samedi 30 avril 2022

Jambes cassées, coeurs brisés


4 de couv' :
Lisbeth a trente-huit ans, une jolie petite maison au bord de la mer, un travail d'institutrice qu'elle adore. Bon, elle est célibataire. Mais ne vaut-il pas mieux être seule que malheureuse en amour ?
À l'approche de Noël, pourtant, tout tourne mal. Sa direction veut réduire ses heures de cours, au profit d'un champion de ski - un homme, évidemment ; son ancien petit ami surgit sur le pas de sa porte, lassé de sa pulpeuse fiancée ; la fille de sa meilleure aie a des ennuis avec la police... Cerise sur le gâteau : sa mère a basculé dans la folie des festivités de fin d'année et souhaite démarrer les hostilités dès onze heures du matin.

Alors, soyons clairs : j'ai acheté ce livre rien qu'à cause de sa couverture. Lire le résumé n'a été qu'une simple formalité... qui m'a confortée dans mon achat.

C'est ici une comédie romantique, mais pas que. Il y a en filigrane un vraie réflexion sur la perception de soi, de l'image de soi que l'on donne aux autres et aussi sur ce qu'on veut faire de sa vie et la maîtrise qu'on peut en avoir. Parfois, il suffit juste de se parler sincèrement...

Une comédie bien pensée, entre situations gênantes et un mensonge gros comme une montagne, et tout le monde retombe sur ses pieds (jambes cassées ou pas) avec en guise de cerise sur le gâteau la perspective d'une histoire d'amour.

Alors certes, ça se passe à Noël (et sa magie), mais chouette lecture de ce début de printemps.
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mercredi 27 avril 2022

Le chant de l'assassin


4 de couv' :
1972. En prison depuis plus de vongt ans, EvanRiggs n'a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, un jeune musicien nommé Henry Quinn, est libéré, il lui demande de la retrouver. Mais lorsque Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu'elle est devenue. Malgré tout, Henry s'entête. Il a fait une promesse, il la tiendra. Il ignore qu'en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va s'approcher d'un secret que les habitants de Calvary veulent dissimuler. À tout prix.

Les mots me manquent pour dire à quel point j'ai adoré cette lecture, que ce soit l'écriture, l'histoire et la manière dont elle a été construite, admirable.

Le roman raconte sur deux époques différentes, mises en parallèle,  la même histoire. Les chapitres alternent et se font écho : un pour le passé (années trente et quarante), un pour le présent (qui se situe en 1972).
Chaque chapitre fait écho à l'autre et suit la même progression, la même trame narrative, redonne au lecteur les mêmes sensations. La tension va crescendo et au même rythme pour chaque époque jusqu'au'à chaque dénouement.
Pour un épilogue apaisé. À se dire que le pire acte qui ait pu être fait à une époque se révèle finalement être le meilleur (et involontaire) cadeau et que malgré tout ce marasme, il en ressort quelque chose de bien.

Magnifique.

lundi 25 avril 2022

Le petit Pape - Pie 3,14 (BD)


4 de couv' :
C'est un évènement, le conclave vient d'élire un nouveau pape en la personne de pie 3,14.
La foule de fidèles se rassemble et découvre un pape haut comme trois pommes mais haut en couleurs ! Petit de taille, mais grand de coeur, Sa Sainteté veut être le pape de tous sans exception, humble au point de remiser sa papamobile pour une simple poussette, joignable 7 jours sur 7 sur numéro vert non surtaxé !
Accompagné de Gontrand, son fidèle évêque à la stature imposante, Pie 3,14 vivra des aventures rocambolesques, d'audiences solennelles en bénédictions fantaisistes pour zombies, en passant par un improbable sauvetage du monde aux côtés de Superhyperman.
À coup sûr, ce petit pape Pie 3,14 marquera son époque !


Je flânais dans ma boutique de BD préférée quand je suis tombée sur cette couverture, dont le titre m'a tout de suite plu. Quelques pages feuilletées plus tard ("tiens, on dirait l'humour typique de Fluide Glacial" - rapide coup d'oeil sur la maison d'édition pour me le confirmer) et j'étais conquise. Et passai à la caisse.

