vendredi 12 septembre 2025

Le secret de Marie-Antoinette

4 de couv' :
Le 22 juin 1791, la famille royale fuit Paris. Elle est reconnue à Varennes et Nicolas Le Floch assiste impuissant à son arrestation. Mais sa mission n'est pas terminée. Imprudente, la reine a laissé derrière elle un lourd secret, une lettre codée qui peut précipiter la chute de la monarchie. Elle charge Nicolas de la récupérer au coeur du Paris révolutionnaire, au milieu de tous les dangers d'une situation politique explosive.
La saga continue dans la tourmente de la Révolution, mettant à rude épreuve son courage et ses fidélités monarchistes, tandis que son ami Bourdeau a pris le parti des idées nouvelles. Aux Tuileries, dans les clubs révolutionnaires, au Palais-Royal, Nicolas affronte les manoeuvres ourdies par les ennemis de la couronne. Il renoue avec Laure de Fitz-James, son ancienne maîtresse aux relations ténébreuses, risque une nouvelle fois une dangereuse infiltration dans une société secrète royaliste liée à l'Angleterre et rencontre une jeune révolutionnaire experte en navigation, qui l'épaule dans cette entreprise hasardeuse.
À l'heure où les opinions se radicalisent, toute erreur peut lui être fatale. Nicolas va devoir choisir son camp...

Je crois que décidément j'aurais toujours une affection particulière pour cette série. C'est donc avec bonheur que j'ai retrouvé les protagonistes, mais avec angoisse aussi, vu l'époque, et le rôle joué par Nicolas Le Floch auprès du couple royal. D'autant que ce tome commence par la fuite à Varennes (et où on espère, bien qu'on en sache l'issue, qu'ils vont réussir, tout en pestant autant que Nicolas...).
J'ai particulièrement aimé ce tome, autant pour l'intrigue (mention spéciale à la course-poursuite en bateau) que pour la reconstitution historique.
A travers l'histoire de ce livre, l'auteur réussit de façon magistrale une leçon d'Histoire pédagogique sans alourdir le récit. Ce qui n'est pas chose aisée, tant la période est complexe !

J'ai aussi beaucoup aimé le chapitre du repas chez Monsieur de Noblecourt...

Donc bravo, et merci, à l'auteur. Laurent Joffrin était décidément le meilleur choix pour succéder à Jean-François Parot, autant pour le respect de l'oeuvre que pour l'Histoire.
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mercredi 10 septembre 2025

La colère des aubergines

4 de couv' :
Qui meurt dîne, La Colère des aubergines, Folie de champignons, Festin pour un homme mort... : quelques titres de ces récits donnent un avant-goût de leur saveur. Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amertume de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont les recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera, du palais et de la langue, l'alchimie des aromates indiens.


J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et c'est tout naturellement que je l'ai acheté quand je l'ai trouvé lors d'une braderie des médiathèques de Brest, d'autant qu'il est paru aux éditions Picquier, gage de qualité des oeuvres orientales et du Moyen Orient.

En dehors du fait que la gourmande que je suis est très vite attirée par les romans traitant de la nourriture (autant que, en bonne lectrice, par ceux sur les livres, bibliothèques et autres marque-page...), j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles dont chaque histoire, basée sur la nourriture, est truffée d'humour tout en nous apprenant beaucoup sur la vie quotidienne et les traditions en Inde.
Des personnages hauts en couleurs autant que leur cuisine est relevée et gourmande, des recettes à chaque fin de chapitre, font de ce petit livre une vraie petite pépite.

Délectable !
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dimanche 7 septembre 2025

La librairie Morisaki

4 de couv' :
Takako a le coeur brisé lorsque Hidaki, l'home qu'elle aime, lui annonce ses fiançailles avec une autre. Dévastée, la jeune femme ne supporte plus de le croiser au travail et démissionne... jusqu'au jour où elle reçoit un coup de téléphone de son oncle Satoru, qu'elle n'a pas vu depuis de nombreuses années. L'homme, un peu excentrique, est à la tête d'une vieille librairie d'occasion, implantée à Jinbôchô, le quartier des bouquinistes à Tokyo. Il lui propose de venir l'aider, et même de s'installer au premier étage de la boutique. Voyant enfin l'avenir lui sourire, Takako accepte et découvre parmi tous ces livres un nouveau langage qui lui était jusque-là inconnu.


C'est avec circonspection que j'ai pioché ce livre dans ma pile - pardon, bibliothèque -  à lire. Déjà, parce que je ne me rappelais pas l'avoir acheté, et encore moins quand. Sûrement pris alors que j'en achetais d'autres, en mode compulsif.
Inutile de rappeler qu'un lecteur va automatiquement s'intéresser à un livre parlant de librairie (déjà que - du moins pour moi -, lire un livre est un cocon, alors un livre dont l'action se situe dans une librairie, c'est le summum du paradis des lecteurs !)

Aparté : il faudra cependant m'expliquer cette tendance qu'ont les maisons d'éditions à rajouter des chats sur les couvertures, qui ne sont même pas à peine évoqués dans le roman. C'est quoi cette manie ? C'est comme les bébés dans des publicités pour des produits qui ne les concernent pas, c'est plus vendeur ? (je le sais, que la réponse à cette question est "oui", pas la peine de me le confirmer...).

Puis relire le résumé m'a rappelé que le thème (reprendre sa vie en main après une rupture amoureuse et la perte d'un emploi, qui plus est avec cette chance incroyable que cela se passe dans une librairie) m'intéressait tout autant. Le fait que l'histoire se déroule dans une librairie étant évidemment un plus. Le summum étant que cette librairie se trouve dans le quartier des libraires de Tokyo : 150 librairies dans un même quartier ! Le plus grand quartier de librairies au monde... Le paradis des lecteurs (oui, qui savent livre le japonais, mais quand même).

Mais revenons au roman en lui-même. Certes, on a tous lu des livres parlant de nouvelle vie, de nouveau départ, de nouvelle chance. Comme vous le savez, je ne suis pas la dernière.
Mais chaque fois, c'est différent. Ici la différence tient au fait que la dépression subie par Takako y est décrite sans tabou, que sa chance lui vient de l'amour que lui porte sa famille et lui offre donc cette place dans la librairie, ce qui la remettra sur les rails.
Le changement de vie est finalement le thème central de ce livre, via d'autres personnages qui se racontent, reviennent, repartent, se trouvent. Et beaucoup d'amour et d'amitié, saupoudrés de façon subtile et délicate et non de façon dégoulinante comme cela peut parfois être le cas dans d'autres romans.

J'ai donc beaucoup aimé ce livre pour son approche du thème "nouvelle vie", et le portrait de ses personnages, traité avec intelligence et qui nous rappelle qu'il faut aller au delà des apparences, c'est aussi ainsi que leur est offerte une nouvelle chance.
Et cerise sur le gâteau : ce livre est truffé de références littéraires, sur lesquelles je ocmpte bien me pencher.

