vendredi 31 octobre 2025

Le mètre des Caraïbes

4 de couv' :
Quel rapport peut-il bien y avoir entre le lamentable crash de la sonde américaine Climate Orbiter à la surface de Mars en 1999 et le boulet de canon pirate qui fracassa la dunette d'un fier navire français en février 1794, au large de Pointe-à-Pitre ?
À priori aucun, et pourtant, à y regarder de plus près, il semble bien que dans ce tir de canon se soit jouée une partie du destin du monde. Une petite partie, certes, mains dont in ne finit pas de mesurer encore aujourd'hui les répercussions, avec une précision rendue possible par une prouesse scientifique comme l'humanité en a peu rencontré : le système métrique.
Car il en va souvent ainsi des grands bouleversements scientifiques : il leur faut, pour advenir, un soupçon d'inattendu, une larme d'incongru, une bonne rasade d'improbable, et éventuellement quelques poulets des montagnes.


J'ai adoré ce livre, acheté parce que je suis une grande fan de Lupano, qui me séduit toujours par son humour, son sens du détail et suivant les ouvrages, une certaine forme de sensibilité et de poésie.

Cette fois, ce livre est autant pédagogique que drôle. S'ils retracent une partie de la vie de Joseph Dombey, les auteurs en profitent pour retracer sa biographie.
Et si cela est véridique, ils ont pris le parti de le faire de façon hautement humoristique (dans le livre, ce personnage n'est pas son pire ennemi ou boulet, il est carrément son propre porte-poisse). Ils ont probablement imaginé ses traits de caractère, pour être raccord avec le style humoristique de l'ouvrage (et les pirates de l'histoire, n'en parlons pas...) mais peu importe, c'est réussi.
Le côté pédagogique de ce livre ne porte pas sur ce scientifique. Le sujet du livre non plus d'ailleurs. Le vrai sujet de l'histoire est le système métrique, comment il a été inventé, et ce qui existait avant. Les auteurs ont réussi à vulgariser un sujet assez complexe (la façon de mesurer le moindre objet, contenance incluse, l'était bien plus visiblement) en le rendant ludique. Les questions des pirates quand on leur expose le sujet montre à quel point il y avait en effet besoin d'un système universel, et surtout que l'imposer n'aura sans doute pas été des plus simples.
Merci aux auteurs (ou l'éditeur ?) pour les cahiers didactiques de la fin d'ouvrage. Sur le système métrique et Joseph Dombey, ainsi que les poulet des montagnes et le cachiyouyou (qui oui, existe vraiment...).

Sur la bande dessinée elle-même : je voudrais louer ici la grande inventivité et le talent des auteurs et du coloriste.
C'est le genre de livre qu'on lit et relit avec plaisir, non seulement pour l'histoire et l'humour, mais aussi parce que chaque page fourmille de multiples détails que l'on (re)découvre à chaque nouvelle lecture. Chaque personnage est unique et complète admirablement le reste de la troupe.
J'ai adoré les dessins, les ô combien magnifiques couleurs et la beauté des paysages (mention spéciale à la double page - 16 et 17 - de l'arrivée sur l'île).
Et évidemment, j'ai beaucoup ri.

Une vraie réussite ! (comme le système métrique)
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Surprises du jour

Chaque matin en prenant mon café, je regarde les différentes notifications sur Facebook (oui, à peine réveillée, je suis sur mon ordinateur, je sais, pas bien, toussa toussa...).

Puis j'embraye sur Booknode où j'ai chaque jour sur mon "Espace perso" (quand je n'oublie pas de le
consulter...) consulter la suggestion "personnalisée" de lecture du jour. Pour l'anecdote, c'est comme ça que dernièrement je suis tombée sur "La mort est mon métier" et "Le grand méchant renard". Je ne préfère pas réfléchir à ce que ça dit de moi...
Pour certaines (j'en connais plein autour de moi), le petit moment de plaisir à s'accorder est le petit carré de chocolat d'après dîner, pour moi, c'est la suggestion lecture du jour le matin.

Et donc aujourd'hui, entre autres notifications, "réels" et articles, il y avait ce matin sur la page Facebook de France Culture, une petite vidéo sur ce qui a inspiré la création de "Ça", de Stephen King.

Sur Booknode, la suggestion lecture du jour était "Histoire de Rofo, clown", de Howard Butten, lui-même (entre autres) clown à ses heures.

Ajoutez à cela (oups, j'ai failli écrire "ça") qu'hier, en me promenant dans la librairie préférée, je suis tombée sur le coffret de "Ça" de Stephen King...

Je ne sais pas si c'est un signe, et de quoi, mais je trouve ça un peu troublant...


jeudi 30 octobre 2025

Le grand méchant renard

Le mot de l'éditeur :
Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution ; voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...

Un peu de légèreté, ça peut pas faire de mal. De légèreté, de grâce, d'humour, de douceur et de poésie aussi.

Une jolie fable réjouissante, avec un petit côté "Shaun le mouton" chez les animaux de la ferme.

Une vraie réussite et un petit bijou que cette bande dessinée. A mettre entre toutes les mains, des plus petites au plus ridées !

mercredi 29 octobre 2025

La mort est mon métier

4 de couv' :
"Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi..."


Ce livre est la biographie romancée de Rudolph Hoess, et si l'auteur s'est parfaitement documenté, il n'en reste pas moins un roman. Le personnage principal - et narrateur - porte d'ailleurs un autre nom, Rudolph Lang.

Une fois emprunté ce livre à la bibliothèque, j'ai longuement hésité à le lire : avais-je finalement vraiment envie d'entrer dans la tête d'un tel criminel de guerre ? Certes, je voulais comprendre comment un être humain pouvait en arriver à ces extrêmes mais même si cet ouvrage a régulièrement de bonnes critiques, je n'arrivais pas à associer cette curiosité à un plaisir de lecture.

Et en même temps, maintenant que je l'ai lu, je me dis qu'une simple biographie n'aurait pas le même impact.

Je me suis donc décidée à ouvrir ce livre au moins pour voir. L'écriture, douce, simple et limpide, m'a tout de suite happée.

Cette biographie commence dès l'enfance du narrateur sans autre ambition que de montrer dans quelle type de famille il a pu grandir et sûrement pas de faire de la psychologie de cuisine.
A travers la vie du narrateur, on retrouve aussi toute cette partie de l'histoire allemande qui va mener à l'ascension d'Hitler et mieux comprendre, sans l'excuser, comment ce pays en est arrivé là.

Le personnage central, est d'une incroyable banalité, qui met ses talents dans ce en quoi il croit, qui est définitivement la plus mauvaise orientation, et surtout sans affect aucun. Ne compte pour lui que le sens du devoir, de remplir les missions qu'on lui donne quelles qu'elles soient. Certains le qualifieraient de psycho-rigide.
Psychopathe non, car il ne prend aucun plaisir à faire du mal. C'est en cela qu'il est troublant : il n'a même pas conscience de faire du mal puisque ses supérieurs, en qui il place toute sa foi et sa confiance, lui disent de faire ainsi. A aucun moment il ne se dit qu'il a affaire à des êtres humains, il ne voit que l'obéissance à respecter. Que ce soit son travail à l'armée, à l'usine, son mariage ou la direction d'un camp de concentration... Et tant pis pour les conséquences pour les autres et qu'il soit apprécié ou non puisque ce n'est pour lui le plus important.
On lui donne un ordre, il est sur une logique et rien d'autre ne doit être pris en compte. Froid et insensible jusqu'au bout.