Alors, oui, ceux qui n'aiment pas Fluide Glacial peuvent déjà passer leur chemin. Pour ma part (adepte de l'humour à la c.. et des univers déjantés, vous vous rappelez ?), j'ai adoré.

En dehors de cet humour et univers si particulier à la maison d'édition, je dois bien dire que je suis tombée sous le charme de ce petit personnage faussement naïf, à la grandeur d'âme inversement proportionnelle à sa taille, ses lunettes en culot de bouteille et sa mèche à la Riquet à la houppe (ou à la Tintin, je n'ai pas encore tranché).
Et si son fidèle Gontrand tient plus du barbouze façon tontons flingueurs (les armes et l'argot en moins, mais quand même aussi impressionnant), c'est en effet un album plein de délicatesse et de poésie, et on ne peut s'empêcher d'avoir une tendresse particulière pour ce personnage.

Vivement la suite ! (s'il y en a une)
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samedi 23 avril 2022

Le Christ selon l'Afrique


4 de couv' :
Boréale n'a que vingt ans mais des problèmes à revendre, entre un amoureux infidèle, une patronne dépressive, une tante qui veut lui faire porter son enfant et une mère qui la dénigre constamment. Dans ce quartier populaire de Douala où elle habite, on s'enthousiasme comme on déteste, selon le dernier tribun qui a parlé, et des tribuns il y en a à tous les carrefours, des prophètes surtout qui hypnotisent la foule par leurs prières, leurs transes et leurs promesses mirifiques, attirant chaque jour davantage de croyants. Boréale, elle, ne croit en rien et ne veut obéir à personne. Mais en a-t-elle la liberté ?
Dans cette chronique savoureuse de la rue africaine, Calixthe Beyala, Grand Prix de l'Académie française pour Les Honnneurs Perdus, poursuit avec sa verve inimitable une oeuvre littéraire inclassable, célébrée et étudiée dans de nombreux pays.


Cela faisait longtemps que je voulais lire un roman de Calixthe Beyala, dont j'avais beaucoup entendu parler, et je ne suis vraiment pas déçue.

Elle manie l'écriture et la langue française avec une virtuosité qui, en ce qui me concerne, me procure un plaisir de lecture qui va au delà du ravissement.

Et si les personnages pourraient être considérés par certains comme exaltés, je dirais pour ma part qu'ils sont entiers, prennent tout ce que la vie a à leur offrir, même si c'est parfois assez peu.
C'est joyeux, plein de vie, fort, et si à certains moments on se dit que l'histoire part un peu dans tous les sens, et bien non, il y a bien un fil directeur et une conclusion à tout ça.

Un magnifique tourbillon littéraire en ce qui me concerne, j'en redemande !
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jeudi 21 avril 2022

Vikings dans la brume - BD


Résumé de l'éditeur (pas de 4 de couv') :
"Vikings dans la brume" raconte les aventures burlesques de Vikings partis en mer pour accomplir une forme de routine : raids, pillages, meurtres et ripailles !
"Vikings dans la brume" raconte aussi et surtout, l'histoire d'n monde qui bascule. Nos Vikings sont confrontés à l'évolution rapide du monde chrétien, qui se structure, se répand, et complique considérablement le bon déroulement des pillages. À la tête de sa bande de redoutables guerriers, le chef Reidolf est bien obligé de constater que ce mode de vie basé sur la prédation vit ses derniers instants... Mais comment changer quand on a toujours vécu ainsi ? Comment sortir de la brume ?


Adeptes d'humour décalé et à la c.., précipitez-vous (les autres, un peu moins).

J'adore ce genre d'humour, j'adore ce genre de graphisme donc autant dire que j'ai été ici admirablement bien servie.
Le côté pitoyable de ce groupe de vikings, et de leur entourage (populations envahie, enfin, si on peut dire ainsi, autres vikings et noblesse de pays quasiment pas conquis) est une belle réussite pour ce qui est de la distorsion de l'image des conquérants vikings, qui, il faut bien le dire, en prend ici un sacré coup.
Et ils ont beau faire bonne figure, on les sent franchement désabusés, quand même (les pauvres).