A voir si la suite est aussi réussie.
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samedi 6 septembre 2025

Le disparu de Larvik

4 de couv' :
Sofie Lund emménage avec sa fille dans une maison récemment héritée de son grand-père. Elle s'attache d'abord à effacer toute trace de celui-ci, tant ses souvenirs sont douloureux, mais, dans la cave, elle découvre un vieux coffre-fort fixé au sol par des boulons. Avec l'aide de sa voisine Line, la fille de l'inspecteur William Wisting, Sofie parvient à l'ouvrir. Ce qui se cache à l'intérieur la terrifie et permet à Wisting de rouvrir une affaire qui depuis longtemps le tourmente... Mais pour suivre cette piste, il devra affronter les réticences de sa hiérarchie et, plus que jamais, s'en remettre à son instinct de flic.


Livre offert par mon homme à sa sortie en poche (il y a quatre ans...) !

Et un bon choix, car j'ai vraiment bien aimé ce livre et cette enquête.

Ce roman est - je suppose - le plus proche de ce qu'est réellement une enquête policière, car y est bien détaillé le travail minutieux de l'étude d'un dossier. Certains y trouveront des longueurs et je peux les comprendre même si ça ne m'a pas gênée. 

Est intéressant le parallèle de l'enquête avec la vie privée de l'inspecteur, ou plutôt celle de sa fille, puisqu'elle est le lien involontaire avec un indice qui va relancer l'enquête sur laquelle lui et son équipe sont dans l'impasse depuis des mois.

Livre - et visiblement série - bien sympathique.
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dimanche 31 août 2025

Siglo

4 de couv' :
À Siglufjördur, "Siglo" pour les intimes, un drame vient troubler la vie pourtant si paisible de ce petit port de pêche du nord de l'Islande. Ari Thor, l'inspecteur, l'inspecteur de la police locale, est appelé au beau milieu de la nuit. Le corps d'une adolescente a été retrouvé gisant dans la rue pricipale. Suicide par défenestration ? Meurtre ? Très vite l'enquête se complique et le temps presse : on annonce une tempête de neige qui pourrait paralyser toute la ville.


Ce livre m'a été offert par mon homme... il y a 4 ans (oui, je suis très en retard sur mes lectures). Il l'a choisi sur les conseils de la libraire du rayon polar de ma librairie préférée qui a fait ce qu'elle a pu vu que s'il savait que j'aime lire des polars, il ne se rappelait pas ce que j'avais déjà lu (et ce n'est pas faute de lui envoyé de multiples fois un lien vers ce blog, mais bon bref passons).

Nous voici donc avec le dernier tome en date d'une série dont je n'avais rien lu jusqu'ici... Mais ce ne fut pas dérangeant au final.

Ce polar est assez classique et s'il ne se démarque pas du lot, je dois reconnaître que j''ai beaucoup aimé l'histoire et la façon de mettre en place l'évolution de l'enquête. Enquête qui prend un tour inattendu suite à un imprévu, mais je ne peux guère en dire plus sans divulgâcher la fin.

Chouette polar, je vais très certainement reprendre la série à son début.
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samedi 30 août 2025

Spartacus

4 de couv' :
71 avant J.-C. La République romaine, au faîte de sa puissance, se vautre dans la luxure. Les petits paysans, dépossédés de leur terre, encombrent des villes surpeuplées. Les élites ne pensent qu'aux plaisirs. Le sang des esclaves irrigue tous les étages de la société. C'est de cette fange qu'émerge Spartacus, gladiateur révolté et formidable meneur d'hommes. À la tête d'une armée d'esclaves, il défie la République. Rejoint par les opprimés, il se lance dans une fuite éperdue à travers l'Italie. Avec, au bout du chemin, un unique espoir : la liberté.

C'est ce livre qui est à l'origine du film de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas dans le rôle principal.
J'avais quelque souvenirs du film, mais que des bribes. De mémoire, le film tournait autour de Spartacus (il faut vraiment que je le revoie....).

La lecture de ce livre a été une (bonne, excellente) surprise.

Si effectivement le roman tourne autour du personnage de Spartacus, rien à voir avec mes souvenirs du film. Tous les personnages du roman parlent de Spartacus, quelque soit leur statut et c'est par ce biais qu'est évoqué le personnage.
Et, personnage après personnage, chapitre après chapitre, se profile un portrait de Spartacus.

L'écriture du livre, initialement paru en 1951, m'a parue résolument moderne. A voir si c'est dû à la nouvelle traduction, mais elle m'a enthousiasmée !. Certaines situations (homosexualité explicite par exemple), sont très modernes pour l'époque.

Il est surtout question dans ce livre de condition humaine, ce qui en fait un roman intemporel.

Une belle réussite, je comprends qu'il ait eu autant de succès. La vraie bonne surprise de cet été.
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vendredi 29 août 2025

Souvenirs de vacances...




Pourquoi Combourg me direz-vous ?

Mon homme et moi avons l'habitude de passer nos vacances en dehors (mais généralement pas loin) de la Bretagne.
Ma mère a 91 ans, et nous ne voulions pas (je suis fille unique) passer nos vacances trop loin de chez elle, en cas de problème nous obligeant à revenir au plus vite. Donc rester en Bretagne paraissait le plus simple. Puis je me suis rendue compte que je ne connaissais pas (ou si peu !) l'Ille-et-Vilaine.
Puisje me suis rappelée qu'au boulot, on avait organisé des formations à Combourg. Quand j'avais fait une recherche Internet sur ce lieu, je m'étais dit "tiens, jolie petite ville, ce serait bien d'y aller un jour en vacances".
Honnêtement, à l'époque, passer mes vacances sur un lieu qui me rappellerait le boulot... bof, bof... Mais j'avais conservé l'idée dans ce parfois bazar qui me tient lieu de cerveau.

Le choix cette année est ainsi venu tout naturellement.

Pour ceux qui ne le saurait pas, Combourg est le lieu où Chateaubriand a passé une partie de son enfance, et plus précisément dans ce château, situé dans la ville.
Je vous recommande la visite guidée. En ce qui nous concerne, le guide était plus axé sur la vie de Chateaubriand et surtout l'aspect littéraire (exactement ce que je recherchais évidemment !), mais était incollable sur toutes sortes de questions.

J'adore ce genre de château, j'étais absolument ravie ! Nous avons aussi grandement apprécié la promenade dans le parc, tellement agréable, tellement apaisante...


La ville de Combourg, est vraiment charmante, nous étions plutôt dans la partie historique et avions vue chaque matin au petit déjeuner sur le château. On y trouve de temps en temps des traces de Chateaubriand...

