mardi 25 juillet 2023

Il y a un robot dans le jardin

4 de couv' :
Sympathique loser dont la vie part doucement mais sûrement en vrille, Ben, 30 ans, découvre un matin un robot dans son jardin. Pas un de ses androïdes ménagers rutilants comme tous les couples bien comme il faut ont chez eux, mais un petit machin tout cassé, terriblement attachant, se prénomme Tang. Décidé à tout faire pour le réparer, Ben se met en quête de son concepteur, et les voilà tous deux embarqués dans une folle aventure autour du monde, au terme de laquelle on se demandera finalement qui a réparé qui...

Soyons honnête, j'ai mis ici la catégorie "science-fiction", non seulement en raison des robots et androïdes que l'on croise incessamment dans ce livre, mais surtout car l'histoire se passe dans un futur proche, où les androïdes sont les hommes/femmes à tout faire de ce monde. En un peu moins flippant que dans "Humans" cela dit.

C'est en vérité plus un roman de détente, avec histoire d'amour et voyage autour du monde à la clef, qu'un vrai roman de science-fiction.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui m'a fait passer un excellent moment, avec des personnages auxquels je me suis vite attachée.
Et on ne peut lâcher ce livre sans avoir envie de savoir si nos deux personnages vont réussir à aller au bout de leur quête.

Livre trouvé par hasard, un hasard qui a bien fait les choses en ces premières journées de vacances d'été...
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lundi 24 juillet 2023

Avant d'aller dormir chez vous

4 de couv' :
"Quand rien n'est prévu, tout est possible". De cette devise, Antoine de Maximy a fait une vie d'aventures et d'évasion. Ancien reporter de guerre, il a plongé en sous-marin au fond du Pacifique, dormi à la cime des arbres enAmazonie, ou dans les fumées d'un volcan africain ; exploré la calotte glaciaire du Groenland, les tépuis du Vénézuéla ou ou les coulisses du métro parisien ; filmé les bipèdes que nous sommes mais aussi nos cousins les singes.
Sans frontières, sans limites, il ne se lasse pas de rencontrer et de raconter l'autre, toujours dans le respect. Plus encore qu'un carnet de route, il nous livre aujourd'hui son carnet de vie !

J'aime beaucoup l'émission "J'irai dormir chez vous", c'est donc tout naturellement que je me suis intéressée à ce livre.

Au delà de la simple biographie, qui nous permet de mieux connaître le personnage et donc ce qui l'a amené à créer cette émission, c'est aussi une découverte de différents métiers, et des différentes facettes de reportages et documentaires que j'ai découverts ici. Difficile de regarder maintenant les uns et les autres comme avant maintenant, et c'est tant mieux !
Je me suis toujours intéressée à comment se faisait les choses (quel que soit le métier d'ailleurs), ici je suis servie...

Les aspects techniques sont tellement bien vulgarisés qu'ils ne sont absolument pas ennuyeux et immédiatement compréhensibles.

Antoine de Maximy se livre sans fard, avec l'humour qu'on lui connaît.
J'ai souri quand il dit que la dernière émission tournée en 2009 serait sans doute la dernière tout court...
J'admire aussi sa capacité à surmonter ses craintes, peurs, voire phobies !

Un bon complément de l'émission, un nouvel angle pour l'aborder.


Et toujours pour compléter l'émission, ces deux livres (carnets de route de chaque émission tournée et diffusée), offerts à mon homme que j'ai réussi à contaminer, et que je lui pique de temps en temps :


Il faudra que je vous parle du film aussi...
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vendredi 21 juillet 2023

Un été avec Victor Hugo


4 de couv' :
Victor Hugo rêvait d'être "Chateaubriand ou rien". Sa vie et son oeuvre dépasseront cette ambition. Il sera un océan à lui tout seul : romancier, poète, dramaturge, pamphlétaire, académicien, pair de France, député. Tout en conservant le génie de l'enfance, Victor Hugo empoigna le XIXe siècle, combattit les injustices, la peine de mort, et toutes les formes d'aliénation. Il croyait au mouvement, au progrès. Son défi était de n'avoir jamais peur. Malgré les épreuves, les deuils familiaux, l'exil, Victor Hugo choisit de vivre : "Je suis celui que rien n'arrête / Celui qui va." Il mit sa force, son souffle dans l'amour des siens, la conquête des femmes, la création et la passion de l'humanité : "Ma vie est la vôtre,  votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une."
Passer un été avec Victor Hugo, ce n'est pas seulement se reposer à l'ombre d'un géant, mais aussi voyager en sa compagnie, aimer jusqu'à l'épuisement et partager son sens de l'humour loin de l'image scolaire.


Décidément, j'aime beaucoup cette collection de petits livres issus de l'émission de radio "Un été avec..." de France Inter.

Cette fois c'est le duo de complice de l'émission "ça peut pas faire de mal", Laura El Makki et Guillaume Gallienne, qui s'y sont collés. Et avec passion, on le voit, qu'ils aiment Victor Hugo, autant l'homme que l'écrivain, mais non dénués d'objectivité.