Troublant ad nauseam, en particulier dans un passage où il doit trouver une solution pour exterminer le plus de prisonniers possibles et rencontre les dirigeants d'autres camps pour voir leurs pratiques, et comment les améliorer dans le sien. Et tous ces calculs, où des êtres humains seront appelés des "unités".
Et son incompréhension face à la réaction humaine d'autres personnes, qui n'acceptent pas l'horrible réalité.

Un très bon roman, parfaitement bien écrit, qui fait beaucoup réfléchir sur l'être humain et sa capacité de nuisance.
Inutile de dire que depuis, j'ai eu besoin de lectures beaucoup plus légères...
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dimanche 26 octobre 2025

Lettres d'amour de Kamakura

4 de couv' :
Dans sa petite papeterie de Kamakura, Hatoko accueille toujours les clients avec une tasse de thé hôjicha choisie pour eux. Aujourd'hui, son âme d'écrivain public, restée plusieurs années en sommeil, se réveille. Avec enthousiasme, elle reprend le pinceau pour répondre aux demandes de ceux qui viennent la voir. Hatoko écoute chacun avec douceur, choisit avec attention l'encre, le papier, le pinceau et la calligraphie, car elle excelle dans l'art difficile d'écrire pour les autres. Elle rédige une lettre d'adieu d'une mère à sa fille, goûte aux daifuku d'un Yakuza Intello, calligraphie des lettres de désir ou d'espoir. Sa famille s'est agrandie et ses journées sont parfois tumultueuses, mais elle n'hésite pas à braver une tempête de neige pour remettre ne lettre et à prendre la mer sur les traces d'un amour ardent et et interdit.
C'est un bonheur de retrouver Kamakura, les promenades dans les temples ousous les caméliasen fleur, avec la bienveillance contagieuse de Hatoko et sa confiance dans le pouvoir des mots pour faire éclore en nous la grâce de vivre.

C'est autant avec curiosité que bonheur que j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque. Curiosité car il s'agit du troisième tome de "La papeterie Tsubaki" dont j'avais les deux premiers tomes il y a déjà quatre ans. Bonheur car j'avais beaucoup aimé suivre la vie de la narratrice et avait hâte de la retrouver.

J'ai eu un peu de mal au démarrage : je ne me rappelais guère les deux tomes précédents, et j'ai eu du mal à me remettre dans le contexte. D'autant que quelques années ont passé et que Hatoko et son mari ont eu ensemble deux enfants. Quatre ans après ma dernière lecture de cette série, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver.
Autre point qui m'a un peu agacée pendant la lecture est le découpage du texte. Le côté une phrase = un paragraphe hache trop la lecture et je me suis rappelée que j'avais déjà eu ce sentiment précédemment.
Cela est d'autant plus perturbant quand un des personnages parle, je me suis fait avoir plusieurs fois avec cette présentation : avec un paragraphe pour sa première phrase, puis un autre pour la deuxième, puis la troisième, je ne savais parfois plus si tel paragraphe était la suite d'un monologue ou quand on repassait à la narration.

Malgré cela, j'ai réellement aimé ce roman et ai retrouvé Hatoko, sa vie, sa gourmandise, son empathie et sa vie quotidienne de japonaise avec bonheur.

Pour chaque lettre écrite, nous avons sa version calligraphiée en japonais, ce qui est agréable et appréciable car nous découvrons ainsi différentes écritures.
Je suppose que dans la version japonaise du roman, ces passages du livre ne font l'objet que de la version calligraphiée, ce qui doit en rehausser la lecture pour les lecteurs japonais. Je trouve le fait de laisser la version japonaise des lettres un vrai respect de l'ouvrage, de l'autrice et des lecteurs. Car l'objet de ce livre n'est pas que le contenu des lettres, mais leur écriture et l'outil choisi en fonction de son auteur présumé. De même que le choix du thé pour accueillir chaque client : tout en harmonie.

Un très agréable moment de lecture, espérons qu'il y ait une suite...
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vendredi 17 octobre 2025

Holly

2 de couv' :
Dans une jolie maison victorienne d'une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d'université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n'avoir pas de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n'est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s'agit de jeunes gens.
Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?
Sur l'insistance de la mère de Bonnie, Holly Gibney accepte de reprendre du service. Elle est loin d'imaginer ce qui l'attend : une plongée dans la folie humaine, là où l'épouvante n'a pas de limite.

En partie en raison d'un challenge Booknode et en partie aussi et surtout parce que j'en avais envie, je voulais lire un Stephen King ce mois-ci. J'ai donc opté pour celui-ci, disponible dans ma bibliothèque de quartier.
Je pensais qu'il s'agissait d'un tome à part de la série "Mr Mercedes" où on y retrouvait un des personnages de la série mais c'est au bout de la trentième page que je me suis rendue compte qu'il s'agissait du troisième tome d'un autre série, qui fait suite à celle de "Mr Mercedes". Tant pis...

Cela n'a d'ailleurs pas été dérangeant, l'auteur en disant suffisamment des deux tomes précédents pour qu'on s'y retrouve, et assez peu pour donner envie de les lire sans rien gâcher.

Si l'histoire en elle-même est assez horrible - et tout le long du roman, on continue d'apprendre petit à petit les dessous de l'histoire, jusqu'à l'écoeurement - il n'y a rien de fantastique ici.
C'est un bon polar, à la fois à la Columbo et à la Stephen King.
A la Columbo car comme dans la série, on sait dès le début le nom des coupables. Mais ce n'est qu'au cours de la lecture qu'on en connaît les motivations réelles. Horribles, qui sont distillées en procurant un certain malaise - à la Stephen King, donc - et absurdes.

Ce roman reprend la trame classique des polars comme je les aime : une évolution lente, patiente, le portrait psychologique du personnage central, une certaine ambiance. Mais avec la patte de Stephen King, qui confirme son talent d'écrivain, et maintenant d'écrivain de polars.

Une assez belle réussite pour la grande lectrice de polars que je suis.
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vendredi 3 octobre 2025

Une nuit au cap de la Chèvre

4 de couv' :
"Voici une des dernières habitations du cap, précise mon hôtesse. On est ici en un point extrême de la terre d'Occident. Au-delà, il n'y a plus rien, que l'océan."
Vers minuit, les échos sonores des vagues frappant la paroi rocheuse m'arrachent de mon sommeil. Je me lève et j'écarte les volets. Se précipite sur moi une nuit sans fond au scintillement aveuglant. La pleine lune, là-haut, de tout son pouvoir attractif, est en train de soulever les marées ; elle les lance sans répit à l'assaut de tout. Je reste là, seul, me laissant secouer par le grand ébranlement.
En cette nuit inattendue, je suis pris par l'urgence de dire ce qu'il y a de spécifique dans le fait d'être un humain. Je suis pris par cette urgence avant qu'il ne soit trop tard..."