Nous logions à l'Hôtel du lac, hôtel familial, et ô combien convivial.
On s'y est tout de suite sentis bien, et cette impression n'a fait que s'accentuer au fil du séjour. Il faut dire que partout où nous sommes allés, aussi bien à Combourg que dans les environs, nous avons été particulièrement bien accueillis. Tous  ces sourires ! Certes, c'est un coin touristique, mais dans d'autres régions tout aussi touristiques, les sourires sont de mise, ou commerciaux, ici ils étaient... juste accueillants, donnant l'impression de faire parie de la famille. En résumé, pas commerciaux.

Si vous cherchez de bonnes adresse, je vous conseille d'aller ici (excellentissime !), (merci pour le petit pot de caramel au beurre salé !) et encore .



Et voici la vue depuis notre chambre, le lac autour duquel nous avons fait de belles promenades, ou séances de lecture :

Inutile de dire qu'il nous manque "notre" lac, rentrer fut difficile et nous reviendrons très certainement.
Nous avons l'habitude de changer de lieu de vacances d'une année à l'autre, mais pour l'année prochaine, nous ferions volontiers une exception.

Ce lieu fait partie des meilleures vacances que nous ayons eues !



Et la lecture, me direz-vous ?

Ah ben comme vous vous en doutez :

Je n'ai pas encore fini ce tome. J'hésite entre le poursuivre sporadiquement entre deux lectures ou attendre notre prochain séjour là-bas... D'un autre côté, il y a aussi un troisième tome...


Toujours pour le côté littéraire de notre séjour, le lendemain de notre arrivée, nous nous sommes rendus à Bécherel, où se déroulait ce week-end là leur marché du livre et où nous avions programmé la (ô combien charmante !) visite guidée de la ville.
A part le marché du livre, pourquoi je vous en parle ?
Bécherel, moins de 700 habitants, 12 librairies...

Le plus drôle est que vous me lâchez dans une librairie, je ressors avec 3 à 5 bouquins, mais là bizarrement, je n'en ai acheté que deux... Allez comprendre.

Un séjour enchanteur, où nous nous sommes détendus et dépaysés comme jamais, avec une mention spéciale aux jardins de la Ballue, lieu ô combien enchanteur !
Nous avons aussi particulièrement apprécié le parc de la Bourbansais pour son originalité, ses animations, la douceur de ce lieu de promenade.

J'insiste, les meilleures vacances que nous ayons passé !
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samedi 26 juillet 2025

La crevette et l'anémone

2 de couv' :
Au début du XXe siècle, dans une petite ville bourgeoise et puritaine du bord de mer, Eustache et Hilda s'abandonnent aux plaisirs des jeux de plage. Eustache, délicat et sensible, est totalement dominé par sa soeur aînée Hilda, maternelle et passionnée. Un jour, Hilda pousse Eustache à aborder l'étrange Miss Fothergill, vieille et défigurée, qui se promène le long de la falaise. Eustache, qui vit dans une sorte de cocon où rien de ce qui est laid n'a sa place, est terrifié à l'idée de cette rencontre. Pourtant, il y sera contraint, et sa vie ainsi que celle de sa famille en seront bouleversées.
Ce volume, complété de La Lettre d'Hilda, met en scène les principaux protagoniste d'une trilogie omanesque qui conduit Eustache et Hilda de l'enfance à la maturité. La sensibilité et la finesse si caractéristique de l'oeuvre de L.P. Hartley sont ici amenées à leur point culminant.


Il me semble que j'ai découvert ce livre il y a quelques années grâce à La Kube à travers un coffret sur la littérature anglaise. S'agissant d'une trilogie, j'ai préféré attendre la parution des deux autres tomes avant de commencer le premier. De ce que j'ai compris à l'époque, jusqu'ici jamais le troisième tome n'avait été traduit en français et de fait il a fallu attendre un certain temps pour ne pas dire un temps certain avant qu'enfin on réussisse à le voir en librairie. J'ai donc attendu tout ce temps avant commencer ce tome.

Mention spéciale à la maison d'édition qui apporte un soin tout particulier à la qualité de ses livres. En dehors d'une très jolie couverture, le papier utilisé autant pour la couverture que pour les pages (très douces, très agréables au toucher) ajoutent encore au plaisir de la lecture. C'est donc un ouvrage de qualité autant pour l'extérieur que l'intérieur.

J'ai suivi avec bonheur l'histoire de ces deux enfants, en particulier le point de vue d'Eustache, car je pense qu'on a tous été un peu comme lui, avec ses peurs, ses interrogations, ses incompréhensions,  son attachement à son petit monde.

L'écriture de l'auteur (merci et bravo à la traductrice), est toute en finesse, précision et délicatesse. Je me suis laissée portée par l'écriture et l'histoire, et j'ai hâte de poursuivre cette trilogie (pas tout de suite, je pars en vacances demain et une fois n'est pas coutume, je ne prends aucun livre dans mes bagages. Par contre, au retour, je risque d'être un peu plus chargée...).

Une belle découverte d'un auteur hélas peu traduit en France qui mériterait pourtant qu'on s'y intéresse davantage.
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vendredi 18 juillet 2025

Orgueil et Préjugés

4 de couv' :
Mrs Bennet, femme de pasteur, est déterminée à marier ses cinq filles afin d'assurer leur avenir. Lorsqu'un riche jeune homme loue le domaine voisin de Netherfield, elle espère qu'une de ses filles saura lui plaire et met tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
Elizabeth observe avec ironie les manigances de sa mère. Si elle apprécie le charmant Mr Bingley, elle est tout d'abord irritée par l'attitude dédaigneuse du fier Mr Darcy.
Publié en 1813, Orgueil et Préjugés est considéré comme le chef d'oeuvre de Jane Austen. Les aventures sentimentales des cinq filles Bennet offrent une satire pleine d'esprit des conventions sociales de la bonne société anglaise à la fin du XVIIIe siècle.


Cela faisait longtemps que j'étais tentée de lire ce livre, et surtout son autrice qui semble faire l'unanimité parmi les lecteurs et plus largement, le monde littéraire.
En raison d'un challenge Booknode (lire un livre illustré), j'ai profité de l'occasion pour me procurer l'édition présente.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal au démarrage et à la page 80 (sur 538), j'en étais à me dire "ça bavasse, boudiou que ça bavasse". Quand j'ai repris l'ouvrage un peu plus tard, miracle, la magie a pris. Mais vraiment un revirement.

Je me suis donc alors autant laissée porter par l'écriture que par l'histoire, le contexte historique et social, les portraits de personnages. Et la description des paysages.

Je lis peu de romances - et je pense que Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent resteront mes préférés - je ne ferai donc pas de critiques à ce sujet . C'est une romance avec le côté un peu superficiel que ça induit dans ce genre (mais tellement agréable !).

Bref, une de mes premières lectures d'été les plus réjouissantes !


"Qui songe à en douter ? Un célibataire nanti d'une belle fortune doit être nécessairement à la recherche d'une femme. C'est une conviction si répandue  que, dès qu'on voit paraître un jeune homme pour la première fois dans une région, il n'est pas de familles des environs qui ne le considèrent, d'ores et déjà, comme la propriété de l'une ou l'autre de leurs filles."