Chaque extrait ou allusion aux romans, pièces de théâtre ou poésies, suscite l'envie de se plonger dans ses oeuvres, même les moins connues. Il est cependant pour moi aussi décourageant que Zola ou Balzac, tant il a été prolifique, il va falloir choisir, mais peu importe.

Par contre, ce qui peut rebuter certains qui ne connaîtraient pas le programme de cette émission, le but n'est pas d'en faire un biographie chronologique, mais bien de mettre en valeur des aspects de sa vie, de sa personnalité et bien évidemment, de son oeuvre.

Pari gagné haut la main quand on considère le format d'une émission de radio, et celui de ce petit livre, en comparaison avec l'ensemble de l'oeuvre.

Une lecture enthousiasmante, qui en appelle d'autres !
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samedi 15 juillet 2023

La boîte noire


4 de couv' :
Au Japon, porter plainte pour viol est synonyme pour les femmes de véritable suicide social. Une femme a pourtant pris le risque de parler à visage découvert.
En 2015, Ito Shiori a 26 ans, elle est journaliste. Un soir, elle rejoint N. Yamaguchi - directeur dans une grand chaîne de télévision et proche du Prmier ministre - au restaurant pour parler affaires. Quelques heures plus tard, elle reprend conscience dans une chambre d'hôtel, en train de se faire violer.
Confrontée à la mauvaise volonté des pouvoirs publics et au silence des médias, Shiori mènera seule l'enquête sur sa propre affaire.
Le livre que vous avez entre les mains est son histoire, sa voix, et surtout son combat pour faire changer le regard que porte la société japonaise sur les victimes d'agressions sexuelles.
Ito Shiori est aujourd'hui le symbole du mouvement #MeToo au Japon et a été élue par le Times l'une des 100 personnalités les plus influentes de l'année 2020.

Au delà d'un témoignage sur le viol subie par l'autrice et sur les conséquences de cette agression sur la victime et son entourage, ce livre est surtout une réflexion sur la prise en charge policière, judiciaire, médicale, associative de ce type de crime. Et sur la façon dont il est perçu dans la société.

Certes, il s'agit ici du Japon, mais l'autrice pousse plus loin sa réflexion, de façon plus globale en comparant aussi à ce qui est fait dans d'autres pays (sans cependant trop s'appesantir dessus, ce qui aurait brouillé la lecture).

Ce texte est très factuel, dénué de pathos, mais sans empêcher le lecteur de ressentir de l'empathie. De ce sujet, elle n'oublie aucun aspect.
Elle décrit les choses sans fard, avec une grande objectivité, et donc une très grande crédibilité. 

Même si ce livre s'adresse d'abord aux lecteurs japonais, le thème est hélas suffisamment universel mais aussi ici bien traité pour être accessible à toutes et tous sur cette planète.

Sur la notion de victime : elle rejette, comme beaucoup d'autres, ce terme de victime car il ne correspond pas à sa personnalité.
Je me suis souvent fait la réflexion que ce terme n'est pas en fait la perception que l'on se fait de la personne (pauvre petite chose fragile que l'on doit secourir ou protéger ou je ne sais quelle autre perception), mais bien plutôt le terme juridique qui permet de déterminer à laquelle des deux parties la procédure doit déterminer la personne : si on me vole mon sac à main, oui je serais la victime d'un vol, le voleur étant le coupable.
C'est la façon judiciaire de distinguer chaque partie l'une de l'autre, et pour moi n'a rien à voir avec leurs personnalités.

Et victime-petite-chose-fragile, elle ne l'est certes pas ! Je retiens d'elle son intelligence, sa pugnacité et son courage, car malgré les moments de faiblesse, inévitables, elle continue d'avancer et d'en faire un combat, devenant moteur du mouvement MeToo dans son pays.
Celui qui l'a agressé ne s'est décidément pas attaqué à la bonne personne s'il voulait s'en sortir facilement...

Bravo.
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vendredi 14 juillet 2023

Le vallon des Parques

4 de couv' :
Vichy, 1943.
Aux portes de la ville, plusieurs fillettes ont été sauvagement assassinées. Dans les fermes de la montagne bourbonnaise, on évoque un animal ou des truands profitant du désordre. Voire même un aliéné. Les autorités se perdent en conjectures.
Pour André Lange, directeur de la police judiciaire et ancien des Brigades mobiles, trouver le meurtrier serait  l'occasion de revenir en grâce aux yeux des maîtres du nouveau régime. Son adjoint, le commissaire Montford,  n'a pas les mêmes ambitions ni les mêmes amitiés. Pour manoeuvrer entre les exigences de Lange, celles de l'occupant et les mauvais coups de la Milice, Montford compte sur Adèle Bréal, une belle femme qui ne dédaigne pas l'affection de certains officiers nazis. Elle est la seule qui pourrait  avoir accès à certains documents sensibles.
Alors que les policiers progressent dans l'enquête, un secret très étrange, lié à des tablettes d'argile issues du site archéologique de Glazel, va les mettre en danger et  de mort. Fétiches gaulois tout autant que nordiques, ces objets intéressent au plus haut point l'Ahnenerbe, l'institut nazi chargé de prouver la supériorité aryenne.
A l'heure de la chute de Stalingrad, les SS cherchent par tous les moyens et dans tous les pays l'arme qui pourrait modifier le cours de la guerre...