Cadeau d'anniversaire de mon homme ! Il m'avait déjà offert "De l'âme" que j'avais grandement apprécié.

Nous avons tous les deux découvert François Cheng lors de ses différents passages à La Grande Librairie, et avons toujours grandement apprécié ses interventions dans cette émission. Pour ma part, j'apprécie non seulement ses idées mais aussi particulièrement sa manière de les exprimer autant pour la langue que le fait de parler de façon très posée.

L'écouter est toujours un ravissement pour moi. C'est donc avec sa voix que j'ai lu ce livre.

François Cheng nous livre ses réflexions sur la vie, la mort, la place de chacun en l'univers, mais revient aussi sur sa propre vie, en particulier sa jeunesse et nous livre différents passages de ses poèmes.
Je ne connais pas assez son oeuvre pour dire qu'il s'agit ici d'un livre testament, si je puis dire ainsi, mais j'en ai un peu eu l'impression.

Ce qui est surprenant - et agréable - est qu'il arrive à livrer autant d'idées en un très court ouvrage (75 pages), preuve s'il en est que lorsque les choses sont bien (et bellement) dites, nul besoin de broder autour.

Un vrai ravissement, une fois de plus.
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lundi 29 septembre 2025

Max

4 de couv' :
New York, 1891. Fils d'immigrés juifs européens, Max devient à douze ans l'unique soutien d'une famille nombreuse. À dix-neuf ans, il assiste, émerveillé, à l'une des premières projections du cinématographe naissant. Cette rencontre déterminera le cours de son existence.
À travers la vie de Max, ses rêves, ses combats, ses amours et ses renoncements, c'est toute l'histoire des pionniers du cinéma et la construction des empires du rêve américains que Howard Fast fait revivre, des premiers nickelodéons aux splendeurs hollywoodiennes des années 1920.

J'avais offert ce livre à ma mère il y a quelques mois. Ce n'est qu'en entamant la lecture que je me suis rendue compte que l'auteur est celui de Spartacus, lu fin août.

Je précise cela car j'ai trouvé l'écriture particulièrement différente. J'ai d'abord pensé au fait que les deux romans avaient deux traducteurs différents. Mais je pense que cela est plutôt dû à l'histoire. Dans Spartacus, l'histoire est relatée par les romains, ou plutôt leurs élites tels qu'un général,  des sénateurs, des nobles autres bourgeois de l'époque. Et l'écriture correspond donc à ce type de personnages.

Dans Max, on ressent davantage l'énergie de la ville de New York, qui habite le personnage central, perpétuellement en mouvement pour améliorer sa vie et atteindre les sommets.
Si  j'ai aimé cet aspect de l'histoire, j'ai moins aimé l'écriture ou alors c'est peut-être aussi que j'ai moins accroché avec le personnage principal. Il me manquait un petit quelque chose pour que j'apprécie pleinement ce roman.

J'ai trouvé aussi l'ascension de Max un peu trop facile. Certes, il est déterminé et fonceur, mais tout ce qu'il fait devient une incroyable réussite et rien ne semble l'arrêter. Du moins sur le plan professionnel. On ne peut s'empêcher de tourner encore et encore les pages, se demandant ce qu'il va inventer d'autre et surtout, jusqu'où il pourra aller.
La fin m'a agréablement surprise et reste raccord avec le personnage.

Enfin, j'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les tout débuts du cinéma et comment quelques salles de projection se sont transformées en une véritable industrie.

Un bon moment de lecture.
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dimanche 21 septembre 2025

Une colonie

4 de couv' :
Un groupe de cinq cents humains a été envoyé dans l'espace pour coloniser une autre planète. Dans un état de semi-conscience, ils recevront une éducation dispensée sous forme de stimulations par une intelligence artificielle et se réveilleront à trente ans, parfaitement formés pour appréhender leur nouveau monde.
Mais après quinze années, une explosion à bord du vaisseau tue la majorité d'entre eux et détruit la plus grande partie de leurs vivres. Pire, les soixante jeunes rescapés qui sortent de leur état de veille n'ont pas terminé leur apprentissage et ne possèdent que les connaissances les moins utiles à leur survie. Nus, terrifiés et démunis, les adolescents tentent d'utiliser l'IA pour établir tant bien que mal leur colonie.
Mais les luttes de domination vont ientôt faire leur apparition, et ils vont découvrir que leur pire ennemi n'est ni l'environnement hostile, ni l'IA, ni le manque de nourriture... mais bien eux-mêmes.


Rarement un livre de science-fiction m'aura autant enthousiasmée.

L'histoire, l'écriture, la description des paysages, le monde inventé, tout m'a absolument plu.

Contrairement à ce qui est indiqué dans le résumé en quatrième de couverture qui induit un peu en erreur, l'histoire ne se passe pas dans un vaisseau spatial qui se trouve dans l'espace, mais ce qui a été leur vaisseau est posé sur la planète et leur sert à présent de lieux d'installation de leur colonie.

Je m'attendais à un genre de "Sa majesté des mouches" version science-fiction, mais ce n'est pas cela en fait. Ici, point d'enfants totalement livrés à eux-mêmes : ce sont des ados, qui de part leur formation ont  aussi acquis une certaine maturité. Ils ne se retrouvent pas non plus sans aucune autorité l'IA qui les a éduqués est bien présente et organise leur vie de colons. Mais si certains lui vouent une confiance aveugle, d'autres se posent des questions, entraînant une situation  qui n'était pas prévue... 

L'évolution de l'histoire ensuite est bien pensée, difficile d'en décrocher tant on a envie de connaître la suite et le dénouement. Si un jour il y a un autre tome, je serai ravie de le lire...

Vraiment, une de mes meilleures lectures de l'année !
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vendredi 19 septembre 2025

La petite échoppe des jours heureux

4 de couv' :
Dans un ancien quartier de Séoul envahi par les boutiques à la mode, une petite laverie offre à certains habitants un havre de paix.
Un jour, quelqu'un y oublie son carnet sur une table. Un par un, des clients commencent à écrire dans ce journal leurs joies, leurs chagrins et leurs espoirs. Un homme âgé qui ne sait pas comment réparer sa relation avec son fils : une mère menacée d'expulsion ; une jjeune femme prisonnière d'une relation toxique... Des voisins qui n'étaient autrefois que des visages anonymes choisissent de répondre et, peu à peu, de s'entraider. La laverie devient le lieu de rencontres précieuses qui vont bouleverser la vie de ceux qui en poussent la porte.

Cadeau d'anniversaire de mon homme cette année.

Bien que l'écriture ne m'ait guère emballée (assez plate, quelques maladresses), je me suis laissée prendre au jeu de ces différentes histoires des habitants d'un quartier qui vont finir par se retrouver et devenir amis au fil de leurs visites à cette laverie.