"L'orgueil se rapporte plutôt à notre opinion sur nous-mêmes et la vanité à ce que les autres pensent de nous."

lundi 14 juillet 2025

Les Maîtres du temps

4 de couv' :
Quel lien peut bien réunir Isaac Nexton, une étudiante en philosophie, un brillant physicien, une romancière obsessionnelle et un vieux chinois ? C'est l'enjeu de ce roman envoûtant qui, du laboratoire de Cambridge au triangle des Bermudes, du synchrotron de Paris-Saclay au monde du XXIIe siècle, nous entraîne dans une course folle à travers le temps - dimension mystérieuse que chacun tente de maîtriser dans l'espoir d'y trouver son bonheur.


Je trouve intéressant de voir que dans ce roman, Stéphanie Janicot réussisse à combiner un genre qu'elle explore depuis peu, la science-fiction, et son thème de prédilection habituel, la famille et la transmission.

Pari difficile à gagner car elle réussit - admirablement - à vulgariser les différentes théories scientifiques sur le temps (et le temps et l'espace) dont la fameuse théorie des cordes. A ce sujet, en grande fan du "Big Bang Theory" (la série, pas la théorie scientifique), je me suis régalée - tout en me demandant si l'autrice ne faisait pas elle aussi partie des fans.

Si certains trouveront convenus les questionnements sur le passage du temps, que faire de sa vie ou qu'est-ce qu'une vie réussie et bien remplie et autres interrogations décidément bien humaines et, pour le coup - sans jeux de mots (si, si, je vous jure) - intemporelles, pour ma part je les ai trouvés bien exposés dans le roman.
Car si ces questionnements, nous nous les posons tous, dès très jeunes, il faut bien dire qu'ils restent théoriques jusqu'à un certain âge, où ils prennent un sens bien plus concret.

J'ai aussi appris grâce à ce livre qu'à une époque, philosophie et physique allaient de pair. J'ai été assez surprise sur le moment, pour finalement comprendre ce que cela implique, tout en regrettant que ce ne soit plus le cas.

Et comme souvent avec Stéphanie Janicot, un petit clin d'oeil complice avec ses lecteurs puisque dans la dernière partie du livre elle fait clairement allusion à "Newland" et "Sauver Newland" (que je vais d'ailleurs me procurer prochainement...).

Une belle réussite que ce livre, et pour le roman, et pour la partie scientifique.
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vendredi 11 juillet 2025

L'emblème du croisé

4 de couv' :
La confession d'un ancien copain à l'agonie ravive chez Dave Robicheaux le souvenir d'une jeune femme, Ida Galveston, qui avait marqué sa jeunesse et celle de son demi-frère Jimmie. Pris de passion pour elle, Jimmie avait tenté, au péril de sa vie mais sans succès, de la soustraire à une clique de maquereaux. Ida avait alors disparu, probablement assassinée.
Décidés à rouvrir l'enquête, Dave et Jimmie se heurtent à des truands qui leur font comprendre qu'ils feraient mieux de se mêler de leurs affaires. Et derrière les hommes des basses oeuvres, il y a souvent des gens beaucoup plus respectables...


L'un des meilleurs Robicheaux de la série que j'ai lu jusqu'à présent. La qualité d'écriture est un vrai festin intellectuel et littéraire, je ne peux pas mieux dire. Moi qui ai du mal à lire ces derniers temps, je l'ai dévoré en moins d'une semaine, sachant que je ne suis pas encore en vacances...

Dave Robicheaux reste égal à lui-même, tourmenté par ses vieux démons, dont sa lutte perpétuelle contre l'alcoolisme (et pour aller mieux, il n'a pas choisi le métier le plus facile !) mais : il aperçoit une lueur au bout du tunnel... Et je n'en dirai pas plus.

Et au risque de me répéter, cette écriture, magnifique...
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samedi 5 juillet 2025

La saison rouge

4 de couv' :
Qatan, un pays arabe fictif. Dans l'univeers carcéral de sa maison promise à la démolition, Elisa, une jeune Européenne d&&laissée par son mari isolée avec son fils, devient folle de solitude. Huis clos oppressant avec, pour seul interlocuteur, Pascual, le serviteur philippin, tandis qu'une étrange jardinier yéménite épie du haut des palmiers. Des jours, des semaines à attendre, à se consumer de jalousie, sans nouvelles de Hatem, l'époux insaisissable parti en voyage d'affaires en Europe. Mais peut-être n'a-t-il pas quitté la ville... car le riche royaume du Qatan est un piège, un tyrannique pays de la nuit, où les hommes peuvent du jour au lendemain disparaître.
Au milieu du champ de ruines de son attente interminable, les réminiscences de l'année nubile, de l'ivresse du départ vers l'Orient, de l'amour fou, reviennent hanter Elisa.
Dans une écriture où la sensualité lyrique cède progressivement le pas à un ton sobre, parfois cruel, Carine Fernandez nous donne un roman implacable, comme une tragédie. La Saison rouge est certes une fiction - mais le désespoir, la solitude, l'effroi qui gonflent les pages ont la puissance que seul a pu insuffler le réel. Et si ces "démons et captifs" ont toutes les chances de s'inscrire sur les rétines de la mémoire, on aura surtout du mal à oublier cette femme traquée, l'étrangère sans voile, isolée dans sa maison des sables, jusqu'à la folie.


Décidément, je ne me lasserai jamais de la merveilleuse écriture de Carine Fernandez.
Dès les premières lignes, les premiers mots, on se laisse happer, envelopper par la beauté de la langue qui nous emporte dans une nouvelle histoire et le mental du personnage principal, toujours au bord de perdre pied, qui arrive à reprendre le cap mais qu'on craint de voir sombrer. La cruauté du monde qui l'entoure ne fait rien pour l'aider, au contraire...

Une belle prouesse littéraire, qui ne fait que confirmer le talent de l'autrice.

Et si vous voulez lieux la connaître, et son travail, c'est par ici : site officiel de Carine Fernandez.
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dimanche 29 juin 2025

Haikus

4 de couv' :
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son oeuvre nous est encore inconnue. Sôseki a écrit plus de 2500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l'étouffante pression de la vie réelle, où l'esprit fait halte au seuil d'un poème, dans une intense plénitude.
"Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu'ils sont pour moi le souvenir e la paix de mon coeur... Simplement, je serais heureux si les sentiments qui m'habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage possible, dans le coeur du lecteur."

Ce livre est un vrai petit bijou. Non seulement par la qualité de le sélection des haikus rassemblés ici, mais aussi par les illustrations dont la plus grande partie est de Sôseki lui-même (et quand ce n'est pas le cas, ce sont les calligraphies qui les accompagnent qui sont de la main de l'auteur).

Une belle initiation aux haïkus - car la première partie est très pédagogique et très abordable pour les non-inités -, à cet auteur, et à cette partie de la culture japonaise.

