samedi 5 novembre 2011

La couleur des sentiments


4 de couv' :

Chez les Blancs de Jackson, Mississipi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre état, comme Constantine, qu'on n'a  plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la tolérerait.  Pourtant, poussée par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle émouvant, La Couleur des Sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.


Environ six mois après l'avoir réservé et une erreur d'aiguillage dans la mauvaise bibliothèque, je l'ai enfin récupéré hier. Et lu aujourd'hui (clouée au fond de mon lit avec un rhume aussi foudroyant que carabiné, autant dire que je ne pouvais guère en faire plus aujourd'hui), oubliant d'écouter "Ça peut pas faire de mal", ce dont je ne me suis rendue compte qu'après l'avoir fini. A 21h00. Vive les podcast.

J'adore les romans du sud des Etats-Unis, ça ne vous étonnera donc pas si je vous dis que celui-ci mérite son excellente réputation. J'ai été conquise dès la première page et dès la première page, j'ai su que sa lecture allait couler toute seule. Bien écrit, bien ficelé, sans clichés ni caricature (sauf peut-être pour le personnage de Hilly ?), c'est vraiment un très bon premier roman.

C'est vraiment un premier roman ?

Mon ressenti sur toutes ces femmes est que les blanches, dont la seule perspective de vie est de se marier (et attention, en faisant un bon mariage) et d'avoir des enfants, sont profondément malheureuses. Soumises à ce que leur famille, leur mari, la société attendent d'elles, elles n'ont d'autres sentiments de pouvoir que celui qu'elles peuvent avoir sur les autres, surtout leurs bonnes (et ségrégation oblige, elles ont tous pouvoirs). Incapables de faire la moindre tâche basique, cuisiner, nettoyer et encore moins d'élever leurs enfants, ce sont leurs bonnes qui sont finalement les vraies maîtresses de leur maison.
Ce sentiment de frustration de vie est d'ailleurs évoqué vers la fin. C'est un schéma qu'elles répètent à l'infini, de génération en génération.
Steeker, pas forcément pressée de trouver un mari, dénote dans tout ça et a un pied dans chaque monde : la "bonne" société dont elle est issue où une femme doit absolument savoir tenir son rang et se montrer sous son meilleur jour (contrôle de soi, apparence avec coiffure et vêtements qui conviennent), et étant célibataire, elle habite toujours chez ses parents. Mais au contraire de ses amies, elle sort de l'université avec un diplôme, et non un mari. Travailler pour un journal et travailler à son livre va lui permettre de sortir de ce carcan prédestiné et s'émanciper.
Quant aux noires, malgré la ségrégation, elles sont en quelque sorte plus libres que ces femmes : elles travaillent (certes, parce que pas le choix) et arrivent un peu plus chaque jour, par leur courage et malgré les dangers, à faire tomber les barrières, même si on sent que tout est loin d'être gagné et que ce sont les générations futures qui en bénéficieront le plus. Et malgré les lois et les mentalités ségrégationnistes, les vexations et mesquineries de toutes sortes, elles conservent une force, une dignité, un calme et un stoïcisme inébranlables qui humainement les placent bien au-dessus de leurs patronnes.

C'est surtout un livre de femmes, il y a peu de personnages masculins, ce qui pourrait paraître paradoxal mais est en fait un reflet de cette époque : les hommes ne s'occupent guère de ce qui se passe dans leur foyer, si ce n'est d'un point de vue financier, autre frustration évoquée vers la fin du livre. Mais s'ils ne s'en occupent guère, ils ont cependant tout pouvoir sur leur entourage et la société, ce que l'on ressent constamment. Un monde d'hommes blancs, fait pour eux et par eux.

J'espère en tout cas que le film est à la hauteur de ce livre (je viens de regarder la bande annonce, les scénaristes ont pris quelques libertés en rajoutant ou modifiant certains dialogues et situations, mais l'esprit semble y être, c'est l'essentiel).
.

5 commentaires:

  1. il est sur ma liste pour Noël mais ma liste à moa lol, je ne sais pas si je dois voir le film avant si tant est que ce soit possible et que j'ai le temps...Tu me diras si c'est bien.

    Tu doutes sur le fait que ce soit un vrai premier roman ? Pourquoi, parce que c'est très bien ou pour une autre raison.

    Bonne guérisson, pas cool d'être malade en week-end.
    Bises

    Valérie

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  2. Je ne sais pas si j'irai voir le film, je suis souvent déçue des films tirés de livres. Un film dure en moyenne 1h30, c'est donc un condensé de livre et il y a parfois des raccourcis pris par les scénaristes qui sont perturbants et ôtent tout ce qui fait l'essence ou la force d'un roman.
    J'ai regardé "Mes amis, mes amours" quand il est passé à la télé, j'ai été très déçue, je l'ai trouvé mou par rapport au roman de Marc Lévy dont j'avais un souvenir plus dynamique, un personnage a été supprimé (il me semble, il faudrait que je relise le roman pour m'en assurer), les enfants ont moins d'importance que dans le roman et du coup l'épilogue, centré sur eux, a aussi été supprimé dans le film.
    Et sinon, je ne doute pas que ce soit un premier roman, c'est juste une boutade pour dire à quel point il est bien.

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  3. J'ai lu ce livre en 4 jours, voire moins plutôt 2 nuits blanches, tellement j'étais prise par l'emprise, la pression de ses femmes qui se cachaient pour parvenir à leurs droits humains...
    Intelligemment écrit, merveilleusement narré par différents profils et donc personnalités, on se prend au jeu de rôle.
    On en a fait une version cinématographique, je ne sais pas ce qu'elle vaut mais le livre m'a laissée HEUREUSE, l'espoir fait vraiment vivre...Et j'y crois!Je le recommande vraiment ce bouquin!

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  4. je n'ai pas aimé non plus l'adaptation du livre de Marc Lévy, 'mes amis, mes amours' j'ai préféré de très loin le bouquin.
    Dsl les joies de l'internet, ou il manque les visages pour avoir les expressions....
    Bonne soirée.

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  5. rho j'aime beaucoup ce nouveau fond d'écran !!! C'est très joli;

    Valérie

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