jeudi 28 juillet 2011

Du Berlin des années 30 au Berlin des années 40-50


4 de couv' :

Publiés pour la première fois entre 1989 et 1991, L'Eté de cristal, La Pâle Figure et Un requiem allemand ont pour toile de fond le IIIe Reich à son apogée et, après la défaite, l'Allemagne en ruine de 1947. Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 1930 : un homme solitaire, témoin de son époque.Des rues de Berlin "nettoyées" pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques à celles de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir d'Hollywood, c'est que les principaux protagonistes s'appellent Heydrich, Himmler et Goering....


J'aime les polars noirs, j'aime les polars historiques. J'ai adoré "La voleuse de livres", dont l'action se situe en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale.
Ce, pardon, ces livres cumulent ces trois particularités. Ils se situent à la même période, avant et après en fait, éclairant d'un autre jour ce qui a pu être le quotidien des allemands sous la dictature hitlérienne puis après la défaite.


D'un point de vue historique, je pense qu'il n'y a rien à redire, on sent que l'auteur connaît son sujet.
Pour ce qui est du polar, rien à redire non plus, c'est impeccable, les polars noirs sont décidément mes préférés, tant ce sont les mieux écrits et les mieux travaillés au niveau ambiance, psychologie des personnages, humour même pour ce qui est de ceux-ci.
Cette série de livres est vraiment agréable à lire et apprend beaucoup de choses sur cette partie de l'histoire allemande... et alliée.
Effet polar noir oblige, personne ne sort grandit de tout cela, tout le monde semble nager en eaux troubles.


Heureusement, l'humour et le cynisme de Bernie allège allègrement le tout (et vu la période historique en question, ce n'est certes pas une mince affaire d'introduire de l'humour là-dedans). Surtout avec les portraits hauts en couleur de certains personnages.
Et pour vous donner une idée, un petit extrait tiré de la suite, "La Mort, entre autres" :
"Etant détective, je repérai le père Gotovina quelques secondes après avoir franchi la porte. Plusieurs indices le désignaient. Le costume noir, la chemise blanche, le crucifix suspendu autour du cou, le petit halo blanc du col d'ecclésiastique. Les sourcils épais et noirs étaient ses seuls ornements pileux. Le crâne ressemblait au dôme rotatif de l'observatoire de Göttingen, et chaque oreille privée de lobe à l'aile du démon. Les lèvres étaient aussi charnues que les doigts, et le nez aussi large et crochu que le bec d'une pieuvre géante. Il avait un grain de beauté sur la joue gauche, de la taille et la couleur d'une pièce de cinq pfennigs, et des yeux noisette, du même noisette que la crosse d'un Walther PPK. L'un de ces yeux-là me cueillit comme l'alène d'un savetier et il vint à moi, presque comme s'il pouvait renifler le flic à mes souliers. Cela aurait pu être aussi aisément le cognac de mon haleine. Mais je ne l'imaginais pas plus s'abstenant de boire qu'en choriste des Jeunes Chanteurs de Vienne. Si les Médicis avaient encore engendré des papes, le père Gotovina aurait pu être de ceux-là."
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