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vendredi 27 juin 2025

L'homme qui fouettait les enfants

4 de couv' :
Il a crié "Fils" et il lui a tiré dessus en plein tribunal. Puis le vieux Brady a demandé que le shérif lui laisse deux heures, et il est parti. Si tout le monde connaît les faits ici, à Bayonne, en Louisiane, ils sont peu nombreux à pouvoir les expliquer. Sauf peut-être les vieux du salon de coiffure qui passent leur journée à discuter... Eux connaissent Brady, l'homme qui fouettait les enfants, et savent bien pourquoi il agissait ainsi autrefois. Pour eux tout est clair, mais il faudra que le narrateur, jeune reporter au journal local, passe la journée à les écouter pour comprendre. Et pour que se dessine leportrait d'un homme au passé et à la personnalité complexes, et d'une communauté noire, confrontée depuis toujours aux mêmes difficultés... Un récit plein de verve et d'humanité.


Si j'ai moins accroché à ce livre - car commencé un soir où j'étais fatiguée et l'ai reposé au bout de trois pages pour dormir, puis lu de façon hachée pour les mêmes raisons - ce n'est dû qu'à moi et non à la qualité d'écriture de l'auteur.

Chronique d'un épisode marquant d'une petite ville du sud des États-Unis, ce court roman recèle toute une galerie de personnages hauts en couleurs, en particulier dans le salon de coiffure. Deux personnages - jeunes ceux-là - se substituent au lecteur : le journaliste, et un autre homme, de passage dans la ville. Le journaliste se contente d'observer, tandis que l'autre homme, lui, trépigne d'impatience en se demandant où veulent en venir les anciens qui parlent de Brady et retracent, à travers lui et sa vie, celle de la ville et implicitement, de toute une société.

Comme toujours avec Ernest J. Gaines, un texte court mais fort, autant par ce qui est écrit que par ce qui est mis entre les lignes.
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dimanche 22 juin 2025

Charaf ou l'honneur

4 de couv' :
Charaf ("honneur" en arabe), un jeune égyptien d'une vingtaine d'années, traîne son désoeuvrement dans une rue commerçante du centre-ville du Caire, haut lieu d'une société de consommation à laquelle il n'a pas accès. Devant une salle de cinéma, un étranger lui offre une place et l'invite, après le film, à poursuivre la soirée chez lui. Charaf accepte mais, quand son hôte lui fait des avances, il le frappe d'une bouteille de whisky et le tue accidentellement. Condamné à une lourde peine de prison, Charaf a pour voisin de cellule le Dr Ramzi, pharmacien copte qui, après une tentative en politique, fit carrière dans une multinationale pharmaceutique avant d'être victime, en raison de sa probité et de son patriotisme, d'une machination l'impliquant dans une affaire de corruption.
Avec le style incisif qu'on lui connaît, où le document s'insère comme une pièce à conviction dans la trame du récit, Sonallah Ibrahim dresse le terrifiant tableau d'une Egypte livrée corps et âme au capitalisme sauvage. Aucun de ses personnages ne peut contrôler sa destinée, nu Ramzi, l'ancien militant nassérien, ni Charaf, le pur produit du sadatisme. Si l'un est réduit à hurler de vaines proclamations depuis sa cellule disciplinaire, l'autre n'a de chance de s'en sortir qu'en perdant "l'honneur" qui lui a valu de se retrouver en prison.


J'ai découvert cet auteur l'année dernière avec "Warda", qui m'avait donné envie de lire ses autres romans et j'en avais acheté deux, dont celui-ci.

J'aime beaucoup l'écriture de cet auteur qui m'a fait immédiatement plonger dans l'histoire de ce Candide qui découvre la vie, la prison, la vie en prison.
Le propos de ce livre n'est pas spécialement ou pour mieux dire pas seulement, la vie en prison. Mais à travers le parcours de chaque détenu, c'est tout une peinture de l'Egypte qui est décrite ici. Un humour subtil et grinçant, où personne ne sort indemne, que ce soit la population et la société égyptienne, leur gouvernants et... les pays occidentaux et surtout les multinationales, qui semblent aux manettes du monde.
A ce sujet, se rappeler deux choses : l'auteur est communiste donc de parti pris mais il faut bien dire qu'il n'a pas tort sur la partie politique et économique du texte (partie deux, qui sont les écrits du Dr Ramzi) et surtout que ce livre est paru en 1997 (1999 pour l'édition française). Et bien qu'il ait déjà presque trente ans, ce texte est désespérément d'actualité...

Si la partie deux m'a un peu agacée, non par son contenu car j'y retrouve pas mal de mes opinions (quoique l'auteur aille bien plus loin dans son analyse et ses critiques, orientation politique et origines obligent), mais plutôt parce qu'elle m'a donnée l'impression sur le moment que le roman était un prétexte pour l'auteur d'y livrer son plaidoyer sur un sujet qui lui tenait à coeur.
J'ai probablement tort, mais j'ai ressenti un décalage par rapport au reste du texte qui m'a un peu dérangée. Certes, il s'agit du texte d'un personnage dans celui du roman donc il est normal qu'il y ait décalage, mais même si maintenant que je l'ai fini, je le trouve logique, sur le moment cela m'a moins plu.

Globalement, j'ai bien aimé cette lecture qui m'a donné d'en apprendre plus sur cette partie du monde.
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samedi 7 juin 2025

Les films de Clint Eastwood

4 de couv' :
Lancé dans les années soixante par Sergio Leone comme protagoniste de la célèbre "trilogie du dollar", Clint Eastwood s'est transformé d'abord en une icône du policier d'action, puis en un réalisateur sensible, au talent éclectique, jusqu'à devenir l'un des hommes de cinéma les plus populaire et les plus aimés de la critique et du public.
Cet ouvrage trace de lui un portrait complet, en parcourant entièrement sa vie et sa carrière.


Vous vous doutez bien que ce livre n'a pas été choisi par hasard et que c'est en digne fan de Clint Eastwood que je me suis procurée ce livre.

Des films d'Eastwood, je connaissais mieux ceux des vingt dernières années (avec une prédilection pour "Sur la route de Madison", "Lettres d'Iwo Jima", "Gran Torino"...). Plus jeune, j'adorais la série des Inspecteur Harry - paraît-il d'après mon homme que j'ai "un caractère de mec" - un peu moins maintenant car je trouve que certains ont mal vieilli... ou c'est moi qui ai changé...

La maison d'édition de ce livre est spécialisée dans les livres sur l'art dont le cinéma. L'édition que je possède est la première de ce livre, publié en 2010, ce livre s'arrête donc au dernier film en date pas encore sorti ni traduit en français à l'époque (Hereafter, soit "Au-delà").
Une réédition de ce livre est sortie le mois dernier, j'en déduis qu'il s'agit d'une version réactualisée et avec un peu de chance, les multiples fautes de frappe et les quelques paragraphes en double auront été corrigées...