En encore un quatrième de couverture qui vous résumé la quasi-totalité de l'histoire... (soupir)

Sentiments mitigés sur ce roman...

On ne peut que reconnaitre l'excellent travail de reconstitution historique, basé très visiblement sur un gros travail de recherche sur la période, ce qui donne un portrait de la société et des rouages administratifs de l'époque absolument remarquable. Là, chapeau bas.
L'auteur réussit particulièrement à nous faire ressentir toute l'ambiguïté de l'époque, la difficulté de s'approvisionner en tout, la peur, la méfiance et l'organisation des institutions sous l'occupation. J'y ai même découvert qu'un parti collaborationniste de l'époque s'appelait... le Rassemblement National Populaire... (ça, c'est fait).

Ce qui m'a gênée dans ce roman ?
Tout d'abord (et cela cadre parfaitement avec la reconstitution historique donc c'est plutôt positif finalement), les personnages principaux : tous naviguent en eaux troubles. Ce sont des être humains donc imparfaits, mais je peux être une lectrice très basique parfois et j'ai parfois besoin de "suivre" un lien (en dehors du ou des fils conducteurs de l'histoire), donc le plus souvent l'un des personnages. Or même les plus positifs s'embarquent dans des problèmes qui peuvent nuire à leur enquête. Ce qui certes nous permet de voir un autre versant de cette époque.

L'écriture ensuite, à laquelle je n'ai pas accroché dès la première page du roman. Chacun ses goûts, mais j'avais la désagréable impression de phrases ajoutées les unes à la suite des autres sans "lien" (au sens culinaire du terme si je peux me permettre cette douteuse analogie) qui permettrait une meilleure fluidité de lecture.
Ce n'est pas tout le temps comme cela, l'écriture est généralement agréable dans l'ensemble du livre, mais cela ressort parfois dans certains paragraphes et m'a plutôt agacée par moments.

Les transitions : on est constamment, à chaque début de chapitre ou de paragraphe, en train de se demander à qui "il" fait référence. L'auteur a la manie de commencer chaque chapitre ou paragraphe par "il" et ce sont les phrases suivantes, en donnant le contexte, qui nous font deviner de quel personnage il s'agit. Certes, il ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles, mais quand dans un même chapitre un paragraphe parle d'un des héros, puis le suivant d'un gars de la milice, c'est un peu perturbant de devoir se "recaler" constamment dans la bonne perspective.
Une façon pour l'auteur, me direz-vous, de mettre le lecteur dans le contexte de l'époque : difficile en effet, dans ces temps troublés, de savoir à qui on a affaire...

Enfin, le prologue se passe au temps des romains. Si dans la dernière partie du livre, on comprend pourquoi, une allusion à ce passage précisément aurait permis de "boucler la boucle" plus fermement. Là-dessus, je suis restée un peu sur ma faim (oui je pinaille, et alors ?)

Cela étant, un excellent travail de reconstitution historique, un roman ambitieux avecdes choix d'auteur bien affirmés qui lui permettent de sortir du lot.
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dimanche 9 juillet 2023

Le musée du silence


4 de couv' :
Un jeune muséographe vient d'entrer en fonction dans un manoir aux confins du monde. Sous la direction d'une vieille femme plutôt étrange, il devra recenser, agencer, mettre en scène une véritable collection d'objets, de reliques du quotidien, de vestiges d'une intimité disparue et pourtant soutirée depuis des années aux défunts du village voisin. Car ces objets ont un seul point commun : ils furent tous volés quelques heures après la mort de leur propriétaire...
Empreintes du temps qui passe, variations autour de la mémoire, accumulations, obsessions : la mission de cet homme est complexe car le musée du Silence devra être à la hauteur des souvenirs de la vieille dame.

Décidément, je crois que cette autrice n'arrêtera jamais de me surprendre.

Elle arrive à faire d'une situation assez banale (mettre en place un musée), en la tordant légèrement, juste ce qu'il faut, pour donner l'impression que le narrateur est en quelque sorte passé de l'autre côté du miroir. Avec lui, on passe du monde normal (sa vie avant cette histoire) à un genre de monde parallèle (là où commence l'histoire).

Attention, je ne dis pas qu'il s'agit d'un livre de science-fiction, où on passe d'un monde à l'autre. Je parle seulement de distorsion de perception. Autant pour le narrateur que pour nous. On ne cesse d'être surpris, de découvrir, de s'inquiéter, nos interrogations, surprises, découvertes, curiosité et les siennes se font écho tout au long du roman. Parfois, on comprend avant lui, ajoutant au trouble...

Mais petit à petit, insidieusement, on se retrouve avec des personnages, un village, un environnement atypiques. C'est par petites touches qu'on comprend l'ensemble du tableau.

Il y a du Stephen King dans ce roman, même si le style est très différent.

Et l'écriture est juste parfaite.

Je vais devenir accro.
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