jeudi 16 février 2012

Saga Tricotin

4 de couv' :
Tout est décevant dans l'enfance d'Adolf Hitler. On aurait aimé y voir plus de cruauté, de violence, de cris ou de sang. Rien. Quelques pleurs à la mort de sa mère, mais de là à nous émouvoir... Il aime la musique, le petit Adi, comme tous les enfants, il flâne, joue au chef ou se rêve une destinée hors du commun. Bref, Adolf n'a vraiment rien d'exceptionnel... hormis une volonté acharnée de faire ses preuves.


Ce roman est le cinquième et dernier opus en date de la saga Tricotin, et suite de "Même le mal se fait bien" dont j'avais parlé ici et qui m'avait fait hurler de rire. Tout comme les autres romans de la saga, même si je reconnais avoir une préférence pour ce quatrième et flambloyant volet de la saga, où apparaît déjà le personnage dans une courte scène (que l'on retrouve évidemment dans ce dernier volume).

Difficile d'écrire un roman sur ce personnage historique là. D'autant plus difficile quand le registre est l'humour. Difficile de choisir ce registre sans tomber dans une grossière caricature.

Et bien Michel Folco y réussit parfaitement, sans le rendre le moins du monde sympathique, mais en en faisant un digne héritier de la famille Tricotin : colérique, obstiné, arrogant, plus quelques traits de caractère qui lui sont propres (du moins au personnage de fiction) comme la froideur, l'égoïsme, le besoin maladif d'avoir le dessus sur son entourage, d'être un meneur et de se sentir (croire) être l'objet de l'admiration des autres. Un vrai gosse pouri-gâté. Inutile de s'étendre sur ce que la moindre contrariété entraîne (les flatulences, entre autres).

Cela étant, le personnage dans sa jeunesse, hormis ses traits de caractère, est d'une banalité sans nom. D'où le titre.
Ce qui nous rappelle aussi que le vrai Adolf Hitler, avant d'être le monstre que nous connaissons maintenant, était monsieur-tout-le-monde. Ça ne l'en rend que plus monstrueux encore. Et nous rappelle que n'importe qui peut le devenir, à nous de veiller à ce que ça ne se reproduise pas.

Ce livre a aussi le mérite de rappeler la mentalité et les évènements de l'époque : l'antisémitisme, le nationalisme, les premiers camps de concentration créés par les anglais (la Guerre des Boers en Afrique du Sud)... Le livre s'arrête en 1914, je suppose qu'il y aura une suite...

Michel Folco arrive à tourner tout cela en dérision, sans jamais en gommer les contours mais sans jamais non plus tomber dans une mauvaise caricature et pour ça, on peut toujours lui faire confiance.

Je maintiens que pour moi, le meilleur de la saga était le quatrième volume, mais celui-ci reste très agréable à lire.
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