L'autrice insiste beaucoup (mais pas trop) sur le bien-être ressenti par les personnages au parfum qui se dégage de la laverie et de leurs vêtement. Me rappelle une pub ou deux, tiens...
Hasard de trajet à pied, je suis passée hier soir devant une laverie et je dois reconnaître que le parfum qui s'en dégageait était particulièrement agréable et apaisant (on excusera mon état de fatigue après une journée de travail dont une matinée de manifestation).

Et pour une fois qu'il y a bien un chat dans une des histoires, il n'apparaît pas sur la couverture... Et le chien ? Oui, il fait bien partie des protagonistes.

Ce fut donc une lecture bien sympathique et agréable, et qui tombait bien ces temps-ci...
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jeudi 18 septembre 2025

Le mystère de l'armoire de fer

4 de couv' :
En ce début d'été 1792, pourquoi a-t-on occis de si terrible manière le deuxième valet du roi ? Nicolas Le Floch, l'agent préféré de Louis XVI, comprend qu'un ennemi redoutable cherche à percer le secret de "l'armoire de fer" dissimulée aux Tuileries, où le roi a enfermé ses papiers les plus compromettants. Un enlèvement, une fuite extraordinaire, une fausse évasion et un vrai chantage, les péripéties s'enchaînent. La lutte entre tous les courants révolutionnaires atteint son paroxysme. Plus que jamais, le couple royal est menacé. Au fil d'une intrigue haletante, Nicolas va mettre sa vie et celle de sa famille en danger. Au cours de cet été, le destin de la Révolution va basculer au milieu d'un déploiement de cruauté et d'héroïsme.


Nouvel opus des enquêtes de Nicolas Le Floch, et suite des évènements de la Révolution Française. Une fois encore, Laurent Joffrin, tout en respectant l'esprit de la série nous donne ainsi un magistral - et très agréable - cours de cette partie de notre Histoire. Et ce, sans aucun parti pris. Les faits, rien que les faits, à chacun de se faire son opinion et c'est très bien ainsi.
On ressent et comprend mieux l'ambiance de l'époque et comment on en est arrivé là, car à la fin du livre il est clair qu'on est en train de glisser vers la Terreur.

Je trouve que ce tome marque un tournant dans la vie de Nicolas Le Floch, autant que dans notre Histoire (bravo, Monsieur Joffrin), car s'il reste fidèle au roi, à la famille royale, à la royauté et à la monarchie, certains secrets de l'armoire de fer ébranlent certaines de ses certitudes.

La suite sort le 2 octobre, j'ai hâte de l'emprunter à la bibliothèque...
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vendredi 12 septembre 2025

Le secret de Marie-Antoinette

4 de couv' :
Le 22 juin 1791, la famille royale fuit Paris. Elle est reconnue à Varennes et Nicolas Le Floch assiste impuissant à son arrestation. Mais sa mission n'est pas terminée. Imprudente, la reine a laissé derrière elle un lourd secret, une lettre codée qui peut précipiter la chute de la monarchie. Elle charge Nicolas de la récupérer au coeur du Paris révolutionnaire, au milieu de tous les dangers d'une situation politique explosive.
La saga continue dans la tourmente de la Révolution, mettant à rude épreuve son courage et ses fidélités monarchistes, tandis que son ami Bourdeau a pris le parti des idées nouvelles. Aux Tuileries, dans les clubs révolutionnaires, au Palais-Royal, Nicolas affronte les manoeuvres ourdies par les ennemis de la couronne. Il renoue avec Laure de Fitz-James, son ancienne maîtresse aux relations ténébreuses, risque une nouvelle fois une dangereuse infiltration dans une société secrète royaliste liée à l'Angleterre et rencontre une jeune révolutionnaire experte en navigation, qui l'épaule dans cette entreprise hasardeuse.
À l'heure où les opinions se radicalisent, toute erreur peut lui être fatale. Nicolas va devoir choisir son camp...

Je crois que décidément j'aurais toujours une affection particulière pour cette série. C'est donc avec bonheur que j'ai retrouvé les protagonistes, mais avec angoisse aussi, vu l'époque, et le rôle joué par Nicolas Le Floch auprès du couple royal. D'autant que ce tome commence par la fuite à Varennes (et où on espère, bien qu'on en sache l'issue, qu'ils vont réussir, tout en pestant autant que Nicolas...).
J'ai particulièrement aimé ce tome, autant pour l'intrigue (mention spéciale à la course-poursuite en bateau) que pour la reconstitution historique.
A travers l'histoire de ce livre, l'auteur réussit de façon magistrale une leçon d'Histoire pédagogique sans alourdir le récit. Ce qui n'est pas chose aisée, tant la période est complexe !

J'ai aussi beaucoup aimé le chapitre du repas chez Monsieur de Noblecourt...

Donc bravo, et merci, à l'auteur. Laurent Joffrin était décidément le meilleur choix pour succéder à Jean-François Parot, autant pour le respect de l'oeuvre que pour l'Histoire.
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mercredi 10 septembre 2025

La colère des aubergines

4 de couv' :
Qui meurt dîne, La Colère des aubergines, Folie de champignons, Festin pour un homme mort... : quelques titres de ces récits donnent un avant-goût de leur saveur. Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amertume de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont les recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera, du palais et de la langue, l'alchimie des aromates indiens.


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et c'est tout naturellement que je l'ai acheté quand je l'ai trouvé lors d'une braderie des médiathèques de Brest, d'autant qu'il est paru aux éditions Picquier, gage de qualité des oeuvres orientales et du Moyen Orient.

En dehors du fait que la gourmande que je suis est très vite attirée par les romans traitant de la nourriture (autant que, en bonne lectrice, par ceux sur les livres, bibliothèques et autres marque-page...), j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles dont chaque histoire, basée sur la nourriture, est truffée d'humour tout en nous apprenant beaucoup sur la vie quotidienne et les traditions en Inde.
Des personnages hauts en couleurs autant que leur cuisine est relevée et gourmande, des recettes à chaque fin de chapitre, font de ce petit livre une vraie petite pépite.

Délectable !
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dimanche 7 septembre 2025

La librairie Morisaki

4 de couv' :
Takako a le coeur brisé lorsque Hidaki, l'home qu'elle aime, lui annonce ses fiançailles avec une autre. Dévastée, la jeune femme ne supporte plus de le croiser au travail et démissionne... jusqu'au jour où elle reçoit un coup de téléphone de son oncle Satoru, qu'elle n'a pas vu depuis de nombreuses années. L'homme, un peu excentrique, est à la tête d'une vieille librairie d'occasion, implantée à Jinbôchô, le quartier des bouquinistes à Tokyo. Il lui propose de venir l'aider, et même de s'installer au premier étage de la boutique. Voyant enfin l'avenir lui sourire, Takako accepte et découvre parmi tous ces livres un nouveau langage qui lui était jusque-là inconnu.


C'est avec circonspection que j'ai pioché ce livre dans ma pile - pardon, bibliothèque -  à lire. Déjà, parce que je ne me rappelais pas l'avoir acheté, et encore moins quand. Sûrement pris alors que j'en achetais d'autres, en mode compulsif.
Inutile de rappeler qu'un lecteur va automatiquement s'intéresser à un livre parlant de librairie (déjà que - du moins pour moi -, lire un livre est un cocon, alors un livre dont l'action se situe dans une librairie, c'est le summum du paradis des lecteurs !)

