samedi 27 juin 2020

Mon autre famille - Armistead Maupin

4 de couv' :
"Tôt ou tard, où que nous vivions, il nous faut partir en diaspora, nous aventurer loin de nos parents biologiques pour découvrir notre famille logique, celle qui pour nous fera véritablement sens. Il le faut, si nous ne voulons pas gâcher nos vies."
Cette famille dont Armistead Maupin s'est éloigné est une famille du Sud américain, volontiers conservatrice, parfois réactionnaire. Et la "famille logique" qu'il a longtemps cherchée, il l'a trouvée à San Francisco, au début des années 1970. Là-bas, la libération sexuelle et amoureuse se conjugue aux expérimentations narcotiques. Autant d'années folles qu'il a consignées dans ses Chroniques de San Francisco.
Mais entre le moment où il a quitté sa Caroline du Nord natale et celui où il est "devenu ce qu'il est", il lui aura fallu remettre en cause les idées qu'il avait reçues en héritage. Il aura dû se réinventer plusieurs fois.
Cette autobiographie n'est pas que le récit d'une lente adaptation de soi. C'est aussi l'exploration d'un demi-siècle d'histoire américaine, de la guerre du Vietnam à m'émergence des mouvements gays et lesbiens. Avec l'humour et le talent qu'on lui connaît, Armistead Maupin fait revivre une ville en ébullition, et entrouve la porte du cabinet d'écriture où sont nés le 28, Barbary Lane et Anna Madrigal. C'est une vie bigger than life, et c'est tout un roman.


Il est toujours intéressant de mieux connaître la vie d'un auteur pour avoir une meilleure vue d'ensemble de son oeuvre. Ce principe que l'on apprend au lycée en étudiant les classiques de la littérature vaut aussi pour les auteurs actuels et en particulier Armistead Maupin.

L'auteur nous livre ici son autoportrait sans concession main non dénué d'auto-dérision et d'humour. L'homme âgé qu'il est devenu a un regard parfois un peu sévère, la plus souvent attendri sur le jeune homme d'alors et sur sa famille.

Mais cet autoportrait apporte un éclairage nouveau sur les Chroniques de San Francisco : comment elles sont nées, comment elles ont évoluées, qui a inspiré les personnages (ou pas), les lieux.
L'évolution personnelle de l'auteur a évidemment joué un rôle dans leur écriture.

Au delà de ça, j'ai été ravie pour l'auteur de constater que les relations conflictuelles rencontrées par le Michael des Chroniques avec ses parents n'ont rien à voir avec les relations que l'auteur entretenait avec les siens. S'il n'est pas facile d'être le fils homosexuel d'un couple du Sud des Etats-Unis des années soixante (surtout vues les opinions politiques de son père) il me reste de cette partie de ce livre, un profond amour et respect mutuel entre Armistead Maupin et ses parents.

Ce fut une belle découverte, et un beau complément d'après-lecture des Chroniques de San Francisco.
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