mardi 30 novembre 2021

Epépé


4 de couv' :
Les étranges divagations d'un polyglotte érudit, Budaï, qui quitte les rives du Danube et croit s'envoler pour Helsinki afin de participer à un congrès de linguistique. Hélas ! à la suite d'une erreur d'aiguillage, son avion atterrit dans une ville peuplée d'allumés qui parlent un jargon incohérent, parfaitement inintelligible. Sommes-nous aux portes de Babel ? Sans doute. Quant au malheureux Budaï, il en perdra son latin : on dirait un petit frère de Zazie égaré au pays des Houyhnhnms chers à Jonathan Swift. Epatant.

Petite déception pour ce livre auquel j'arrive quand même à trouver quelques qualités, mais j'ai vraiment traîné pour réussir à l'achever.

Pour commencer, je m'attendais à un roman plus drôle et si certains passages m'ont arraché un semblant de sourire, je suis loin du compte.

En fait, l'auteur réussit tellement bien à nous mettre dans la peau de son personnage que j'étais aussi stressée que lui dès les premières pages.
Le postulat de départ était pourtant intéressant : un personnage se retrouve par erreur dans un pays inconnu, d'une langue et d'une écriture inconnues, où les habitants ne parlent et ne comprennent que leur propre langue.

Sacré défi que s'est lancé l'auteur pour trouver le fin mot de l'énigme ou plus clairement, le moyen de la délivrance du personnage. Sauf que l'auteur, le personnage et du coup la lectrice que je suis se trouvent à tourner en rond dans ce piège un peu trop bien ficelé.
Il a tellement bien bordé l'incapacité pour son personnage de pouvoir communiquer à l'intérieur et l'extérieur de ce pays, qu'il en a rendu impossible toute échappatoire. Et comme le personnage, on stresse à voir tomber à l'eau toute solution (et pour ceux qui l'ont lu jusqu'au bout, oui, jeu de mot involontaire).

Le roman fait un peu penser à ces rêves que l'ont fait tous où on passe d'une situation à l'autre sans savoir où on va arriver et surtout si ça va nous amener quelque part, tellement chaque journée est kafkaïenne.

Et les tentatives de Budaï pour apprendre la langue (écrit comme oral), tout linguiste qu'il est, nous donne davantage l'impression de retomber dans l'abîme. Malgré une vague lueur de compréhension.

Pour toutes ces raisons, ce roman est un chef d'oeuvre, je le reconnais. Mais le rythme d'écriture (ou mon rythme de lecture) m'a trop mis en empathie avec le stress du personnage et m'a empêché d'accrocher.

D'où un sentiment mitigé en ce qui me concerne.

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