Aparté : il faudra cependant m'expliquer cette tendance qu'ont les maisons d'éditions à rajouter des chats sur les couvertures, qui ne sont même pas à peine évoqués dans le roman. C'est quoi cette manie ? C'est comme les bébés dans des publicités pour des produits qui ne les concernent pas, c'est plus vendeur ? (je le sais, que la réponse à cette question est "oui", pas la peine de me le confirmer...).

Puis relire le résumé m'a rappelé que le thème (reprendre sa vie en main après une rupture amoureuse et la perte d'un emploi, qui plus est avec cette chance incroyable que cela se passe dans une librairie) m'intéressait tout autant. Le fait que l'histoire se déroule dans une librairie étant évidemment un plus. Le summum étant que cette librairie se trouve dans le quartier des libraires de Tokyo : 150 librairies dans un même quartier ! Le plus grand quartier de librairies au monde... Le paradis des lecteurs (oui, qui savent livre le japonais, mais quand même).

Mais revenons au roman en lui-même. Certes, on a tous lu des livres parlant de nouvelle vie, de nouveau départ, de nouvelle chance. Comme vous le savez, je ne suis pas la dernière.
Mais chaque fois, c'est différent. Ici la différence tient au fait que la dépression subie par Takako y est décrite sans tabou, que sa chance lui vient de l'amour que lui porte sa famille et lui offre donc cette place dans la librairie, ce qui la remettra sur les rails.
Le changement de vie est finalement le thème central de ce livre, via d'autres personnages qui se racontent, reviennent, repartent, se trouvent. Et beaucoup d'amour et d'amitié, saupoudrés de façon subtile et délicate et non de façon dégoulinante comme cela peut parfois être le cas dans d'autres romans.

J'ai donc beaucoup aimé ce livre pour son approche du thème "nouvelle vie", et le portrait de ses personnages, traité avec intelligence et qui nous rappelle qu'il faut aller au delà des apparences, c'est aussi ainsi que leur est offerte une nouvelle chance.
Et cerise sur le gâteau : ce livre est truffé de références littéraires, sur lesquelles je ocmpte bien me pencher.

A voir si la suite est aussi réussie.
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samedi 6 septembre 2025

Le disparu de Larvik

4 de couv' :
Sofie Lund emménage avec sa fille dans une maison récemment héritée de son grand-père. Elle s'attache d'abord à effacer toute trace de celui-ci, tant ses souvenirs sont douloureux, mais, dans la cave, elle découvre un vieux coffre-fort fixé au sol par des boulons. Avec l'aide de sa voisine Line, la fille de l'inspecteur William Wisting, Sofie parvient à l'ouvrir. Ce qui se cache à l'intérieur la terrifie et permet à Wisting de rouvrir une affaire qui depuis longtemps le tourmente... Mais pour suivre cette piste, il devra affronter les réticences de sa hiérarchie et, plus que jamais, s'en remettre à son instinct de flic.


Livre offert par mon homme à sa sortie en poche (il y a quatre ans...) !

Et un bon choix, car j'ai vraiment bien aimé ce livre et cette enquête.

Ce roman est - je suppose - le plus proche de ce qu'est réellement une enquête policière, car y est bien détaillé le travail minutieux de l'étude d'un dossier. Certains y trouveront des longueurs et je peux les comprendre même si ça ne m'a pas gênée. 

Est intéressant le parallèle de l'enquête avec la vie privée de l'inspecteur, ou plutôt celle de sa fille, puisqu'elle est le lien involontaire avec un indice qui va relancer l'enquête sur laquelle lui et son équipe sont dans l'impasse depuis des mois.

Livre - et visiblement série - bien sympathique.
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dimanche 31 août 2025

Siglo

4 de couv' :
À Siglufjördur, "Siglo" pour les intimes, un drame vient troubler la vie pourtant si paisible de ce petit port de pêche du nord de l'Islande. Ari Thor, l'inspecteur, l'inspecteur de la police locale, est appelé au beau milieu de la nuit. Le corps d'une adolescente a été retrouvé gisant dans la rue pricipale. Suicide par défenestration ? Meurtre ? Très vite l'enquête se complique et le temps presse : on annonce une tempête de neige qui pourrait paralyser toute la ville.


Ce livre m'a été offert par mon homme... il y a 4 ans (oui, je suis très en retard sur mes lectures). Il l'a choisi sur les conseils de la libraire du rayon polar de ma librairie préférée qui a fait ce qu'elle a pu vu que s'il savait que j'aime lire des polars, il ne se rappelait pas ce que j'avais déjà lu (et ce n'est pas faute de lui envoyé de multiples fois un lien vers ce blog, mais bon bref passons).

Nous voici donc avec le dernier tome en date d'une série dont je n'avais rien lu jusqu'ici... Mais ce ne fut pas dérangeant au final.

Ce polar est assez classique et s'il ne se démarque pas du lot, je dois reconnaître que j''ai beaucoup aimé l'histoire et la façon de mettre en place l'évolution de l'enquête. Enquête qui prend un tour inattendu suite à un imprévu, mais je ne peux guère en dire plus sans divulgâcher la fin.

Chouette polar, je vais très certainement reprendre la série à son début.
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samedi 30 août 2025

Spartacus

4 de couv' :
71 avant J.-C. La République romaine, au faîte de sa puissance, se vautre dans la luxure. Les petits paysans, dépossédés de leur terre, encombrent des villes surpeuplées. Les élites ne pensent qu'aux plaisirs. Le sang des esclaves irrigue tous les étages de la société. C'est de cette fange qu'émerge Spartacus, gladiateur révolté et formidable meneur d'hommes. À la tête d'une armée d'esclaves, il défie la République. Rejoint par les opprimés, il se lance dans une fuite éperdue à travers l'Italie. Avec, au bout du chemin, un unique espoir : la liberté.

C'est ce livre qui est à l'origine du film de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas dans le rôle principal.
J'avais quelque souvenirs du film, mais que des bribes. De mémoire, le film tournait autour de Spartacus (il faut vraiment que je le revoie....).

La lecture de ce livre a été une (bonne, excellente) surprise.

Si effectivement le roman tourne autour du personnage de Spartacus, rien à voir avec mes souvenirs du film. Tous les personnages du roman parlent de Spartacus, quelque soit leur statut et c'est par ce biais qu'est évoqué le personnage.
Et, personnage après personnage, chapitre après chapitre, se profile un portrait de Spartacus.

L'écriture du livre, initialement paru en 1951, m'a parue résolument moderne. A voir si c'est dû à la nouvelle traduction, mais elle m'a enthousiasmée !. Certaines situations (homosexualité explicite par exemple), sont très modernes pour l'époque.

Il est surtout question dans ce livre de condition humaine, ce qui en fait un roman intemporel.

Une belle réussite, je comprends qu'il ait eu autant de succès. La vraie bonne surprise de cet été.
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vendredi 29 août 2025

Souvenirs de vacances...




