Eriko Nakamura vit à Paris depuis deix ans mais chaque jour ou presque, au restaurant, dans le métro, chez le médecini, lors d'un réveillon d'un mariage, à l'hôtel, chez le boucher, en boîte de nuit ou dans un dîner en ville, elle pousse le même cri : Nââândé !?
Le médecin ? Le "déshabillez-vous !" de nos généralistes est un terrible offense pour les Japonais : extrêmement pudiques, ils se font toujours examiner... en blouse.
Le métro ? Mais où sont-ils, les jours de grève ? À Tokyo, quand les conducteurs débrayent, le trafic est... normal.
Les toilettes publiques ? En découvrant le soin qu'ils apportent à ces lieux, on comprend que les nôtres leur paraissent... Nââândé !?
Avec humour, cette Japonaise fait le tour de nos façons d'être en nous expliquant comment cela se passerait chez elle. Pudeur, raffinement et volonté de en pas se fait remarquer d'un côté. Individualisme, hédonisme et sans-gêne de l'autre. Le choc est nécessairement brutal et les hallucinations permanentes.
Portrait décapant et inédit de la vie parisienne, ces tribulations sont également l'occasion de découvrir, de façon ludique, le Japon au quotidien.
Je suis allée, ou plutôt j'ai découvert Paris il y a une trentaine d'années, lors des fêtes de fin d'année, en même temps que ma copine japonaise, mon homme nous servant de guide.
Inutile de dire que j'ai beaucoup pensé à elle en lisant ce livre.
J'ai moi-même eu un choc culturel là-bas. Le manque total d'amabilité des parisiens (par exemple : ici, à un arrêt de bus, on se dit poliment bonjour en souriant ce qui permet d'entamer la conversation, là-bas, ils manifestent alors de la méfiance voire de l'hostilité et vous font bien comprendre que vous les importunez. Bande de sauvages), l'arrogance et le dédain voire le mépris de certains serveurs, la puanteur du métro (qui s'amplifiait à chaque trajet), et j'en passe... J'ai détesté cette ville et n'y suis jamais retournée...
Avec ce livre, j'en ai appris autant sur la vie parisienne - j'ai donc été rassurée sur le fait que je ne m'étais pas fait de mauvaise idées sur Paris - que sur la vie à Tokyo. Donc double bénéfice en ce qui me concerne.
Dommage cependant que les comparaisons se limitent à ces deux capitales, je serais curieuse de lire son équivalent d'un étranger découvrant la vie en France ailleurs qu'à Paris et sa région.
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