Bref hilarant. Vivement le prochain tome !

Et pour ceux qui veulent en avoir un petit aperçu : c'est par ici.
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mardi 19 avril 2022

Les sauveurs d'esprits - Tome 1 - Louise (BD)


4 de couv' :
Sam passe beaucoup de temps au cimetière depuis le décès de son père et découvre qu'elle a un don : elle voit les esprits errants et peut communiquer avec eux ! Alors, quand elle croise Louise, le fantôme d'une vieille dame enterrée anonymement dans le carré des indigents, Sam part aussitôt en quête de son passé et de son mari, sûrement fou d'inquiétude. Sam arrivera-t-elle à convaincre son grand frère Tim, qui la croit folle, de l'aider à délivrer l'âme de Louise ? Et Tim parviendra-t-il à empêcher l'antipathique assistante sociale de les séparer ?

Sympathique petite bande dessinée et si j'ai vraiment beaucoup aimé les graphismes et la trame générale de l'histoire, il me manque un petit quelque chose pour pour avoir envie de suivre la série.

Et sur cette dernière remarque, je mets un bémol : il s'agit du premier tome d'une série justement, et comme souvent dans un premier tome (ou premier épisode d'une série télé), le but est de mettre en place l'histoire, les personnages et leur environnement.
D'autant que le sujet a déjà maintes fois été traité par ailleurs (rien qu'avec les séries télé "Ghost Whisperer" ou "Médium"...).

Je suivrai donc avec attention la sortie du deuxième tome, car je pense que l'auteur du scénario en veut plus pour cette histoire qui va très certainement évoluer.

A suivre, donc...
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dimanche 17 avril 2022

Ici n'est plus ici


4 de couv' :
"Être indien en Amérique n'a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part."
À Oakland, dans la baie de San Francisco, les indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers, façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d'une histoire douloureuse. Pourtant, les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d'une culture que l'Amérique a bien failli engloutir. À l'occasion d'un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, voient leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l'expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux.
Débordant de rage et de poésie, ce premier roman, traduit dans une vingtaine de langues, impose une nouvelle voix saisissante, véritable révélation littéraire aux États-Unis. Ici n'est plus ici a été consacré "meilleur roman de l'année" par l'ensemble de la presse américaine. Finaliste du prix Pulitzer et du National Book Award, il a reçu plusieurs récompenses prestigieuses dont le PEN/Hemingway Award.


J'ai retrouvé dans ce roman mes propres questionnements sur l'identité culturelle. Sa perte, la perte de la langue de ses ancêtres, d'une certaine façon de voir le monde, ont fait écho en moi : pour rappel, je suis bretonne. La langue maternelle de ma mère est le breton, la mienne est le français. On pourrait presque comparer les pow-wow à nos manifestations folkloriques telles que le FIL et autres Tro Breizh, mais évidemment, la comparaison ne peut que s'arrêter là, la France n'ayant pas eu à notre égard la malveillance criminelle que les colons américains ont eu à l'égard des indiens (et se comparer à eux, comme le font certains"breizhou" n'est qu'indécence).
C'est juste que, comme je le disais plus haut, la perte d'identité culturelle des personnages a fait écho à mes propres sentiments.

L'écriture est agréable, l'idée de suivre chaque personnage qui se rend au pow-wow pour des raisons très variées, tout en laissant la place à la description de leur vie et de leur personnalité, est parfaitement équilibrée.
J'ai trouvé l'histoire un peu déprimante, car pour chaque personnage est décrite une douleur différente des autres, et il n'y a que peu d'optimisme tout au long du roman.

Mais au final, il s'agit ici d'un bel hommage à la culture indienne et aux indiens, je comprends que ce livre ait été si récompensé et si bien accueilli par la critique.
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