Pourquoi Combourg me direz-vous ?

Mon homme et moi avons l'habitude de passer nos vacances en dehors (mais généralement pas loin) de la Bretagne.
Ma mère a 91 ans, et nous ne voulions pas (je suis fille unique) passer nos vacances trop loin de chez elle, en cas de problème nous obligeant à revenir au plus vite. Donc rester en Bretagne paraissait le plus simple. Puis je me suis rendue compte que je ne connaissais pas (ou si peu !) l'Ille-et-Vilaine.
Puisje me suis rappelée qu'au boulot, on avait organisé des formations à Combourg. Quand j'avais fait une recherche Internet sur ce lieu, je m'étais dit "tiens, jolie petite ville, ce serait bien d'y aller un jour en vacances".
Honnêtement, à l'époque, passer mes vacances sur un lieu qui me rappellerait le boulot... bof, bof... Mais j'avais conservé l'idée dans ce parfois bazar qui me tient lieu de cerveau.

Le choix cette année est ainsi venu tout naturellement.

Pour ceux qui ne le saurait pas, Combourg est le lieu où Chateaubriand a passé une partie de son enfance, et plus précisément dans ce château, situé dans la ville.
Je vous recommande la visite guidée. En ce qui nous concerne, le guide était plus axé sur la vie de Chateaubriand et surtout l'aspect littéraire (exactement ce que je recherchais évidemment !), mais était incollable sur toutes sortes de questions.

J'adore ce genre de château, j'étais absolument ravie ! Nous avons aussi grandement apprécié la promenade dans le parc, tellement agréable, tellement apaisante...


La ville de Combourg, est vraiment charmante, nous étions plutôt dans la partie historique et avions vue chaque matin au petit déjeuner sur le château. On y trouve de temps en temps des traces de Chateaubriand...

Nous logions à l'Hôtel du lac, hôtel familial, et ô combien convivial.
On s'y est tout de suite sentis bien, et cette impression n'a fait que s'accentuer au fil du séjour. Il faut dire que partout où nous sommes allés, aussi bien à Combourg que dans les environs, nous avons été particulièrement bien accueillis. Tous  ces sourires ! Certes, c'est un coin touristique, mais dans d'autres régions tout aussi touristiques, les sourires sont de mise, ou commerciaux, ici ils étaient... juste accueillants, donnant l'impression de faire parie de la famille. En résumé, pas commerciaux.

Si vous cherchez de bonnes adresse, je vous conseille d'aller ici (excellentissime !), (merci pour le petit pot de caramel au beurre salé !) et encore .



Et voici la vue depuis notre chambre, le lac autour duquel nous avons fait de belles promenades, ou séances de lecture :

Inutile de dire qu'il nous manque "notre" lac, rentrer fut difficile et nous reviendrons très certainement.
Nous avons l'habitude de changer de lieu de vacances d'une année à l'autre, mais pour l'année prochaine, nous ferions volontiers une exception.

Ce lieu fait partie des meilleures vacances que nous ayons eues !



Et la lecture, me direz-vous ?

Ah ben comme vous vous en doutez :

Je n'ai pas encore fini ce tome. J'hésite entre le poursuivre sporadiquement entre deux lectures ou attendre notre prochain séjour là-bas... D'un autre côté, il y a aussi un troisième tome...


Toujours pour le côté littéraire de notre séjour, le lendemain de notre arrivée, nous nous sommes rendus à Bécherel, où se déroulait ce week-end là leur marché du livre et où nous avions programmé la (ô combien charmante !) visite guidée de la ville.
A part le marché du livre, pourquoi je vous en parle ?
Bécherel, moins de 700 habitants, 12 librairies...

Le plus drôle est que vous me lâchez dans une librairie, je ressors avec 3 à 5 bouquins, mais là bizarrement, je n'en ai acheté que deux... Allez comprendre.

Un séjour enchanteur, où nous nous sommes détendus et dépaysés comme jamais, avec une mention spéciale aux jardins de la Ballue, lieu ô combien enchanteur !
Nous avons aussi particulièrement apprécié le parc de la Bourbansais pour son originalité, ses animations, la douceur de ce lieu de promenade.

J'insiste, les meilleures vacances que nous ayons passé !
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samedi 26 juillet 2025

La crevette et l'anémone

2 de couv' :
Au début du XXe siècle, dans une petite ville bourgeoise et puritaine du bord de mer, Eustache et Hilda s'abandonnent aux plaisirs des jeux de plage. Eustache, délicat et sensible, est totalement dominé par sa soeur aînée Hilda, maternelle et passionnée. Un jour, Hilda pousse Eustache à aborder l'étrange Miss Fothergill, vieille et défigurée, qui se promène le long de la falaise. Eustache, qui vit dans une sorte de cocon où rien de ce qui est laid n'a sa place, est terrifié à l'idée de cette rencontre. Pourtant, il y sera contraint, et sa vie ainsi que celle de sa famille en seront bouleversées.
Ce volume, complété de La Lettre d'Hilda, met en scène les principaux protagoniste d'une trilogie omanesque qui conduit Eustache et Hilda de l'enfance à la maturité. La sensibilité et la finesse si caractéristique de l'oeuvre de L.P. Hartley sont ici amenées à leur point culminant.


Il me semble que j'ai découvert ce livre il y a quelques années grâce à La Kube à travers un coffret sur la littérature anglaise. S'agissant d'une trilogie, j'ai préféré attendre la parution des deux autres tomes avant de commencer le premier. De ce que j'ai compris à l'époque, jusqu'ici jamais le troisième tome n'avait été traduit en français et de fait il a fallu attendre un certain temps pour ne pas dire un temps certain avant qu'enfin on réussisse à le voir en librairie. J'ai donc attendu tout ce temps avant commencer ce tome.

Mention spéciale à la maison d'édition qui apporte un soin tout particulier à la qualité de ses livres. En dehors d'une très jolie couverture, le papier utilisé autant pour la couverture que pour les pages (très douces, très agréables au toucher) ajoutent encore au plaisir de la lecture. C'est donc un ouvrage de qualité autant pour l'extérieur que l'intérieur.

J'ai suivi avec bonheur l'histoire de ces deux enfants, en particulier le point de vue d'Eustache, car je pense qu'on a tous été un peu comme lui, avec ses peurs, ses interrogations, ses incompréhensions,  son attachement à son petit monde.

L'écriture de l'auteur (merci et bravo à la traductrice), est toute en finesse, précision et délicatesse. Je me suis laissée portée par l'écriture et l'histoire, et j'ai hâte de poursuivre cette trilogie (pas tout de suite, je pars en vacances demain et une fois n'est pas coutume, je ne prends aucun livre dans mes bagages. Par contre, au retour, je risque d'être un peu plus chargée...).

