relations, etc.

Effectivement, on retrouve quelques personnages connus de Brest (Kris, Arnaud Le Gouëfflec et quelques autres, ne sortant donc pas du milieu de l'édition, dans lequel n'évoluent pas les brestois) et j'aime assez les anecdotes, certaines sombre dans la caricature. Une caricature bien contrebalancée par de l'auto-dérision, ça équilibre.

Donc sympathique mais sans plus en ce qui me concerne, dommage.
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lundi 29 juillet 2024

La formule préférée du professeur

4 de couv' :
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'année dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingt minutes.
Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...


Une histoire douce, poétique, pleine d'empathie... Et de maths ! Que l'autrice arrive à rendre aussi accessibles que poétiques, même pour moi qui n'ai jamais été férue de cette matière.

Une belle histoire d'amitié et de respect réciproque.
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dimanche 14 juillet 2024

Billy Summers

4 de couv' :
Vétéran décoré de la guerre d'Irak, meilleur tireur d'élite au monde, Billy Summers est le plus habile des tueurs à gages. Cependant, il n'accepte ses missions que si la cible mérite de mourir. Avant de prendre définitivement sa retraite pour se consacrer à l'écriture, il doit effectuer un dernier contrat. Mais les choses tournent mal.

Je suis un peu dubitative au sujet de ce roman. J'ai l'impression d'une rencontre qui ne s'est pas faite et suis donc un peu déçue.

L'écriture, déjà : d'habitude avec les romans de Stephen King, je suis happée dès la première phrase mais là, rien. Pas d'étincelle, de sensation d'immersion immédiate.

J'ai eu un peu de mal avec le déroulé du livre. Si je reconnais la très grande originalité du récit, car au fil du roman le personnage central se retrouve dans des situations très différentes les unes des autres, je n'ai hélas pas accroché. 
Même si je reconnais cette qualité-là de l'auteur de ne pas s'être contenté de l'histoire de la dernière mission d'un tueur à gages qui tourne mal, j'ai eu l'impression de plusieurs histoires mises bout a-à bout et certes plutôt bien assemblées, mais rien à faire, je n'ai pas réussi à accrocher.

J'ai trouvé les personnages, excepté Billy Summers, plus abouti, trop convenus ou caricaturaux, ou tombant comme des cheveux sur la soupe. Le personnage féminin est lui d'une grande intelligence, comme si tous les auteurs ou scénaristes des Etats-Unis  devaient absolument en mettre un à chaque histoire. Si ce pays regorge à ce point de génies, il faudra m'expliquer l'élection (passée et visiblement hélas future)de Trump à la présidence des USA...

J'ai bien aimé les clins d'oeil à Shining qui sera la (plus que légère) touche de fantastique de ce roman, même si je l'ai trouvée là aussi un peu décalée par rapport au reste du roman. Mais j'aime assez que les auteurs se permettent ce genre de familiarité et complicité avec les lecteurs.

Sentiment mitigé donc, mais je pense que nombre de lecteurs y trouveront leur compte. Ce qui est déjà le cas, vu le succès du roman, adapté en film.
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