vendredi 14 juillet 2023

Le vallon des Parques

4 de couv' :
Vichy, 1943.
Aux portes de la ville, plusieurs fillettes ont été sauvagement assassinées. Dans les fermes de la montagne bourbonnaise, on évoque un animal ou des truands profitant du désordre. Voire même un aliéné. Les autorités se perdent en conjectures.
Pour André Lange, directeur de la police judiciaire et ancien des Brigades mobiles, trouver le meurtrier serait  l'occasion de revenir en grâce aux yeux des maîtres du nouveau régime. Son adjoint, le commissaire Montford,  n'a pas les mêmes ambitions ni les mêmes amitiés. Pour manoeuvrer entre les exigences de Lange, celles de l'occupant et les mauvais coups de la Milice, Montford compte sur Adèle Bréal, une belle femme qui ne dédaigne pas l'affection de certains officiers nazis. Elle est la seule qui pourrait  avoir accès à certains documents sensibles.
Alors que les policiers progressent dans l'enquête, un secret très étrange, lié à des tablettes d'argile issues du site archéologique de Glazel, va les mettre en danger et  de mort. Fétiches gaulois tout autant que nordiques, ces objets intéressent au plus haut point l'Ahnenerbe, l'institut nazi chargé de prouver la supériorité aryenne.
A l'heure de la chute de Stalingrad, les SS cherchent par tous les moyens et dans tous les pays l'arme qui pourrait modifier le cours de la guerre...

En encore un quatrième de couverture qui vous résumé la quasi-totalité de l'histoire... (soupir)

Sentiments mitigés sur ce roman...

On ne peut que reconnaitre l'excellent travail de reconstitution historique, basé très visiblement sur un gros travail de recherche sur la période, ce qui donne un portrait de la société et des rouages administratifs de l'époque absolument remarquable. Là, chapeau bas.
L'auteur réussit particulièrement à nous faire ressentir toute l'ambiguïté de l'époque, la difficulté de s'approvisionner en tout, la peur, la méfiance et l'organisation des institutions sous l'occupation. J'y ai même découvert qu'un parti collaborationniste de l'époque s'appelait... le Rassemblement National Populaire... (ça, c'est fait).

Ce qui m'a gênée dans ce roman ?
Tout d'abord (et cela cadre parfaitement avec la reconstitution historique donc c'est plutôt positif finalement), les personnages principaux : tous naviguent en eaux troubles. Ce sont des être humains donc imparfaits, mais je peux être une lectrice très basique parfois et j'ai parfois besoin de "suivre" un lien (en dehors du ou des fils conducteurs de l'histoire), donc le plus souvent l'un des personnages. Or même les plus positifs s'embarquent dans des problèmes qui peuvent nuire à leur enquête. Ce qui certes nous permet de voir un autre versant de cette époque.

L'écriture ensuite, à laquelle je n'ai pas accroché dès la première page du roman. Chacun ses goûts, mais j'avais la désagréable impression de phrases ajoutées les unes à la suite des autres sans "lien" (au sens culinaire du terme si je peux me permettre cette douteuse analogie) qui permettrait une meilleure fluidité de lecture.
Ce n'est pas tout le temps comme cela, l'écriture est généralement agréable dans l'ensemble du livre, mais cela ressort parfois dans certains paragraphes et m'a plutôt agacée par moments.

Les transitions : on est constamment, à chaque début de chapitre ou de paragraphe, en train de se demander à qui "il" fait référence. L'auteur a la manie de commencer chaque chapitre ou paragraphe par "il" et ce sont les phrases suivantes, en donnant le contexte, qui nous font deviner de quel personnage il s'agit. Certes, il ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles, mais quand dans un même chapitre un paragraphe parle d'un des héros, puis le suivant d'un gars de la milice, c'est un peu perturbant de devoir se "recaler" constamment dans la bonne perspective.
Une façon pour l'auteur, me direz-vous, de mettre le lecteur dans le contexte de l'époque : difficile en effet, dans ces temps troublés, de savoir à qui on a affaire...

Enfin, le prologue se passe au temps des romains. Si dans la dernière partie du livre, on comprend pourquoi, une allusion à ce passage précisément aurait permis de "boucler la boucle" plus fermement. Là-dessus, je suis restée un peu sur ma faim (oui je pinaille, et alors ?)

Cela étant, un excellent travail de reconstitution historique, un roman ambitieux avecdes choix d'auteur bien affirmés qui lui permettent de sortir du lot.
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