Une belle découverte d'un auteur hélas peu traduit en France qui mériterait pourtant qu'on s'y intéresse davantage.
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vendredi 18 juillet 2025

Orgueil et Préjugés

4 de couv' :
Mrs Bennet, femme de pasteur, est déterminée à marier ses cinq filles afin d'assurer leur avenir. Lorsqu'un riche jeune homme loue le domaine voisin de Netherfield, elle espère qu'une de ses filles saura lui plaire et met tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
Elizabeth observe avec ironie les manigances de sa mère. Si elle apprécie le charmant Mr Bingley, elle est tout d'abord irritée par l'attitude dédaigneuse du fier Mr Darcy.
Publié en 1813, Orgueil et Préjugés est considéré comme le chef d'oeuvre de Jane Austen. Les aventures sentimentales des cinq filles Bennet offrent une satire pleine d'esprit des conventions sociales de la bonne société anglaise à la fin du XVIIIe siècle.


Cela faisait longtemps que j'étais tentée de lire ce livre, et surtout son autrice qui semble faire l'unanimité parmi les lecteurs et plus largement, le monde littéraire.
En raison d'un challenge Booknode (lire un livre illustré), j'ai profité de l'occasion pour me procurer l'édition présente.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal au démarrage et à la page 80 (sur 538), j'en étais à me dire "ça bavasse, boudiou que ça bavasse". Quand j'ai repris l'ouvrage un peu plus tard, miracle, la magie a pris. Mais vraiment un revirement.

Je me suis donc alors autant laissée porter par l'écriture que par l'histoire, le contexte historique et social, les portraits de personnages. Et la description des paysages.

Je lis peu de romances - et je pense que Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent resteront mes préférés - je ne ferai donc pas de critiques à ce sujet . C'est une romance avec le côté un peu superficiel que ça induit dans ce genre (mais tellement agréable !).

Bref, une de mes premières lectures d'été les plus réjouissantes !


"Qui songe à en douter ? Un célibataire nanti d'une belle fortune doit être nécessairement à la recherche d'une femme. C'est une conviction si répandue  que, dès qu'on voit paraître un jeune homme pour la première fois dans une région, il n'est pas de familles des environs qui ne le considèrent, d'ores et déjà, comme la propriété de l'une ou l'autre de leurs filles."

"L'orgueil se rapporte plutôt à notre opinion sur nous-mêmes et la vanité à ce que les autres pensent de nous."

lundi 14 juillet 2025

Les Maîtres du temps

4 de couv' :
Quel lien peut bien réunir Isaac Nexton, une étudiante en philosophie, un brillant physicien, une romancière obsessionnelle et un vieux chinois ? C'est l'enjeu de ce roman envoûtant qui, du laboratoire de Cambridge au triangle des Bermudes, du synchrotron de Paris-Saclay au monde du XXIIe siècle, nous entraîne dans une course folle à travers le temps - dimension mystérieuse que chacun tente de maîtriser dans l'espoir d'y trouver son bonheur.


Je trouve intéressant de voir que dans ce roman, Stéphanie Janicot réussisse à combiner un genre qu'elle explore depuis peu, la science-fiction, et son thème de prédilection habituel, la famille et la transmission.

Pari difficile à gagner car elle réussit - admirablement - à vulgariser les différentes théories scientifiques sur le temps (et le temps et l'espace) dont la fameuse théorie des cordes. A ce sujet, en grande fan du "Big Bang Theory" (la série, pas la théorie scientifique), je me suis régalée - tout en me demandant si l'autrice ne faisait pas elle aussi partie des fans.

Si certains trouveront convenus les questionnements sur le passage du temps, que faire de sa vie ou qu'est-ce qu'une vie réussie et bien remplie et autres interrogations décidément bien humaines et, pour le coup - sans jeux de mots (si, si, je vous jure) - intemporelles, pour ma part je les ai trouvés bien exposés dans le roman.
Car si ces questionnements, nous nous les posons tous, dès très jeunes, il faut bien dire qu'ils restent théoriques jusqu'à un certain âge, où ils prennent un sens bien plus concret.

J'ai aussi appris grâce à ce livre qu'à une époque, philosophie et physique allaient de pair. J'ai été assez surprise sur le moment, pour finalement comprendre ce que cela implique, tout en regrettant que ce ne soit plus le cas.

Et comme souvent avec Stéphanie Janicot, un petit clin d'oeil complice avec ses lecteurs puisque dans la dernière partie du livre elle fait clairement allusion à "Newland" et "Sauver Newland" (que je vais d'ailleurs me procurer prochainement...).

Une belle réussite que ce livre, et pour le roman, et pour la partie scientifique.
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vendredi 11 juillet 2025

L'emblème du croisé

4 de couv' :
La confession d'un ancien copain à l'agonie ravive chez Dave Robicheaux le souvenir d'une jeune femme, Ida Galveston, qui avait marqué sa jeunesse et celle de son demi-frère Jimmie. Pris de passion pour elle, Jimmie avait tenté, au péril de sa vie mais sans succès, de la soustraire à une clique de maquereaux. Ida avait alors disparu, probablement assassinée.
Décidés à rouvrir l'enquête, Dave et Jimmie se heurtent à des truands qui leur font comprendre qu'ils feraient mieux de se mêler de leurs affaires. Et derrière les hommes des basses oeuvres, il y a souvent des gens beaucoup plus respectables...


L'un des meilleurs Robicheaux de la série que j'ai lu jusqu'à présent. La qualité d'écriture est un vrai festin intellectuel et littéraire, je ne peux pas mieux dire. Moi qui ai du mal à lire ces derniers temps, je l'ai dévoré en moins d'une semaine, sachant que je ne suis pas encore en vacances...

Dave Robicheaux reste égal à lui-même, tourmenté par ses vieux démons, dont sa lutte perpétuelle contre l'alcoolisme (et pour aller mieux, il n'a pas choisi le métier le plus facile !) mais : il aperçoit une lueur au bout du tunnel... Et je n'en dirai pas plus.

Et au risque de me répéter, cette écriture, magnifique...
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samedi 5 juillet 2025

La saison rouge

4 de couv' :
Qatan, un pays arabe fictif. Dans l'univeers carcéral de sa maison promise à la démolition, Elisa, une jeune Européenne d&&laissée par son mari isolée avec son fils, devient folle de solitude. Huis clos oppressant avec, pour seul interlocuteur, Pascual, le serviteur philippin, tandis qu'une étrange jardinier yéménite épie du haut des palmiers. Des jours, des semaines à attendre, à se consumer de jalousie, sans nouvelles de Hatem, l'époux insaisissable parti en voyage d'affaires en Europe. Mais peut-être n'a-t-il pas quitté la ville... car le riche royaume du Qatan est un piège, un tyrannique pays de la nuit, où les hommes peuvent du jour au lendemain disparaître.
Au milieu du champ de ruines de son attente interminable, les réminiscences de l'année nubile, de l'ivresse du départ vers l'Orient, de l'amour fou, reviennent hanter Elisa.
Dans une écriture où la sensualité lyrique cède progressivement le pas à un ton sobre, parfois cruel, Carine Fernandez nous donne un roman implacable, comme une tragédie. La Saison rouge est certes une fiction - mais le désespoir, la solitude, l'effroi qui gonflent les pages ont la puissance que seul a pu insuffler le réel. Et si ces "démons et captifs" ont toutes les chances de s'inscrire sur les rétines de la mémoire, on aura surtout du mal à oublier cette femme traquée, l'étrangère sans voile, isolée dans sa maison des sables, jusqu'à la folie.


