mardi 20 octobre 2015

Homer et Langley

4 de couv' :
Reclus dans leur maison de la Cinquième Avenue depuis la disparition de leurs parents en 1918, deux frères traversent le siècle en assumant une ardente vocation d'ermites. A leur grand dam, leur solitude est pourtant troublée par deux guerres mondiales ainsi que par les irruptions des multiples acteurs de la comédie humaine dont New York est le théâtre - avec ses immigrants, ses prostituées, ses gangsters et autres musiciens de jazz.
Pianiste aveugle assionné de musique classique, grand amateur de femmes, Homer est à peine plus raisonnable que son frère, Langley, esprit rebelle et farfelu, friand d'objets en tout genre qu'il amasse au gré de ses lubies...
Inspiré d'une histoire vraie - celle des frères Collyer, collectionneurs impulsifs retrouvés morts en 1947, ensevelis sous des piles de journaux et de livres -, ce roman drolatique, pétri d'humanité et porté par deux personnages dont la loufoquerie le dispute à l'humour, narre, à sa façon jubilatoire, l'épopée du matérialisme et de la solitude made in USA.


Je suis un peu mitigée sur ce roman. Bien que ce fut un assez agréable moment de lecture, cette dernière m'a été parasitée par un gros (énorme et horripilant) détail : si ce livre est bien inspiré de la vie des frères Collyer, le fait est qu'il s'agit d'une fiction  et non d'une biographie romancée. D'autant qu'il comporte une énormité biographique : les frères Collyer, les vrais, sont morts en 1947. Dans ce roman, l'auteur les fait vivre au-delà des années 1960.

C'est donc une lectrice perplexe qui, arrivée à peine à la moitié du livre alors que les personnages atteignent 1945 (soit 2 ans seulement avant leur décès), s'interrogeaient :
1) plus que 2 ans à vivre et il reste quand même tout ça à lire ?
2) comment ça, le narrateur vient de dire qu'il constateraient tel fait 10 ans plus tard ? 'sont pas censés être déjà morts à ce moment là ?

Certes, le quatrième de couverture précise bien "traversent le siècle" (mais quand tu es né fin XIXème arriver à la moitié du siècle suivant, tu en as traversé une bonne partie...) et "inspiré d'une histoire vraie" (LIBREMENT inspiré d'une histoire vraie aurait été plus juste).

Ce fut quand même un bon moment de lecture, bien que parfois un peu répétitif et moins relevé que ce à quoi je m'attendais.
L'intérêt vaut aussi par cette vie de reclus vue de l'intérieur, bien que le narrateur essaie à peine d'expliquer la manie accumulative de son frère, sans doute parce que personne n'a jamais su ou essayé de le faire à l'époque. Du coup, l'auteur non plus (bien qu'il aurait pu vu qu'il n'a pas hésité à prendre des libertés chronologiques voire historiques avec la réalité..).

Evidemment, cette réclusion volontaire n'améliore par leur relation aux autres et leur compréhension du monde, ce qui en fait en partie la force comique du roman. Ne vous attendez pas cependant à de grands éclats de rire, l'humour ici est assez subtil.

Cela étant, quelle drôle de vie par drôle pour les frères Collyer, et quelle triste fin...
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