Ce livre est très bien fait. Et si les premières pages sont plutôt destinées un public relativement cinéphile, il reste plaisant et intéressant à lire. S'ensuit une biographie de l'acteur-réalisateur-producteur, puis les films par ordre chronologique : titre (avec date, titre original, nom du réalisateur), résumé technique, distribution et personnages, résumé, descriptif ou anecdotes sur le tournage et différentes critiques sorties à l'époque. Le tout agrémenté de photos de chaque film, ou prises sur le plateau lors du tournage (direction d'acteur, oeil rivé à la caméra, etc.).

Cinéphiles ou non, les fans d'Eastwood s'y retrouveront. Pour ma part, j'ai appris beaucoup de choses sur le réalisateur t suis assez épatée de tout le travail accompli depuis tant d'années.

Un vrai beau livre, très pédagogique, et à la portée de tous.
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vendredi 23 mai 2025

Marzi

4 de couv' :

Petite carpe

En Pologne, on dit que les enfants comme les poissons n'ont pas de voix.
En attendant de me faire entendre, j'essaye de prouver aux autres mon existence.
Mais le plus souvent, on ne me voit que quand je fais une bêtise...












Sur la terre comme au ciel

Alors les cris dans le vide-ordures, ce serait aussi un péché ?
Notons peut-être... Regarde, j'en ai vingt maintenant !
Et moi treize !
Invente un autre, ça porte malheur !
Tu crois que Dieu nous pardonnera ?
Vingt péchés, c'est beaucoup...
Si tu les regrettes et promets de ne jamais en refaire, c'est gagné !
Tu veux qu'il te pardonne ou pas ?
Oui mais oh, qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?








Rezystor

La ville est tellement silencieuse et noire qu'elle paraît hostile et malveillante à faire peur.
Et dehors, quelque part dans la nuit, il y a mon papa.
Avec son vélo.
Il ne devrait plus travailler et pourtant il n'est toujours pas rentré.
Mais il n'est pas seul.
Avec lui, il y a d'autres papas avec des vélos.










Le bruit des villes

Mais qu'est-ce que tu fais là ?
J'attends les vaches...
Les vaches ?!?
Ça fait plus d'une heure qu'elles sont rentrées, ta tante est en train de les traire !
Elle se demandait où tu étais passée ?!











Pas de liberté sans solidarité

On crie ensemble avec beaucoup de vigueur : Solidarnosc !
Cest amusant de protester. Quand on est si nombreux, c'est tout de suite plus convaincant ! Precz z komuna ! À bas le communisme !

Ça deviendrait plus sérieux si à la maison il y avait autant de monde pour me soutenir : Precz z jajecznica ! À bas les oeufs brouillés !
Solidarnosc !!
Un rêve.







Tout va mieux...

Des sacs de riz, de farine, de sucre, du café, du thé, des shampoings, des savons, des lessives, des "budyns", des "kisiels" par milliers !

- Mais si elle avait déjà dix kilos de riz ou vingt kilos de sucre, pourquoi en achetait-elle encore ?
- Oh, tu sais, on pensait que rien n'allait changer, que la situation allait empirer. Elle faisait des stocks.









Nouvelle vague

- Cet été, le syndicat de mon usine peut envoyer les enfants d'ouvriers en colonie de vacances.
Soit au bord de la Baltique, soit dans les Tatras.
Je ne connais pas la mer, tu irais la voir pour moi, comme ça.

- Envoie-là à la montagne. Sinon elle va se noyer et on aura des soucis.












C'est suite à une newsletter de ma librairie de BD préférée que j'ai... Emprunté cette série de bandes dessinées à la bibliothèque.
Il y a beaucoup à lire dans cette BD. Beaucoup de textes et finalement pas autant de dialogues que dans d'autres donc attendez-vous à avoir un heure de lecture pour chaque tome. Pour ma part, j'en ai lu un par jour, la série m'a fait une semaine.

Le sujet, la vie d'une petite polonaise avant, pendant et après la chute du mur de Berlin me paraissait intéressant à plusieurs points de vue : pour commencer, parce qu'on peut lire tous les livres et articles que l'on veut sur cette période, rien ne vaut le témoignage (ou roman) d'une personne qui vous fait vivre une période historique de l'intérieur.
Ensuite, de façon plus égoïste, parce que Marzi et moi sommes de la même génération et si nous n'avons pas le même âge, seules quelques petites années nous séparent. En plus, nous sommes toutes deux enfants uniques.
J'ai bien aimé, entre autres, comparer ses souvenirs aux miens, chacune de notre côté du rideau de fer.

Elle est attachante, Marzi, avec ses beaux yeux grand ouverts sur le monde. Comme tous les enfants, elle regarde, observe, découvre, s'interroge sur ce qui l'entoure. Elle décrit un quotidien compliqué, parfois difficile, mais il y a les copains, les cousins, des moments de petites joies et et de petits bonheurs.
Il s'agit d'une vision d'enfant mais si elle ne connaît ou ne comprend pas toujours tout, elle est loin d'être bête et son regard neuf sur le monde n'en fait que davantage le mettre en relief dans les moindres détails.

Et puis elle grandi sous nos yeux, sa compréhension et son observation du monde évolue  avec elle. Mais la série ne parle pas que de la situation en Pologne, elle parle surtout de son enfance à travers les mille et un petit détails qui font sa vie. A travers elle on apprend la vie quotidienne et culturelle de ce pays à cette époque.

Et si la fin du rideau de fer, accueilli avec enthousiasme, n'apporte pas l'euphorie attendue (il va falloir s'adapter...), c'est quand même sur de belles vacances d'été et un bel espoir que s'achève la série.

Une belle réussite que cette bande dessinée, vraiment.
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samedi 17 mai 2025

La couleur de l'eau


4 de couv' :
"Enfant, je n'ai jamais su d'où venait ma mère." Arrivé à l'âge adulte, James McBride interroge celle qui l'a élevé et dont la peau est tellement plus claire que la sienne. Il découvre l'histoire cachée de Ruth, fille d'un rabbin polonais qui a bravé tous les interdits pour épouser un noir protestant en 1942. Reniée par sa famille, Ruth élève James et ses onze frères et soeurs dans la précarité, le chaos et la joie. Pour elle, peu importe la couleur de peau. Seul compte l'avenir de ses enfants. Ils feront des études, et ainsi choisiront leur vie. Tressant leurs souvenirs, James McBride raconte, plein d'amour et de fierté, une femme forte et secrète, lucide et naïve, imperméable aux préjugés : sa mère.


Inutile de dire que, en dehors du résumé, c'est la couverture de ce livre qui m'a attiré l'oeil et donné l'envie de le découvrir.

Si son contenu est un peu différent de ce que à quoi je m'attendais - une histoire joyeuse, drôle, enlevée - je suis loin d'être déçue tellement ce l ivre déborde de positif, et d'énergie. Lumineux est le terme que j'emploierais au final.