Décidément, je ne me lasserai jamais de la merveilleuse écriture de Carine Fernandez.
Dès les premières lignes, les premiers mots, on se laisse happer, envelopper par la beauté de la langue qui nous emporte dans une nouvelle histoire et le mental du personnage principal, toujours au bord de perdre pied, qui arrive à reprendre le cap mais qu'on craint de voir sombrer. La cruauté du monde qui l'entoure ne fait rien pour l'aider, au contraire...

Une belle prouesse littéraire, qui ne fait que confirmer le talent de l'autrice.

Et si vous voulez lieux la connaître, et son travail, c'est par ici : site officiel de Carine Fernandez.
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dimanche 29 juin 2025

Haikus

4 de couv' :
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son oeuvre nous est encore inconnue. Sôseki a écrit plus de 2500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l'étouffante pression de la vie réelle, où l'esprit fait halte au seuil d'un poème, dans une intense plénitude.
"Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu'ils sont pour moi le souvenir e la paix de mon coeur... Simplement, je serais heureux si les sentiments qui m'habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage possible, dans le coeur du lecteur."

Ce livre est un vrai petit bijou. Non seulement par la qualité de le sélection des haikus rassemblés ici, mais aussi par les illustrations dont la plus grande partie est de Sôseki lui-même (et quand ce n'est pas le cas, ce sont les calligraphies qui les accompagnent qui sont de la main de l'auteur).

Une belle initiation aux haïkus - car la première partie est très pédagogique et très abordable pour les non-inités -, à cet auteur, et à cette partie de la culture japonaise.

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vendredi 27 juin 2025

L'homme qui fouettait les enfants

4 de couv' :
Il a crié "Fils" et il lui a tiré dessus en plein tribunal. Puis le vieux Brady a demandé que le shérif lui laisse deux heures, et il est parti. Si tout le monde connaît les faits ici, à Bayonne, en Louisiane, ils sont peu nombreux à pouvoir les expliquer. Sauf peut-être les vieux du salon de coiffure qui passent leur journée à discuter... Eux connaissent Brady, l'homme qui fouettait les enfants, et savent bien pourquoi il agissait ainsi autrefois. Pour eux tout est clair, mais il faudra que le narrateur, jeune reporter au journal local, passe la journée à les écouter pour comprendre. Et pour que se dessine leportrait d'un homme au passé et à la personnalité complexes, et d'une communauté noire, confrontée depuis toujours aux mêmes difficultés... Un récit plein de verve et d'humanité.


Si j'ai moins accroché à ce livre - car commencé un soir où j'étais fatiguée et l'ai reposé au bout de trois pages pour dormir, puis lu de façon hachée pour les mêmes raisons - ce n'est dû qu'à moi et non à la qualité d'écriture de l'auteur.

Chronique d'un épisode marquant d'une petite ville du sud des États-Unis, ce court roman recèle toute une galerie de personnages hauts en couleurs, en particulier dans le salon de coiffure. Deux personnages - jeunes ceux-là - se substituent au lecteur : le journaliste, et un autre homme, de passage dans la ville. Le journaliste se contente d'observer, tandis que l'autre homme, lui, trépigne d'impatience en se demandant où veulent en venir les anciens qui parlent de Brady et retracent, à travers lui et sa vie, celle de la ville et implicitement, de toute une société.

Comme toujours avec Ernest J. Gaines, un texte court mais fort, autant par ce qui est écrit que par ce qui est mis entre les lignes.
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dimanche 22 juin 2025

Charaf ou l'honneur

4 de couv' :
Charaf ("honneur" en arabe), un jeune égyptien d'une vingtaine d'années, traîne son désoeuvrement dans une rue commerçante du centre-ville du Caire, haut lieu d'une société de consommation à laquelle il n'a pas accès. Devant une salle de cinéma, un étranger lui offre une place et l'invite, après le film, à poursuivre la soirée chez lui. Charaf accepte mais, quand son hôte lui fait des avances, il le frappe d'une bouteille de whisky et le tue accidentellement. Condamné à une lourde peine de prison, Charaf a pour voisin de cellule le Dr Ramzi, pharmacien copte qui, après une tentative en politique, fit carrière dans une multinationale pharmaceutique avant d'être victime, en raison de sa probité et de son patriotisme, d'une machination l'impliquant dans une affaire de corruption.
Avec le style incisif qu'on lui connaît, où le document s'insère comme une pièce à conviction dans la trame du récit, Sonallah Ibrahim dresse le terrifiant tableau d'une Egypte livrée corps et âme au capitalisme sauvage. Aucun de ses personnages ne peut contrôler sa destinée, nu Ramzi, l'ancien militant nassérien, ni Charaf, le pur produit du sadatisme. Si l'un est réduit à hurler de vaines proclamations depuis sa cellule disciplinaire, l'autre n'a de chance de s'en sortir qu'en perdant "l'honneur" qui lui a valu de se retrouver en prison.


J'ai découvert cet auteur l'année dernière avec "Warda", qui m'avait donné envie de lire ses autres romans et j'en avais acheté deux, dont celui-ci.

J'aime beaucoup l'écriture de cet auteur qui m'a fait immédiatement plonger dans l'histoire de ce Candide qui découvre la vie, la prison, la vie en prison.
Le propos de ce livre n'est pas spécialement ou pour mieux dire pas seulement, la vie en prison. Mais à travers le parcours de chaque détenu, c'est tout une peinture de l'Egypte qui est décrite ici. Un humour subtil et grinçant, où personne ne sort indemne, que ce soit la population et la société égyptienne, leur gouvernants et... les pays occidentaux et surtout les multinationales, qui semblent aux manettes du monde.
A ce sujet, se rappeler deux choses : l'auteur est communiste donc de parti pris mais il faut bien dire qu'il n'a pas tort sur la partie politique et économique du texte (partie deux, qui sont les écrits du Dr Ramzi) et surtout que ce livre est paru en 1997 (1999 pour l'édition française). Et bien qu'il ait déjà presque trente ans, ce texte est désespérément d'actualité...

Si la partie deux m'a un peu agacée, non par son contenu car j'y retrouve pas mal de mes opinions (quoique l'auteur aille bien plus loin dans son analyse et ses critiques, orientation politique et origines obligent), mais plutôt parce qu'elle m'a donnée l'impression sur le moment que le roman était un prétexte pour l'auteur d'y livrer son plaidoyer sur un sujet qui lui tenait à coeur.
J'ai probablement tort, mais j'ai ressenti un décalage par rapport au reste du texte qui m'a un peu dérangée. Certes, il s'agit du texte d'un personnage dans celui du roman donc il est normal qu'il y ait décalage, mais même si maintenant que je l'ai fini, je le trouve logique, sur le moment cela m'a moins plu.

Globalement, j'ai bien aimé cette lecture qui m'a donné d'en apprendre plus sur cette partie du monde.
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