lundi 23 juillet 2012

Ben moi, en attendant...

4 de couv' :
En 1935, gravitant dans les cerces intellectuels de la rive gauche à Paris, la jeune émigrée Gerta Pohorylle rencontre un autre réfugié juif, venu de Budapest, André Friedmann. Photographe passionné, il l'initie à son art. Bientôt les deux amants obtiennent leurs lettres de noblesse sur les sentiers du front espagnol, en gravant les atrocités du franquisme sur la pellicule.
Habités par le goûts du risque, investis par le devoir d'informer, ils deviennent deux des plus grands photographes de guerre de tous les temps. Sous le nom de Robert Capa et Gerda Taro, ils bâtissent leur propre légende, jusqu'à sacrifier leur vie pour défendre leurs idéaux.


Il va m'être difficile de faire un commentaire sur ce livre. Du moins un commentaire objectif.
Tout d'abord, dès la lecture du résumé quand j'ai examiné la sélection de ce prix des lecteurs, le thème m'a moyennement intéressée. Lorsque je l'ai emprunté pour le lire, je l'ai pris car il était l'un des rares disponibles que je n'avais pas encore lus, c'est dire ma motivation.
Ajoutez à cela que je suis en ce moment hyper fatiguée, que j'attends avec impatience les vacances (jeudi soir !) et que je n'ai qu'une envie en ce moment, c'est de lire quelque chose de léger, alors autant vous dire que je n'ai pas commencé ce roman dans les meilleures dispositions.
Ah, d'ailleurs, je l'ai entamé lundi soir en attendant le tram sur un quai bondé à cause des Tonnerres de Brest, que j'ai dû laisser passer deux trams avant de pouvoir y monter, je vous laisse imaginer le degré d'agacement peu propice à un démarrage de lecture. Au point que j'ai préféré la remettre à plus tard et l'ai remplacée par "Et puis, Paulette..."
Quand je vous dis que j'ai besoin de légèreté en ce moment (oui, je sais, il y a plus grave en ce monde, c'est d'ailleurs pleinement le sujet de ce roman).

Cependant, voici un avis aussi objectif que possible.

Je comprends pourquoi ce livre a plus au point de devenir un best-seller et de gagner un prix en 2009 (aparté : il a été publié en Espagne en 2009. Le temps que les droits et la traduction arrive en France, nous voilà en 2011, année de démarrage du prix).
Il est bien écrit, on sent bien l'intérêt voire la passion de l'auteur et pour ce couple, et pour cette partie de l'histoire espagnole, il y a quelques petits quelques choses qui avec moi n'ont pas marché.

Déjà, le fait de passer du coq à l'âne : il arrive qu'elle commence à introduire dans un chapitre un personnage ou une situation, donnant l'impression qu'elle va développer cela davantage, mais non. Soit elle repasse au propos précédent, soit elle développe autre chose.
Toujours sur le côté "coq à l'âne" : est-il vraiment besoin de passer de 1935-36 aux années quarante ou cinquante, période qu'ils ne connaîtront pas ensemble ? Ou sans aller si loin, à ce qui va se passer dans les semaines ou mois suivants, qui sera décrit parfois dans le chapitre suivant ?
Honnêtement, en temps normal, j'aurais pu apprécier cette façon de faire, mais ici moyennement.

Je n'ai pas trop aimé une certaine idéalisation des gentils communistes, les seuls à faire de la résistance (là je parle de la partie parisienne du roman, cette vision étant plus logique dans la partie traitant de la guerre civile espagnole). Même si ça correspond assez bien, historiquement, aux milieux et aux gens qu'ils fréquentaient, je trouve ça lourdingue à force. Les seuls à lutter, les seuls à agir, à avoir une vision claire des choses, limite les seuls à avoir une morale.
Et je ne parle pas de cette glorification des anarchistes espagnoles, très fugace certes dans le roman, mais dérangeante. Ou alors les anarchistes espagnols ont joué un rôle très différent dans l'histoire espagnole que leurs homologues français.
Bref, de tout cela, un genre d'angélisme mal venu quand on parle de lutte contre l'extrémisme. Même si elle fait bien allusion cependant aux exactions de Staline.

Enfin, j'ai parfois eu la désagréable impression que l'auteure n'arrivait pas à situer ses écrits, oscillant entre roman, biographie, essai. Je me suis même demandée si elle était journaliste elle-même.

Par contre, je reconnais avoir bien apprécié la partie décrivant "de l'intérieur" ce qu'être un réfugié et la partie relatant leur travail journalistique en plein coeur de la guerre civile espagnole, particulièrement bien traitée et bien écrite, un très bel hommage à ces (vrais) journalistes de terrain.
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