La vie de la mère de l'auteur est semée de noirceur et d'épreuves, mais elle a toujours su faire face. Parfois à sa manière, toute personnelle, mais toujours avec détermination et énergie. Quand on voit tout ce qu'elle a dû subir et affronter, on se dit que beaucoup auraient laissé tomber et se seraient laissé abattre, mais non. Cela n'a fait que renforcer sa détermination.

Sur le roman en lui-même, l'écriture est tendre - le regard de l'auteur pour sa mère - énergique et efficace (comme sa maman).
J'ai beaucoup aimé le fait que les chapitres alternent sa voix et celle de sa mère, chacun en complément de l'autre. Sa voix à lui retrace ses souvenirs d'enfants et donc sa vision d'enfant puis d'adolescent (on n'est pas fin à cet âge, et l'auteur cumule parfois les bourdes et les problèmes !). Celle de sa mère est plus froide, plus désabusée peut-être, pudique parfois, mais derrière se dévoile tout l'amour porté à sa famille et sa volonté de vivre sa vie comme elle l'entend, quoi qu'il arrive.

En cette période de fête des mères, un bel hommage de l'auteur à sa maman.
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dimanche 11 mai 2025

Saint Johnson

4 de couv' :
On l'a surnommé saint Johnson, par admiration, par dérision - parce qu'il ne vit et ne jure que par la loi. Wayt Johnson, propriétaire du saloon Golden Girl et marshal d'une bourgade de l'Arizona, n'a qu'un idéal : celui de faire régner la paix et l'ordre.
Rêvant de devenir shérif, il doit commencer par faire la police au sein de sa propre famille : son frère Jim, qu'il protège envers et contre tout, se laisse embarquer dans une attaque de diligence. Tandis qu'une querelle légendaire éclate entre deux clans, les Johnson et les Northrup...
Un western sobre, efficace et haletant - la première approche romanesque de la célébrissime fusillade d'OK Corral qui inspirera tans de film -, mais aussi une prise de position très en avance sur son temps au sujet du contrôle des armes à feu dans un pays qui est encore loin d'avoir réglé la question.


De cet auteur j'ai déjà lu il y a (déjà ?) 5 ans, "Terreur apache". je savait donc que cet auteur fait dans le western le plus classiques qui de nos jours (mais pas au moment de la partition de ses livres), pourraient paraître assez caricatural d'une certaine époque, tout en restant étrangement un témoignage de cette époque et d'une certaine mentalité parfois hélas bien actuelle...

Je en peux pas dire que j'ai franchement aimé ce roman. J'a vraiment eu l'impression de "voir" un western et c'est un cinéma que je n'apprécie vraiment pas. Ainsi, comme pour les film, je n'aime pas le fait qu'il n'y ait que des hommes au premier plan de l'histoire. Cette ville ne semble peuplée que d'hommes, que ce soit dans les rues, les commerces, les demeures familiales. Ce n'est que vers la fin du roman que sont évoquées les épouses (et les enfants), et encore de manière franchement anecdotiques. Les seuls personnages féminins évoqués régulièrement sont la défunte (enfin, il me semble) mère de nos héros, une mexicaine plus ou moins petite amie d'un des frères Johnson qui s'avèrera sur la fin être une prostituée, et sa mère maquerelle (fugace apparition, mais comme elle a droit à quelques dialogues...). Super, hein ?

Je dois avouer que j'ai eu du mal a-à comprendre les motivations des uns et des autres. Il faut dire que l'auteur nous met de plein pied dans un moment de vie des frères Johnson et leur entourage proche. Il ne s'embarrasse pas de descriptions de la ville, de présentation des personnages. Dès le premier chapitre, on passe d'un personnage à l'autre sans savoir les liens entre eux. Comme si on était un voyageur débarquant dans cette ville sans en rien connaître. Déstabilisant, intéressante approche, mais pas insurmontable.

Non, ce qui m'a dérangée est que je ne comprends pas les motivations des uns et des autres. Les antagonismes des uns et des autres, oui, mais le besoin de se chercher querelles à tout bout de champs, au point de sortir les armes ? Honnêtement, je trouve ça tellement débile que j'avais l'impression d'être dans une querelle de cour d'école, les armes en plus...

Sinon, j'ai apprécié le fait que, comme je le disais précédemment, on entre de plein pied dans l'histoire sans réelle description, prologue, explication du contexte. J'aime assez ce genre de procédé. Les différents chapitres du livre sont parfois de courtes séquences, dans le fil conducteur du livre, au point que j'ai fini par me demander s'il n'était pas sorti sous forme de feuilleton, comme ça se faisait à une époque (le livre est sorti dans les années 1930).

Donc sentiments mitigés pour ce roman, pas sûr que j'en lise d'autres de cet auteur.
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vendredi 9 mai 2025

L'odeur des clémentines grillées

4 de couv' :
Après un burn-out, Haewon quitte Séoul pour regagner son village natal perdu dans les montagnes. Elle y retrouve par hasard Eun-seop, un ancien camarade de classe qui gère désormais la librairie Goodnight, où il a créé un club de lecture. Rapidement, la jeune femme se fait une place parmi ses membres chaleureux et retrouve goût à la vie. Un quotidien dont la douceur sera bientôt troublée par une vague de froid sans précédent. Et la neige aura beau recouvrir le paysage, les secrets du passé comme les sentiments ne tarderont pas à refaire surface...

Je dois avouer que j'ai acheté ce livre autant pour le titre que pour la couverture.

Si l'écriture n'est pas exceptionnelle, l'histoire m'a particulièrement plue. Même si elle se passe en hiver et que la sensation de froid n'est pas ce que je préfère (dis celle qui est tellement fan de "Dans les forêts de Sibérie"  de Sylvain Tesson qu'elle possède ce livre dans tous les formats possibles et imaginables, film et audiobook inclus....), j'ai vraiment aimé cette impression de cocon rendue dans ce livre.

Je ne dirais pas que le personnage central est en burn-out, mais plutôt qu'elle est en perte de sens de sa vie et que revenir dans son village natal lui permet de reprendre place dans sa vie, se réconcilier avec une partie de son passé, et se construire un nouvel avenir. Repartir sur de bons rails, en sorte.
C'est aussi une jolie histoire d'amour, d'amitié, de complexité des liens familiaux.

Une jolie réussite que ce livre, entamé sans trop savoir à quoi m'attendre, une bonne surprise.

Mais si on pouvait me dire pourquoi, une fois de plus, on voit un chat en couverture alors que le seul animal domestique cité dans le livre est un chien...
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dimanche 6 avril 2025

Le châtiment des goyaves

4 de couv' :
Voici sept histoires orientales, sept histoires de rêveurs, d'idéalistes, d'hommes et de femmes singuliers qui tracent leur destinée à contre-courant du modèle culturel dominant.
Sur les rives du Nil, un vieux saoudien souhaite reconstruire la villa mythique de son enfance alors qu'une jeune pasionaria s'insurge sur la place Tahir. En Arabie, Khaled l'ingénu rêve de pureté sous le goyavier tandis que les femmes rêvent de liberté. Aux contreforts du Yémen, une villageoise découvre un étrange visage dans les ruines du palais de la reine de Saba. Dans un Irak en feu, Hakem, un historien éguptien, part sur les traces d'une ancienne secte adoratrice du diable, les Yézidis.
Ces "fils de la lune" prennent vie et nous transportent dans un Orient effervescent, porté par des élans contradictoires, déchiré entre tradition et modernité. D'un réalisme teinté d'étrangeté, les nouvelles de Carine Fernandez nous invitent à sa rencontre.


Même si je lis très peu de nouvelles, je dois reconnaître que je me suis délectée de chaque histoire de ce livre.

En dehors de son écriture, somptueuse, Carine Fernandez a un réel talent de conteuse qui nous transporte dans chaque histoire. Nous nous laissons guider, appréciant chaque phrase, chaque mot.

Une belle réussite, vraiment.
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vendredi 4 avril 2025

Deux ou trois choses dont je suis sûre

4 de couv' :
Autrice de Peau, recueil d'essai devenu culte, Dorothy Allison a grandi dans le sud des États-Unis, dans un contexte de misère sociale et de violences familiales et sexuelles. Dans Deux ou trois choses dont je suis sûre, elle raconte les femmes de sa famille - mères, soeurs, cousines, filles et tantes -, rendant hommage à leur force, leur humour, leur beauté et surtout leur détermination obstinée face au quotidien qui les accable. Illustré de photographies de sa collection personnelle, ce livre montre à quel point les petites histoires d'une génération peuvent acquérir le statut de légende pour les générations suivantes.
Un ouvrage om la vision singulière de Dorothy Allison s'exprime avec beaucoup d'humour et d'émotion.


C'est un peu par hasard que je suis tombée sur ce livre de Dorothy Allison, dont j'avais déjà lu, il y a plusieurs années (bien avant ce blog) "L'histoire de Bone", "Retour à Cayro" et "Peau". Ce fut donc une bonne surprise, et surtout un extrême plaisir de retrouver l'excellentissime écriture de cette autrice.

Je saurai gré à la traductrice d'avoir expliqué ses choix de traduction : un parti pris féministe un peu en décalage avec les règles habituellement établies. Je dois avouer avoir un peu fait la grimace en lisant la note de traduction, mais au final, la lecture en est restée d'autant plus fluide. Et finalement logique, vu l'autrice, et vu le contexte. J'ai eu un petit peu de mal seulement avec "quelque chose" accordé (pardon, accordée) au féminin et non au masculin mais uniquement par manque d'habitude ou pour mieux dire, par habitude tenace du masculin. C'est pourtant tellement plus logique ainsi, "chose" étant un mot féminin...

Apparté : notez que j'avais du mal avec le mot "autrice" au départ, qui n'est pourtant pas pire que "actrice". Maintenant que je sais que ce mot existait avant (qu'on ne laisse plus les femmes écrire...), je trouve logique de l'employer à nouveau. Du coup, "auteure", que j'ai longtemps utilisé faute de mieux, me paraît un non-sens... Fin d'apparté.

Ce n'est qu'en fin de livre, mais cela ne m'a pas surprise, que l'on apprend que le texte original avait été écrit à l'origine pour une représentation théâtrale. Il a ensuite été remanié, mais au cours de la lecture j'avais l'impression qu'il avait été écrit pour être dit, pas seulement lu. J'imagine très bien un monologue sur scène, ponctué ou pour mieux dire illustré avec la projection des photos intégrées dans le livre.

Car l'autrice ne se contente pas de parler de sa vie, de sa famille. Dans ce court ouvrage (114 pages), beaucoup de thèmes sont abordés : la condition sociale des plus pauvres des États-Unis, la condition féminine, ces schémas perpétuellement reproduit par certaines familles, l'homosexualité, le viol, la violence intra-familiale, la pauvreté... Et le courage de fuir sa condition (quel que soit le moyen employé) ou de rester pour l'affronter.
Mais, toujours, la tête haute. Car c'est en effet un bel hommage rendu aux femmes de sa famille.

Très beau texte, et tellement fort, écrit avec intelligence.
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lundi 31 mars 2025

48 indices sur la disparition de ma soeur

4 de couv' :
Qu'est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le 11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussit a quitté la demeure familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa soeur Georgene, mouton noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les maigres indices susceptibles d'élucider cette disparition : à commencer par une "robe-nuisette" Dior en soir blanche abandonnée sur le sol...
Peu à peu, Georgene résout une partie de l'énigme mais reste confrontée aux questions lancinantes : Marguerite s'est-elle enfuie pour échapper à l'un de ses soupirants ? A-t-elle été la victime d'un tueur en série local ? Ou assassinée par son mentor et collègue, le peintre Elke, qui a exploité sa mort dans une collection de tableaux macabres ? Mais les ruminations de la cadette révèlent aussi son caractère jaloux et instable. Serait-elle à l'origine de l'irréparable ?
Récit fragmenté où Joyce Carol Oates démontre une fois encore un art du suspense inégalé, 48 indices sur la disparition de ma soeur dresse les portraits kaléidoscopiques d'une femme, dont la mémoire est honorée de tous, et de sa soeur élevée à l'ombre d'une idole trop vite façonnée. Un jeu de piste délicieusement féroce.


Une fois de plus, la plume ô combien exquise et incisive de l'autrice nous transporte dans les méandres de l'esprit humain.
Comme la narratrice, le lecteur se pose d'innombrables questions sur ce qui a pu arriver à sa soeur, et, je crois bien, encore plus qu'elle. Chaque avancée, chaque nouveau détail apporté suscite d'autres interrogations... et perplexité.

Au-delà ce cela, face à cette disparition c'est aussi la réaction de toute une société qui est ici passée subtilement à la loupe, sous le regard de la narratrice. La police, les média, la famille et les proches eux-mêmes n'y échappent pas.
Certains faits de société tels les agressions, les disparitions, les meurtres de femmes sont subtilement évoqués, sans apporter aucune lourdeur.
Certaines considérations sur l'art et différentes conceptions du féminisme aussi.

Comme souvent avec Joyce Carol Oates, la narratrice est pour le moins... troublante. Sa façon de voir les choses, d'y réagir, mus par non seulement son caractère et l'amour porté à sa soeur - largement mâtiné de jalousie - vont provoquer chez elle des actions et réactions qu'elle-même ne semble avoir anticipés.
Et l'écriture habile de l'autrice ne nous permet pas toujours de savoir la part de réel et d'imaginaire de certaines scènes. La narratrice elle-même s'interroge.

Et la fin, forme d'apaisement de cette âme tourmentée est aussi logique que surprenante.
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